Rencontres suspectes au marché

[ Rép au Test RP d'Anne d'Autriche. ]

La personne bousculée apparemment eut un court moment de réflexion. Isabelle leva un sourcil. N’allait-elle point répondre ?
Mais cette personne finit par s’excuser de même, et Isabelle se méfia un peu moins. La voix était de femme... Ça devait sûrement être une de ces bonnes femmes qui habitaient dans le village de Versailles. Taisant ses soupçons qui lui hurlaient que cette femme avait une allure bien trop droite pour être l’une d’elles, la jeune brunette préféra répondre à la question de la dame avec un sourire timide, histoire de n’être pas impolie.

"Oh, plus de peur que de mal, rassurez-vous... J’espère que vous n’avez point de mal non plus ?"

Isabelle songea un peu. On était à Versailles. Peut-être cette dame travaillait-elle au château ? C’était probable, beaucoup ici y travaillaient. Croyant qu’elle n’avait pas bousculé cette personne par hasard, puisque de son expérience elle savait que lorsqu’elle bousculait des personnes dans la rue, ce n’était jamais n’importe qui, la demoiselle pensait plutôt continuer une conversation, histoire de se distraire un peu, avec cette personne, au lieu de la laisser s’enfuir.

"Excusez-moi, mais ne travaillerez-vous pas au Château, par hasard ? Ce n’est qu’une curiosité, car j’y suis moi-même employée. Peut-être nous sommes-nous déjà croisées ?" questionna-t-elle avec un sourire sympathique.

Évidemment, si elle avait su que la Reine-mère se trouvait devant elle, cela aurait pu être un énorme choc. Savez-vous pourquoi ? Parce qu’Isabelle détestait plus que tout le Cardinal Mazarin, qui avait, selon elle, détruit une bonne partie de son enfance et même de sa jeunesse. Comment pardonner alors à celle qui faisait confiance à cet odieux personnage ?

Invité

Visiblement la jeune femme qui l'avait bousculé n'avait pas eu de mal, c'était déjà ça. Anne non plus n'avait eu aucun choc, mis à part la désagréable sensation d'être bousculée, mais étant donné que la fautive s'était excusée, il n'y avait pas là de quoi crier au scandale. Lorsque la dame devant elle lui demanda si elle n'avait pas eu mal, la Reine fit un sourire poli.

"Non, rassurez-vous mademoiselle, je n'ai rien..."

Puis une conversation fut engagée dans laquelle Anne pu savoir que la jeune femme travaillait au château. Ainsi c'était donc cela, elle avait devant elle une domestique de Versailles, raison de plus pour redoubler de prudence, étant donné qu'elle travaillait au château, elle connaissait certainement tout ses habitants, ou tout du moins elle avait déjà vu les membres de la famille royale. Anne essaya de ne pas prendre un air trop supérieur. Mais elle ne pouvait pas dire qu'elle y habitait sans y travailler...à moins que..oui, elle pourrait se faire passer pour une courtisane venant d'arriver. Elle lui sourit.

" Je doutes fort que nous nous soyons croisés au château ma chère, car, j'y habites en effet, mais je n'y travaille pas, en fait, je viens d'arriver et je ne connais encore personne, mais certains ici me connaissent et je ne souhaites pas être vue, alors, c'est pour cela que je me couvres le plus possible, comprenez-vous ?

Elle espérait sincèrement que cette excuse soit plausible aux yeux de la jeune femme.

Contrairement à ce que pensait la Reine-Mère, Isabelle n'aurait pas eu moyen de la reconnaître. Elle ne travaillait en tant que domestique qu'il y a fort peu de temps, et n'avait jamais aperçu un membre de la famille Royale... à part, vraisemblablement, le Roi lui-même, et son cousin le duc de Beaufort.

Cette dame habitait au château, disait-elle, mais n'y travaillait pas. Ah. Isabelle eut un petit rictus embarrassé en comprenant qu'elle ne pouvait être que courtisane. Là, voilà d'où venaient ses doutes ; ils étaient tout expliqués. Décidément, lorsqu'Isabelle bousculait quelqu'un dans la rue, ce n'était jamais n'importe qui...

Heureusement pour la jeune domestique, cette courtisane semblait amicale. Autrement... bonjour le scandale, aurait-on pu dire.

"Bien sûr, Madame, je comprends. Mille excuses... pourrais-je me rendre utile pour vous ?"

La moindre des choses pour une domestique était de proposer ses services. Il faut dire que pour la brunette, ce n'était jamais une partie de plaisir, car on ne sait jamais ce que va demander le ou la noble ; mais comme elle venait de bousculer la noble en question, autant tenter de se faire pardonner. Elle tenta une maladroite petite révérence vouée à l'échec, et attendit un ordre. De toute manière, elle n'avait rien à faire d'autre pour l'instant, à part... profiter de sa courte liberté.

