Ballade à l'Orangerie

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Madeleine était arrivée il y a très peu de temps à Versailles. Ces derniers jours avait été consacrés à la découverte de quelques recoins du Château ainsi que de quelques passages secrets qu'elle se promit d'emprunter à nouveau un jour. Grâce à Marie, elle pouvait maintenant se repérer à peu près dans l'immense lieu qu'était la Cour, et elle ne regrettait absolument pas cette première rencontre, qui avait joué un rôle décisif dans sa première impression sur Versailles. Aujourd'hui, elle avait décidé de sortir un peu de ses appartements afin de prendre l'air et de découvrir les somptueux lieux que sa mère lui avait décrit si souvent dans ses lettres. Elle avait donc traversé les jardins sans trop y prendre garde, puisqu'elle avait l'intention d'y revenir plus longuement un autre jour. Il était déjà près de quinze heures, et la Marquise se décida à aller se promener du côté de l'Orangerie.

Elle s'avança dans les allées vertes et parfumées. Le soleil du mois de mai réchauffait ses épaules nues. Elle n'avait pas pris la peine d'emporter un châle, puisque les journées étaient douces. Madeleine découvrit avec stupéfaction quelques plantes exotiques dont elle ignorait l'existence, et certaines dont elle n'avait pu lire la description que dans les livres. Elle toucha malicieusement le bout d'une fleur orange, et un peu de couleur lui resta sur le doigt, ce qui la fit rire doucement. La vie à Versailles promettait d'être agréable, si elle faisait de nouvelles rencontres.

Voilà maintenant plus de 3h que Louis était pris dans ce conseil des ministres qui l'ennuiyé tant ! Il devait cependant faire semblant de s'y intéresser, la vie du royaume dépendait de ses décisions. Malgrè cela, une question lui venait à l'esprit : A quoi bon présider le conseil puisque la plupart des grandes décisions ne sont prisent que par son Eminence ? En effet, bien qu'étant était proclamé Roi, Louis ne l'était qu'à demi, jugé trop jeune pour gouverner seul par sa mère et son parain, il avait à subir les foudres de ce dernier ! Pour couronner le tout, Mazarin semblait commencer à se douter de quelque chose à propos du commerce que le jeune Roi entretenait avec la douce Marie Mancini. Enfin bref, à présent le conseil était terminé et, pour se dégourdir un peu les jambes ainsi que pour aérer le peu de cerveau qui lui restait ( XD ), le monarque avait décidé de ce rendre dans l'Orangerie afin de voir où en était la pousse des fruits exotiques qu'il aimait tant.

Une fois ses appartements et la Cour d'Honneur traversée, Louis arriva au niveau du Bassin de Latone. Comme pour prévenir son arrivée, cette fontaine éteinte se mit à cracher son eau sur le passage du jeune Roi. Comme on peu s'en douter cela avait quelque peu le don de l'énerver, malheureusement il n'avait pas le pouvoir d'échapper à l'étiquette. C'est donc ainsi que, quelques minutes plus tard il arriva dans l'Orangerie, suivit d'une orde de courtisans. Décidemment, il ne pouvait rien faire seul.
Cependant il remarqua une femme dont le visage lui était familier... Mais où l'avait-il déjà vu, là résidait le mystère...

Hs : Désolé pour la qualité de la réponse mais j'ai presque plus de temps de connection donc je fais au plus vite ^^

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Madeleine continuait son exploration de l'Orangerie avec grand intérêt. Elle découvrait des espèces plus étranges les unes que les autres, aux couleurs magnifiques et aux senteurs surprenantes. Jamais elle n'avait prit autant de plaisir depuis son départ du Morvan à se promener ainsi pendant de longues minutes dans un jardin ... Elle comptait d'ailleurs y revenir dès que possible, afin de voir certaines plantes qui ne poussaient que dans les mois les plus chauds. Peut-être pourrait-elle en ramener quelque unes lors d'une visite à sa mère ?

