Appartements de Marie

Et encore une fois, on l'avait envoyé faire une corvée... ce qu'Isabelle en souffrait. Non pas qu'elle ne puisse pas le faire ; mais ce genre de corvée, elle le détestait, et détestait qu'on lui donne des ordres.
Bref, il lui fallait aller dans les Appartements de Mademoiselle Mancini pour apporter quelque chose à Mademoiselle Mancini... mais pour qui se prenait-elle, cette jeune femme ? Pensait-elle être traitée à l'égal d'une reine parce qu'elle était mazarinette, et pour cause de ces rumeurs selon lesquelles le Roi aurait daigné poser son regard sur elle ?
Se moquant bien de la bienséance, et puisqu'il n'y avait personne autour d'elle, Isabelle se permit de grogner de frustration. Obéir pour faire plaisir à quelqu'un qu'elle aimait bien, c'était une chose. Obéir pour faire plaisir à quelqu'un qu'elle ne connaissait même pas et sous la menace des coups de fouets, c'était totalement différent... Déjà que l'on se plaignait de son insolence, il aurait été malaisé de continuer de préférer les coups de fouets à être docile. La brunette devrait prendre garde, car, si on la renvoyait, où pourrait-elle gagner son pain ?
Arrivant à cette porte, la porte qui la ferait passer dans la chambre de Mademoiselle Mancini, Isabelle essaya de calmer une dernière fois ses impulsions rebelles... et frappa à la porte.

Marie était dans ses appartements depuis le début de la journée. Elle n'était pas sortit et elle ne voulait pas sortir. Depuis que sa famille avait appris qu'elle avait rencontré le Roi et que celui-ci l'appréciait, tout sa famille et en particulier sa soeur Olympe avait pris pour habitude de lui pourrir l'existence. Elle faisait tout pour essayer de la démolir fasse au Roi en disant des choses horribles sur elle.
A vrai dire Marie avait passé sa matinée à pleurer dans son lit. Pourquoi est ce sa famille était comme ça avec elle, qu'avait-elle fait de mal. Elle ne pouvait plus supporter les railleries des gens de la cours.

Elle c'était calmée en début d'après midi et c'étais assise en face de la grande fenêtre qui ornait sa chambre. Elle profitait de cet instant ou il n'y avait qu'elle, le silence et le soleil. Elle fermait les yeux et un sourire franc et chaleureux allumait son visage.

Soudain elle entendit frapper à la porte. Qui cela pouvait-il être ? Sûrement un domestique qui lui apportait le repas qu'elle n'avait pas mangé le midi comme elle n'était pas sorti

-Entrez

Alors, sans plus de cérémonie, Isabelle pénétra dans la chambre.

"Bonjour... Mademoiselle."

La courbette qu'elle adressait à "Mademoiselle" était forcée, et cela se sentait, d'autant plus que la brunette faillit renverser le plateau de nourriture par terre.
Mais bon, elle était un minimum consciente de la bienséance et avait reçu une assez bonne éducation.

La marque visible de loin des larmes de la demoiselle ne semblèrent pas, du moins en apparence, affecter Isabelle. Après tout, elle avait, comme fille du peuple, beaucoup plus de raisons de pleurer que cette courtisane Italienne.

Mais, intérieurement, cela déconcerta la jeune fille de la voir pleurer. C'était... instinctif. Elle détestait, tout simplement, voir les gens pleurer, et faisait toujours de tout pour consoler la personne. Cependant...
Cependant, à essayer de consoler cette personne, elle ne risquait que de recevoir plus encore de remontrances !

S'approchant doucement du lit, Isabelle déposa le plateau comme il se doit sur la petite tablette de chevet.

"Voici, Madame... D-désirez-vous quelque autre chose ?"

Sa voix trembla et elle ne put empêcher une grimace. Ce qu'elle voulait le plus au monde, c'était se retirer et ne plus jamais remettre les pieds ici. Et cela lui aurait fortement déplût, sans aucun doute, de devoir satisfaire à nouveau les caprices de cette fille.
Elle se recula donc, attendant qu'on la congédie, où qu'on le lui en réclame plus.

