Suite de l'aventure carmen et philippe

Philippe entrouvit la porte du passage secret [HJ: je reprend la suite des cuisines!!] Il referma la porte et traversa la porte salon de ses appartements.

"Je refuse que l'on me dérange. Ma mère y comprit. Qu'on me laisse seul."

Il ordonna que l'on referme la porte et retourna au passage secret. Il rouvrit la porte et prit la main de sa douce. Il la fit entrer.

Elle ne savait pas où donner de la tête.

Philippe était heureux de la voir si surprise et heureuse d'être à Versailles. Mais elle semblait avoir peur que l'on soit surpris ou que l'on ne soit pas à notre place. Après tout, Philippe croyait qu'elle ignorait qui il était vraiment.

Cependant, elle était blessée et malgré qu'elle tournait dans tous les sens pour en voir le plus possible, Philippe la fit asseoir sur l'un des fauteuils bordeau avec des gravures d'or tout autour. Il prit un mouchoir propre qu'une domestique avait mise sur la table. Il essaya délicatement son visage aux traits délicats. Elle ne le regardait pas dans les yeux. Son regard la troublait? désirait-elle regarder partout? Philippe ne le savait pas mais il resta à l'observer jusqu'à ce que Doli, le poney, se fasse entendre. Elle avait poser ses sabots avants sur les vitres du balcons pour observer l'extérieur.

Elle n'arrivait à le croire.
Toutes ses pensées n'étaient qu'une immense exclamation de stupeur et de ravissement, toutes ses émotions ne concernaient que la magnificence des appartements.
Quand on songe qu'elle vivait pour le moment dans une roulotte qu'on partageait avec le reste du clan, quand ce n'était pas à la belle étoile...
Et, pourtant, elle savait que jamais elle ne pourrait vivre la-dedans, et y dormir, ne serait ce qu'une nuit, lui semblait quasiment impossible, tant elle se sentirait suffoquée.

Elle s'assit finalement, sur un fauteuil majestueux, et bien qu'elle osait à peine Philippe l'y mit d'autorité.
Alors son attention se reporta sur lui de nouveau.
Il se mit à essuyer son visage.
Elle se sentait toute drôle.
Elle n'avait pas vraiment l'habitude que l'on prenne soin d'elle.
Aussi évitait elle son regard, faisant semblant d'être toujours captivée par la beauté du lieu, mais plus troublée qu'autre chose...

Doli la fit sursauter avec le bruit de ses sabots, puis rire quand elle vit dans qu'elle posture elle s'était mise pour observer l'extérieur en contrebas.
La jeune fille sentait à nouveau un malaise l'envahir, mais autre que dans les cuisines.
Après tout elle était seule, avec un homme, dans sa chambre, et elle n'était pas assez stupide pour penser que ça n'éveillerait pas certain désirs...
Trop d'habitude.
Mais, en revanche, si cela allait trop loin, elle savait comment y remédier...
Un poignard fin, très fin, comme un dard de guêpe, et aussi piquant et mortel, était toujours ou presque attaché à sa cuisse...

" Comment vous appelez vous? "

Elle s'était finalement décidée à poser la question.

Philippe était en train de lui essuyer les dernières traces de boue de son visage lorsqu'elle posa la question qu'il redoutait: quel était son nom? Philippe avait peur que sitôt qu'elle l'apprendrait elle changerait d'attitude avec lui. Si elle devenait pas trop courtoise,voir snobinarde, elle deviendrait méchante comme ceux qui haïssent ceux d'en haut.
Que répondre à cette jeune femme? Il voulait être sincèrement avec elle mais il ne voulait pas la voir changer d'attitude avec lui.
"Dites moi d'abord votre prénom et je vous dirais le mien!"
Philippe pensait en apprendre plus sur elle et ainsi gagner du temps pour trouver une solution à cette situation plus que complexe. Doli était entre temps redescendu et tournait en rond dans la pièce reniflant partout.

Carmen eut une ébauche de sourire.
Elle n'avait pas vraiment cru qu'il lui dirait son nom, et pourtant ç'aurait été plus sage pour lui...
Elle n'aimait pas la dissimulation, le mensonge.
Bien qu'elle en fit elle-même.
Logique non?