Mais soudain, elle fut interrompue dans ses pensées par un grand bruit qui venait de l'allée du Roi. Madeleine se retourna pour découvrir l'origine de ce vacarme, causés sans nulle doute par plusieurs dizaines de personnes, et elle vit au loin un attroupement se diriger vers l'Orangerie. Elle attendit quelques secondes que le groupe se rapproche afin de mieux distinguer qui s'y trouvait, et reconnut enfin des visages qu'elle avait déjà pu apercevoir lors de son arrivée à Versailles. Des courtisans, sûrement, marchaient à grand pas en cercle fermé autour de ... du Roi ! Louis XIV faisait sa promenade à l'Orangerie ! Madeleine se sentit soudainement toute confuse, ayant l'impression de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, comme si elle ne devait pas se trouver sur le chemin du Roi pendant sa ballade habituelle.

Elle renonça cependant à s'en aller, voulant tout de même faire honneur au fils de celui qui lui avait permis de vivre à Versailles. Elle cessa donc un instant d'admirer les plantes exotiques qui la faisaient rêver pour se tourner vers la horde de courtisans qui s'apprêtait à passer juste devant elle. Quand le Roi fut à sa hauteur, elle s'inclina en une gracieuse révérence, espérant faire une première bonne impression.

Le mystère voilà bien quelque chose qui était familier au souverain. Comment passer à coté de ces derniers lorsque l'on vit au sein de la plus grande Cour d'Europe et qui plus est, lorsque l'on en est le Roi, le Souverain ou encore le Monarque. S'il est bien une fonction où l'on est sujet a diverses médisance c'est bien celle si. Tous vos pas, même les plus anodins ne se font pas sans que quelqu'un vous épi pour ensuite raporter ce qu'il à vu à une personne qui une fois les mots en tête fera la même chose en déformant le tout bien sur ! C'est ce que nous appelerions le téléphone arabe de nos jours. Et quel bel exemple que celui de l'amour secret de Marie et Louis ?! Chacun des pas, des gestes ou des paroles des deux amants étaient soigneusement noté dans le but de les analyser en espérant y trouver la moindre confirmation de cette relation connu de tous mais que étrangement, tout le monde se plaisait à ignorer...

Enfin bref, je disais donc que le visage de la jeune femme n'était pas inconnu à Louis. Il lui rappelait quelque chose mais je ne saurais vous dire quoi ou qui ! Alors, en grand curieux jamais satisfait, le Monarque décida dans un premier de continuer son approche sans pour autant stopper sa marche à son niveau. Peut être que la voir de plus près aiderais sa mémoire qui pourtant n'était pas celle d'un vieil homme. Pas après pas le visage de la demoiselle lui apparaissait plus clairement, des yeux noisettes sur un visage d'un oral presque parfait, des lèvres ciselés comme peu, le tout encadré par une chevelure couleur ébène. Pourtant, même après cela, la frustration du souverain restait intacte. Il ne pouvait dire où lui était déjà apparue cette jeune femme.
Alors qu'il s'appretait à passer à ce que l'on pourrait nommer le plan B, il arriva à sa hauteur. Il constata, non pas avec étonement car le savoir vivre de l'époque exigeait cela mais plutot avec plaisir, que la jeune femme dont il ne connaissait pas encore le prénom, s'inclina respectueusement devant lui. Hors, il était impossible de faire comme s'il ne l'avait pas vu dans la mesure ou, depuis le début, Louis avait les yeux rivés sur la demoiselle. C'est donc avec une certaine gène qu'il stoppa sa marche à son niveaux.

- Mademoiselle...

Saisissant calament la main de la jeune femme, le monarque y fit un baise main. Mais pas un de ces vulgaire geste que l'on nomme baise main de nos jours, non, le vrai baise main, celui où les lèvres du jeune homme ne touche pas la main de la femme... Relevant le regard vers elle, Louis attendit une réaction de sa part, elle ne se fit d'ailleurs pas attendre.

Hs : Dit moi, tu n'as pas de signature ?? Parce que ça serait sympa pour mieux distinguer ton perso !