Marie fut soulagé de voir qu'en effet c'était bien son plateau repas qui était arrivé et non un des membres de sa famille qui aurait voulu rire d'elle ou pire encore le Roi, qui aurait voulu connaitre le pourquoi de son absence.

Elle vit la jeune femme posée le plateau sur sa table de chevet et demandé si elle avait besoin de quelque chose. Avait-elle besoin de quelque chose ? Oui, elle avait besoin de se confier, besoin de dire le mal qu'elle ressentait envers sa famille et que celle ci lui causait. Elle voulait aussi pouvoir parler librement de son amour pour le Roi. Car ce n'était pas une chose dont elle pouvait parler librement à la cours d'autant plus que le Roi même si il l'avait remarqué ne lui avait jamais avoué des sentiments réciproques.
Mais avait-elle le droit de le faire avec une simple fille de peuple. Pouvait-elle aussi avoir confiance et lui délivrer ses plus grands secrets ?

Après tout, elle n'avait qu'à essayer, ce n'est pas comme si elle avait la vie la plus malheureuse du monde, elle le savait parfaitement. Par exemple, la jeune femme en fasse d'elle devait souffrir bien plus.
Elle ne savait pas comment engagée la conversation avec la domestique

-N'as tu jamais été amoureuse ?

Ces mots étaient sortis tout seuls de sa bouche, elle n'avait pas voulu exprimer si fort ce qu'elle pensait. Mais maintenant que c'était fait. Elle voulait parler de son amour pour le roi et la conversation venait de commencer ...

Amoureuse... amoureuse...
Ce mot si singulier trottait dans la tête d'Isabelle.
Amoureuse... avait-elle déjà été amoureuse ?
La pensée du jeune duc qu'elle avait rencontré pendant la Fronde lui vint en tête.

*Arrête, Isabelle... ce n'est pas là l'amant idéal pour toi, et tu le sais. Il est noble... Tu ne peux, tu n'es pas... amoureuse.*

Aussi, s'étonna-t-elle de cette question. En quoi pourrait-il intéresser la jeune Mancini sa vie amoureuse... inexistante, par ailleurs ?
De rien, il est sûr.
Aussi, de quoi se mêlait-elle ?
Mais quelque chose poussa la brune à se confier.

"Amoureuse, Mademoiselle... je ne sais pas. Je n'ai jamais su vraiment quel sorte de sentiment était-ce que l'amour. Peut-être... qui le saurait ?"

En réalité, la question semblait bien posée...
Isabelle entreprit alors de regarder droit dans les yeux la jeune fille blonde. Voulait-elle lui avouer quelque chose, par le plus grand hasard ?

Marie esquissa un léger sourire lorsque la jeune femme lui répondit. Elle ne savait pas si elle avait ou était toujours amoureuse. Un peu comme Marie. Elle trouvait le Roi parfait, aussi beau et resplandissant que le soleil de midi. Mais était-elle amoureuse ou bien était seulement l'attirance que ressentait quasiment toute les jeunes femmes de la cour pour le Roi.

Non, elle était amoureuse, elle voulait se raccrocher à cette idée, même si cela ne lui rapportait rien dans sa vie

-Je peut te confier un secret ...... je suis amoureuse

Elle ne savait pas si elle devait s'arrêter la ou bien continuer. A près tout peu être que quand elle le dirait elle se sentirais mieux.
Elle ne savait plus du tout ou elle en était à vrai dire. Mais au point ou elle en était avec son combat interieur:

-..... du Roi

Marie guetta la réaction de la jeune brune

Si Marie pensait qu'Isabelle rirait dédaigneusement, eh bien, elle pourrait être surprise de voir que tout ce que fit la brunette fut d'écouter attentivement. Elle baissa ensuite la tête, semblant évaluer ainsi la situation.

"Mademoiselle... Je ne doute pas que la moitié, voire la totalité des dames de la Cour souhaiterait séduire le Roi. Mais... êtes-vous certaine de ressentir quelque chose pour Sa Majesté ?"