Invité

Anne remarqua que la révérence que tentait de faire la jeune femme était quelque peu maladroite. Elle ne lui en tint cependant pas rigueur, car après tout, si elle voulait passer pour une courtisane, elle ne devait pas se formaliser d'une révérence mal exécuté, elle inclina donc doucement la tête pour lui signifier qu'elle acceptait ses excuses.

Comment la jeune femme pourrait-elle se rendre utile, voilà une bonne question, il fallait que la Reine-Mère joue son rôle jusqu'au bout, elle ne pouvait donc pas demander des choses insensés. Une idée lui traversa soudain l'esprit.

- Oui, en effet vous pourriez. Voilà, ma demande va probablement vous paraitre singulière, mais sans doute connaissez vous mieux le marché que moi, et j'aimerais bien acheter quelques fruits et légumes, alors j'aimerais bien savoir où on trouve les meilleurs. Pouvez-vous me renseigner sur ce sujet ? Ce serait très aimable à vous.

En temps normal Anne aurait plutôt demandé cela sur un ton un peu plus impératif, mais là elle voulait passer inaperçu, elle sourit donc à la jeune femme pour que cette dernière prenne cela pour un service qu'elle ai envie de rendre plutôt que pour un qu'elle soit obligé de rendre. En attendant la réponse de la jeune femme, elle regarda un peu autour d'elle pour voir si elle ne voyait pas quelques gardes dont elle aurait du se cacher car eux l'auraient reconnue et elle ne le voulait pas.

[ Sais pas trop quoi dire -_-' ]

La jeune domestique changea de couleur rapidement, comme si la prétendue courtisane venait de lui demander quelque chose d'un peu incommodant. Il n'en était rien. Évidemment, Isabelle saurait indiquer les meilleurs marchands, étant déjà venue faire les courses... mais pas pour elle. C'étaient parfois de petites commissions qu'on assignait aux servants.

Mais elle poussa tout de même un soupir inaudible à la supposée courtisane. Et penser que certains n'avaient pas les moyens de se payer ce que l'on vendait...

"Bien entendu, Madame."

Les marchands dits se trouvaient près de là. La brunette indiqua à la dame trois ou quatre de ces marchands avec assurance.

"Madame, je n'en connais guère de mieux que ceux-là à Versailles. Le Roi lui-même goûte fort à ces fruits, dit-on."

Ah ! Si elle avait su qu'elle parlait à la mère de ce dernier, certainement ne l'aurait-elle pas cité avec tant de légerté. Mais elle ne savait pas. Ne pouvait pas savoir.
Le devoir était accompli. Attendait-on plus d'elle ? Isabelle tourna un regard patient vers la dame ; en réalité, elle brûlait... oui, elle brûlait de retrouver sa liberté.

Invité

[pas grave Very Happy

On va clore le sujet Wink

]

Anne suivit la jeune femme dans le marché en prenant toujours soin de passer inaperçu. Elle regarda les marchands qu'elle lui désignait. Lorsqu' Isabelle parla de Louis, Anne se retint de laisser paraître quoi que ce soit. Au contraire, elle en rajouta. Elle souria à Isabelle.

- Ah bon ? Oh alors si même Sa Majesté adore ces fruits, je peux les acheter les yeux fermés.

Elle regarda Isabelle puis se dit que maintenant il était temps de prendre congé.

- Bien, je vous remercie pour vos indications Madame, je vous rends votre liberté, je suppose que vous avez uune foule de choses à faire......peut-être nous recroiserons-nous au château. Au revoir

Elle lui sourit.

Des choses à faire... pas vraiment. Ou plutôt, si, mais pas spécifiquement. Ce qu'elle voudrait, ce serait s'envoler... Comme un oiseau, flâner dans les airs, ne penser plus à rien, l'air libre se perdant dans ses cheveux... mais ces ailes tant voulues, elles avaient été coupées.

Rien que le mot "liberté" la faisait rêver.

Sans se perdre en nostalgies cependant, car elle savait bien cela inutile, la jeune femme prit le sourire de la dame et le renvoya avec chaleur. Une courtisane qui sourit franchement ne se voit pas tous les jours... ou plutôt, qui vous sourit franchement. Si vous êtes domestique, évidemment.

"Oh ! Merci, Madame... j'espère bien vous recroiser un jour. Au revoir..."

Et la jeune fille fila, libre comme le vent, sauvage comme l'oiseau.

[ Huhuhu je suis une poète moi Sujet clos alors ^^ ]