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Madeleine, se relevant de sa révérence, vit avec stupéfaction que le Roi ralentissait et même s'arrêtait tout près d'elle, sa horde de courtisans continuant de bavarder comme si de rien n'était. Etait-ce habituel pour Louis XIV de s'arrêter auprès de toutes les personnes qu'il rencontrait au cours de ses promenades ? Madeleine n'en était absolument pas certaine. Elle ne l'avait pas encore aperçu depuis son arrivée à Versailles, et fut extrêmement impressionnée, bien que sa mère lui ait appris à ne pas dévoiler ce qu'elle ressentait. Une jolie couleur rosée apparut néanmois sur ses joues mais elle ne se laissa pas distraître par ce détail: elle avait l'honneur de se trouver à quelques centimètres du Roi de France, et qui plus est, il se donnait la peine de prendre un peu de son temps pour la saluer ! Madeleine chercha en vain une réponse mais celles qui lui venaient à l'esprit ne la satisfaisaient pas. Sa gêne fut encore plus grande quand il lui fut donné d'entendre le son de la voix du Monarque, qui baissa ensuite la tête pour lui faire un des plus raffinés baise-main qu'il lui ait été donné de recevoir. Elle sentit son souffle sur sa peau, bien qu'il ne l'ait même pas effleurée. Un frisson lui parcourut le corps. Elle avait si peur de faire une erreur qui pourrait déplaire au Roi !

Quand il la fixa du regard, un court instant suffit à Madeleine pour reprendre contenance. Elle ne devait pas paraître naïve, mais se comporter comme une invitée respectueuse des faveurs que voulait bien lui accorder le Roi. Elle profita donc de ce moment pour le détailler légérèment, il ne lui avait jamais été donné de pouvoir voir son visage de si près. Ses traits étaient fins et ses yeux si clairs qu'on eut dit de l'eau. Elle comprenait à présent pourquoi tant de courtisanes et de princesses de sang succombaient au Roi... Mais elle devina qu'il devait être sans nulle doute également la cible de nombreux complots, car il était encore jeune et le trône lui était encore incertain. Elle réussit donc à esquisser un sourire qu'elle espérait mystérieux mais respecteux, et lui répondit doucement :

"Madeleine Le Prestre, Marquise de Vauban, pour vous servir, Votre Majesté ..."

Elle se doutait qu'il ne pouvait pas connaître son identité par rapport à son physique, puisqu'elle était fraîchement arrivée de Bourgogne et qu'elle n'avait jamais mis les pieds à la Cour, à part quelques rares fois étant petite, mais elle n'en avait que de rares souvenirs. Elle avait donc jugé utile de se présenter au Roi, afin qu'il puisse maintenant savoir qu'elle était sous son toit. L'avait-on prévenu de son arrivée ? Connaissait-il Sébastien? Elle n'en avait aucune idée, et attendait une réponse du Roi pour pouvoir se permettre d'oser une remarque sur l'Orangerie, sur le temps, ou quoi que ce soit d'autre...

[HJ: Non, pas encore, mais je m'y mets tout de suite Wink

]

Comme je le disais précedemment, la réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre. Visiblement genée d'avoir en face d'elle le plus grand Monarque d'Europe et du monde disait-on, la jeune femme ne parvint pas à dissimuler l'empourprement de ses joues. Cela le fit d'ailleur penser à sa belle et néanmoins exquise Marie Mancini. En effet, l'élue de son coeur avait une capacité à ne pouvoir dissimuler ses sentiments extraordinaire. Enfin, cela uniquement lorsqu'ils étaient seuls, ce qui, pour ainsi dire était plutôt rare, en public elle redevenait une courtisane " normale ". Les guillemets sont de rigeur dans le cas de la jeune femme, en effet, voilà maintenant un peu plus d'un an qu'elle n'était plus une courtisane parmis tant d'autre, elle était devenue la courtisane ayant, disait-on, conquis le coeur du Roi de France. Enfin bref !
Je disais donc que Louis ne put s'empêcher de sourire à la vue des joues roses de la jeune femme. Il fut tout de même heureux de voir qu'elle ne se laissait pas démonter pour autant, au contraire, elle semblait chercher en elle quelque chose pour faire face à cette situation qu'elle ne devait pas avoir eu l'occasion de rencontrer souvent. Bien que puissant au plus profond d'elle même, elle ne parvint pas à trouver une solution à temps, en effet, lorsque le Souverain lui parla puis baisa sa main, la jeune femme sembla abandonner le combat, c'était comme si sa détermination abandonné le champs de bataille sans même chercher à se défendre. Etrange...

