Le "à part" fit frémir Isabelle. Que pouvait-elle donc demander à une fille du peuple ?
Mais elle sourit à nouveau en entendant le reste de la phrase. Écouter les rumeurs de la Cour ? C'était quelque chose d'assez facile pour elle en sa position de servante...
Elle consentit alors en faisant un petit signe de la tête.
Elle comprit les précautions de la jeune Courtisane et, avec un grand sérieux, entreprit de se reculer en faisant une révérence. Elle murmura audiblement pour Marie :
"Ce fut un plaisir de discuter avec vous, Mademoiselle... si vous avez besoin de quelque chose, vous pouvez me quérir. Je serai à votre disposition."
Il était bien rare qu'Isabelle accepte de servir quelqu'un ; aussi, Marie devrait-elle bien profiter de son privilège inédit.
Juste avant d'ouvrir la porte pour ressortir de la chambre, la brune se retourna avec un sourire espiègle.
"Ah, et, Madame... n'oubliez pas de manger ce que je vous ai apporté."
Bien plus légère, Isabelle se dirigea vers les cuisines. Peut-être Flambert la blamerait-il pour son retard ; mais elle saurait très bien amadouer le cuisinier et quelles excuses présenter. De plus, elle s'était fait une amie... une amie parmi les courtisanes.
Et, sans doute, ce serait la seule courtisane à posséder son amitié...