Le Temps du Roi ~ Une Légende
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 Lendemain du fatidique jour... :P

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Isabelle Tremblay
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MessageSujet: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeMer 21 Mar - 23:29

En sursaut, Isabelle se leva brusquement, immergeant de sous des draps blancs du lit. Elle était essoufflée. Ce mauvais rêve qu'elle avait eu... plusieurs de ses amis, morts, dont Baptiste et Gabrielle, la poursuivaient, la hantaient, tentant de la blesser le plus possible. Elle avait fini par se laisser faire, et, en pleurant, sous les yeux réprobateurs de Lucie et de Pierre, elle les avait embrassés et demandé pardon. Les esprits n'en voulaient rien savoir. Après les embrassades, ils avaient cherché à mettre ses habits et son corps en lambeaux, avec une voix du fond répétant incessament : "Tu vois ? Tu vois comme cela fait mal ?"
Aussi, il était clair et compréhensible que ses yeux et son visage en étaient inondés. C'était bien ce cauchemar qui l'avait réveillée. Pendant plusieurs minutes, la jeune fille tenta de se calmer, respirant profondément, et serrant ses jambes contre son corps. Mais une douleur la pointilla, cette même qu'avaient causée les morts en tentant de lui arracher un membre ; sa jambe ! Un bandage fort propre, sans aucune tache de sang, était enroulé autour de cette jambe qui, la veille, l'affaiblissait tant. La brune fronça les sourcils. François avait-il fini par appeler un médecin ? Qu'importe, elle ne voulait pas le savoir. Ce qu'elle savait, c'est que le garot n'était plus là, et le duc lui-même lui avait avoué être incapable d'en faire plus. C'était un mystère que, franchement, il lui importait peu de résoudre sur le moment.
En parlant de mystère et du duc... Ça y est, tout lui revenait ; hier, le Château, le duc. Mais alors... où était-elle ?
Un lit, des draps, c'est tout ce qu'elle voyait dans cette pièce. Le reste était plongé dans une pénombre, une obscurité quasi totale. Un lit ! Elle n'avait jamais dormi dans un vrai lit depuis... la mort de sa mère, après qu'ils aient tout vendu. Et encore ; les draps de celui-ci étaient mille fois plus doux, mille fois plus soyeux ; ce lit était spacieux, et... pour la deuxième fois, où était-elle ?
Elle remarqua qu'elle n'était plus en robe, dans sa robe, celle d'hier, tachée du sang de Baptiste. Elle était en habit léger, matinal, une robe de chambre. À ce moment, la pauvrette n'eut qu'un seul désir : que cela n'ait pas été François qui ait changé ses habits. Au moins, qu'il ait eu la délicatesse de demander à une servante... oui, pour une fois, Isabelle aurait mille fois préféré que ce soit la servante à l'oeuvre plutôt que le noble.

Elle ne pouvait pas rester là, il fallait qu'elle bouge. La demoiselle enleva les draps de son corps, prenant garde à bien se couvrir de sa robe de chambre. Ses cheveux, prisonniers hier encore par un bandeau, étaient relâchés. Cela l'étonna, d'une certaine manière, car elle avait pour habitude de dormir avec... le matin, ils lui arrivaient tous sur le visage, et cela ne lui plaisait pas tellement. Mais bref.
La jeune fille osa prendre de l'appui sur sa jambe, mais grimaça en se rasseyant sur le lit aussitôt. Eh ! Cela faisait encore un peu mal. Mais elle pouvait bien encore marcher, cela n'était pas un problème. Alors, prenant son courage à deux mains, elle se leva enfin en toute sa longueur, maladroitement, certes, mais ignorant cordialement cette petite douleur qui lui tendait. L'équilibre fut difficilement retrouvé... mais bientôt, elle était sur pied.

Dans la pénombre de la pièce, elle distinguait quelques fresques de lumière, venues du côté gauche. Prudemment, elle s'avança un peu à tâtons jusqu'à cet endroit, craignant de buter contre quelque objet ou meuble ; mais cette pièce semblait assez vide pour tout dire.
Une fois arrivée devant ces lumières, la jeune fille, les yeux accoutumés à l'obscurité à présent, repéra quelque chose, sous des rideaux non trop épais, une poignée qui lui permit d'ouvrir... une fenêtre. Peu après, les volets ouverts, la lumière baigna la grande pièce. Isabelle n'y porta pas les yeux tout de suite. Ce qui la préoccupait maintenant, c'était de savoir l'heure. La lumière était faible, certes... en réalité, il était vraisemblablement assez tôt. Très tôt, même. Mais assez tard pour que la clarté du matin avant le lever entier du Soleil puisse illuminer cette chambre, la chambre où elle avait dormi.

La chambre... la jeune fille se tourna lentement. Ce qui se présenta sous sa vue la laissa bouche bée.

La chambre était grande, grande, énorme, immense ! Du moins aux yeux de la brunette. Et si elle lui semblait vide, c'est parce que l'espace immense ne pouvait être comblé par tous les objets présents. Les meubles qu'elle voyait lui semblaient finement sculptés dans le bois. Le lit était en effet immense, à l'image de la chambre... Enfin, par rapport à ce qu'elle avait vu dans sa courte vie. Les rideaux riches, la fenêtre grande, les murs blancs décorés dans un bon goût, le sol en marbre... elle avait du mal à croire qu'un tel luxe existait.
Isabelle eut un moment de vertige, s'appuyant contre le mur derrière elle, et contre la fenêtre qui offrait vue sur un jardin, le jardin du château de Beaufort, sans doute. Car oui : qui d'autre que ce jeune homme un peu fou aurait pu lui reserver un tel soin ? Certainement pas le Roi de France !

À nouveau, elle prit bien garde de se couvrir du mieux qu'elle pouvait avec sa robe de chambre, craignant que n'importe qui apparaisse. Elle n'avait jamais connu un tel luxe, et même la ravissant, l'appeurait en même temps ; comment fait-on lorsqu'on ne peut pas être maître d'un si grand espace ? C'était tellement... insensé ! N'importe qui pouvait paraître sur le moment. Et elle ne pourrait pas l'en empêcher en restant à l'autre bout de la pièce.

Curieuse tout de même, elle fouilla un peu partout, histoire de voir si on ne lui avait pas laissé quelque habit, s'il faudrait attendre jusqu'à une heure avancée de la matinée. Non, aucun habit... Aïe !

Eh bien, elle ne supporterait pas rester enfermée dans une pièce qui lui était inconnue. Aussi, tout naturellement, elle décida de partir à l'exploration. Le Château lui semblait bien grand ; il faudrait bien qu'elle se retrouve dans les froids couloirs, ne serait-ce que pour trouver les appartements de François, car ici tout de seule ce serait difficile. Qui sait pourrait-elle retrouver sa robe, l'échanger contre cette riche robe de chambre et s'enfuir, ou du moins vaguer dans les rues proches pour retrouver son chez-elle à Paris ? Non, ce serait ingrat de sa part envers le jeune François. Qu'elle au moins le remercie avant de partir, avant qu'il l'oublie définitivement, sans doute... cela faisait mal, mais elle savait bien qu'il devait en être ainsi. Juste des chemins croisés, mais ils aboutiraient sans doute dans des endroits très différents. Sa compagnie du premier jour lui avait été bien agréable, mais cela ne resterait sans doute qu'en bon souvenir...

Elle osa franchir d'un petit pied non très sûr la porte de cette énorme chambre. Le couloir lui semblait plus froid et plus sombre, sans doute. Le château ne devait pas être éveillé en lui-même. Elle tenta de s'imaginer comment était-il en plein jour. Regorgeait-il de domestiques et invités ? Je veux dire, comme à la Cour du Louvre ? Qui sait... elle ne connaissait rien de la vie dans un château. Elle n'en connaissait pas même le luxe, alors... comment y connaître la vie ?

Un regard jeté à droite, une rangée de portes qui s'étendait semblait-il vers l'infini. Un regard jeté à gauche... la même chose... Ah ! Comment s'y retrouverait-elle ?
Elle avança sur la pointe des pieds, observant tableaux et portes avec curiosité. Les châteaux étaient-ils tous comme cela ? Sans doute. Mais bientôt, la jeune fille était... perdue ! Où était passée la porte de la chambre où elle avait dormi depuis l'après-midi dernière ? Pire, la demoiselle commençait à sentir la faim. Oh, bien sûr, elle avait déjà supporté pire ; mais, n'ayant rien mangé depuis deux jours... il était tout normal qu'elle soit affamée.
Cherchant du regard dans toutes les directions, donc, elle semblait inquiète. Sortirait-elle un jour d'ici ? Les portes lui semblaient être si pareilles ! Seul un miracle pourrait la sortir de là, du moins le pensait-elle, se demandant si elle devait paniquer à présent. Un miracle ? Et un miracle qui est duc et s'appelle François ? Wink
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François de Vendôme
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeJeu 22 Mar - 23:25

François n'avait même pas eu la présence d'esprit de penser à Marthe dès leur arrivée au château. En effet, Marthe était la première servante de la demeure et le jeune Duc l'avait toujours connu. Elle était déjà présente à ses premiers pas et avait pas mal veillé sur lui, bien que n'osant jamais prendre la place de sa mère, une fois que cette dernière eut disparue. Pourtant, Beaufort n'aurait sûrement pas refusé un tel soutien car il s'était senti seul et perdu lors de cette douloureuse perte... Enfin, Marthe logeait dans une aile du château et organisait ses journées comme bon lui semblait. François n'avait aucune exigeance particulière, si ce n'est avoir toujours un peu de feu dans le salon et les repas journaliers.

