Réflexions au détour d'un chemin

Invité

Anne-Elisabeth s'habituait peu à peu au château de Versailles, à ses couloirs, à ses habitants, à ses habitudes, à ses règles plus ou moins tacites que chaque courtisan se devait de respecter. La jeune femme de nature discrète n'avait que peu changé d'attitude depuis son arrivée, continuant de rester dans l'ombre, préférant observer et juger de loin plutôt que de participer à l'action. Ce recul lui avait permis de se rendre compte de l'attitude troublée de son frère. Trouble qui durait déjà depuis quelques temps, peut-être même avant son arrivée de Versailles, son arrivée à la Cour ayant joué le rôle de catalyseur. Une discussion devrait bientôt avoir lieu, depuis la représentation de Molière, une explication était nécessaire, et si l'initiative ne venait pas d'Antoine, Anne-Elisabeth se chargerait de la commencer.

Elle s'arrêta près d'un buisson recouvert de roses, touchant délicatement les pétales d'une des fleurs d'un rouge soutenu.

Antoine courait encore lorsqu'il atteignit les jardins. Il n'avait pas ralentit l'allure depuis qu'il avait quitté Philippe précipitemment, et ses pensées se bousculaient à une vitesse incroyable. Il se sentait tellement honteux... En cet instant, il aurait offert sa vie entière pour oublier ce moment.
Antoine s'arrêta net quand il aperçut sa soeur. Cette image de douceur le calma un peu. Essoufflé, il se laissa tomber sur le banc de pierre alors qu'Anne-Elisabeth venait de sursauter en l'entendant arriver.

"Il faut que je te parle, petite soeur... J'ai fait une erreur, une énorme erreur... Aide-moi..."

La voix d'Antoine traduisait une réelle anxiété. En temps normal, il n'aurait jamais montré de signe de faiblesse. Il voulait être fort pour elle, pour lui montrer qu'il pouvait la protéger. Mais aujourd'hui, c'est lui qui avait besoin d'aide...

Invité

La jeune femme sursauta en entendant un bruit de course derrière elle. Ses yeux s'écarquillèrent en voyant son frère arriver en courant. Un moment surprise et incapable de réagir elle finit par s'avancer lentement vers lui. Son frère, qui se faisait un devoir de toujours rester égal à lui-même semblait en ce moment même incapable de retrouver un semblant de calme.

Soit, elle avait voulu une conversation avec lui, apparemment celle-ci lui était accordée. Elle alla s'asseoir à ses côtés, posant doucement sa main sur celles de son frère en signe de réconfort.

"Allons mon frère, calmez-vous, ce que vous avez fait ne peut être si terrible."

Elle l'espérait tout du moins, pour mettre son frère dans un tel état il en fallait beaucoup. Elle resserra un peu plus sa main sur les siennes. Apparemment ce qui tourmentait son frère était bien plus important que ce qu'elle avait pu imaginer…

Antoine ne savait pas vraiment par où commencer. Ce qu'il avait à dire était très délicat, d'autant qu'il parlait à sa propre soeur et que des confidences de ce genre le rendaient honteux. Mais il fallait qu'il parle, il ne pouvait pas garder cela pour lui au risque de devenir définitivement fou.
Les paroles d'Anne-Elisabeth lui firent l'effet d'un coup de poing dans l'estomac. Bien sûr que si, ce qu'il venait de faire était terrible, impensable.

"Je crois que ma place n'est pas à la Cour, ma chère soeur... Je me suis mal comporté envers le prince Philippe. C'est un ami qui m'est très cher, et je ne pourrais plus jamais le regarder dans les yeux. Je ne suis pas digne de rester ici, après une telle offense..."

Antoine savait qu'Anne-Elisabeth attendait qu'il en dise plus long. Il essayait par tous les moyens de détourner les mots afin de ne pas brusquer la morale de sa soeur.

Invité

Apparemment, Antoine hésitait à lui dire ce qui le troublait, semblant choisir ses mots avec soin.

Une offense envers le prince Philippe. Elle se demandait de quoi il s'agissait. Elle n'avait que peu parlé avec ce dernier, l'une des rares fois où elle l'avait vu était lors de la soirée dans ses appartements pour la représentation de Monsieur de Molière. Quelle chose son frère avait-il faite pour porter atteinte au frère du Roi.

" Qu'avez-vous fait pour être ainsi tourmenté? Pour penser être indigne de rester à Versailles?"

