rencontre inattendue

Philippe avait décidé de se détendre après sa rencontre avec la Belle Cyrielle et la charmante Isabelle. Il voulait être seul et ne penser à rien ni personne. Il alla donc aux écuries, ordonna que l'on prépare son cheval et partit dans la forêt, seul. Il avait toujours mal au côté mais c'était un trop petit inconvéniant comparer à la liberté pour s'en soucier.
Il galoppa jusquà la petite clairière où il avait amener Joséphine de Romans pour son dernier jour de liberté. Il se souvint de cette dernière journée de liberté où il ne voulait faire plaisir qu'à la future captive. Il descendit du cheval et l'attacha à un arbre. L'animal commença à manger l'herbe fraîche de la forêt. Philippe prit sa canne et marcha un peu.
Il s'allongea dans l'herbe.Il soupira. ENFIN il pouvait être seul et penser à lui. Il était mal en point mais ne pensait qu'à s'occuper des autres. Même là alors qu'il était au milieu de l'herbe haute Il pensait aux autres: à la belle Joséphine, prisonnière de sa condition, à la charmante Carmen, qui lui avait briser le coeur, à la douce Isabelle, qui attendait de pouvoir être unie à l'homme de son coeur, à la délicieuse Marie, dont il avait promis à son frère de s'occuper. Il pensait également à son frère qui allait risquer sa vie alors que lui, tel un lâche ou un vieillard, il restait en arrière.
IL pensait aussi Cyrielle de Bièvre qui lui avait fait oublier tout ses soucis pendant quelques instants. Tous ces gens de cours pour lesquels il s'inquiétait tellement qu'il en oubliait sa santé.
Mettant durant quelques instant tout cela de côté, PHilippe rêva d'une paix. Il faisait tâche dans l'herbe verte. On ne voyait que la tâche bleue turquoise de son costume.Il inspira profondément et ferma les yeux.

Assez... assez assez assez !
Carmen s'éveilla en sursaut.
Elle fronça les sourcils et referma les yeux, aveuglée tout d'abord par le soleil.
Que faisait elle ici? D'ailleurs, c'était où ici?
Finalement, elle rouvrit petit à petit les yeux, ses paupières
papillonnant pour s'habituer à la lumière du jour.
Du bleu. C'était le ciel.
Elle s'était endormie en plein air?
Quelque chose de rêche mais souple lui piquait la joue.
Elle se redressa.
Elle s'était allongée dans l'herbe.
Carmen regarda autour d'elle.

Elle s'était assoupie dans une petite clairière, bordée d'un minuscule ruisseau roitelant aussi gaiement que l'aurait fait un petit oiseau.
Elle était au milieu d'une forêt.
Elle se rappelait maintenant...

L'incendie. Oui, ils étaient à leur campement, les rares bêtes somnolaient, paisibles, le camp entier dormait...
A la faveur de la nuit, les gardes étaient arrivés.
ce n'était même pas pour elle, ils ignoraient qu'elle se trouvait ici, quoi qu'ils auraient pu s'en douter.
Non, ils étaient juste heureux d'avoir trouvé le repère des gitans et de pouvoir s'offrir une distraction avant d'aller au front...
Et quelle distraction... Fort heureusement, elle avait pu s'échapper, elle.
Elle se rappelait encore le visage du garde qui l'avait assaillie...

Un sourire effroyable... effroyable par les sentiments qui s'y lisaient.
Il n'y en avait pas.
Cet homme ne se rendait même pas compte qu'il tentait de détruire une vie, il était... vide. Si l'on exceptait cette joie malsaine qui brillait dans ses yeux.

Viens ma mignonne, allons voir ce qu'il y a sous tes jupes...

Mais alors que d'autres seraient restées pétrifiées, terrifiées, elle garda tout son calme, tout son courage et sa fougue.
Il avançait vers elle...
Elle commença à remonter sa jupe, il la regarda faire, ahurie...
Et son pied nu frappa violemment dans on entrejambe.

Voilà ce qu'il y a sous mes jupes !!

Elle parvint à s'enfuir...
Quand elle se retourna, le campement brûlait.
Alors elle marcha.
Trébucha.
Tomba pour de bon.
Et finit par s'endormir.

Carmen soupira.
Maintenant, elle devait marcher, chercher un abri, à manger...
Elle se leva, et se mit en route.
Soudain, au détour d'un bosquet, elle vit un cheval.
Elle fronça les sourcils.
Un cheval, ici? Sellé et...
Ses yeux s'écarquillèrent quand, en s'approchant, son regard tomba sur un homme endormit... Philippe.