Elle le regarda un instant, hésitante.
Et elle, allait elle mentir cette fois?
Allait elle s'inventer une autre personnalité, un autre nom, une autre vie?
Elle se demanda soudain si il l'avait vue danser.
Auquel cas, elle ne pourrait pas dissimuler grand chose, puisqu'elle se dévoilait beaucoup dans cet étrange "travail" à chaque fois...

Elle décida alors d'être honnête, mais pas de l'aider !
Et c'est pourquoi elle lâcha, simplement, sur un ton mélodieux :

" Carmen. "

Ses yeux noirs se vrillèrent à ceux de l'homme.

" Et vous, vous êtes le frère de notre roi. Mais je ne connais toujours pas votre nom. "

Elle sourit, heureuse de son effet de surprise.

" Je retient rarement ceux de la Cour, étant donné que je ne m'y intéresse pas. "

Elle n'y allait pas par quatre chemins en tout cas...
Mais ne lui laissait pas la possibilité de tourner autour du pot maintenant !

Philippe eut un moment d'arrêt. Comment connaissait-elle son rang? Non,tout était gaché. Maintenant elle ne le traiterait plus comme un homme normal, si elle l'avait déjà fait.

Philippe fût choqué. Il était à la fois heureux de savoir le nom de cette charmante jeune femme "carmen" un nom si doux à ses oreilles. Mais sa joie fût brisée par l'annonce de son rang, de son titre: Frère du roi.

Serait-il toujours le Monsieur le frère de Louis XIV , le roi? Il ne pourrait donc jamais être juste Philippe au moins pour une femme?

Il sentit son coeur tombé en morceau.

Il allait se montrer plus fort. Il reprit mais dans sa voix on sentait toujours une faiblesse, une déception, une peine.

"Comment le sais-tu?"

Carmen eut un air plein d'une surprise douloureuse.
Elle n'avait pas envisagé les conséquences de ses paroles, pas imaginé qu'elles pourraient blesser Philippe.
C'était sa grande faiblesse ; trop spontanée, elle ne réfléchissait que rarement à ce qu'elle allait dire, et c'était rare qu'elle se montre calculatrice.
Et, du coup, il y avait des cas comme celui-là qu'elle provoquait...
Et s'en voulait à chaque fois.
Qui a dit que les tziganes étaients des êtres froids et insensibles?
Elle ne l'était pas en tout cas.

" Je... "

Qu'allait elle dire? Qu'elle était désolée? Mais désolée de quoi?
Elle ne savait même pas ce qui le tourmentait...

" Je vous ai entendu en parler avec les gardes... " Murmura t'elle, un peu honteuse, les joues rouges et la tête basse.

Si Philippe l'avait connue, il aurait su que peu importe son statut, elle n'aurait pas fait de différence entre lui et un paysan.
C'était l'homme, son mérite, ses qualités et défauts, ses actes, c'était de cela qu'elle tenait compte.
Le titre, s'il l'impressionnait au début, s'effaçait très vite au profit de la personnalité...
Une mentalité très évoluée pour l'époque, vous vous rapellez?
Mais surtout dans ce domaine...

" Pourquoi ne me dites vous pas votre nom? Ce serait équitable ne croyez vous pas? "

Philippe se leva et alla à la fenêtre. Il avait le regard pensif.

"Je pensais que vous ne m'aviez pas entendu avec les gardes. Auriez vous été différente avec moi si je n'avais pas été le frère du roi? A quoi pensiez vous en me suivant ici?"

Malgré tous les sentiments qu'il avait construit en une journée pour Carmen, il avait peur. Il doutait qu'elle n'ait été franche. Il était blessé et avait besoin d'être rassuré par celle qui l'avait changé.

"Mon nom est Philippe. cela change t-il notre relation?"

Philippe se tourna vers elle avec un regard d'enfant.

Carmen réfléchissait elle aussi.
Toujours assise dans le fauteuil, elle entendit ses jambes, les dévoilant ainsi jusqu'aux genoux, n'ayant pas conscience de son indécence.
Doli était revenue auprès d'elle, et s'était assise.
Oui, assise, exactement comme les chiens ^^
Et elle posait sur son amie un regard un peu inquiet, ou du moins perplexe....

" Ce que je pensais en vous suivant? Voyons voir... "

Elle avait donc comprit la raison de son trouble, et en riait, pas méchament, mais parce qu'elle se connaissait suffisament pour savoir qu'elle n'en tenait pas compte.
Avec les femmes, si, souvent, parce qu'elle pensait toujours qu'elle seraient prétentieuses.
Mais sa tactique, c'était d'être un tantinet insolente au début, pour tester, puis ensuite naturelle, gentille, quand la personne lui plaisait.
Avec les hommes, en général, ça coinçait plus, mais lui l'avait aidé alors tout de suite, c'était différent...