Il était peut-être fort peu habile de poser elle-même des questions ; la demoiselle s'en sentirait peut-être offensée, car la place habituelle d'Isabelle serait de se taire et d'écouter sans commentaire, acquiesçant de temps à autres. Mais celle-ci ne se gêna pas ; il est vrai qu'elle était très méfiante, mais lorsqu'on lui parlait ainsi, elle ne se privait pas de parler de la même façon.

La jeune feme imposa le doute dans son esprit. Et si comme elle le disait elle ne désirait que séduir le Roi.

Elle repensa à sa rencontre avec l'homme qui avait selon elle, pris son coeur. Elle était assise sur un des fauteuils du petit salon de sa majesté au milieu d'un groupe de courtisan. Eux riaient, bavardaient, se racontaient les derniers ragôts. Elle, elle s'ennuyait, c'était dans ses moments la qu'elle regrettait amèrement l'Italie et sa simplicité.
Et il était arrivé, tout en lui resplendissait. Elle ne savait pas qui c'était mais dès ce moment son coeur avait fait un bond .......

Elle l'avait aimé bien avant de savoir qui il était réellement

-Je crois ...... je crois que oui, mais comment être sure, comme tu l'as dit qui sait ce qu'est l'amour

Marie se surpris tout à coup à penser que cette jeune servante l'écoutait et s'interressait à elle. Elle ne c'était pas contenté de l'écouter mais elle lui parlait aussi. Elle était bien différente des autres serviteurs du palais et bien plus agréable et simple que lesmembres de la cours qu'elle avait cotoyer

Le sourire qu'Isabelle se permit de lancer à la jeune blonde fut bien veillant.
La fille semblait tellement déroutée, tellement... Elle ne savait pas... mais l'idée qu'elle pourrait elle-même se retrouver dans cet état un jour la fit rougir.

"Vous savez, Mademoiselle... si vous croyez l'aimer, je pense alors que vous l'aimez."

Mais, se rendant compte de ce que cela présentait, la fille du peuple fronça les sourcils.

"Seulement, Mademoiselle, cela est fâcheux... Ici, à la Cour... cela susciterait une intrigue d'importance si jamais Sa Majesté venait à éprouver des sentiments pour vous..."

La simplicité de la conversation ne fit pas remarquer à la jeune fille qu'elle en disait peut-être trop. Après tout, Mademoiselle Mancini ne devait que trop le savoir et ne voudrait peut-être pas s'en rappeler. D'ailleurs, Isabelle était tellement absorbée, tout d'un coup, par cette conversation, qu'elle aborda un évènement de sa vie, alors que, eh bien... que pouvait-on avoir à faire de la vie d'une servante ?

"Mais ma feue mère me répétait souvent que rien n'est plus important et attachant qu'un sentiment de la sorte. Alors... pourquoi y renoncer ? Quel mal peut-il y avoir, n'est-ce pas ?"

Que voulez-vous : lorsqu'Isabelle Tremblay est lancée, l'on a du mal à la retenir... et à retenir sa langue.

Les paroles de la jeune femme réconfortèrent Marie, jusqu'à ce que celle-ci évoque "l'intrigue" que cela causerait à la cour.
Elle, une jeune fille sans aucune naissance ne pouvait se premettre d'aimer le plus grand Roi d'Europe. Et cela se saurait encore plus si ce roi éprouvait ce même genre de sentiment pour elle, elle savait que c'était impossible et elle pensa que c'était peut-être mieux. Après tout autant éviter de faire jaser la cour !!

-Ce que tu dis est vrai, il n'y a aucun mal à éprouver ce genre de sentiment .... sauf lorsqu'il s'agit du Roi

Marie fut étonner d'entendre le genre de coneil que pouvait donner une femme du peuple à sa fille. Ce n'était pas du tout le même discours que lui avait tenue sa mère pendant des années. Le sien ressemblait plutôt à : "sois belle et tais toi" (^^) pour qu'un fils de bonne famille de choisisse pour épouse.
A y penser ça n'avait rien de romantique, ça n'avait rien avoir avec le monde dans lequel Marie voulait vivre.