Anne-Elisabeth essayait d'accrocher le regard de son frère qui gardait obstinément les yeux baissés. Elle ne savait comment réagir face à l'attitude de son frère, ils avaient toujours tout partager et le fait qu'aujourd'hui il hésite à lui révéler ce troublait son cœur finissait par la troubler, elle aussi.

Antoine hésitait. Il hésitait vraiment, préparant avec soin les mots qu'il allait prononcer. Il ne voulait pas brusquer sa soeur. En réalité, il savait qu'il ne voulait tout simplement pas s'avouer ce qu'il venait de faire.

"Et bien... J'ai... J'ai embrassé le Prince, ma soeur. Je l'ai embrassé comme un frère embrasse sa soeur, mais... Oh, comme j'ai honte !"

Antoine laissa retomber sa tête dans ses mains. Sa douleur était immense. Lui qui avait toujours su se contrôler, il venait de révéler à tous sa faiblesse. Il ne savait plus quoi faire. Devait-il quitter Versailles sur le champ ?

Invité

L'annonce de son frère fût plus que surprenante. La jeune femme choquée resserra sa main, broyant presque celle de son frère. C'était impossible, il n'avait pas fait ça. Elle savait pertinemment que son frère n'était guère attiré par les femmes, mais de là à commettre un tel acte. La surprise lui fit même oublier l'annonce qu'elle-même avait à lui faire.

"Mon frère, je ne sais que vous dire, je…"

Elle se mordit la lèvre, que dire en effet dans une situation comme celle-ci. Anne-Elisabeth ne pouvait pas faire grand-chose. Mais une chose était sûre, c'était son frère qui était assis là, c'était Antoine qui avait besoin d'aide et cela lui suffisait, peu importe ce qu'il se passait ou se passerait dans l'avenir, elle continuerait de lui apporter son soutien.

"Antoine, regardes moi, je t'en prie. Tu ne peux rester ainsi."

Au diable le vouvoiement, la politesse et les bonnes manières n'avaient plus leur place dans un moment pareil. Elle posa doucement son autre main sur la joue de son frère.

"Antoine…"

Découragé, décontenancé, Antoine était au bord du gouffre. Il ressentait aussi le désarroi de sa soeur, son incompréhension face à ses paroles. En effet, que pouvait-elle faire pour lui, maintenant ? Il n'avait plus qu'à assumer, à présent, même si il refusait toujours de s'avouer la vérité. Il avait toujours redouté le déshonneur, et aujourd'hui il lui était tombé dessus, sans crier gare, détruisant en un instant l'éthique qu'il s'était forgé au cours de sa vie.

Il prit la main de sa soeur, la serrant fort comme si il avait peur qu'elle ne parte, dégoûté de lui. Une larme coula sur sa joue, une seule larme qu'il s'empressa d'essuyer d'un revers de manche.

Soudain, il entendit derrière lui quelqu'un s'approcher...

Philippe avait chercher Antoine partout afin de comprendre pourquoi il avait fuit ainsi devant le prince. Il était touché par l'attention loin de l'éthique d'Antoine envers lui. Mais cela le troublait.

Qu'avait donc Antoine? Qu'avait donc Philippe? Tous les deux étaient étranges. Bien sûr tout le monde savait que Philippe, à l'image de son père, avait le vice italien mais pour Antoine? Cela était-il pareil? Non ce n'était qu'un noblion de campagne.

Philippe le vit alors avec sa charmante soeur qui aurait fait tourner la tête à plus d'un noble marié en quête d'une femme à courtiser. Il le vit prendre la main de sa soeur et Philippe se montra enfin.

"A vous voilà, Monsieur d'Aumont. Vous êtes parti si vite, qu'y avait-il?"

Le boiteux s'approcha d'Anne-Elisabeth et lui fit un baise-main.

"Heureux de vous revoir charmante jeune demoiselle!"

Il lui sourit avant de regarder à nouveau Antoine d'un air inquet.

Quand il entendit la voix de Philippe, le coeur d'Antoine manqua un battement. En ce moment précis, c'était la dernière personne qu'il s'attendait à voir. A première vue, le prince paraissait moins troublé que lui, même si l'expression de son visage laissait paraître une certaine perplexité. Perplexité, mais aucune trace de honte, aucune trace de gêne dans les yeux de Philippe. Rien de ce que ressentait Antoine. Il le vit s'approcher et saluer sa soeur, tandis que lui s'était relevé précipitamment, comme prêt à s'enfuir.

"Monseigneur, je... Je suis désolé de ce qui s'est passé, je n'étais pas à ma place... je..."