Philippe somnolait loin de tout. Son cheval poussa un cri ce qui le fit sursauter. IL se redressa brusquement et vit une femme au loin. Une belle femme au cheveux et à la peau foncé. Ses jupons aux milles couleurs étaient oussés par le vent. Il se mis debout en s'appuyant sur le cheval.
Carmen??
Philippe ne pensait pas la retrouver ici et dans cette état. Elle avit le visage salis de suie et les jambes en piteuse état comme si elle avait couru à travers les bois pieds nus. IL s'approcha d'elle doucement et clandiquant. I lvoulait être sûre que c'était elle.

Interdite, elle le regarda se relever, s'avancer vers elle.
Il boitait... Sa faute.
Il avait un visage triste, fatigué.
Ca aussi c'était sa faute.
Comment pouvait on être autant responsable du malheur d'autrui sans avoir rien voulu?
Les larmes lui montèrent aux yeux, elle les chassa avec rage, serrant les mâchoires pour retenir le hurlement qui montait en elle.
Mauvaise éducation, certes, voire pas d'éducation du tout, mais assez pour savoir comment se comporter en présence des autres.

- Philippe... -

Sa voix se brisa sur la dernière syllabe, et elle s'avança vers lui.
Ses longs cheveux bruns dénoués et emmêlés paraissaient sales quoiqu'ils restassent souples et doux au toucher.
Sa figure était toujours aussi bronzée, et aurait été parfaite sans la terre qui la maculait, et la fine cicatrice qui s'étendait sur sa joue.
Mais cela rendait sa beauté, déjà peu conforme aux normes de l'époque, plus sauvage, plus dangereuse d'une certaine manière.
C'est de ces yeux noirs que venait le danger, des yeux noirs ensorcelants, brillants de mille feux ténébreux.

Elle brisa finalement l'envoûtement qui semblait la maintenir immobile et s'avança vers Philippe, prudement, comme si elle le craignait.
Par certains côtés, c'était vrai.
Peut être alalit il la frapper pour ce qu'elle avait fait. Il en aurait eu le droit.

Philippe arriva à la hauteur de la zingara. Il l'a regarda ayant le coeur déchirer entre deux sentiment: la colère et la tristesse. Il tendit la mai nvers son visage pour lui retirer la boue de sur sa joue et toucher la cicatrice.

Carmen, pourquoi es -tu dans cet état?

Il la regarda d'un air triste.Qu'est-ce qui avait pu lui arriver? ça serait de sa faute? Après tout, il l'avait aider à s'enfuir. Les gardes la cherchaient pour la juger et la condamner. Quoiqu'i larrive , Philippe serait au courant et il empecherait toute condamnation. Il savait au plus profond de lui qu'elle n'était pas coupable même s'il ne se souvenait pas du visage du criminel.Il la dévisagea ce qui en soit n'était pas poli. Il voulait la regarder pour la comprendre. Si elle lui avait dit"je suis désolée" à la seconde, il s'en serait moqué. Elle n'avit rien à se faire pardonner et quelqu' soit le mal qu'elle avait fait vu son état elle l'avait bien payer. même trop.

Répond moi Carmen!

Elle aurait pu s'enfuir, méfiante comme elle était à présent, avant même qu'il ne lui touche la joue.
Elle ne le fit pas pourtant, même si, pour autant qu'elle en savait, ce pouvait être un piège, une embuscade... les bois étaient propices aux enlèvements et il n'y avait pas de témoins ni de preuves...

Lorsqu'il retira la terre qui la maculait elle révéla d'autres blessures, plus superficielles que la cicatrice qui, elle, resterait, mais douloureuses tout de même.
Sa lèvre supérieure était fendue, un bleu ternissait l'éclat de sa pomette et d'autres traces de coups se démarquaient de son corps, sur ses bras nus et le peu de jambes que ses jupons laissaient entrevoir.
Elle ne s'en était pas sortie indemme... Mais même s'ils l'avaient rouée de coups, elle n'avait pas crié.
Pas un son n'avait franchis ses lèvres, ni gémissement ni plainte. Rien.
Et elle en était fière.

- Les gardes. Nous avions établi notre campement à l'orée des bois... -

Rien que le début était difficile pour elle a évoquer.
Combien de gens qui lui étaient proches avaient été blessés?
Combien de morts?
Elle n'en savait rien. Pas plus qu'elle ne savait si elle pourrait y retourner, et où était Doli.
Elle était seule.
Cette réalité la frappa d'un coup et elle vacilla légèrement, son teint sombre soudain devenu blême.

Elle posa sa main en arrière qui heureusement s'appuya à un arbre.
Elle s'y adossa, prise de vertiges.