" Je pensais tout d'abord à ma joie d'entrer dans Versailles. Puis je me suis demandée ce qu'on avait gagné comme argent dans la journée. Je me suis inquiétée par rapport à mes compagnons, qui doivent surement être morts d'inquiétude. J'ai fait attention aux tapis, j'ai tiré la langue à une dame aussi raide et froide qu'un pic de glace, puis, enfin, je me suis demandé pourquoi vous fesiez d'un malentendu une montagne. "

Elle leva des yeux rieurs et espiègles vers lui.
Dans ce genre de situations, l'humour était la meilleure porte de sortie...
Elle redevint sérieuse par la suite.

" Notre relation? Releva t'elle, elle vient à peine de débuter, et ce n'est en aucun cas un nom qui me ferait changer d'avis sur la personne en face de moi... "

Elle eut un sourire, et une nouvelle pique d'humour :

" Dans certaines société éloignées, ce que l'on vient de faire s'appelle une présentation monseigneur. "

Pas du tout intimidée la Carmen!
Elle arrivait même à se moquer gentiment de lui...

Philippe resta perplexe. Carmen était-elle sincère ou se moquait-elle de lui? Il la regarda puis se mit à tourner en rond dans ses appartements. Sans dire un mot, il partie dans la partie chambre et ferma les portes entre son salon privé et sa chambre.

Carmen était restée seule avec Doli sans savoir ce qu'elle devait faire. Puis au bout de quelques minutes, Philippe revint. IL avait changer de tenue. Il avait laisser ses haillons de côté pour prendre ses habits de prince. Il était habillé de turquoise [HJ: en sapin comme dit Christophe maé]

Sa tenue était tout brodée de paillettes argentée. ses souliers étaient turquoises et avaient des talons rouge sang.(anecdote) Il avait un long jabot de dentelle blanche très fourni et un énorme noeud rouige et blanc avec un fermoire turquoise et or au centre.

"Me voici, mademoiselle, tel que je suis à la Cour. Je pensais en allant dans la rue, devenir un autre homme. Mais je me rend compte que chasser le naturel, il revient au galop..."

doli se releva et poussa un hennissement allant avec sa taille (mdr!!) et elle alla vers Philippe qui la caressa.

"Je ne t'ai pas appellé ma belle. Voilà Mademoiselle Carmen! A vous de choisir, vous pouvez partir par le même passage secret par lequel vous êtes arrivée avec moi, ou rester et que l'on se découvre."

[ Le sapin, le sapin cheers

]

Carmen, inquiète, le vit partir dans une autre pièce.
Elle tourna la tête, ouvrit la bouche, prêt à l'appeler pour le retenir...
Mais ne pu le faire.
Pourquoi? Bonne question...
Elle attendit donc, nerveuse, en compagnie de Doli qui broutait les franges du tapis en dessous d'elle...
Finalement, il revint.

Carmen ouvrit des yeux ronds en voyant son accoutrement, et un grand sourire se dessina sur ses lèvres.
Mais, en voyant son air malheureux, elle se dit qu'il ne valait peut être mieux pas en rire...
Elle était si prompte à se moquer de tout et n'importe quoi - gentiment - que c'était dur pour elle !

" En voici un bel habit... " Ne put elle pourtant s'empêcher de dire avec une pointe d'humour.

Mais Monsieur semblait vraiment sérieux, aussi le devint elle.
Elle hésita un moment, cherchant les mots qui pourraient le mieux décrire sa pensée, car pour une fois, ce n'était pas sur la spontanéité qu'il fallait compté mais sur la réflexion, et dit avec lenteur :

" Monseigneur, voyez vous, je crois être l'une des demoiselles de France les plus mal placées pour juger les gens selon leur apparence. "

Elle écarta les bras.

" Avez vous vu la mienne? "

Elle souriait.

" Cela dit, il est vrai que je ne suis pas exempte de préjugés, et j'ai aussi remarqué que j'étais à l'orée de plusieurs mondes... "

C'est vrai ; sa manière de parler, parfois grandiloquente, ses actes, ses postures, comme si elle avait un haut rang, et son insolence de jeune fille libertine qui la ramenait vers le peuple, tout cela faisait un bien curieux et charmant mélange...