C'était à son tour de poser une question des plus génantes à la jeune femme, mais elle avait bien avouer son secret, et même si elle n'avait pas demander à connaitre se secret Marie voulait savoir qui était la personne pour qui cette jeune fille croyait avoir des sentiments. Après les beaux discours sur l'amour qu'elle avait du recevoir, elle voulait savoir comment cela faisait d'aimer un homme dans cet autre monde qu'était le peuple de Paris

-Pardonne ma question indiscrète mais toi, qui crois tu aimée

A vrai dire Marie n'avait plus conscience de parler à une servante mais plutôt à une confidente, et presque une amie. C'était son inscouciance associé à sa jeunesse qui lui permettait de traverser si facilement les barrières entre ces deux mondes

[HJ : J'adore le "Sois belle et tais-toi" xD ]

Comme toujours lorsqu'elle était concentrée, Isabelle arborait un air songeur et évaluateur. Aussi, elle écoutait très attentivement ce que lui disait Marie. Son ton de voix, lorsqu'elle parlait, pourrait même ressembler à un ton absent.

"Il se peut, il se peut... Je ne sais rien là-dessus, Mademoiselle ; je n'ai jamais rien ressenti pour le Roi..."

Si on disait que la dernière question de la jeune Mancini avait fait rougir Isabelle, ce ne serait qu'un euphémisme ; quelques bonnes dames de la Cour lui avaient d'ailleurs déjà conseillé la saignée pour cause de cette tendance à rosir...

"J'ai déjà dit, Mademoiselle, que je ne crois pas l'aimer, mais... soit, je..."

La brunette baissa le ton et la tête, mal à l'aise. Oserait-elle le dire ?
Devant le regard insistant de Marie, la jeune fille finit par lâcher confusément, en un bafouillement étranglé et à peine audible, le nom du jeune homme.

"François de Vendôme, Duc de Beaufort."

Elle releva ainsi la tête et regarda la courtisane avec un air défiant. Daignerait-elle se moquer de cette servante qui croyait aimer un noble, sans aucun doute inaccessible ? Qui plus est, cousin du Roi... Isabelle pouvait jurer que, si cette Demoiselle osait ne serait-ce que sourire méchament à l'idée, elle sortirait de la chambre, courrait et ne reviendrait plus.
En réalité, quand on y pensait, leurs situations amoureuses respectives n'étaient pas si éloignées...

Marie écouta attentivement la jeune servante lui répondre. Elle avait l'air si confuse, si génée. Elle espérait ne pas avoir posée une question trop génante: La jeune fille était toute rouge !!

Puis sa réponse arriva jusqu'au oreilles de Marie: "Le Duc de Beaufort"

Qui aurait pu croire ça ! Mais elle n'allait pas se moquer, après tout leur deux amours se ressemblaient étrangement. Ils paraissaient tous deux impossibles.
Mais Marie se permi un sourire bienveillant, elle espérait que l'amour de la jeune fille soit plus possible que le sien

-Le Duc est un homme bien

Et à travers de rumeurs qu'avaient entendu Marie à travers la cours, c'était aussi un homme proche du peuple. Après tout pourquoi ne pas espérer .....
Elle ne le connaissait pas vraiment, ils avaient parlé une fois lorsqu'elle était avec le Roi mais il lui avait semblé distant comme si le monde dans lequel il vivait ne lui convenait pas tout ç fait

Marie Mancini ne pourrait jamais, sans doute, savoir le soulagement qu'eut Mademoiselle Tremblay en cet instant. Surtout parce que celle-ci ne la laissa pas entrapercevoir... enfin, pas entièrement ; seuls ses yeux, pétillants de reconnaissance, la trahissaient.

Une question survint au coin de l'esprit de la brunette cependant.

"Et... vous lui avez donc déjà parlé ?"