Les mots manquaient à Antoine, mais ses joues rougies par la honte étaient plus parlantes que les mots qu'il prononçait.

Philippe détacha son regard d'Anne-élisabeth pour regarder Antoine qui bredouillait. Il se sentait mal mais pourquoi? Philippe avait appris depuis le temps à ignorer les moqueries sur son ice.

"Je ne vous blâme pas. Pourquoi vous excusez-vous? Vous n'en avez aucune raison. Cela se voit que vous n'êtes pas à Versailles depuis longtemps autrement vous connaitreriez les rumeurs à mon compte. Voilà qui vous apaiserez de votre geste que je qualifierais de tendre."

Philippe voulait rassuré Antoine sur son acte .Il n'avait pas du tout pris ça pour une insulte ou quelque chose de déplacer. Au contraire, il avait pris cela pour un geste de tendresse qui effleura son coeur. Certes, Cyrielle de Bièvre occupait son coeur mais les deux tourtereaux étaient d'accord pour rester libertins. Philippe était libertin mais pas qu'avec les femmes. Antoine devenait un coeur à conquérir aux yeux du prince boiteux.

"Si cela vous met mal à l'aise, sachez que je resterais silencieux... Mais après cela, vous avez éveillé ma curiosité et mon appétit d'amour. Sachez-le."

Philippe faisait sous-entendre à Antoine qu'il serait, s'il résistait, sa proie et, s'il cédait, son amant. Mais il voulait garder le sous entendu afin qu'Anne-élisabeth ne comprenne pas tout .

Les paroles de Philippe bouleversèrent Antoine. Le prince paraissait si calme, si serein, presque comme si il ne s'était rien passé. Il se rendit compte, à ce moment précis, que la Cour de Versailles était un monde bien étrange. Il fut néanmoins quelque peu soulagé de voir qu'il n'avait pas perdu l'estime de Philippe, et encore moins son amitié.

Mais quand le prince évoqua son "appétit d'amour", Antoine rougit un peu plus. Il regarda sa soeur, qui paraissait elle aussi désemparée mais qui semblait ne pas tout saisir des sous-entendus de Philippe. Le jeune homme avait parfaitement compris le sens des mots de son ami, et bien qu'un peu gêné il sentit au fond de lui comme une sorte de délivrance, comme un secret qui l'oppressait depuis trop longtemps et qui avait fini par s'extérioriser. Il se sentit plus libre, mais il avait aussi perdu ses repères et ses certitudes.

"Anne-Elisabeth, peux-tu nous laisser seul, je te prie ?"

Antoine en avait lui aussi oublié de vouvoyer sa soeur. Il la regarda et lui prit la main, voulant la rassurer tout en lui faisant comprendre que cette histoire devait rester entre lui et Philippe.

Invité

Entendant le prince arriver, Antoine se leva brusquement, confus. Confusion que ne sembla pas remarquer Philippe. Anne-Elisabeth répondit à son baisemain avec une légère révérence, il était prince et elle lui devait le respect, même si elle avait une furieuse envie de le gifler pour se comporter ainsi avec son frère. D'un naturel calme, la jeune femme avait une fâcheuse tendance à l'énervement quand il s'agissait de son frère. Mais elle resta là, à les regarder en silence, cherchant une façon de partir d'ici. Sincèrement, elle n'avait guère envie de rester avec eux à tenir la chandelle, non merci. Le salut vint de son frère, peut-être n'avait-il pas remarqué l'attitude de sa sœur, accaparé par le prince Philippe, mais au moins ça lui donnait une bonne excuse pour partir.

Partir, ce mot résonna à ses oreilles, elle aurait voulu le lui dire de vive voix, mais qu'importe. Finalement peut-être était-ce mieux ainsi. Il ne remarquerait son absence que dans un jour ou deux, mettant ça sur le fait que Versailles était grand, qu'elle n'aurait peut-être pas envie de le voir.

"Au revoir, Antoine."

Courbette devant le prince et partir, sans un regard en arrière, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire.

Antoine regarda sa sœur s’en aller. Il avait mal pour elle, mal de l’avoir troublé et de lui avoir causé des soucis supplémentaires. Il ne détourna pas ses yeux d’elle avant qu’elle ne disparaisse au détour d’un bosquet. Il ne se doutait pas, à ce moment précis, que c’était la dernière fois qu’il la voyait à Versailles…

Antoine sortit de ses pensées et se retourna vers Philippe, qui le fixait toujours d’un œil mi-amusé, mi-sceptique. Il semblait ne pas avoir remarqué l’absence d’Anne-Elisabeth, un peu comme si toute son attention était concentrée sur le jeune homme qui se tenait face à lui.