" Cependant, ce qui aurait pu me déplaire en vous, vous en avez fait une force ; après tout, malgré votre haute position dans le pouvoir, vous vous êtes soucié de moi, qui n'est qu'une inconnue, et vous m'avez aidé... "
Elle avait réellement un visage doux et reconnaissant à présent.

" Et, si je dois partir, je pense sincèrement que ce ne sera pas une fuite, mais plutôt sur une invitation à nous revoir prochainement... "

Philippe la contempla gravement. était-elle sincère ou se jouait -elle de lui?

"Je ne supporterais pas Mademoiselle que l'on se joue de moi! Certes, je suis de haute naissance mais il ya des naissances bien plus heureuse que la mienne. Je suis le plus mal lotis de FRance à en écouter certains. Je ne serais à jamais que le deuxième enfant de mon feu Louis XIII. Je souffrirais d'être toujours le fardeau de ma mère et désormais celui de mon frère.

Alors je vous dis, il est vrai que je suis naît dans une haute sphère de la société. Je ne suis pas de haute naissance mais de triste naissance."

Philippe alla vers la fenêtre afin de tourner le dos à Carmen. Il avait envie de pleurer mais on lui avait enseigné qu'un homme de pleure pas même s'il est efféminé.

"Partez si vous en sentez le besoin, je ne serais qu'en souffrir. Restez si vous désirez être prêt de moi."

Philippe voulait la prendre sous son aile la protéger, l'aider et l'aimer. Tout simplement aimer et être aimer sans différence de rang, sans jugement. S'aimer avec le coeur!

Carmen se raidit, les paroles de Philippe l'ayant touché, dans plusieurs sens...
Elle était triste pour lui tout d'abord.
Mais aussi blessée dans son orgueil et sa sincérité.
Comment s'étonner qu'elle se dissimule, qu'elle mente et qu'elle trompe si, à chaque fois qu'elle parlait avec son coeur, on se contentait de mettre en doute ses paroles et son intention pourtant juste?
Elle détourna la tête avec colère.
Lorsqu'elle était blessée, ce n'étaient pas les larmes qui coulaient, mais plutôt les injures.
Elle n'aimait pas pleurer devant les gens la pauvre enfant...

" Et moi je ne supporterais pas que l'on m'accuse de fourberie ! "

Elle se leva, les poings serrés, la robe rouge voltigeant furieusement autour de ses mollets.

" Et sachez Monsieur, que bien que vous soyez plus haut placé et plus fort que moi, je n'hésiterai pas à me montrer irrespectueuse s'il le besoin s'en fait sentir ! "

Elle croisa les bras avec un regard fier.

" Je n'ai pas peur moi. "

Sur cette dernière phrase, elle avait presque prit un ton d'enfant, de petite fille capricieuse...

Philippe se sentit offensé. Il se retourna et regarda Carmen droit dans les yeux . Ce n'était plus de la tristesse qui baignait son coeur mais la colère.

"Sachez mademoiselle que je n'ai pas peur de vous. Je vis à la Cour, je vous le rappelle, et j'ai affronter pire démon que vous. Vous désirez vous montrer irrespectueuse? Allez-y mais en prenant la porte."

Il se retourna à nouveau pour regarder par la fenêtre. Il ne voulait pas la voir partir. Après ce qu'il lui avait dit, il s'attendait à son départ et il ne voulait pas voir cela. Sa voix se changea. Elle prit un teint doux et calme.

"Partez si vous désirez, je ne lancerais pas les gardes à vos trousses. Je ne suis pas digne d'être aimer. Je mérite de rester seul. Après tout, je ne suis que le deuxième de France et n'est donc aucune importance. Partez de grâce, je me fais souffrir en vous désirant à mes côtés et en sachant que vous ne me verrez jamais comme un homme."

Philippe passa une main sur son visage pour esuyer une larme. Il ne voulait pas que Carmen le voit si faible, déjà qu'à la Cour, on le voyait comme une femme. Ce n'était pas la peine d'en rajouter devant Carmen.

[HJ:Désolé Manon, la réunion à durer plus longtemps vraiment navré!!!]

Un petit éclair passa dans les yeux de la jeune femme.
Sa colère était stimulée par le fait qu'on lui tint tête, et c'était toujours ainsi, et, bien souvent alors, ceux qu'elle considéraient comme ses frères avaient du abandonner la partie devant ce caractère de feu bien trop arrêté !
Une vraie tête de mule...