En réalité, ce n'est pas comme s'ils avaient pu entretenir, le Duc et Isabelle, une discussion digne de ce nom. Après tout, pendant la Fronde, on n'a guère le temps de se parler normalement, ni après une cannonade...

C'est de là que lui venait cette curiosité ; elle aurait pris du plaisir à le connaître, car ce n'est pas très commode d'évaluer ses sentiments pour une personne qui ne passe pas d'un inconnu...

Marie était reconnaissance pour cette brunette qui avait accepté de parler avec elle et qui lui racontait maintenant son secret le plus grand !

-Oui, je lui ai déja parlé à plusieurs reprises

Mais même avec ces nombreuses discussions avec le Duc elle ne le connaissait pas encore, il était si réservé et mystérieux.
Mais une question vint dans l'esprit de la jeune fille, ou Isabelle avait-elle bien pu connaître ce Duc. Ca n'est pas comme si au château les nobles entretenaient de longues discussions avec les serviteurs. Il n'y avait bien qu'elle pour faire ce genre de chose, indigne aurait dit sa mère.

-Mais ou quand et où l'as tu rencontré

Tant de questions dans le coeur de deux jeunes filles amoureuse

Isabelle ferma les yeux sous l'impact de la deuxième question. Il se trouve que Mademoiselle Mancini serait sûrement furieuse en apprenant... dans quelles circonstances ils s'étaient rencontrés, et renoncerait sûrement à cette conversation bon-enfant si plaisante.

"Je l'ai rencontré, Mademoiselle, ne vous en déplaise..."

À nouveau, la brune baissa le ton ; à Versailles, les murs avaient des oreilles. D'ailleurs, si cela se trouvait, grâce aux espions du Cardinal ou même du Roi, toute la Cour devrait être au courant de ce que disaient les deux jeunes filles dans ces conversations d'amourettes dans la prochaine heure...
Quoiqu'elle avait peut-être un peu moins de soucis à se faire que la jeune Italienne, puisque l'on s'intéresse bien moins à une petite domestique sotte et insolente qu'à la courtisane à qui le Roi fait les yeux doux et que la Cour noie en rumeur.

"Je l'ai rencontré pendant la Fronde des Princes."

C'était dangereux, même, de se confier ainsi à une Courtisane ; les Frondeurs n'étaient pas exactement les bienvenus à Versailles. On pouvait donc dire qu'Isabelle aurait eu grande raison à trembler, mais elle savait à quoi s'en tenir.
De toute manière, maintenant, plus que jamais, elle éprouvait le désir de s'en aller ; non seulement parce qu'il était certain que Marie la chasserait lorsqu'elle apprendrait que sa confidente était frondeuse, mais de plus, elle n'en pouvait déjà plus de rester debout. Debout alors que Marie était couchée... d'accord, la brune n'aurait aucun mal à avouer qu'elle avait pris la Courtisane en sympathie, mais, ma foi ! voilà une amitié bien singulière...

La Fronde des Princes, Marie en avait entendue parler. C'était ces nobles qui avaient pris la tête de la révolte paysanne pour détrôner son oncle. Une bonne chose à faire selon elle. Son oncle n'était qu'un homme attiré par le pouvoir selon elle, même si il passait son temps à dire qu'il agissait pour le bien de la frande !! Mais la France à déja un Roi et bien capable de diriger son pays.

-Tu as fait parti de la Fronde ?

Cette jeune fille l'interressait de plus en plus. Sous ses airs de servantes elle était en réalité très courageuse. Elle avait osée se rebeller face aux grands de ce pays qui aurait pu lui faire du mal. Marie n'avait jamais eu ce courage la, elle c'était toujours contenter de faire ce qu'on lui disait de faire

-Mais j'ignorais que le Duc de Beaufort avait été un de ses partisans, un homme encore mieux que je ne l'imaginais

Marie remarqua le trouble sur le visage d'Isabelle, et vit aussi que depuis le début elle était debout alors qu'elle était confortablement installée. Peut-être voulait-elle s'en aller ?

-Tu veux t'assoir ?