Bref. Le jeune Duc avait attendu peut-être une heure avant de penser à sa bonne servante. Pourtant, il n'avait aucune envie d'aller la trouver car il refusait de s'éloigner d'Isabelle et de rompre cet instant dont il profitait égoïstement seul. Il ne pouvait détacher ses yeux du visage angélique de la demoiselle et ne bougeait pas, si ce n'est pour caresser doucement son front, ses cheveux.

Il regarda alors sa jambe: il ne pouvait laisser la jeune femme ainsi! Elle ne voulait pas voir de médecin et il respecterait sa volonté. Après tout, peut-être que Marthe saurait parfaitement s'occuper de cette profonde blessure? François se souvenait d'une chute à cheval lors de son adolescence. Blessé à la jambe, la bonne avait parfaitement su lui soigner la plaie! Il se décida alors à trouver Marthe.

Le jeune Duc regarda une dernière fois Isabelle avec un sourire qui traduisait parfaitement ce qu'il ressentait... Puis il parcourut l'aile où devait se trouver la servante. Il la trouva alors.


"Ah, Marthe! Quel plaisir de vous trouver ici! Auriez-vous quelque temps à m'accorder? Ou plutôt, à accorder à notre hôte?"

La vieille femme sourit alors à Beaufort qui le lui rendit avec plaisir. Elle le considérait un peu comme son petit et ne lui refusait évidemment rien, trouvant sa place fort paradisiaque.

"Mais bien sûr mon petit! Que puis-je faire pour vous? Mais, une hôte me dites-vous? Comment se fait-il que vous ne m'ayez pas averti plus tôt?!"

D'abord, sa voix se fit douce et elle vint tapoter tendrement la joue de son grand bonhomme. Mais bientôt, elle prit le ton du reproche. Enfin, elle ne lui en tenait pas rigueur et arrivait très bien à déchiffrer l'expression qui émanait de son regard. Un simple sourire s'accrocha à ses lèvres. Etait-il amoureux? Elle le découvrirait très vite; dans moins de quelques minutes! Elle récupéra donc son châle et se retrouva dans le couloir en un temps étonnement court.

"Allez mon petit! Dépêchons-nous!Et expliquez-moi tout en chemin..."

C'est ainsi qu'ils rejoignirent le salon. Pendant ce trajet, François expliqua tout à Marthe: la Fronde, le Louvre désert, les morts, ... Ils arrivèrent ainsi dans le salon et quand elle vit Isabelle allongée, la vieille femme comprit tout de suite les étincelles dans les yeux de son petit. Elle mit donc tout son savoir en oeuvre et soigna la plaie sanguinolante avec autant sinon plus de soin qu'un médecin ne l'aurait fait.

Le jeune Duc la regardait faire, époustouflé par tant de sagesse, tant d'assurance. Il remerciait le bon Dieu de lui avoir avoir telle 'nourrice', bien qu'elle ne l'avait jamais été... Puis, il capta le regard réprobateur de Marthe.


"Qu'y a-t-il?"

"Croyez-vous que de laisser une si belle jeune femme ici est recommandé?"

"Non! Bien sûr que non!"


François effectivement ne s'était pas occupé de lui trouver un endroit plus douillet pour dormir. Pourtant, les chambres ne manquaient pas! C'est alors qu'il sourit.

"Ne vous inquiétez pas, je vais la monter dans cette si belle chambre au premier. Mais, pourrez-vous lui trouver quelque habit plus approprié à la nuit?"

Avec un simple signe de tête, Marthe confirma sa demande. Elle se leva et disparut alors derrière la grande porte du salon. François s'approcha de sa bien aimée et, après lui avoir déposé en tendre baiser sur le front, il la prit le plus délicatement possible, de la même manière qu'il l'avait fait quelques heures auparavant.

Il monta alors les marches une à une, ne pouvant regarder autre chose que ce visage endormi. Il la posa délicatement sur le lit à baldaquins et, avant que Marthe ne revienne, il lui souhaita tout simplement bonne nuit, conclut par un nouveau baiser sur le front. Il sortit alors de la pièce, laissant à la servante le soin de la préparer pour la nuit et l'enfouir sous les draps.

Plus tard, Marthe sortit, affirmant que la demoiselle était installée confortablement. Elle s'inquiéta alors de la blessure de François et elle lui soigna tout de suite. Elle lui promit de s'occuper des vêtements ensanglantés de la jeune femme et disparut à nouveau dans l'aile opposée du château.

François s'éclipsa alors dans le bureau le plus proche de la chambre où Isabelle dormait. Il voulait être là à son réveil et l'entendrait, connaissant pas coeur les bruits de sa demeure. Il repensa ainsi à tous les évènements vécus durant sa vie; les plus tristes, comme les plus joyeux...


Quelques heures après, le jeune Duc avait réussit à s'assoupir. Mais des pas l'avait sortit de ce sommeil léger. Immédiatement il sortit dans le couloir et vit alors Isabelle. Le miracle tant attendu par la demoiselle apparut alors Wink François ne prêta même pas attention au fait qu'elle soit en robe de chambre. Peu lui importait! Il voulait savoir comment elle se portait, si sa nuit s'était bien passée, ... Il lui sourit alors, s'approchant doucement d'elle.


"Bonjour Isabelle. Votre jambe ne vous fait-elle pas trop souffrir?"

Maintenant devant elle, il lui prit doucement la main avant d'y déposer un baiser.
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeVen 23 Mar - 20:54

La jeune fille regardait à présent un mur, fort distraite, un peu comme résignée. C'est donc assez compréhensible qu'elle ait sursauté et se soit retournée vivement à l'entente de la voix du jeune duc. En effet, qui sait ce qu'elle aurait pu rencontrer en territoire inconnu ? Mais de revoir quelqu'un qu'elle connaissait lui fit profit d'un grand soulagement. Qui dit pourtant que cela calma son coeur mis en fête lors de la peur que lui avait prodiguée la voix de ce quelqu'un ? Non, au contraire... on pourrait dire qu'il s'emballa encore plus, joyeux et à présent léger.

"Mon duc ! C'est donc vous ! J'en remercie Dieu... Je ne m'y retrouvais plus dans votre si vaste château !"


La phrase fut dite avec un sourire fraîchement matinal et sincère, agrémenté d'une tentative discrète de se réarranger les cheveux. Ah, où était donc passé le bandeau ? Comment pouvait-il faire défaut à ses mèches rebelles et emmêlées maintenant ?

La brunette laissa le duc embrasser sa main avec une sorte de satisfaction, un petit plaisir dont elle ne saurait se passer ; elle commençait bien à s'habituer à ce qu'il lui fasse un baise-main à chaque fois. Cela lui plaisait, mais était pour elle une exclusivité réservée rien qu'à lui.


"Oui, bonjour, François ! Ma jambe..."

Une grimace vint perturber l'expression heureuse d'Isabelle, car, en effet, sa jambe n'était pas totalement sans lui faire de mal. Comme je l'ai dit, une pointe de douleur la tiraillait lors de ses pas, mais rien d'excessivement grave ; elle préférait seulement ne pas en parler, de peur d'inquiéter François...
Bien sûr, elle aurait pu se reprocher de penser qu'elle soit importante au point qu'il s'en inquiète ; qui était-elle à ses yeux pour pareil exploit ? Elle ne savait pas réellement... mais... s'il la voyait telle qu'elle le voyait, alors, elle était sans doute quelqu'un de très spécial dans sa vie. C'était sans doute faux, bien sûr ; elle savait très bien qu'aucune illusion ne devait se faire. Mais que voulez-vous... lorsqu'on aime quelqu'un, et je précise encore, dans des termes PUREMENT amicaux, on ne veut pas que cette personne s'inquiète... alors, tout simplement, mine de rien, la jeune femme reprit comme si rien n'importait moins.


"Ma jambe ? Laissons cela, voulez-vous... je me porte très bien."

Mais, en parlant de sa jambe, Isabelle se remémora le bandage blanc, et bien entendu, la chambre magnifique. Décidément, François était un peu fou... quelle folie était-ce que de prendre autant de soins pour une pauvrette comme elle ! Mais c'était aussi d'une gentillesse et bonté tellement énormes... intérieurement, elle s'en était émue et charmée ; voici qu'encore une fois, elle éprouvait une reconnaissance immense. Pourrait-elle un jour assez le lui rendre ?

"Encore une fois, me voilà redevable envers vous... mais vous ne m'avez jamais laissée vous remercier convenablement. Allons, voulez-vous donc que je sois en conflit éternel avec ma propre conscience ? Dites-moi ce que je pourrais faire pour vous !"


Elle l'avait dit d'un air amusé, joueur. En réalité, ce qu'elle en pensait en premier lieu, c'est que de toute manière sa conscience serait sûrement éternellement en conflit, qu'elle puisse remercier son beau chevalier servant, ou pas... car... avec la Fronde... qui ne se rongerait pas de remords jusqu'à la fin des temps ?
Un regard dans les yeux, seulement, le sourire demeurant. Elle lui saisit la main, la mena près de son coeur, inspirée soudainement à ce geste. Elle baissa un instant le regard vers le bras de son sauveur, et remarqua qu'un bandage avait été fait là aussi. Un instant. Qui pouvait donc bien faire ces bandages ? Je croyais qu'il ne savait pas lui-même en faire ! Isabelle ne pensait plus maintenant au médecin, mais...

Elle repoussa très soudainement, de façon surprenante, la main du duc, et recula un peu, effaçant son sourire contre une mine suspicieuse. Ses mains furent menées vers son coeur, comme si elle tentait de se protéger d'un coup invisible qu'on pourrait lui assimiler en quelqu'instant.
La petite voix de la fille du peuple sortit, comme n'osant pas parler plus haut.


"François, ne me mentez pas... êtes-vous marié ? Avez-vous épouse ? Enfants, peut-être ? Je le veux savoir..."