« Monseigneur, je… Je ne sais que vous dire…Votre sincérité me touche, et je suis ravi que l’estime que vous me portez soit restée intacte… Vous êtes un ami… très cher… »

Il avait eu du mal à dire ces paroles, mais il se sentit soulagé quand il les prononça. Il ne pouvait plus garder cela pour lui, désormais…

[HJ : allez Philippou, tu peux y aller… ^^]

Anne-élisabeth partit et philippe vit Antoine partir dans ses pensées. Anne-élisabeth était une charmante femme et philippe l'aurait bien présenter à de bons partis, si elle n'était pas déjà "réservée".

Philippe se tourna vers Antoine. Il était si charmant. Philippe était donc toujours prisonnier de ses sentiments envers les gens. Il sourit au beau jeune homme mais lorsqu'il parla d'amitié, philippe perdit son sourire.

Il avait d'autres projets en tête. Bien sûr, il était libertin mais il avait quand même un coeur. Bien que Cyrielle de Bièvre en avait pris le pouvoir, Antoine n'était pas loin de la supplanter.

Philippe s'approcha un peu plus d'Antoine et lui caressa la joue doucement. Il rougit et recula. Il se sentit mal à l'aise. Le jeune homme était assez ambigue. Il se cachait après avoir fait une bise à Philippe puis il lui parlait d'amitié.

"Vous avez raison: vous n'avez pas perdu mon amitié... vous avez gagné ... plus!"

Antoine le fixait intensément, comme si la révélation qu'il venait d'avoir l'avait définitivement terrassé. Il hésitait encore à dévoiler ses sentiments à Philippe, mais chaque parole, chaque geste qu'il faisait envers le prince lui permettait de se rapprocher un peu plus de lui et de lui montrer à quel point il tenait à lui.

"Je devrais être étonné de ces paroles, Monseigneur, or je suis moi-même surpris de constater qu'elle me vont droit au coeur..."

Antoine s'approcha lui aussi. Il ne broncha pas quand Philippe lui caressa la joue. C'était une sensation agréable. Mais quand il le vit rougir, il s'en amusa. Cette fois, ce n'était pas lui qui se sentait gêné. Il prit alors les mains du prince dans les siennes, et approcha un peu plus son visage du sien.

"Monseigneur..."

[HJ : PHILIPPOU TAYOOOO !!! ^^]

Philippe sourit et voir ainsi le jeune homme ne pas lui résister était fort plaisant.

"Je devrais être étonné de ces paroles, Monseigneur, or je suis moi-même surpris de constater qu'elle me vont droit au coeur..."

Philippe était troublé par les propos du jeune noble. Mais cela le ravissait. Philippe S'approcha de plus en plu sd'Antoine. Leurs visages étaient si proches. Le coeur battant et la respiration haltante, philippeécoutait le jeune homme.

Monseigneur..."

Philippe ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase et l'embrassa vigoureusement.

Philippe n'avait pas répondu, et sans crier gare il avait collé sa bouche contre la sienne. C'était la première fois qu'Antoine expérimenta cette sensation, et bien qu'au début il fut surpris, presque appeuré de la réaction du prince, il se laissa submerger par un tourbillon de bonheur. Peu importait la folie, peu importait les conventions. Il n'y avait plus que lui, lui seul avec Philippe. Le reste devint flou, insignifiant, tellement banal et sans saveur comparé à ce qu'il était en train de vivre.

Antoine rendit son baiser au prince, mais un peu moins brutalement. Il avait encore un peu de mal à ordonner le chaos qui régnait dans sa tête, et ses gestes restaient quelque peu timides.

Quand enfin Philippe daigna s'écarter, Antoine avait les joues rosies, mais l'éclat de ses yeux et le sourire discret qu'il lui adressa montraient à quel point il était heureux.

Philippe sourit à la réaction d'Antoine. Lui aussi souffrait du vice italien. C'était amusant! Le libertin de prince qui était amoureux de Cyrielle se trouva à nouveau amoureux mais d'un homme cette fois. Les deux pouvaient très bien être dans son coeur comme dans son lit.

Il était prêteur après tout!

Philippe attrapa Antoine et veillant à ce qu'il n'y ait personne lui chuchota à l'oreille quelques délices dont seuls les italiens ont le secret. Ils devaient se retrouver ce soir pour en... discuter... dans les appartements de Philippe. C'était un petit endroit tranquille à l'abris des regards!