Etrange en effet, alors que sa voix et son geste l'avait déstabilisé, voilà à présent que le regard de Louis lui redonnait confiance en elle. Peut être avait-il quelques pouvoirs jusque là ignorés ou alors, peut être que la jeune femme ne désirait pas laisser d'elle au Monarque une impression de femme quelque peu naïse comme l'on dirait de nos jours... Enfin, toujours est-il qu'elle ne se gena en aucun cas pour détailler le visage du Roi dans ses moindres détails. Marie aurait étée là elle aurait surement attrapé l'un de ses bras en prétextant je ne sais trop quel excuse pour lui parler et ainsi faire voir à la personne en face que cet homme était à elle. Oh bien sur, pas jalouse de Louis, il n'avait rien fait, mais plutôt de l'attitude des femmes en face de lui.
Quelques secondes aprés cette reconnaissance faciale, elle se permit d'accorder au Monarque un sourire aussi ravissant que mystérieux. C'est alors qu'il découvrit son identité, Madeleine de Vauban. Il ne connaissais personne portant ce nom la alors pourquoi ce visage lui était-il si familier ? Voilà une énigme de plus que Louis se promit d'élucider au plus vite, en attendant, il ne pouvait décemment pas rester là sans ne rien répondre à cette demoiselle.

- Je ne vous avez jamais vu à la Cour auparavant Mademoiselle, êtez-vous ici depuis longtemps ?

Comment joindre l'utile à l'agréable mieux que cela ? Ainsi, Louis en apprenait un peu plus sur cette demoiselle tout en commençant à élucider le mystère qui planait désormais autour d'elle. Et puis, c'était aussi une manière comme une autre d'engager la conversation avec elle... Le Monarque n'avait pas fait attention mais la horde de Courtisans qui suivait chacun de ses déplacements dans les jardins étaient toujours là, elle était cependant beaucoup plus silencieuse. Elle devait surement chercher à écouter la conversation des deux jeunes gens a fin de faire circuler dans le château quelques bruits à propos, pourquoi pas, d'une évetuelle nouvelle maîtresse. Pour parer à cela, Louis se promit de conter cette rencontre à la douce Marie dés que possible, seulement les rumeurs allaient si vite dans ce château qu'il était parfois difficil d'arriver avant elle.

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Madeleine fut surprise de l'intention que lui portait le Roi. Encore une fois elle se demanda si c'était le cas pour tout le monde ici, mais elle comprit assez vite que la curiosité l'animait. En effet, son visage ne lui semblait pas familier au vu de sa question, et il aurait aimé savoir qui venait habiter à ses côtés à Versailles. Ce qui était tout à fait normal, après tout. Elle remarqua aussi que le monarque était d'un naturel galant, comme sa mère le lui avait sans doute appris à l'être. Sa voix était douce et posée, et chacune de ses paroles semblait bien réfléchie, comme s'il eût peur d'avoir un mot plus haut que l'autre. Madeleine sourit à cette pensée : au fond, le Roi et elle n'était pas si éloignés au niveau de l'éducation, il avait été "pris en main" tout comme elle étant très jeune, on leur avait enseigné les manières de la Cour, les attitudes à avoir, les pièges à éviter. Oh, bien sur, l'apprentissage du Roi avait dû être beaucoup plus raffiné et plus strict, mais Madeleine se plaisait à imaginer que leur histoire se ressemblait quelque peu , de plus ils n'avaient pas une grande différence d'âge. Mais l'heure n'était pas à penser au passé du Roi, mais plutôt à la conversation qu'il était en train de lier avec elle. Madeleine s'en sentait flattée, elle s'employa donc à être la plus courtoise possible avec lui :

"Oh non, Monsieur, je ne suis ici que depuis environ une semaine. Je suis arrivée de Bourgogne en carrosse, une après-midi de mai. Et à présent je découvre peu à peu ce lieu merveilleux qu'est Versailles... D'ailleurs, l'Orangerie est vraiment impressionnante, on y voit des choses stupéfiantes."

Elle regardait toujours la horde de courtisans qui maintenant s'éloignaient quelque peu du Roi pour lui laisser un peu de liberté. Elle le plaignait silencieusement, comme ce devait être lourd à porter, tout ce poids de pouvoir, crouler sous les devoirs, les rumeurs, les manigances, les guerres et les envies de vengeance ! Elle espérait vraiment que le Roi avait au moins un tout petit peu de temps pour lui, pour vivre sa vie de jeune homme et s'épanouir comme n'importe lequel des êtres humains. Mais elle devina que cela ne devait être guère facile pour lui, et une ombre passa dans ses yeux quand elle pensa aux épreuves qu'il avait dû surmonter et qu'il devrait encore passer. Elle continuait cependant de lui sourire, absorbée par leur première conversation.