Un ton de reproche, sans doute, une quelconque douleur dans la voix. Elle se trouvait en droit de le savoir, même si cela en révélait peut-être, de façon inconsciente, sur ses propres sentiments. Une simple amie aurait-elle réagit ainsi ? Sans doute pas... Mais la demoiselle elle-même ne s'en apercevait pas. Aussi, son regard fut perçant lorsqu'elle l'adressa au duc. Oserait-il lui mentir ? Il était peut-être digne de confiance pour commander une révolte... mais et pour lui cacher telle information ? En serait-il capable ? Si cela était le cas, Isabelle s'en irait sur-le-champ, le coeur blessé, mais imprégné de la vérité, aussi dure fut-elle. Si tel était le cas, jamais elle ne le pardonnerait à ce maraud, imposteur ! Ce... ce... ce Noble, incroyablement charmant, mais qui aurait su impardonnablent la berner... et avec quelle facilité ! Décidément, Isabelle, tu as le coeur trop fragile... évite donc les idylles !
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François de Vendôme
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeVen 23 Mar - 21:40

Le sourire d'Isabelle était des plus beaux. Le jeune Duc était ravi de la voir ainsi et rassuré également. Il espérait que sa nuit ne fut pas trop agitée par trop de cauchemards. Sûrement avait-elle revu ses amis. Elle s'en voulait aussi sûrement terriblement! Mais elle ne devait pas, elle n'y était pour rien. Enfin, François préféra oublier cela un instant, la large expression de bonheur de la demoiselle était réellement contagieux. C'est alors qu'il adopta le même sourire.

"Oui! Je ne pouvais vous laisser seule ici! Je sais que quand on ne connaît pas, cela paraît effrayant et tel un labyrinthe. Mais en fait, ce n'est qu'apparences!"

Le jeune homme avait toujours vécu ici. Il connaissaît donc la demeure dans ses moindres recoins, avait apprit les moindres bruits, de porte, de parquet. Bien sûr, il adorait cet endroit. C'était toute sa vie puisqu'il n'avait jamais quitté le château. Pourtant, il regrettait de revenir ici après ces ballades. Celà lui rapellait la solitude, car Marthe n'était pas toujours à ses côtés! Bien au contraire! Elle veillait sur lui, mais de loin, ne voulant pas se montrer trop présente.

Isabelle affirma que tout allait bien. Mais la légère grimace n'échappa pas au jeune Duc qui comprit qu'elle préférait éviter de parler de cela. Pourtant, Martha avait précisé qu'il faudrait refaire le pansement dans la journée! Là n'était pas la question; François regardait la demoiselle si jolie, ses cheveux un peu emmêlés lui donnant un air encore plus attendrissant que d'habitude. Il lui sourit: rien ne lui faisait plus plaisir que de protéger sa belle et de prendre soin d'elle. Au moins, il la savait au chaud, avec de la nourriture à disposition et tout ce qu'elle demanderait lui serait offert avec honneur.


"Isabelle, je vous le répète mais vous ne me devez rien! Votre présence ne m'est qu'agréable et je vous en remercie!"

Il posa alors sa main contre son coeur. Ses yeux étaient plongés dans ceux ébènes de la jeune femme et un simple sourire lui parcourait les lèvres. Il aurait tellement voulu la serrer dans ses bras comme il avait pu le faire la veille! Il aurait voulu se blottir contre elle, adopter de nouveau son odeur qui ne le quitterait plus et lui avouer ses sentiments! Mais il n'eut le temps de rien; déjà, elle le repoussait. Son expression changea soudainement et François comprit qu'elle doutait, qu'elle craignait s'apprendre une vérité dérangeante.

Une femme? Non! Pas d'enfants non plus! François était trop jeune et voulait épouser une jeune femme par amour! Pas pour une dot ou autre question abstraite que ce soit! Il voyait d'ailleurs en Isabelle la femme qu'il ne pourrait jamais oublier, celle qu'il aimerait à jamais, même sans rien en retour... Oui, le jeune Duc de Beaufort était tombé amoureux. Pour la première fois de sa vie il avait rencontrer ce sentiment si particulier et qui peut être à la fois jouissif et douloureux. Sa sincérité n'avait pas quitté son regard...


"Isabelle, jamais je ne vous aurais parlé comme je l'ai fait il y a quelques jours si j'avais été marié! Jamais je n'avais eu la chance de connaître le sentiment que le mariage devrait normalement affirmer... avant de vous rencontrer.

Ses derniers mots étaient quasiment inaudibles mais il était persuadé qu'Isabelle les avait entendu. Il l'espérait surtout car il pensait réellement ces paroles. Il n'avait pourtant pas baissé le regard, sachant qu'elle captait très bien ses émotions de cette manière.

François avait remarqué que la demoiselle avait réagit comme ça après avoir regardé en direction de son bras. Pensait-elle alors à Marthe?
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeVen 23 Mar - 23:34

Très bien, encore une fois, il déviait sa réponse vers un "Vous ne me devez rien"... mais Isabelle savait fort bien qu'elle lui devait quelque chose, et si ce n'était pas par une loi naturelle ou autre, c'était par la propre loi qu'elle s'était imposée. Il ne lui fallait pas chercher plus loin ; elle voulait absolument le remercier, de quelconque manière que ce fut.

"Oh, s'il vous plaît, je vous en prie... cela me ferait tellement plaisir de vous rendre service ! N'y a-t-il rien que vous pourriez vouloir de moi ?"

Avec cette question, elle le mettait un peu, je l'avoue, en situation délicate. Eh ! S'il répondait que non, elle pourrait le considérer comme une offense, comme s'il venait de lui avouer qu'elle était inutile à ses yeux. Ce petit stratagème, elle ne s'en aperçut qu'après l'avoir proféré, et il lui causa une petite étincelle de malice dans l'oeil, agrémenté d'un joyeux petit rire.

Mais après le revirement qu'elle avait eu, voilà qu'il lui parlait de l'autre jour, le jour de leur rencontre... et du mariage. Mais quelle était cette étincelle qui lui était passée dans les yeux ? Et ce marmonnement indistinct qu'il avait prononcé... avait-elle entendu convenablement ? Lui parlait-il de... d'amour ?
Ce fut une source d'émotions pour la jeune fille, dont deux principales.

Tout d'abord, ce qui marqua Isabelle, ce fut un espoir confus, mais difficilement mesurable. Vraiment, pensait-il l'épouser ? Pour une raison ou une autre, elle se voyait très bien à ses côtés, liée à lui par les liens sacrés du mariage. C'était une pensée totalement étrange que celle-là, et même dérisoire à ses propres yeux, mais pourtant, cela lui faisait un petit... quelque chose, dans le ventre. Ho, halte là ! Qui parlait donc de mariage ? Il fallait au moins être amants, ou bien promise au duc pour que jamais un jour elle soit son épouse. Ni l'un ni l'autre ne lui semblaient près d'arriver. Elle avait dû rêver. De plus... se voyait-elle vraiment devenir duchesse ?
Ce fut celui-ci, le deuxième sentiment fort : la peur. Eh ! Non, elle ne se voyait pas accompagner son... son... 'mari'... de mondanités en mondanités, veiller le soir à la Cour, habiter dans un Château aussi immense que celui-ci, porter robes et bijoux, toujours se tenir droite, raide, telle qu'une équerre dans le dos. Dos... dos... dot ! Elle n'avait pas de dot. Non, niet, aucune dot à offrir. Elle n'en avait pas les moyens... aucun moyen... et... que pourrait bien lui trouver le duc de Beaufort ? Ce beau prince de sang royal, ce... oh ! encore une raison. Il était pire que Noble ; c'était un prince. Et aussi...

Ah ! Isabelle se serait mentalement gifflée ; voyez où les divagations de la jeune fille la menaient encore ! Elle se voulait d'être allée si loin dans ses pensées. Mariage ! Depuis quand pensait-elle au mariage ? Elle n'avait que quinze ans, que diable !

# Isabelle, cela n'est pas digne de toi... vraiment, comment peux-tu penser cela ? Il est vraiment trop... banal, d'être ainsi sentimentale ! Je ne l'aurais jamais cru de moi-même... #

Aussi, confuse de l'ampleur que prenaient ces sentiments assez bizarres mine de rien, elle constata qu'elle avait dû, tout simplement, rêver ces paroles douces qu'elle aurait, inconsciemment, voulu entendre.
Et ce qu'elle questionna, après un moment de silence, au "prince", ce fut dans un ton tout aussi dur, quoique quelque peu perturbé.


"Si vous n'avez point d'épouse, tout du moins, avez-vous quelque maîtresse ou amante ? Aimez-vous ?"


Pourquoi posait-elle ce genre de question ? Était-elle trop brusque ? Et...
Alors, jaillirent devant ses yeux l'absurdité de ce qu'elle disait. En effet, c'était généralement après avoir agi qu'elle se rendait compte et réfléchissait ; là, elle se retrouvait tout naturellement, sans doute...
Comment est-ce qu'une femme aurait pu accepter de soigner une jeune fille inconnue que son mari ou son amant aurait ramené sans aucune explication ? À la place, Isabelle se serait sentie sans doute dévorée de jalousie, et aurait refusé de s'occuper de la jeune personne. Oh, et pourquoi s'imaginait-elle encore à la place de cette personne supposée ? Mad
De plus... il y avait le fait que le duc n'avait en aucun moment baissé le regard. Il ne mentait pas, il ne mentait pas ! Il ne pouvait pas mentir, s'il avait menti, il n'aurait pas supporté... car seul un homme dont la perfidité et la méchanceté saignent dans son regard aurait pu être capable de ne pas se détourner. Et François n'était en aucun cas de ceux-là, elle pouvait en être tranquille...

Alors... chose à ne jamais faire, ce fut elle qui baissa le regard.