- Ils s'ennuyaient... La guerre approchant ils ont voulus s'offrir quelques distractions... Ils sont arrivés en hurlant pendant notre sommeil. Déments. Ils étaient comme fous... sûrement ivres. Ils hurlaient des injures, mais ça nous en avons l'habitude. Ensuite ils ont commencé à mettre le feu... et... -

Des larmes cristallines, brisant la couleur foncée de sa peau, roulèrent sur ses joues.

- Ils ont assassinés mes frères, violées mes soeurs, brutalisé ma famille ! - Cracha t'elle avec toute la haine dont elle était capable, haine qui n'avait d'autre source que la souffrance.

* Ils paieront oui, ils paieront pour ça !! Oeil pour oeil, dents pour dents. S'ils tuent, hé bien... quand les choses sont dures, il faut se montrer plus dur qu'elles. Je tuerais aussi ! *

Les larmes redoublèrent.

Philippe était choquée des paroles de la gitane. Pourquoi tant de violence? Si ces gardes avaient effectivement fait du zèle cela ne passera pas inaperçu et Philippe s'en chargerait.

Carmen, je te promet que je retrouverais ces gardes et que les tiens seront vengés non pas par une cour de justice mais par la justice divine. Ils périront.

Philippe prit la main de carmen l'invitant à le suivre pour se rapprocher du cheval qui aurait pu s'enfuir mais qui était rester à manger son herbe.
Comme elle était belle, la gitane avait été claire avec Philippe qui avait décidé de changer et de respecter son choix. Philippe voulait se comporter comme un ami en se disant que si l'avenir devait les réunir ils seraient réunis.
A la Cour, les coeurs ne doivent pas battre que pour un être unique.

Carmen je te promet de ne plus tenter quoique ce soit à ton encontre. En revanche, reste à la Cour avec moi. Si tu es mon amie et j'ai besoinde toi prêt de moi dans ce monde de sauvage.

- Justice divine? - Releva t'elle, sans pour autant en ajouter plus.

C'aurait été une hérésie si elle avait du qu'elle ne croyait plus en Dieu.
Non, Dieu n'existait pas.

Dis Mathias, tu crois que Dieu il nous entend quand on prie?

Son ami l'avait regardée en fronçant les sourcils.

Tu fais toujours tes prières le soir? Je pensais que tu étais assez grande pour arrêter de croire à ces sottises...

Des sottises? Tu ne crois pas en Dieu? Mais... Mais...

La petite fille qu'elle était l'avait regardé avec un visage choqué.
Mathias avait secoué ses longues boucles brunes, et était allé s'asseoir sur le rebord de la fenêtre de là où ils logeaient pour la nuit.

Non, Dieu j'y crois pas... Et bientôt t'y croira plus non plus tu vas voir. Quand tu découvriras ce que c'est que le monde, le vrai monde. Pas celui avec les belles robes et les bijoux et les rois, celui où les gens crèvent dans les rues, celui ou un étranger est près à t'égorger pour te voler ton pain parce qu'il est aussi affamé que toi, celui ou tu seras jamais en sécurité parce que t'es une fille, celui ou tu finiras par mourir, seule et ignorée de tous.

Il avait sauté de la fenêtre, l'avait regardé durement bien que l'enfant se soit mise à pleurer.
Il fallait lui apprendre.

Ignorée de tous, et surtout de ton Dieu, qui n'aura fait rien d'autre qu'enrichir les églises.

Carmen ne dit rien de plus, donc, mais n'en pensait pas moins.
Elle se laissa guider, s'assit près du cheval, sur l'herbe.
Elle savait bien que ce n'était pas un comportement digne d'une demoiselle, mais au stade où elle en était.... elle n'avait jamais, de toute manière, été une demoiselle civilisée.
Aussi ouvrit elle de grands yeux en l'entendant mentionner pour elle une place à la Cour.

- Moi? Philippe vous êtes devenu fou ! A peine aurais je fait un pied là-bas que je rentrerais dans un serviteur, ou pire, ne reconnaitrais même pas le roi ! M'emmener à Versailles, c'est installer un cataclysme dans le château, je vous l'assure ! -

Elle savait aussi qu'elle n'aurait pas du parler ainsi au frère du roi.
Incorrigible, elle ne pouvait vraiment pas se contrôler, son impertinence lui avait déjà valut tant de coups de fouet ! Et il voulait l'installer à Versailles ?