Elle tapa de son pied nu sur le sol avec un geste d'impatience agacée.
Une petite moue qui lui était si particulière vint changer son visage en lui donnant un air qui réussissait à se montrer hautain et ironique.

" Il faudrait savoir monseigneur, désirez vous que je reste ou que je parte? Vos propos me semblent quelque peu incohérent... "

Doli, sentant la tension dans la pièce mais ne la comprenant pas, se redressa et vint trottiner jusqu'aux jambes de Carmen, regardant Philippe avec de grands yeux bruns et doux.

Carmen était également agacée par le fait qu'il lui tournait sans cesse le dos.
Quand elle parlait à quelqu'un, elle aimait voir son visage !
Et puis elle ne comprenait pas ses paroles.
Qu'est ce qu'il entendait par le fait que personne ne le considérait comme un homme?
Etant bien éloignée des rumeurs de la Cour, elle ne pouvait savoir les propos qu'on y tenait sur les gens...

" Je vous en prie, expliquez moi votre pensée car j'avoue avoir bien du mal à vous comprendre ! "

Oui, c'était tout ce qu'elle voulait, comprendre.
Et quand elle disait comprendre, c'était tout, absolument tout.
Elle avait toujours eu ce besoin d'absolu, d'éternité...

Elle regarda son dos un long moment, pensive.
Il n'avait pas l'air d'avoir eu une vie facile...
Et elle qui pensait qu'il suffisait d'avoir de l'argent pour être heureux !
Elle avait peut être quelque petites choses à revoir dans son raisonnement...

" Venez avec moi. "

Elle souriait à présent.

" Vous vous ennuyer ici n'est ce pas? Et si vous êtes sorti, c'est bien parce que l'extérieur vous attire... vous m'avez montré votre monde, désirez vous que je vous présente le mien? "

Philippe se retourna et contempla gravement la jeune femme.Après tout ce qui venait de ce passer, elle désirait lui faire découvrir son monde. Philippe se calma. Il était décidé à lui montrer que la vie à la Cour n'a rien de beau ni de glorieux, mais que si on est bien accompagné, ce monde est plus facile à dompter.

"Mademoiselle, je vous fais découvrir le monde de la Cour, vous y offre une place. Vous me montrerez en échange votre monde. Ainsi nous nous comprendrons un peu mieux j'espère.

Pour répondre à votre question, à la Cour, on me dit pris du vice italien car j'ai été négligé par ma mère et le Cardinal n'a eu de cesse que de me réduire et me rabaisser.

Mais j'ai également la réputation d'un fêtard et d'une personne au coeur qui sait assumer ses choix."

Philippe attendait la réponse de Carmen. Si elle acceptait de connaitre la Cour, il ferait en sorte qu'elle s'y sente mieux que dans la rue à être humiliée par des gardes stupides.

Carmen resta à nouveau pensive.

*°*Le vice italien?*°*

Et c'était pour cela qu'il n'était pas aimé?
Pourtant, c'est vrai que ça lui semblait bizarre...
Mais, au moins, elle n'aurait rien à craindre de lui !

Et il lui proposait de lui faire découvrir la Cour...
Elle ne savait pas vraiment si elle en avait envie.
Bien sûr, cela pourrait être amusant, très intéressant, et très utile aussi...
Et bien oui, il fallait penser à l'esprit pratique, qui dit ami influent dit la chance de son côté...
Mais en même temps ce n'était pas à ça qu'elle pensait premièrement.

" Cela tombe bien que vous aimiez la fête ; c'est mon état d'esprit perpétuel... "

Elle eut un petit rire.

" J'accepte donc votre proposition, allons visiter cette Cour qui semble tant effrayer les gens ! "

Philippe fût heureux qu'elle accepta sa proposition. Il la fit reculer jusqu'à la partie de ses appartements où il y avait son lit. Il vouyait bien qu'elle n'était pas rassuré et qu'elle devait se demander si son sois disant vice italien était vrai. Il ferma la porte, la laissant seul. Il parti à l'utre porte. Ses gardes lui ouvrir.

"Allez quérir une femme de chambre et dites lui de venir avec une tenue de femme de la Cour des plus resplandissante. Ne posez pas de question et n'en parler à personne où vous connaitrez la Bastille très bien.!!!"