"Ah..."
prononça-t-elle d'une voix coupable, "laissez-donc. Je vous crois. Et vous ne me devez rien pour que je me fâche ainsi contre vous, n'est-ce pas ? Je le sais..."

Ayant prononcé cela, la belle osa relever le regard vers son sauveur de la veille, et le re-gratifier d'un sourire, petit et un soupçon de culpabilité, cette fois-ci.

"Oh ! Vous me devez trouver bien ingrate d'ainsi me méfier de vous. Je n'y puis rien, cela est dans ma nature. J'ai pour habitude de me méfier de tout ce qui m'entoure... cette habitude est mauvaise, certes. Mais..."

Un soupir ajouta du poids dans ce qu'elle se sentait tellement désolée. Elle s'approchait à nouveau doucement de son duc, comme un oiseau téméraire revient au nid, après une tempête qui l'a trop balancé.


"... je pensais juste, mon duc, qu'il aurait été bien peu commode, si vous aviez eu quelque amante ou épouse, de nous trouver comme nous étions tantôt. Il faut dire que notre commerce est un peu singulier, et je comprendrais qu'il suscite la jalousie... vous me gâtez trop."

Ah ! Cela y était ; le ton rieur était revenu. C'était peut-être parce qu'elle avait assimilé que son duc était libre, peut-être l'effet d'avoir su proférer d'aussi adroites paroles pour une réconciliation... certaine ? Presque ; mais du moins, elle l'espérait.

Peut-être aussi était-ce dû au léger rayon de soleil qui vint lui chatouiller le visage à cet instant précis... Elle en rit. Le soleil venait de se lever, dehors, et il illuminait peu à peu le château. Cela fit rappeler à Isabelle que... que...
Eh ! N'était-elle pas en robe de chambre devant le duc de Beaufort ?


"François... auriez-vous... vu ma robe, par le plus grand des hasards ? Il serait peut-être temps que... je me rhabille, voyez-vous ?"


En disant ainsi, elle avait essayé de se couvrir mieux avec la robe de chambre, et regardé dans toutes les directions, le coeur battant anormalement vite, dû à la gène, mais aussi, vous savez bien par quelle présence...
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeSam 24 Mar - 0:28

Isabelle insistait, elle voulait rendre service au jeune homme qui lui faisait face. Ce dernier capta alors immédiatement la malice dégagée de ce regard si unique. Il sourit simplement largement et lui prit la main délicatement.

"Que désirer de vous? Votre simple sourire suffit à me gratifier. Quand je croise votre regard, il en est de même et le simple fait que vous m'accordiez un peu d'attention m'emplit de joie!"


François ne pouvait s'empêcher de lui dire ses sentiments tels quels. Il ne mettait aucune nuance, aucune formulation particulière. Il pensa même que ce n'était pas correct d'agir ainsi mais tant pis, il suivait son instinct...

Il lui sembla alors que la demoiselle quitta un instant le corridor dans lequel ils se trouvaient. Peut-être sa phrase l'avait-elle blessée? Peut-être lui en voulait-elle de penser cela? Il regretta alors que la belle le prenne ainsi... Il s'en voulait d'avoir éveillé en elle des soupçons ou autres pensées qui auraient pu l'importuner.

Il n'avait pas forcément penser au mariage d'entrée, mais il voulait l'aimer 'officiellement', il aurait voulu lui avouer son amour sans sous-entendu, mais surtout, son désir était qu'elle l'apprécie autant que lui pouvait l'aimer. Mais Isabelle sortit de cette absence et lui reprocha de nouveau d'aimer quelqu'un. Mais non! Il n'aimait personne! Si on ne considérait bien sûr pas les sentiments nouveaux que le jeune Duc éprouvait pour elle!


"Isabelle! Acceptez ma vérité! Je n'ai ni amante, ni maîtresse. Le seul amour que j'éprouve aujourd'hui est envers vous!"

Il l'avait dit! Probablement trop rapidement mais au moins, elle le savait vraiment. La jeune femme connaissaît ses sentiments. Oui, il pensait l'avoir dit précipitemment mais il ne voulait pas qu'elle s'imagine qu'il était comme tous les autres hommes qui trompaient leurs épouses avec un plaisir déstabilisant.

Elle s'excusa et baissa les yeux. François lui releva alors simplement le visage, replongeant son regard dans le sien. Il posa ses mains sur sa taille, et les deux jeunes gens s'approchèrent. Beaufort aurait voulu effleurer ses lèvres mais il n'osa pas. Sa belle s'expliqua, mais le garçon n'attendait pas tant de réponses. Il la pardonnait de toute façon! Il lui aurait tout pardonné... Après tout, c'était normal qu'elle se questionne sur qui l'avait soigné, qui l'avait couché, qui s'était occupé d'elle mis à part le Duc!


"Ne vous inquiétez pas. Vos interrogations ne m'ennuie en rien. Vous avez le droit de vous sentir trahit, même si ce n'est pas le cas. Vous ne suscitez la jalousie de personne, croyez-moi! Je ne vous gâtes pas trop Isabelle! Je prend soin de vous car vous le méritez! Je le pense et je veux me rendre utile, au moins pour quelqu'un à qui je tiens..."

Il s'expliquerez bientôt sur qui l'avait soigné. Mais bientôt, son rire cristallin illumina les murs du couloir, accompagné des premiers rayons vifs du soleil. Il la regarda alors, émerveillé, comme un enfant qui découvre un cadeau ou un trésor extraordinaire.

Mais soudain, elle se retira de la légère étreinte pour mieux se couvrir. Elle était effectivement en robe de chambre! Marthe avait du laver ses vêtements. Etaient-ils secs? Il était un peu confus.


"Oui! Bien sûr! Marthe s'est occupé de laver votre robe. Je m'occupe de vous les apporter voulez-vous?"

S'ils n'étaient pas secs, comment ferait-il?
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeSam 24 Mar - 20:29

Pour l'heure, l'impact de l'aveu du duc de Beaufort se fit sentir petit à petit, un choc traduit par un engourdissement et peut-être même un bourdonnement dans les oreilles. Tout ce qu'elle entendait, là, maintenant, c'était l'écho des paroles du duc de Beaufort.

"Le seul amour que j'éprouve aujourd'hui est envers vous. "

...
Tremblante, la jeune fille, dans les bras de Beaufort, ne fit que poser sa tête sur le torse de son... se pourrait-il ? Galant. Écouter battre ce coeur, en quelque sorte, l'appaisait, la berçait, la calmait... chose qu'elle avait découverte la veille. Peut-être était-ce paradoxale que de se reposer contre un coeur qui est sujet de l'agitation du votre, lorsque vous tenez à vous calmer ? Peut-être. Mais elle avait juste envie de l'écouter battre... juste ça. Ce n'était pas difficile.
C'était une espèce de confusion agréable qui était en elle. C'était tellement étrange que d'entendre ces mots qu'elle n'avait jamais entendus, et n'espérait pas entendre avant longtemps... et voilà qu'on les lui prononçait, là, tout entiers à elle. Mais qui aurait cru que cela se passe dans un château luxueux, et que cela soit un noble... un Prince qui la fisse ainsi craquer ?

Parce que, oui, elle "craquait". Son visage se contractait en différentes expressions suivies : sourire, froncement de sourcil, rire à nouveau. Elle était destabilisée, et ne savait pas réellement que répondre. Nerveusement, elle commença à jouer avec la dentelle du riche habit du duc de Beaufort. À vrai dire, elle ne s'en aperçevait pas, bien trop occupée à réfléchir à ce qu'elle dirait ; mais si l'aveu du jeune homme était vrai, alors, il ne lui en tiendrait pas rigueur... si ?
Pour écouter plus distinctement son coeur, elle avait fermé doucement les yeux, au risque d'étonner François. Ce coeur battait vite, même dans un rythme acceléré. C'était quelque chose d'assez agréable à entendre, et à sentir contre soi. Un coeur chaud, vivant... un coeur qui bat pour vous.


"Vous... vous aimez... vous m'aimez ?" demanda la brune, un peu confuse ou abasourdie, comme un enfant demanderait à sa mère ce qu'est l'amour.

Intérieurement, elle rayonnait. Extérieurement aussi, d'ailleurs. Cela la rendait assez confortable, et... heureuse. Oui, heureuse. Car, son propre coeur qui s'emballait... était-ce de l'amour, aussi ? Cela, elle ne savait pas, n'en était pas sûre. Mais, diantre ! Si ce n'en était pas, cela y ressemblait grandement. En réalité, ce qu'elle aurait voulu maintenant, ce serait parler à quelqu'un qui y connaît quelque chose. Sa mère aurait été une grande ressource... mais elle n'était présente plus que par le souffle du vent, et ne pourrait donc certainement pas l'aider...

Alors ? Lui décrirait-elle ce qu'elle ressentait à son égard, puisqu'elle ne pouvait pas l'expliquer... faute d'avoir compris ?

Non... elle n'oserait pas avouer. Le démontrer, peut-être... mais l'avouer ? Cela lui faisait bien trop peur pour qu'elle le dise. Elle ne savait pas elle-même en quoi cela la concernait, et pourquoi ; aussi, timide comme elle l'était lorsque la question est celle-ci, elle ne le dirait tout simplement pas.

Une pensée lui jaillit dans la pensée, et voilà qu'elle relevait la tête, vivement, les yeux ouverts de nouveau, pour lever ces derniers vers l'objet de l'affection actuelle qu'elle éprouvait.


"Oh ! Peut-être saurai-je maintenant m'acquitter avec vous, ne serait-ce qu'en bien peu de chose..."


Un sourire timide vint jouer sur ses lèvres, un contraste assez charmant avec ses joues en feu. Elle s'approcha doucement du visage du jeune homme, entourant le cou de celui-ci de ses bras, et bientôt, leurs lèvres se rejoignirent en un baiser timide.