- Non seulement je ne saurais me tenir mais encore... je ne serai pas heureuse là-bas. C'est comme de vouloir mettre un oiseau en cage, même si elle est dorée, ce n'en est pas moins une cage... -

Philippe baissa le regard. Un long silence s'en suivit. Puis il s'accroupit à côté de la belle et avec son index lui releva le visage.Carmen, je t'apprendrais à y vivre et tu seras libre car je serais prêt de toi. Il est temps que la chance tourne et que puisse connaitre autre chose que la misère. Je t'installerais dans un manoir où tu vivras comme tu veux. Tu pourra y faire venir tes amis et ta famille pour les nourrir et les aider pour un temps. Je pense que tu as le droit d'être heureuse. Tu n'as pas de devoir comme moi j'en ai à la Cour. ça ne sera pas une cage mais un sauf conduit pour toi et tes amis. Tu as confiance en moi?Il se releva et lui tendit la main pour l'aider à se relever. Si elle avait confiance en lui elle se laisserait aider. Ce que Philippe lui proposait était une période d'essais. Il pensait qu'il pourrait mieux la protéger des gardes et surtout si ses amis avaient besoin d'aide elle n'avait qu'à demander à Philippe et tout rentrerait dans l'ordre. Il la regarda la main tendu vers elle.

Elle le regarda un long moment.
D'une certaine manière, elle n'avait pas le choix.
Que pouvait elle faire sinon, errer dans la forêt? Non. Il fallait trouver une solution. En était ce une? Peut être. Il est vrai que, même enfermée (car là où il y aura toît et routine, elle serait forcément enfermée) elle aurait au moins un ami sur qui compter... un ami qui ne lui en voulait même pas après tout ce qu'elle lui avait fait subir.

Alors elle n'eut pas à hésiter longtemps finalement.
Elle ne le blesserait pas une deuxième fois.
Pour lui, d'accord, elle irait s'enfermer dans un château, se mettre des robes que jamais dans sa vie elle n'aurait pu porter et côtoyer des gens possédant un pouvoir dont elle ne pouvait que rêver.
D'accord, elle irait.
Mais elle l'avait prévenu, ce ne serait pas de tout repos...

- Hé bien... j'accepte mon ami. -

Elle prit la main qu'il lui tendait et se releva.

- Mais ce sera un dur travail que de tenter de me domestiquer ! -

Elle sourit et ne lui lâcha pas la main.

Philippe sourit à la gitane

"Je ne le sais qeu trop bien que vous êtes indomptable. Vous apprendrez juste à paraitre mais le reste du temps vous serez libre de vous habiller comme vous voulez et faire ce que bon vous semble. Vous serez envié de votre place aussi proche de moi. beaucoup veulent être ami avec moi pour dire au roi qu'il le connaisse bien."

Philippe la fit monter sur le cheval ramassa sa canne et prit les renes du cheval. Il avancèrent vers le château en discutant.

Je vais encore vous imposer les passage secret après je vous ferais faire une robe sur mesure et nous chercherons un château que vous choisirez vous même. Je ne veux rien vous imposer si ce n'est le bonheur de vous et des votre.

Philippe boitait encore. Au fur et à mesure que le chemin vers Versailles se réduisait, il contait à la belle zingara ce qu'il alalit faire en tentant de la convaincre que cela rendrait la vie des siens meilleurs car une des leurs biens placée pourrais les sauver de la haine des autres.

Elle le regarda étrangement à la suite de son premier discours.
Resta pensive un petit instant.
La jeune fille venait soudain de réaliser quelque chose, ou qu'elle avait oublié, ou qu'elle venait vraiment de s'en rendre compte.
" Beaucoup veulent être ami avec moi pour dire au roi qu'ils le connaissent bien. "
N'avait il donc pas de véritable ami? Une personne sur laquelle il pourrait compter en toutes circonstances, comme elle l'avait déjà eu?

- C'est vrai qu'il y a bien peu de gens qui doivent tenter de vous connaître pour l'être humain que vous êtes, bien peu qui doivent tenter de vous apprécier, n'est ce pas Philippe? -

Elle, elle ne l'avait jamais vraiment vu comme le frère du roi.
Il aurait été dans un trône majestueux aux côtés de leurs majestés, paré de bijoux et entouré d'une cour somptueuse, là, d'accord.
Mais pour l'instant, en le voyant comme ça, dans les bois, lui parler normalement, presque d'égal à égal...
De toute manière, avec sa fierté et son insolence, elle aurait eu du mal à user du "monseigneur".
Quoique... Elle ne savait pas.
Elle verrait bien quand elle serait à la Cour.
Voilà quelque chose qui l'effrayait... et pourtant elle n'était jamais inquiète pour rien !

- Je dois vous avouer tout de même que je crains quelque peu la suite des événements... mais je vous fais confiance. -

En espérant qu'elle n'aurait pas à le regretter...
Et, finalement, ils arrivèrent en vue du château...

[ FIn ]

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