En disant cela Marie avait désigné une chaise en fasse d'elle

-Mais tu peut aussi partir si tu le souhaite

Encore une fois, Isabelle fut soulagée de voir que ses craintes n'étaient pas fondées ; aussi, cette fois-ci, un grand sourire prit son visage.
Maintenant, elle se sentait sans aucun doute de meilleure humeur...

"Oui, Mademoiselle, j'ai participé à la Fronde... voyez-vous, j'avais..."

Ce fut en ton de confidence qu'Isabelle, pressentant qu'elle pouvait bien le dire sans dangers à la Courtisane, avoua le reste de sa phrase.

"...quelques comptes à régler avec votre oncle le Cardinal."

Bien sûr, encore une fois, elle se laissait emporter par la simplicité de cette conversation ; ce n'était pas là quelque chose qu'on lui arracherait facilement.

"En vérité, Mademoiselle," reprit-elle dans un ton surpris, comme étonée que quelqu'un ignorât ce qu'elle disait à présent, "Monsieur de Beaufort mena l'une des révoltes de la Fronde. Le peuple de Paris le nomme le 'Roi des Halles'... dans les rues, l'on parle encore de lui."

À présent, elle paraissait, sans doute, comme une enfant qui parlait, enthousiaste, de sa nouvelle poupée.

"Il en a bien fait pour notre peuple... mais c'est là tout ce que je sais sur le Duc. Je n'ai eu que l'honneur d'être à ses côtés lors de cette révolte... Mais je ne lui ai point parlé plus que quelques phrases."

Il est vrai qu'Isabelle hésitait encore à partir. La discussion était devenue, sans doute, très intéressante, puisque cette courtisane consentait à parler de la Fronde sans détourner la tête. Pourtant... on ne pouvait pas chasser de l'esprit de la brunette le massacre de la Cannonade. De plus, la jeune servante était en position délicate ; Marie avait beau lui proposer aimablement une place, si la jeune fille l'acceptait, cela pourrait devenir très vite un abus de l'hospitalité de cette personne, considérant surtout qu'Isabelle n'était pas vraiment habituée à ce que l'on soit aussi aimable. D'un autre côté... s'en aller maintenant ne semblerait-il pas ingrat ?
Oui ; Isabelle a beau ne pas en avoir l'air, elle se préoccupe pourtant assez de la bienséance... ^^

La fille du peuple posa son regard hésitant sur la chaise. Puis sur Mademoiselle Mancini. La chaise. Marie... comme demandant la permission à nouveau par son regard.

Marie écouta avec attention le récit d'Isabelle sur la Fronde. Elle était arrivé à la cours quasiment à la toute fin de cette période et les courtisans n'étaient pas très bavards sur ce sujet.
Le cardinal ... c'était la source de tous les problèmes en ce bas monde !! C'était lui qui avait causé la Fronde et le malheur du peuple et c'était lui qui l'empêchait de vivre pleinement sa vie en la faisant sans cesse surveiller

En voyant le regard d'Isabelle osciller entre la chaise et elle, ellle lui sourit et lui dit:

-OUi, tu peut t'assoir

Une idée vint à son esprit. Serait-il envisageable de faire ce qu'elle voulait faire ou même acceptable.
Elle pourrait peut-être essayer de parler au Duc d'Isabelle, voir si il se souvenait d'elle et essayer de savoir ce que celui ci pense de la jeune fille

-Je pourrais essayer de parler au Duc de toi .... enfin si tu es d'accord, essayez de voir si il se souvient de toi ...

Marie attendit sa réaction, allait-elle être schoquée par cette propostion dépassant toutes les convenances

On ne pourrait pas dire qu'Isabelle était rassurée complètement en ce qui concerne son droit de s'asseoir, mais puisqu'on le lui permettait et même encourageait, pourquoi pas ?
Suivant donc cet encouragement de la part de Mademoiselle Mancini, Isabelle jugea ainsi et s'assit.
Cette chaise était bien confortable ; elle s'assimilait même à un fauteuil. La petite servante s'étonna donc bien assez de ce confort inhabituel.