La pauvrette avait fait passer cela pour un moyen de s'acquitter ; il n'en était rien. La pensée qui lui avait refait surface, c'était un souvenir, le souvenir soudain de ce qu'elle avait fait hier, en cause de désespoir... Embrassé ! Oui, mais elle était sur le coup désespérée. Maintenant, ce souvenir lui avait juste donné l'envie de le refaire. Était-elle capable de telle audace à nouveau, maintenant qu'elle était un peu plus consciente de ce qu'elle faisait ? Consciente, il est vrai que c'est vite dit... Mais de toute manière, elle en brûlait d'envie, et l'acquittement n'était qu'une excuse.

Aujourd'hui, avec ce baiser, ce n'était pas un défoulement, loin de là. C'était une espèce de preuve de tendresse. Une preuve qui mettait ses joues encore plus en feu. Cela lui fit oublier, le temps d'un baiser, le monde qui l'entourait, pour ne penser plus qu'à lui et elle, elle et lui, et le petit rayon de soleil, tout aussi timide qu'elle, qui les illuminait. C'était tellement agréable... et une sensation toujours aussi étrange, mais assez plaisante finalement, dans le ventre.

Le baiser cessa un peu vite à son goût... Dès qu'ils se furent séparés, la jeune fille se détourna très vite, comme un enfant fautif serait parti en courant, mais elle était plutôt pour cacher la rougeur de ses joues. En réalité, elle détestait rougir : de un, c'était une preuve de faiblesse, plus grave même que n'aurait été celle de baisser le regard ou de pleurer, et d'ailleurs, pleurer n'était même pas considéré comme une preuve de faiblesse par elle. Non, c'était juste un moyen de se soulager... n'était-ce pas pour cela que Dieu avait donné les larmes à l'homme ?
De deux, une de ces bonnes femmes de la Cour, lorsqu'elle était allée lui servir déjeuner, lui avait déjà conseillé de se saigner après que la jeune fille ait commis une maladresse assez stupide et rougit en balbutiant.

Mais... elle n'aurait pas pu non plus partir en courant comme cet enfant fautif. Car sinon, deux problèmes se seraient imposés. Elle se perdrait sûrement dans le Château et... comment retrouverait-elle ses vêtements ?


"Oui, François, il me plaîrait bien que vous m'apportiez mes vêtements... et, encore une fois, vous me savez coupable de vous avoir causé tant de soucis. Vous n'auriez pas dû demander à Marthe de..."


Là, je vous jure que ce fut involontaire ! Elle n'avait vraiment pas fait exprès ! Mais le fait fut qu'elle se retourna vivement pour faire face à nouveau au garçon... et...


"À propos... qui est donc cette Marthe ?"

L'expression déjà non plus suspicieuse, mais jalouse. D'une certaine manière, si le duc l'aimait, elle ne le voulait rien qu'à elle, et qu'il n'aille pas chercher ailleurs. C'était égoïste envers lui, peut-être, puisqu'elle ne pourrait peut-être pas lui offrir ce qu'il désirait... son amour. Mais c'était ainsi, elle ne savait pas pourquoi, elle voulait juste qu'il lui appartienne.

Encore une fois, elle s'aperçut de sa bêtise. Elle lui faisait confiance, n'est-ce pas ? Alors, une question comme celle-là ne se posait pas. À nouveau, elle tenta de s'excuser, mais ce fut avec un timide sourire et un haussement d'épaules, ce qui lui rendirent un air adorable.

On aurait dit que le duc de Beaufort avait le don de la faire sourire, dé-sourire, et re-sourire à nouveau. Avait-elle prodigué autant de sourires dans sa vie avant ? Il valait mieux ne même pas se poser la question...
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeSam 24 Mar - 21:53

Il la serra contre lui, inclinant sa tête vers elle. Ca y était, il respirait à nouveau son odeur et se sentait bien près d'elle. François promit de ne plus jamais l'oublier, ne serait-ce qu'un instant. Il garderait toujours en mémoire ce sourire, ce visage, et il était certain que même loin d'elle, il réussirait à se sentir bien rien qu'en visionnant ces images de bonheur.

Effectivement, le coeur du jeune Duc battait la chamade. D'un côté, il était rassuré car, au lieu de l'avoir repoussé, Isabelle s'était blottit dans ses bras. Cela voulait-il dire qu'elle acceptait ces sentiments? De l'autre, Beaufort ne savait pas s'il avait eut raison de lui dévoiler si vite ses pensées. Si, il avait bien fait. Au moins, tout était clair maintenant!

La belle brunette avait un visage très mobile et ses diverses expressions faisaient sourire François qui ne pouvait cesser de la regarder. Il n'y avait plus qu'elle dans le corridor, plus qu'elle qui avait de l'importance à ses yeux. Il lui sourit donc largement, plongeant une nouvelle fois son regard dans le sien.


"Oui, je vous aime!"


Il pouvait l'affirmer, le son de sa voix était plein de vérité, de franchise. Il aurait voulu le crier sur tous les toits de Paris. Il se sentait heureux, soulagé d'avoir avoué sa flamme à sa demoiselle. Il voulait montrer à tous que l'amour n'est en rien question d'argent, de biens. L'amour était un sentiment exceptionnel qu'il fallait apprivoiser et qui arrivait sans rien chercher. Isabelle était une fille du peuple, et alors? Elle n'en était pas moins belle, intelligente, intéressante, aimante,... Tous les adjectifs qui lui passaient par la tête n'était même pas imaginables...

La belle ne disait pourtant rien. Elle n'utilisait aucun mot pour montrer ce qu'elle ressentait. N'éprouvait-elle rien alors? Si, François aimait à penser que cet amour était un minimum réciproque. Son regard n'était pas commun, n'était pas comme celui de la première fois où ils s'étaient rencontrés. Beaufort ne voulait pas la brusquer. Si cela devait se produire, alors cela arriverait en temps voulu; pas avant.

Puis elle proposa un acquittement. Le jeune homme n'eut le temps de prononcer aucune bribe de phrase, que déjà leurs lèvres entrèrent en contact. Il retrouva ainsi la sensation magique de la veille, mais d'autant plus agréable car venant dans de meilleures circonstances. Ils s'échappèrent, laissant derrière aux un monde où devait à présent régner la terreur. Un monde de guerre, un monde emplit de mensonges. François voyait en leurs sentiments un rayon d'espoir, un éclair de vérité. Il oubliait tout à ses côtés et tenta de prolonger davantage cet instant. Mais, tout comme la demoiselle, il trouva que ce fut trop court...

Elle se tourna alors et le Duc ne put s'empêcher de sourire largement. Son teint de feu était peut-être l'explication à cette 'fuite'? Mais il ne fallait pas! Il se placa alors devant elle et lui caressa doucement sa douce et chaude joue.


"Merci pour cette preuve de remerciements... Je n'aurais pu demandé mieux au Seigneur."

Une mèche de cheveux de la jeune femme vint alors lui cacher un bout de visage. François la dégagea aussitôt en la replaçant derrière son oreille. Gourmand, il aurait voulu l'embrasser à nouveau mais craignait qu'elle refuse.

Enfin, il n'eut pas le temps d'hésiter plus longtemps, Isabelle désirait récupérer ses vêtements au plus vite. Mais tout de suite, son expression changea comme elle l'avait fait tantôt. Pour tout de suite renchangée! Beaufort ne put retenir un léger rire et garder ce large et ravissant sourire. Elle s'en voulait, c'était clair! Mais après tout, il ne lui avait pas présenté Marthe alors, quoi de plus normal? Son regard traduisait son amusement, aucune parole n'était ainsi utile à la description de sa pensée.


"Une nouvelle fois, je vous assure que vous ne me causez en rien du dérangement. Marthe est la servante de ce château. Je l'ai toujours connue et même seule, elle continue à s'occuper de la demeure. C'est une vieille dame dont la sagesse n'a pas d'égal. Elle est l'auteur de votre soin."

Lui aussi désirait qu'elle lui 'appartienne' entièrement. Mais, non sûr qu'elle l'accepte comme amant, il prévoyait de vivre avec le douloureux sentiment qu'Isabelle aime et se blotisse dans les bras d'un autre, probablement plus attachant que lui, noble de renom et considéré comme tous les autres...
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeDim 25 Mar - 16:36

Voilà. Il les avait bel et bien prononcés, ces trois mots qui font, que ce soit à la Cour ou dans les fins fonds de la misère de Paris, chavirer le coeur de toute femme. Je vous aime. C'était doux à entendre. La brunette, quant à elle, fut ravie de les ouïr. Elle pensait même qu'elle pourrait, sans doute, s'en nourrir jusqu'à la fin de sa vie. Se priver de nourriture pour écouter cela tous les jours... c'était une idée farfelue quand on y pense, mais c'est à peu près ce qu'elle pensait. Bien sûr, il n'en était pas question ; elle devait tout de même servir à la Cour, se nourrir, aller se loger à... Versailles. Ce n'est pas parce qu'il lui avait avoué que cela resterait une vérité éternelle... à vrai dire, elle doutait bien qu'il l'aime à jamais. Mais tant que cela lui semblait durer, cela la rendait heureuse... allez savoir pourquoi. C'était tout ce qu'elle voulait entendre.

Le baiser avait-il plu à Beaufort ? D'après ce qu'il en disait, il semblait que oui... Isabelle émit tout de même un petit marmonnement en protestation. Comment cela, il n'aurait pu demander mieux ? Ah, si, il l'aurait pu. Le duc aurait très bien pu ne pas se contenter de cela, lui demander tout de même de l'argent ou je ne sais quoi, et elle n'aurait pas été contre puisqu'elle se sentait effectivement encore redevable envers lui. Mais ce qu'elle avait fait là, c'était le mieux qu'elle pouvait faire pour lui à présent ; elle n'avait rien d'autre à donner. Pourtant...