Il referma la porte et alla voir Carmen.

"Ne craignez rien, Carmen! Cela ne sera pas longtemps!!"

Carmen fut surprise du ton qu'il employa pour parler à ses gardes, bien loin de celui avec lequel il lui parlait il y a cinq minutes.
Double facette, comme pour le tout monde...
Pour l'instant, elle n'en tint pas compte.
De toute façon, comme nous l'avons vu, elle avait une grande animosité envers la gardes...

Elle s'accroupit pour flatter l'encolure de Doli, qui commençait un peu à s'énerver de tout cela ; peut être elle aussi se sentait elle mal à l'aise dans cet environnement trop luxueux?

Après quelques minutes d'attente, la porte s'ouvrit de nouveau.
Un serviteur entra, portant une robe...
Epoustouflante.

Son jupon était large et vaporeux, cependant il tombait jusqu'au pied, et au vu de la taille de Carmen, le bas de la robe trainerait sans doute sur le sol.
Elle était d'une couleur rose pastel, avec des tons blancs, des broderies fines, les manches étaient bouffantes et s'arrêtaient au coude, le décolleté était plongeant et carré, la taille cintrée.

Carmen regardait cela avec ébahissement.
Ne pouvant croire qu'elle allait être habillée de la sorte.
Ca lui donnait à la fois envie de rire... Et de s'enfuir en courant !

Le serviteur s'en alla et Philippe entra dans la pièce. Il fût ébloui par tant de beauté. Avec sa peau mate, Carmen ressemblait à une princesse indienne qui venait en visite à Versailles. Elle était belle comme une étoile et peut-être aussi filante.

Philippe resta bouche bée ce qui fît rire la jeune fille...enfin la jeune femme.

"Mademoiselle, vous êtes... enfin vous êtes... si ..."

Philippe n'osait lui proposer de l'accompagner au bal qu'il donnait ce soir en l'honneur de son frère.

Carmen avait hésité, mais, un sourire aux lèvres, s'était prêtée au jeu et était partie se changer dans une autre pièce.
Cela lui fit bizarre de quitter sa sale robe rouge pour enfiler cette étoffe si légère et si douce...
Elle n'osait pas sortir de la pièce au début, mais se décida...
Et fronça les sourcils en voyant la tête de Monsieur, croyant qu'il se moquait d'elle.

Rouge pivoine, elle s'apprêtait déjà à partir en courant redevenir la vraie Carmen, mais son compliment éberlué l'arrêta.
Chose étrange, elle eut même un petit sourire, qui lui fit paraître intimidée et ravie.

" Différente? "

Elle éclata de rire.
C'est vrai, personne ou presque n'aurait pu la reconnaître dans cette tenue sage et si élégante, elle qui d'habitude était vêtue si librement, et parfois de haillons...
Très, très étrange oui.
Et elle avait de plus un grand sourire en regardant Philippe.
Ils étaient très bien assortis tous les deux avec leurs tenues époustouflantes !

" Ce n'est vraiment pas mon apparence habituelle... "

Elle semblait toute gênée...

Philippe ne reconnaissa la vraie carmen que lorsqu'elle parla. Elle était tellement radieuse.

"Je vous laisse mes appartements pour vous préparer. Ce sera votre résidence et en cas de problème venez me voir . Je vais au bal et vous y attendrez. Vous trouverez facilement , suivez la foule de courtisan masqués."

Philippe partit avant qu'elle ait pu dire quoi que ce soit.

" Mais... que... je... Rah ! "

Elle se laissa tomber au sol avec des yeux à la fois stupéfaits et rageurs.
Doli vint timidement voir cette nouvelle jeune fille avec sa robe si belle..
Carmen tourna la tête vers elle et lui adressa un petit sourire.

" Tu sais petite soeur, je crois que je me suis mise dans un drôle de pétrin... "

Elle soupira, et la ponette vint frotter sa tête contre elle.
Elle se leva ensuite, et alla dans la pièce qu'il lui avait indiqué comme son logement.
Elle souriait, car elle savait très bien qu'elle n'y resterait pas.
Mais le bal?
Elle baissa les yeux vers Doli.

" Qu'en penses tu? Ca pourrait être amusant... "

On retrouvait alors la petite fille dont les rêves étaient inassouvis et en passe de devenir réalité...
Et elle eut un rire espiègle.

" Ce soir, je serai princesse ! "

SUJET CLOS

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