Philippe sourit et caressa à nouveau la joue d'Antoine. Il lui redonna un baiser gourmand et tendre. Philippe était en paix avec Antoine.

"Mon ami, seriez-vous la réputation que l'on me fait à la Cour? Êtes-vous conscient des gestes que nous avons l'un envers l'autre? Êtes-vous conscient que cela à des conséquences? Bien que je me moque de ma réputation, il y a la votre aussi. "

Philippe voulait être sûr qu'Antoine ne se moquait pas de lui et qu'en public il ne l'ignorerait pas. IL voulait être sûr qu'Antoine connaissait le passé de Philippe et qu'il voulait prendre part à son avenir... à leur avenir. Philippe le désirait tant aussi bien mentalement que physiquement.

Antoine ne savait pas quoi répondre. C'était la première fois qu'il ressentait quelque chose de si fort pour quelqu'un. Il savait qu'il n'avait jamais vraiment été attiré par les femmes, mais jamais il n'aurait soupçonné basculer dans ce qu'on appelait le "vice italien". Il était pourtant heureux, il se sentait léger, en paix avec lui-même. A quoi bon lutter, à présent ? Il tenait vraiment à Philippe et avait à coeur de lui prouver.

Quand il lui chuchota à l'oreille, le jeune homme se sentit un peu désorienté. Mais il sourit aux paroles de Philippe, d'un air gêné et amusé à la fois. Oui, il viendrait dans ses appartements...

"Je sais, Monseigneur, ce dont sont capables les commères de ce château. Tantôt vous êtes digne de la plus haute estime, et le jour d'après vous êtes dénigré comme un vulgaire lépreux. Ma réputation ici n'a donc que peu d'intérêt, puisque je sais qu'elle diffère d'un jour sur l'autre... Je resterai néanmoins discret, car je suis un capitaine qui doit garder l'estime de ses hommes, mais mon coeur n'oserait jamais vous trahir..."

Il avait parlé sincèrement, et sourit une nouvelle fois à Philippe. Oui, cette journée n'avait pas si mal commencé, finalement...

"Je sais, Monseigneur, ce dont sont capables les commères de ce château. Tantôt vous êtes digne de la plus haute estime, et le jour d'après vous êtes dénigré comme un vulgaire lépreux. Ma réputation ici n'a donc que peu d'intérêt, puisque je sais qu'elle diffère d'un jour sur l'autre... Je resterai néanmoins discret, car je suis un capitaine qui doit garder l'estime de ses hommes, mais mon coeur n'oserait jamais vous trahir..."

Philippe sourit. Il était touché par les paroles d'Antoine. Pour une fois, il avait trouver un homme qui le comprenait. L'ennui c'est qu'à la Cour, il savait que beaucoup d'hommes comme de femmes le courtiser en espérant ainsi pouvoir influencé sur le Roi. Il était vrai qu'avoir le frère du roi dans sa poche, c'était avoir une carte exceptionnelle.

Philippe n'avait aucune envie de se faire piéger encore. Cyrielle était douce et libertine. il savait qu'elle ne l'utilisait pas car elle ne lui demandait rien pour elle auprès du roi. Antoine était-il ainsi?

Philippe ne savait pas que dire à ses belles paroles qu'il avait maintes fois entendu. La sincérité était ce qui manquait au coeur de Philippe.

"Je dois vous abandonner mon cher. Je dois préparer le bal de demain soir avant le départ de Sa majesté mon frère à la guerre!"

Philippe fit une bise à Antoine et partit sans attendre la réaction d'Antoine vers le château. Il le revérait au bal ou au préparatifs le lendemain.

[C'est plus soft que le premier message que j'avais ici et que j'ai effacer. J'ai eu une plainte des pingouins qui se sont sentit offenser.

Antoine regarda Philippe s’éloigner, un peu déçu mais heureux malgré tout. Il ne savait pas ce qui trottait dans la tête du prince, mais il espérait qu’il ne l’avait pas offensé. Peut-être que ce dernier ne l’aimait pas, après tout…

Il s’obligea à chasser ces pensées de son esprit, et se dirigea à son tour vers le château. Il se remémora tout ce qui lui était arrivé aujourd’hui. Une journée bien remplie, qui le désorientait encore un peu. Mais son cœur était désormais plus léger, libre… Il repensa aux paroles de Philippe… Un bal pour le départ du roi… Avec un pincement au cœur, lui aussi constata que, en tant que capitaine, il lui faudrait accompagner Louis sur le front. Loin de Versailles, loin de Philippe…