"J'en doute fort... il y a bien de meilleures choses à demander. J'ajouterai à mon acquittement que..."


La brunette, ainsi parlant, enlaça ses doigts dans ceux de François, sa main demeurant un peu tremblante.

"... je serai toujours là pour vous. Jusqu'à mon dernier souffle, si je puis vous être utile, comptez sur moi... ce sera un plaisir pour moi que d'accourir pour vous rendre service."


Elle ne voyait pas en quoi le duc de Beaufort, prince de Sang, cousin du Roi, riche comme il l'était, pourrait avoir besoin d'elle un jour. Mais cette condition lui semblait juste à ajouter, et puis... sait-on jamais ? Les nobles ont parfois des affaires bien étranges qui pourraient requérir une qualité de fille du peuple...
De toute manière, elle espérait seulement que ces mots fassent plaisir au duc. Qu'il soit heureux de savoir qu'elle serait là, toujours, lorsqu'il le désirait.

Il lui déplaça une mèche de cheveux, rebelle, qui lui venait sur le visage. La jeune fille en profita pour prendre la main qui avait repoussé la mèche, et sceller la promesse en la menant à nouveau sur son coeur. Elle lui adressa un regard sérieux et déterminé, mais non sans posséder une grande douceur. C'était dans cet état un peu béat que l'avaient mise, au final, les trois mots sacrés.

Alors que sa scène de jalousie vint à passer, le duc lui assurait que Marthe ne lui était pas une rivale. Rivale ?! Isabelle se surprit en pensant à ce mot. Rivale ! Voyez-vous, je l'ai dit, elle ne savait si elle pouvait lui appartenir, à lui, faute de comprendre ses propres sentiments. Mais si elle ne l'aimait pas, pourquoi était-elle ainsi jalouse ? S'il n'était en rien son amant... il ne lui appartenait pas. Ah ! Vraiment, les sentiments nous jouent des tours que l'on ne comprend pas...

Si Marthe, qu'elle ne connaissait pas, l'avait soignée, alors elle voulait connaître Marthe, et la remercier. Le sourire un peu coupable s'était à peu près effacé, et la belle se remettait à présent à rire du rayon de Soleil qui taquinait leurs visages.

"Très bien, il me tarde donc de rencontrer Marthe. Je lui veux remercier les soins, bien que vous les ayez sans doute ordonnés... Ils sont fort bien faits. Ma jambe ne me fait presque plus souffrir..."

Aïe. Ce 'presque' était-il prudent ? Je veux dire, elle avait affirmé que tout allait bien. Elle espérait qu'il ne s'inquièterait pas à présent, car sa jambe ne risquait tout de même pas de perdre fonctionnement en cours de journée... Elle dévia rapidement le sujet vers l'autre raison pour laquelle il lui fallait rencontrer Marthe.

"De plus, il me faut réellement me revêtir. Je..."

Avouerait-elle qu'elle prévoyait partir au plus vite ? Car elle ne voulait pas déranger. Mais, après tous ces aveux de flamme qu'il lui avait prodigués, était-ce correct de vouloir ainsi l'abandonner ? Elle n'en savait trop, voilà que sa confusion lui revenait. Ah ! Cette affaire de sentiments était une affaire si compliquée...

"... me dois de prévenir ma famille. Où ai-je passé la nuit, et où habiterai-je désormais... Jeanne, ma soeur, doit se trouver très inquiète, et ne sait pas que je m'en vais à Versailles."

Non, elle avait fini par ne pas le dire... ou plutôt, par le dire, mais indirectement. Elle ne signifiait pas par là qu'elle voulait quitter le duc ; juste prévenir Jeanne. Cela signifiait juste qu'elle devait... heuh... quitter le Château, voilà. Elle ne disait pas par là qu'elle ne reviendrait pas, ni même qu'elle voulait partir sur-le-champ et... Oh ! Qu'il l'interprète comme il le voulait, car les complications de cette nature la perdraient ; ils lui prodiguaient un mal de tête...
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeDim 25 Mar - 19:06

Ces trois fameux mots étaient, pensait-il, bien ternes pour désigner pareil sentiment. François n'avait jamais connu l'amour mais, cette envie naissante de vouloir garder la demoiselle auprès de lui pour toujours était difficilement assimilable à quelque autre sentiment que ce soit. Ou du moins, c'est ce qu'il se plaisait à imaginer car il était content d'être éprit de cette jeune femme. Elle était belle, intelligente, enfin bref, nous en avons déjà parlé! Les adjectifs ne changent pas si rapidement!

Ce qu'Isabelle ajouta ne pouvait qu'accentué son impression de bonheur instantanée. Le jeune Duc aurait voulu lui demandé de rester avec lui pour toujours mais bon, il était trop tôt. Trop tôt pour tout! Pourquoi était-il si rapidement tombé sous le charme de la demoiselle? Comment se faisait-il que si vite, il s'était imprégné de son odeur? Cela pouvait être inquiétant... Et il n'avait même pas de confident à qui parler de ses craintes, de ses doutes. Personne à qui se confier et avec qui partager le bonheur d'avoir rencontré la brunette...

Enfin, toutes ces hésitations n'apparurent en rien sur le visage de Beaufort. Son sourire traduisait sa reconnaissance envers Isabelle, envers son dévouement et sa présence. Elle serait donc là pour lui à jamais? Il pourrait la voir quand bon lui semblait? Lui parler pour lui avouer son amour à n'importe quelle heure? L'aimerait-elle donc un peu? (dsl de te piquer ça Marie... ^^) Leurs doigts entrelacés leurs donnaient bel et bien une allure d'amants. Il sentit ensuite battre le coeur de la demoiselle sous sa main, ce qui ne put contribuer qu'à accentuer de plus bel son bien être.


"Je vous en suis extrêmement reconnaissant Isabelle. Et sachez que je vous retourne le dévouement. N'importe quand, vous pourrez faire appel à moi, pour n'importe quel requête que ce soit. Je me ferais toujours un plaisir de vous aider, de vous servir."

Oui, lui, noble de sang royal était prêt à servir une demoiselle du peuple, sans le sou. François était prêt à la nourrir, à la chauffer, à rendre sa vie meilleure. Si la Cour apprenait ça! Quel scandale! Et bien, le jeune Duc adorait l'idée... Aussi curieux que cela puisse paraître, plus il était détesté à la Cour et plus grand était son aisance et son bonheur face à eux! N'allait pas chercher à savoir pourquoi; c'est assez inexplicable...

Il ne fallait pas tarder à trouver Marthe, la brunette désirant la remercier. Presque plus mal? N'avait-elle pas affirmé tantôt qu'elle ne sentait plus rien? Certainement Isabelle avait-elle dit ça pour ne pas l'inquiéter et Beaufort trouva cela charmant. Mais il s'inquiétait tout de même! Marthe avait prodigué des soins de qualité et il n'y avait pas de souci à se faire mais quand même... On ne peut jamais être sûr! Et puis il s'agissait de sa bien-aimée! Pas de lui!


"Etes-vous sûre que votre jambe ne mérite pas plus grande attention?"

François avait remarqué aussi la disparition de l'expression peut-être un peu jalouse de l'oeil d'Isabelle. Il en fut rassuré, ne voulant pas qu'elle perde confiance en lui, qu'elle l'assimile à un menteur et un lâche. Bref, ils iraient trouver Marthe de suite afin que la belle demoiselle se rhabille comme elle le désirait. Gardant alors les longs et fins doigts d'Isabelle dans sa main, il commença à l'entraîner dans le long couloir de la demeure.

Partir? Voulait-elle vraiment le laisser ici? Seul? Elle devait bien sûr prévenir les siens, il comprenait tout à fait, mais son côté égoïste ne pouvait se permettre de la laisser s'en aller ainsi... Quand la reverrait-il alors? A Versailles? Elle irait maintenant à Versailles? Il craignait qu'elle soit encore plus meurtrie là-bas, retrouvant le Cardinal et ses bouffons! Il s'arrêta ainsi, près de l'escalier qui les conduirait dans l'autre aile du château.


"Isabelle, voulez-vous partir dès maintenant?"

Une lueur de détresse pouvait se lire dans ses yeux. Son comportement pouvait paraître excessif mais il s'était réellement attaché à elle et lui avait donné son coeur rapidement... François n'avait pu faire autrement...
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeDim 25 Mar - 22:05

La demoiselle fit avec la main un geste d'impatience, comme qui chasse une mouche qui lui vole autour. Que parlait-il encore de sa jambe ? N'avait-elle pas dit une fois déjà que tout allait bien ? Il y avait juste un picottement, voilà tout, cela tiraillait un peu, mais rien de grave. Elle constata toujours avec la même impatience qu'elle n'avait pas été assez rapide dans le changement du sujet.
Soit, il s'inquiétait pour elle... d'une part, c'était vraiment aimable. Quel homme est celui-ci qui s'inquiète de ce qu'elle pouvait sentir et ressentir ? Était-ce ainsi qu'un homme amoureux agissait ? Isabelle n'en savait trop rien, car elle n'avait pas vraiment eu l'occasion d'en croiser beaucoup sa vie durant. Les amis, les véritables amis prennent soin de vous. Beaufort n'était pas, ou plus exactement un ami... alors... De plus, elle avait plusieurs fois ouï rumeurs à la Cour qui la laissaient un peu de marbre avec ce genre de sentiment. Un amant qui maltraite son aimée... cela lui paraissait hallucinant, et pourtant, c'était assez répandu.
D'autre part, elle ne voulait pas qu'il s'inquiète pour elle. Ou plutôt, si, mais pas plus qu'il ne devrait ou... que sais-je ! Elle ne voulait juste pas voir dans son regard une inquiétude inutile.