Il est vrai que, en ce moment, la démarche du Monarque était plus conditionée par l'intérêt que par la galanterie même. En effet, ce que voulait à tout pris Louis était savoir, comprendre pourquoi cette jeune femme, ce visage lui paraissait si familier alors que, selon les propres dires de la demoiselle, elle n'était au chatêau que depuis une semaine seulement !
Lorsqu'il se rendit compte de ce qu'il était en train de faire, Louis eut quelque peu honte de lui. Il n'était pas homme à agir uniquement par intérêt ! Bien au contraire, à l'inverse de son feu père le Roi Louis XIII, il pensait que la personne était beaucoup plus importante que le titre ou l'apparence conférée par la toillette. Et quelle plus belle preuve de cet état d'esprit que l'amour qu'il nourissait pour la jeune et douce Marie Mancini ? Cette femme sans aucune naissance, simple courtisane et qui plus est nièce de son premier ministre n'avait, à première vue, rien pour séduire le Monarque. De plus, avant qu'elle n'arrive on la disait plutôt maigre et pas très gatée par Dame Nature. Et poutant, un regard suffit au jeune Roi pour tomber éperdument amoureux de cette femme. Pour lui, elle était celle ayant le plus de grace, de beauté mais également de bonté et d'esprit. Cela aussi plaisait beaucoup à Louis, Marie n'était pas seulement une apparence, elle était également un esprit, une âme capable de tenir une conversation sur tout et n'importe quoi ! Et Dieu sait si ce genre de personne est rare en cette Cour.

Perdu dans ses pensée, il ne remarqua pas la courtoisie avec laquelle Madeleine s'évertuée à lui répondre. Il n'entendit que quelques mots de sa phrases, il en avait compris tout de même assez pour pouvoir lui répondre sans faire de fausses notes. Du moins, il l'espérait...

- Vous dites venir de Bourgogne n'est ce pas ? D'où exactement ?

Reportant son attention sur sa horde de courtisans, il constata avec plaisir qu'elle daigné enfin lui laisser un peu d'air pur. Je peux vous garantir qu'avoir une horde de vautour autour de vous à longueur de journée n'est pas quelque chose que Louis aimait particulièrement ! Qui pouvait bien aimer cela d'ailleurs ?
C'est alors que la jeune femme, enfin, Madeleine, complimenta l'Orangerie. Il est vrai que cette partie des jardins étaient magnifique. Quelque peu en contrebas des parterres nords, elle laissait entrevoir toute l'aile Est du Chateâu, celle ou demeurait encore aujourd'hui les appartements de la Reine sa mère.

- Il est vrai que cette partie des jardins est absolument sublime. Avez vous vu les citronniers qu'elle contient ?

Louis XIV aimer les fruits exotique comme les citrons ou les oranges ? Absolument pas !! Il les adoraient et même pire que cela encore ! Oh bien sur, le Monarque vit bien les yeux de Madeleine s'assombrir à un moment donné, il pensa cependant qu'y prêté attention eu put géner la jeune femme. Il s'abstint alors de tout commentaire, préférant rester concentré sur la conversation qu'ils étaient en train de tisser.

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Madeleine fut tirée de ses pensées par les questions du Roi. Il mentionna sa région d'origine, et les souvenirs affluèrent dans son esprit, comme si elle n'avait jamais quitté sa maison. Elle se rappela les chemins de terre derrière la propriété qui menaient à un petit bois où coulait une rivière sauvage ; elle aimait s'y rendre en été, et s'attardait à contempler les beautés de la nature. Elle sourit en revoyant sa mère, l'air faussement sévère, lui prêtant une idylle avec un domestique plutôt élégant, et Madeleine se rendit compte à quel point sa vie en province était à présent éloignée de son quotidien. Mais elle appréciait vivre à Versailles, du moins pour le moment, et espérait rencontrer beaucoup de personnes aussi sociables et agréables que Marie. Elle donna avec plaisir plus de précisions au Roi sur son lieu d'arrivée :

- Je viens de la province du Morvan, où mon père avait une résidence secondaire. C'est un lieu magnifique, avec des vallées qui s'étendent à perte de vue... toute mon enfance réside là haut.

