Méditation

Antoine priait depuis près d'une heure déjà. Il n'avait pas vu le temps passé, plongé dans sa méditation. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas parlé à Dieu, aussi en avait-il ressenti le besoin. Depuis qu'il était arrivé à Versailles, sa vie avait été chamboulée et il avait ressenti le besoin de faire un bilan.
Agenouillé, seul au milieu de la grande chapelle, il demanda au Seigneur de veiller sur sa jeune soeur, ainsi que sur toute sa famille.
Il retourna brusquement la tête en entendant des talons claquer sur le carrelage. Le prince Philippe se tenait à la porte...

Philippe était aller à la chapelle pour prier un peu comme il en avait l'habitude. Quand on vit à la Cour, mieux vaut croire qu'il y a quelque chose au dessu de nous sinon les rumeurs et les attaques de ce monde nous tuent. En entrant dans la Chapelle il vit un homme agenouiller qui semblait avoir eu la même inspiration que lui.Philippe s'arrêta net en voyant l'homme se retourner et il reconnut Antoine d'Aumont.

"Monsieur d'Aumont! Je ne m'attendais pa à vous voir ici!!"

Philippe appréciait beaucoup le jeune homme. Non pas pour le vice dont on affublait Monsieur mais parce que ce jeune homme n'était pas encore pollué par la Cour de France.

Le visage d'Antoine s'illumina. Il n'avait pas revu Philippe depuis son accident. L'état dans lequel il se trouvait alors l'avait bouleversé, mais il fut ravi de voir que le prince marchait à nouveau. Il s'aidait certes d'une canne, mais il allait beaucoup mieux et Antoine était sûr, en le voyant si radieux, que bientôt il se remettrait à sautiller comme avant.
Il se releva, fit un dernier signe de croix et s'avança vers Philippe.

"Bonjour, Monseigneur, quel plaisir de vous revoir en si bonne forme !"

Antoine appréciait vraiment Philippe. C'était son ami, quelqu'un qui était très différent de ce qu'il avait pu voir jusqu'à présent à la Cour.
Il reprit soudain ses esprits.

"Pardonnez-moi, Monseigneur, peut-être vouliez-vous prier ? Je peux vous laisser et remettre à plus tard cette discussion ?"

Philippe fut toucher de cette proposition mais sa prière pouvait attendre. Il pouvait discuter avec le jeune homme.

"Mon ami! C'est un plaisir de vous et ma discussion avec Dieu sera remise à plus tard. Je n'en discuterais que plus longuement avec lui. Venez nous allons discuter."

Philippe sourit au jeune home dont le regard s'attarda sur sa canne.

"Comme vous le voyez, l'accident dont vous avez été le témoin m'a laisser des séquelles."

Philippe avait dit ça presque comme si c'était futilité alors qu'il était inquiet autant que les médecins qui lui interdisaient de danser et d'être aussi fou qu'avant.

Antoine fut touché par l'attention de Philippe. Peu de nobles acceptaient encore d'engager la conversation avec lui, plus encore lorsqu'il s'agissait de prier (bien que le jeune homme se douta que c'était plus par volonté de l'éviter que de se confesser à Dieu).
Antoine, qui fixait la canne de Philippe, releva aussitôt la tête, un peu gêné.

"J'espère que ces séquelles ne seront pas permanente, Monseigneur. Il tarde à la Cour de retrouver votre bonne humeur et votre gaieté. Vous êtes le soleil de Versailles !"

Antoine avait parlé presque malgré lui. Il regretta presque aussitôt ses paroles. Il ne voulait pas passer pour quelqu'un n'ayant aucune retenue.
Il se reprit bien vite.

"Je suis navré, Monseigneur. Je n'étais pas à ma place, veuillez pardonner mes lèvres qui parlent plus vite que mes pensées. J'espère ne pas être allé trop loin."

Philippe sourit en voyant le jeune homme s'inquété de sa santé. Le faite qu'il soit géné de sa réflexion fit sourire Philippe.

"Monsieur, je suis flatter que vous vous inquété pour moi. Vos lèvres, par ailleurs charmante, n'ont dit qu'une pensée bien aimable."

Philippe ria de son rire aiguë habituel après sa réflexion. Antoine était géné mais Philippe trouvait la situation tellement drôle et déplacer. Beaucoup de gens à la Cour auraient regarder les deux jeunes hommes avec un regard noir. Vraiment, Philippe n'avait pas honte de cela.
Philippe était heureux et rien ne le rendrait mal à l'aise après la soirée qu'il avait vécu avec Cyrielle.

"Sachez, mon ami, que, même si je suis encore mal en point, on m'a fait rêver hier et la douleur s'est envoler durant quelques instants."

Ce à quoi Philippe pensait était la folie dont lui et la délicieuse libertine avaient fait preuve hier. Il ria en y repensant. Il avait retrouver sa bonne humeur. Mais tout ceci était encore secret!

Antoine se sentit encore plus mal à l'aise après la réflexion de Philippe sur ses "lèvres charmantes". Mais en le voyant rire, il sourit à son tour. Le prince était vraiment un homme charmant. Il fallait vraiment se sentir anéanti pour ne pas retrouver la bonne humeur en sa présence.
Mais la mine d'Antoine se renfrogna quelque peu lorsque Philippe évoqua son instant de rêve de la veille. Le jeune homme y vit quelque ambiguité et cela lui déplut, mais il le cacha aux yeux de Philippe.
Ce sentiment, il le connaissait. Pourtant, c'était la première fois qu'il se manifestait de cette manière. Etait-ce bien elle... la... jalousie ?...

Philippe reconnut dans le regard d'Antoine, un brin de déception de tristesse. Le secret de la veille dérangait l'homme. Philippe sourit et osa lui demander.

"Quelque chose vous dérange mon ami?"

Philippe voulait le forcer à se conifer et a parler. On disait que ce prince avait une bonne écoute. Voilà l'instant de le prouver. Il ne voulait pas que son bonheur rende triste un autre personne!

"Non, bien sûr que non, Monseigneur. Je pensais simplement... à ma soeur. Elle doit certainement m'attendre dans les jardins, et elle m'en voudrait d'être en retard."

Antoine ne savait pas si Philippe se doutait de quelque chose. Il s'était bien rattrapé, mais son visage l'avait trahi, une fois de plus.

"Je dois vous laisser, Monseigneur. J'espère vous revoir très vite..."

Antoine s'apprêta à partir, mais, n'y tenant plus, il se pencha sur Philippe et l'embrassa rapidement sur la joue. Ecarlate, il tourna les talons et partit en courant...

[HJ : la suite dans les jardins, avec Anne-Elisabeth si elle est d'accord ! "Annie !!! Ton frère a besoin de parler !!!" ^^]

Suite dans les jardins ( sujet clos )