La proposition certes très singulière de la part de la Courtisane firent les yeux de la brunette s'arrondirent

"Vous voulez dire... parler de moi à Monsieur le Duc ?"

Isabelle se tordit les mains de malaise. La proposition semblait tentante, mais qu'en penserait alors le Duc ? Et si, en réalité, il l'avait oubliée ? Ou s'il venait même demander des comptes... car, comme l'on sait, c'est contre tout usage de demander à une Demoiselle de la Cour une faveur lorsqu'on ne lui arrive pas aux pieds.

"Je ne sais, Madame, je ne sais... croyez-vous qu'il serait bon de... je ne sais... Cela serait délicat de votre part, mais... qu'en penserait mon Duc ?"

L'usage de l'adjectif possessif "mon" (non pas qu'elle sache ce qu'est un adjectif possessif... bref.) la fit rougir à nouveau.
Ça y est : l'écho revenait dans sa tête : "La saignée, vous dis-je, la saignée !"

Marie vit que la jeune femme était très génée. Mais selon elle, elle avait plus de chance pour la réalisation de son amour que elle avec le Roi. Et comme tout le monde le sait: qui ne tente rien n'a rien

-Mais je ne viendrais pas à ce sujet brutalement, j'essayerais par des moyens détournés de connaître son regard sur vous

Etais-ce une bonne idée ? Après tout Isabelle semblait quelque peu effrayée. Mais Marie n'ayant jamais écoutée ce qu'on lui disait sur la bienséance, trouvant ses choses parfois inutile, ne pensait que cela puisse être stupide.

-Mais si tu ne veux pas je comprendrais

A vrai dire Isabelle était tellement génée et rouge que Marie se retenait tout de même de rire un peu. Pas pour ce moquer méchamment, mais en ce moment la jeune femme aurait très bien pu passer inaperçu et se fondre dans le mur roude de la salle du trône

Le pis, pour la brunette, c'est qu'elle avait conscience de sa rougeur. Cela l'énervait, et la faisait encore plus rougir... cercle vicieux non très convenable dans une situation de la sorte.

Elle vit avec horreur que Marie était prête à laisser tomber. En réalité, Isabelle aurait adoré que la Demoiselle, en dépit des statuts et apparences à la Cour, lui rende ce service. Mais, s'il fallait se décider vite, la jeune fille en paniquait, car elle craignait encore ce que pourrait en déduire le Duc... viendrait-il se moquer ? Voudrait-il la punir d'avoir demandé une faveur de la sorte à celle dont tout le monde parle ? la punir de ses sentiments ?

Oui, c'étaient ces craintes-là qui pousseraient Isabelle à refuser. Après tout, fronde ou pas, il était toujours noble, et elle n'avait jamais fait confiance aux nobles.
Pourtant... Marie assurait de faire en sorte qu'il ne comprenne pas qui l'envoyait... alors...

"Non... je veux bien... mais, assurez-moi, je vous en prie, Mademoiselle, qu'il ne saura pas que c'est moi qui... enfin..."

Voici ce qu'elle s'entendit dire, sans même se rappeler d'en avoir eu l'intention. Eh bien, comme disait l'un de ses amis lorsqu'elle était petite... Carpe Diem ! Même si elle n'avait aucune idée de ce que ça pouvait bien vouloir dire...

Marie comprenait le doute de la jeune fille mais elle fut ravie de voir qu'elle acceptait sa proposition.

-Je n'aurais qu'à lui parler de la Fronde et lui demander si il a fait de plaisantes rencontre parmi le peuple pendant cette période

Isabelle rougissait de plus en plus et Marie voyait bien qu'elle ne faisait rien pour apaiser ses rougissements.