Elle sourit encore à l'évocation de ce charme tout particulier qu'elle prêtait à sa province. Mais elle n'eût pas le temps d'y penser plus longtemps, car le Roi évoquait cet autre endroit absolument magique qu'était l'Orangerie. Même en ayant voyagé quelque peu durant les dernières années, Madeleine n'avait jamais vu de tels fruits et de telles plantes. Oh, bien sûr, elle avait vu les citronniers, et s'était même demandé si ceux-ci servaient parfois à la confection de la cuisine royale. Elle n'avait pas encore eu l'occasion d'assister à un banquet, et était curieuse de voir à quoi ressemblaient les réjouissances à Versailles. On disait ici qu'un homme, le frère du Roi, aimait à organiser des grandes réceptions hautes en couleurs.

- Les citronniers ? Oui, Monsieur, ils sont étonnants. Les autres fruits le sont aussi d'ailleurs, mais j'aime beaucoup les plantes qu'il y a ici également. Venez-vous souvent ici ?

Parler avec le Roi lui était agréable. Son visage était calme, et elle ne pu déceler si elle l'ennuyait ou s'il désirait réellement continuer leur conversation. Quoiqu'il en soit, elle fut heureuse de pouvoir constater que le Roi, malgré sa horde de courtisans (qui semblait d'ailleurs plus l'agacer qu'autre chose) était un homme tout à fait comme les autres, emprunt de bonne manières, et non rongé par la prétention et la soif de pouvoir.

Voir ainsi le soleil naitre dans les yeux de la Marquise à la simple évocation de sa région natale fit rêver Louis. Lui en effet, n'a jamais eu l'occasion de connaître autre chose que les murs des différents chateâu où sa famille et lui avaient élu domicile au grès du temps. Qu'il s'agissent du Louvre ou de Fontaineblau ( je sais plus comment cela s'écrit ^^ ), chaque demeure était construite sur la même base, sur les même critères. Ainsi, il n'était pas rare de rencontrer deux pièces identiques dans deux château différents. Cela ne faisait bien entendu qu'accentuer l'impression de routine que Louis avait à cette époque. Cependant, depuis la construction de Versailles tout était différent. Depuis la conception des chaises d'affaires à celle des jardins en eux même, tout était neuf, frais et donc inconnu. Aussi, lorsqu'il en avait le temps, le Monarque n'hésitait pas à partir seul se balader dans le parc de Versailles. Cet endroit où la nature est son seul arbitre, où l'herbe vous arrive parfois au niveau de la hanche mais où il fait si bon vivre. Oh bien sur, la rencontre de Marie n'était pas pour rien dans le bonheur de sa Majesté. Alors prendre le temps de se balader avec elle, de lui prouver son amour faisait aussi partie des choses nouvelles mais très agréables au jeune homme.

- Vous devez sans aucun doute beaucoup tenir à votre région pour en parler ainsi.

Observer l'expression sur le visage de Madeleine suffit à faire comprendre à Louis qu'il était sans doute passé trop vite d'un sujet de conversation à un autre. Mais qu'importe, revenir en arrière et se confondre en excuse n'aurait eu pour seul effet que d'accentuer encore un peu plus le mal aise de la jeune femme. Aussi préfera t-il continuer sur la voix qu'il avait commençé à emprunté et qui n'est autre que celle des arbres et fruits exotiques. Souvent utilisé dans la compositon des plats royaux, ces fruits aux senteurs venus d'ailleurs conferait un goût aux aliment qu'il n'était pas permis d'ignorer. Aussi, ne sachant pas si la Marquise avati déjà eu l'occasion de goûter à ses fruits dont le prix était élevé et ce même pour un noble, Louis se permit de laisser la demoiselle seule quelques instants. Il revint vers elle les bras emplis d'orange, de citrons et de tout autres fruits disponibles dans l'Orangerie. Le tout disposé dans un panier bien entendu.

- Je n'ai malheureusement pas le temps de venir autant que je le souhaiterais en ces lieux, ma fonction de Roi occupe la majeure partie de mes journées.

Tendant les fruits à la demoiselle il ajouta

- Permettez moi de vous offrir ces quelques fruits Marquise. Ils composent à eux seul un lots de senteurs et de saveurs que vous ne trouverez nul part ailleurs.