"Je vous le répète, tout va..."

À cet instant, la brunette esquissa une grimace, car elle venait de faire un pas un peu trop brusque en avant, ce qui lui causa une petite douleur très désagréable. Ah, ça y est... le duc allait tout remarquer et ne pas lui croire en ce qui concernait sa jambe ! Bravo, Isabelle. Rolling Eyes

"... pour le mieux..." termina-t-elle avec une petite voix résignée.

Il l'enlevait à présent vers je ne sais quelle partie du château. Isabelle le suivait docilement, prisonnière de ses doigts. Elle rit de la situation en pensant qu'en territoire connu, dans Paris, c'était elle qui l'avait tiré de part et d'autre ces derniers temps... mais le souvenir de Paris et de la place du Louvre, "ces derniers temps", était encore fragile pour l'évoquer pleinement. Aussi, elle ne fit que l'effleurer, se laissant mener par François à travers un couloir dont elle avait déjà perdu le compte de portes tellement il lui semblait long. Elle n'en voyait pas la fin. Pourtant, ils furent bientôt arrivés devant un escalier.
La curiosité enveloppa Isabelle, et elle tendit la tête vers l'escalier, alors qu'elle se rappelait de certains contes qu'elle entendait le soir étant petite, parlant parfois de nobles châteaux, pleins de secrets et mystères. Obnubilée par tout ce luxe, elle en avait oublié ce qu'un château représentait dans son enfance. Est-ce que celui-ci, comme les châteaux médiévaux qu'on lui contait, possédait passages secrets et raccourcis, fausses portes et tableaux-espions ? Un gentil sourire fit apparition sur le visage de la belle ; elle en doutait bien. On ne sait jamais... mais s'il y en avait, elle ne le demanderait jamais à François ; elle préférerait découvrir par elle-même. En comptant, bien sûr, qu'elle n'aurait jamais le temps d'explorer tout le château. Parce qu'il faudrait dans ce cas y rester toute une journée, et elle n'avait guère l'intention d'y être invitée pendant une aussi longue durée. Et, quand bien même, il se trouve qu'il y aurait peut-être bien mieux à faire dans le château de Beaufort...

Ce petit retour dans son enfance fut chassé de son esprit par un changement d'expression chez le duc, qu'elle venait à peine de remarquer. Il semblait... contrarié ? Quelle lueur de détresse était-ce que celle-là ? L'un des sourcils de la jeune fille se leva. N'en faisait-il pas trop ?

Mais le garçon se prononça, et par une question qui la mit un peu mal à l'aise. Il entrait dans le vif du sujet : désirait-elle vraiment partir ? Ce n'était pas cela ; elle voulait juste partir par... devoir. Jeanne était une des raisons, Versailles en était une autre. Sans parler du fait qu'elle avait un peu l'impression d'abuser de l'hospitalité de Beaufort. En réalité, la chambre qui lui avait été attribuée le temps d'une nuit y était bien pour quelque chose ; s'il l'avait placée dans une chambre plus modeste, peut-être serait-elle restée un peu plus, car elle ne se serait pas sentie autant de trop que dans la situation présente.
Pourtant, certaines raisons la poussaient aussi à rester. La détresse dans l'oeil de François lui semblait un peu plus compréhensible avec cette question qu'il lui avait posée, malgré qu'il soit un peu nouveau pour elle de se dire qu'il appréciait vraiment sa présence... et c'était celle-là, la raison ; serait-il capable d'entrer en dépression, voire faire quelque sottise si elle partait ? Je sais que cela paraît un peu dérisoire, quand on y pense ; mais cela turlupinait la conscience d'Isabelle, et elle ne voudrait en aucun cas priver son duc de ce qui lui plaisait, dans ce cas, sa propre présence. Et, ce ne serait pas si désagréable que de rester...
Eh ! Il lui fallait pourtant partir au plus vite, quoi qu'il en dise.


"Il me faut absolument partir au plus vite. Je peux revenir, rester un quelque temps auprès de vous, si vous le désirez... mais je me dois de prévenir Jeanne, et de me loger à Versailles dès que je le pourrai. Voyez-vous, pour la... Fronde, il m'a fallu m'absenter aux services de la Cour plusieurs jours durant... je risquerais de me faire fortement réprimandée si... vous me comprenez, n'est-ce pas ?"


Pour dire tout cela, la pauvrette avait adopté une mine déconfite, oscillant entre le désolée et coupable. Elle s'était balancée d'avant en arrière, évitant le regard du duc. Mais voilà qu'elle recitait la Fronde ; alors, elle pensait, distante un moment, qu'elle n'aurait peut-être pas dû s'abstenir de la Cour, qu'elle aurait su si elle y était allée remplir ses fonctions... qu'encore une fois, tout était de sa faute. Un soupir mal caché fut témoin de cela, et elle baissa les yeux au sol. C'était un peu trop tard pour y penser, maintenant...
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeDim 25 Mar - 23:18

Il remarqua bien sûr sa petite grimace mais il avait l'impression de l'énerver alors il ne posa plus aucune question. François fit mine de la croire, ne se préoccupant plus ouvertement de sa blessure. Marthe en avait prit soin de toute manière, et en tant que fille du peuple, Isabelle savait probablement parfaitement soigner ce genre de plaie.

Bref, ils commencèrent à descendre les escaliers, Beaufort tenant toujours la main de la demoiselle avec douceur. Il avançait doucement, pour qu'elle s'appuie à la fois à lui et à la rembarde en bois massif de l'escalier. Enfin, elle devait partir quasiment sur le champ. Cette idée d'éloignement lui pinçait le coeur. Mais il fallait qu'il se reprenne! Comment se pouvait-il qu'un jeune homme tel que lui ait besoin de cette présence, de sa présence? Il n'arrivait même pas à se comprendre, ce sentiment qui l'avait envahit était indescriptible et tellement prenant! Peut-être craignait-il de perdre une nouvelle fois une personne pour qui il se serait sacrifier, pour qui il aurait donner tout ce qu'il avait?


"Oui, je vous comprend Isabelle. C'est votre devoir, vous devez prévenir les vôtres et veiller à votre bien."

Elle avait également dû perdre quelques sous en s'absentant si souvent du Palais! Peut-être aurait-elle besoin de bois ou de pain? A ce moment là, il lui offrirait tout ce qu'elle demanderait. Enfin, François était sûr qu'elle ne ferait aucune requête alors, il les lui donnerait de bon coeur, espérant tout simplement qu'elle accepte.

Mais, comment rentrerait-elle à Paris? Comment irait-elle jusqu'à Versailles? La jeune femme ne pouvait pas s'appuyer ainsi sur sa jambe! Il faudrait lui éviter un maximum les efforts! Elle ne devait pas revenir travailler avec pareille blessure! Les inquiétudes se multipliaient dans la tête de Beaufort. Plus ils approchaient du lieu où se trouvait la bonne servante, plus il redoutait le départ d'Isabelle, plus il redoutait sa perte.


"Pensez-vous rejoindre Versailles à pieds? Savez-vous monter à cheval?"

Si oui, il l'accompagnerait. Ils chevaucheraient tous deux sa fidèle monture et seraient ainsi à Versailles en moins d'une heure, voire 30 minutes. De toute manière, François refuserait de la laisser partir seule! Non, là s'en était trop! Il devenait trop protecteur! Il fallait qu'il arrête cela tout de suite!

Le jeune Duc s'innondait totelement dans ses pensées. Plus rien ne lui paraissait clair, sinon le visage d'Isabelle. Il se concentra alors sur son but principal. Ils arrivèrent en bas de l'escalier et enfilèrent un nouveau corridor. Marthe devait être dans la cuisine. Ils continuèrent alors à avancer, sans trop se précipiter. François tenta de sourire à Isabelle.


"Voilà, nous y sommes!"

Il ouvrit la porte. Marthe était en train de préparer une soupe de légumes. Elle se retourna alors quasi immédiatement.

"Tiens! Bonjour mes petits! Vous portez-vous bien?"

La servante était toujours accueillante. Aucune manières avec François! Elle s'approcha alors de la demoiselle avec un large sourire.

"Votre jambe va-t-elle mieux ma chérie?"

Elle lui caressa le visage. Entre gens du peuple, on pouvait bien parler normalement non?

"Marthe, je vous présente Isabelle. Isabelle, voici Marthe, ma bonne et fidèle servante!"

Son sourire était sincère et large.
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeMar 27 Mar - 20:57

La brunette remarqua avec surprise que le duc avait gardé le silence à propos de sa jambe. L'avait-elle offensé en quelque chose ? Pensait-il à elle comme menteuse à présent ? Elle n'en savait rien, et même se disant que ce n'était sûrement pas important, cela l'embêta quelque peu de constater qu'il ne s'inquiétait plus.
Isabelle... depuis quand désires-tu autant être le centre des attentions ? Quelle égoïste tu fais !

Mine de rien, c'était vrai. La jeune fille décida donc d'oublier cela ; elle pourrait bien remercier Marthe et y repenser après.

Le duc semblait navré de la voir partir, quoique le cachant dans la plus grande discrétion, ses yeux n'avaient toujours pas appris à mentir. Cela rongeait un peu la jeune demoiselle, tout en se disant que sa présence n'était pas si importante que ça alors... peut-être finirait-il par s'accomoder de son absence et ne même pas s'en apercevoir, tout amoureux ou pas fut-il.
Bien qu'encore une fois, l'égoïsme n'était pas totalement parti, cette pensée soulagea mieux sa conscience.

Ah ! Voilà, il comprenait où voulait-elle en venir. La belle sourit, accordant à François un petit signe de tête, confirmant ce qu'il venait de dire.