-Il ne se doutera de rien je te l'assure. J'ai déja entendu mainte fois des courtisans parler de leur dernières conquête paysannes. Pour certains ce n'est qu'un jeu mais le Duc est à mon avis point de ces hommes la

Si jamais quelqu'un venait à apprendre ce que faisait les deux femmes à ce moment Isabelle serait surement punie, et Marie devait avouer qu'elle ignorait qu'elle chatiment on infligeait on serviteurs, et elle, elle serait renvoyer en Italie.
Mais il fallait prendre le risque, pour l'amour

hj: c'est trop nul Wink

La jeune fille regarda étrangement son interlocutrice. Lui parler de la Fronde...

"Il ne faudrait pas y aller trop franchement, Mademoiselle... il se trouve que la Fronde est, d'après ce que j'entends et n'entends pas, un sujet à éviter à la Cour. Peu de gens savent qu'il y a participé..."

Elle se réprimanda aussitôt d'avoir dit ça. Cela sonnait presque comme un ordre !

"Excusez-moi, Mademoiselle, je ne voulais vous commander en rien... Ce n'était qu'un conseil, si je puis me le permettre."

Elle agrémenta cela d'une petite courbette avec la tête.
En ce qu'il suivit, elle releva la tête pour offrir un franc sourire qui exprimait toute sa reconnaissance.

"Mais, Mademoiselle, comment pourrai-je donc vous remercier ? Je n'ai rien qui pourrait vous sembler bien beau..."

Bien sûr, l'évoquation de sa pauvreté ne lui était pas facile. Oh, ne vous méprenez pas ; elle avait grande fierté de ses origines, mais qu'on la dédaigne... cela lui causait un profond dégoût. Et comme on la dédaignait plus souvent pour sa pauvreté ou même son Statut qu'autre chose...

Marie fronça légèrement les sourcils pendant la première phrase d'Isabelle. Elle savait que celle ci ne voulait surement pas la commander, mais toute les choses qui pouvaient ressembler à des ordres énervaient MArie. Elle n'avait jamais été très obéissante

Mais elle regretta sa réaction et espéra qu'Isabelle n'ai rien vu car en vérité la seule chose que voulait la jeune fille était: protéger son Duc des commérages de la cour et elle aussi, car comme parler de la Fronde n'était pas quelque chose de recommander. Si elle se mettait à en parler à tout bout de champ elle pourrait très bien être considérée comme une traitresse par le cour de France pour soutenir le peuple et par conséquent par son Roi ......

-Je ne te demande rien .....

Marie réalisa qu'elle ignorait le prénom de la jeune femme. Elle parlait depuis tout à l'heure à une inconnue, qui n'en n'était plus une vraiment depuis qu'elles avaient toutes les deux partagées leur plus intimes secrets, mais parler à une personne sans nom ... c'est un peu étrange même pour une courtisane

-Je ne connais toujours pas ton nom ? Peut tu me le donner ?

Le sourire d'Isabelle s'alargea. Au moins, puisqu'on ne lui demandait rien, elle n'aurait aucune dette ; et être endettée ne lui attirerait que plus d'ennuis que ceux que son insolence envers l'autorité avait causés...

Isabelle fronça les sourcils, et constata avec surprise qu'en effet, la jeune femme qui s'était ouverte à elle ne connaissait jusqu'à présent pas son nom. C'est étrange, n'est-ce pas, lorsqu'on parle et qu'on ne sait pas à qui on parle... très singulier, en effet.

"Moi, Mademoiselle ? Mon nom est Isabelle, Isabelle Tremblay."

Elle faillit ajouter un ironique "pour vous servir", mais bon, elle savait à quoi s'en tenir... on ne dit pas n'importe quoi lorsqu'on est à Versailles ^^

Soudain, un bruit se fit entendre d'un côté de la pièce. On ne pouvait pas savoir exactement si c'était quelqu'un dans une pièce à côté ou si c'était dans la pièce elle-même... Mais le Cardinal serait-il assez prétentieux pour faire pénétrer un espion dans la chambre de sa nièce ?

Dans le doute, Isabelle se leva d'un bond. Elle s'approcha un peu du rideau qui se trouvait de ce côté-ci de la pièce, mais elle n'y voyait rien...

Inquiète, elle échangea un regard avec Marie. Les aurait-on surprises ?

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