"Je suis heureuse que vous puissiez me comprendre là-dessus... Et espère que vous ne m'en voudrez pas de partir aussi vite. Je me permets d'ajouter que vous vous serez au moins allégé de mon poids, car vous devez être bien occupé de votre journée sans que je reste sans cesse dans votre dos..."


Évidemment... car la vie d'un noble devait réellement être remplie de choses à faire, aussi ennuyantes soient-elles aux yeux d'Isabelle. Du moins, c'est ce qu'elle avait vu au Louvre ; aussi préférait-elle une vie plus légère, que seule une pauvrette comme elle peut mener à Paris... enfin, pouvait, car les journées n'étaient maintenant plus de tout repos avec les services à la Cour.

Le duc abordait déjà le sujet de transports. Il est vrai que, n'ayant plus songé à sa propre jambe pendant certain temps, elle ne s'était pas demandée si elle serait capable de marcher jusqu'à Paris, puis jusqu'à Versailles. En y repensant, elle avouait ne pas vraiment s'en sentir capable... Ah ! Devrait-elle donc demander service au duc pour rentrer chez elle ? J'avoue, plutôt s'écorcher la langue, car son orgueil était trop grand pour profiter ainsi de lui. Oui, elle appelait ça "profiter" ! Comment peut-on demander ce genre de chose à quelqu'un qui vient d'avouer son amour pour vous ? C'est du chantage, du profit honteux, voilà ce que c'est... Et la belle ne voulait en aucun cas profiter ainsi de son duc.


"Il me faut vous avouer que parcourir ce chemin à pied me semble bien difficile... Quant à monter à cheval..."


Monter à cheval... elle l'avait déjà fait. En effet, un vague souvenir brouillé de sa petite enfance, où son père l'emmenait se balader aux alentours d'un petit lac qu'elle ne retrouvait plus qu'en mémoire, à cheval... Mais elle ne savait pas monter à proprement parler. La dernière fois qu'elle avait approché d'une monture, ce devait être ce jour-là. De ce qu'elle se souvenait, son père lui avait montré comment se tenir sur selle sans tomber, qu'ils s'étaient bien amusés, après... le brouillard... La jeune fille sourit, attendrie et nostalgique par ce souvenir qui revenait de loin, remontant en elle comme une bouffée d'air frais lorsqu'on arrive plus à respirer.
Non, elle ne savait donc pas monter. Qui sait, une fois à cheval, retrouverait-elle les courts enseignements de son père... ? Elle n'en savait trop rien. Comme on dit, qui tente rien n'a rien. Mais oserait-elle vraiment tenter ? Oui, si le cheval lui avait appartenu, sans doute. Mais là, elle craignait de déranger le duc pour la énième fois. À vrai dire, elle ne croyait pas avoir autant dérangé quelqu'un dans sa courte vie !
Malgré tout dérangement, elle ne voyait pas quelle autre solution lui aurait permis d'atteindre ses présents buts.


"Je ne sais pas, mais j'apprends très vite. Mais vous devriez peut-être vous abstenir de me proposer tant de solutions... car à chaque fois, j'ai peur de vous être quelque perte de temps."

Elle ne le laissa même pas prendre la parole, que déjà elle reprenait.

"Et à chaque fois, vous me dites que je ne vous dérange en rien... cela me semble bien repétitif."

Elle soupira brèvement, comme pour démontrer l'absurdité de a chose.

"Aussi, je ne vous refuserai plus rien, de peur de vous faire quelque affront... mais je vous en prie, tâchez de faire en sorte que je n'aie pas comme impression de profiter de votre bonne volonté. Je l'ai dit, vous me gâtez trop. Moi aussi, j'ai un orgueil... Et je ne pense pas mériter tout cela, comme vous me l'aviez fait remarquer."

Voilà qu'elle venait de dire ce qu'elle avait sur le coeur à propos de tous les... 'cadeaux', pourrait-on qualifier, qu'il lui avait faits. D'une certaine manière, la pauvrette pensait que sa vie était trop simple pour tant d'égards. C'était gênant d'accepter tout cela... il avait des moyens, certes, mais elle n'était pas habituée à ça. Chez elle, tous se rendaient service comme ils pouvaient, alors qu'ici, elle obtenait quasiment gratuitement ce dont elle avait besoin, et cela lui était troublant. Elle se sentait... intruse, parasite ! Le baiser de tantôt lui semblait maintenant si peu de chose... car il était toujours là pour en proposer toujours plus. Se débrouiller pour vivre, savoir s'occuper de soi-même... voilà quel était son monde. Un monde un peu sauvage, où parfois la loi du plus fort règne, malgré les liens qu'on peu créer... mais où on est pas dérangé par quelque règle. Seule la règle de l'orgueil, de l'amour et de la passion vous dicte vos actes... C'était dans cet univers qu'elle avait grandi.
Elle ne pouvait pas avouer non plus que ces soins que lui proférait le duc ne lui plaisaient pas, ne la touchaient pas. Au contraire... chaque fois qu'il proposait ces soins était un bond dans la poitrine... mais un déchirement dans l'orgueil, et le supplice de l'hésitation. Elle voulait vraiment que cela cesse, ou bien ne supporterait plus la présence d'un être qui lui était trop bon... Et fuir sa présence était quelque chose qui lui déplairait grandement.

Bientôt, le duc de Beaufort, l'ayant fait traverser une partie entière du château pour laquelle la jeune fille avait lancé des regards curieux un peu partout, lui indiqua la cuisine. Un sourire forcé avait fait son apparition sur le visage de François, mais Isabelle elle-même n'avait pas remarqué que ce n'était pas un vrai sourire ; aussi le lui rendit-elle plus franchement, agrémentant à cette expression de curiosité une question.


"Ah ! Vais-je enfin connaître la fameuse Marthe ?"

Une fois la porte ouverte, elle jeta un coup d'oeil à la pièce qui s'ouvrait devant elle ; vaste pour une personne, pas assez pour un grand nombre. Cela lui rappelait le Louvre, où tous se bousculaient, une odeur de rôti flottant dans l'air, à demi écoeurante lorsqu'on est compressé dans une espèce de foule de gens qui préparent le banquet. Et parmi eux, on se sent seul...
Elle aurait sans doute été prise de nausées et de dégoût si, après ces jours passés à respirer un peu d'air pur, à délaisser le Louvre, elle avait retrouvé cette odeur qui la hantait. Mais ici, il n'y avait pas cette odeur, et pas autant de monde. Apparament, il n'y avait pas banquet tous les soirs ici, si ? Du moins pas si fastueux qu'à la Cour.
Une servante, plus dans toute sa jeunesse, préparait quelque chose dans un coin. Rien qu'à l'odeur de sa préparation, la fille reconnut une soupe, sans doute aux légumes. Ce que la jeune fille se demanda, l'espace d'une seconde, c'est pour qui serait la soupe. Une simple soupe au légume n'avait jamais eu sa place dans un banquet du Roi...
La bonne femme se retourna vivement lors de leur entrée, alors qu'ils n'avaient à proprement parler fait aucun bruit. Isabelle reconnut tout de suite en elle Marthe, car elle semblait bien convenir à la brève description que lui en avait fait François, et à comment l'avait-il décrit... sagesse et tendresse se lisaient rien que dans sa posture et son expression.


"Bonjour, Marthe... Ma jambe va très bien, grâce à vous. Elle n'est pas totalement guérie, je pense, car elle me fait souffrir quand je marche... Mais cela aurait pu être bien plus grave."

Le ton utilisé était celui de l’attendrissement, car devant cette vieille dame, Isabelle se sentait redevenir un enfant. « Ma chérie »... depuis sa mère, personne d’autre ne l’avait ainsi appelée, et cela lui plaisait de réentendre ces mots qui lui manquaient depuis déjà quelques années. Cette bonne femme était de celles qui donnaient l’envie de se faire câliner et chérir par elle, et Isabelle la surnommerait volontiers « nounou », pour son allure de bonne et sage nourrice, bien qu’Isabelle n’en ait pas eu, de nourrice. Non, elle avait été allaitée par sa propre mère. Mais cela était remonter bien trop haut dans les souvenirs pour qu’elle puisse de quelque manière s’en souvenir.

Le duc la présentait à Marthe, et la présentait elle-même. Toujours aussi émue par cette toute nouvelle rencontre, Isabelle prit les mains de la vieille dame entre les siennes.


"Ravie, Marthe, de vous connaître enfin... Je voulais juste vous remercier de m’avoir soignée, de vous être occupée de mes habits... Merci."

D'une certaine manière, Isabelle parlait un peu plus naturellement avec quelqu'un qui avait connu son milieu. Il était, bien sûr, courant de se tutoyer ou se surnommer dans la rue et autrepart encore, car le peuple, dans les temps toujours difficiles, se considérait à peu près comme une grande famille, et ne se gênait pas pour se familiariser verbalement. Mais même sans un surnom ou un tutoiement, le langage d’Isabelle envers ceux qu’elle considérait « du peuple » était bien moins châtié que celui qu’elle avait appris à adresser aux nobles et ceux qui étaient... socialement supérieurs à elle. Oui, elle l’avait appris, en partie grâce à sa mère, en partie par expérience propre... combien de fois avait-elle ouï expressions nobles et les avait-elle ressorties pour ne pas avoir l’air trop impolie aux yeux de ces gens ? Dieu savait qu'elle avait parfois même écouté aux portes dans ce but... d'accord, c'était une espèce de jeu, rien de moins qu'un jeu innocent. Mais quoi ! La Cour serait-elle si reconnue si on ne pouvait pas s'y amuser ne serait-ce qu'un peu de temps en temps ?

Peut-être bien... mais Isabelle refusait de se laisser vaincre par la routine...
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeMer 28 Mar - 22:44

Isabelle continuait. Elle insistait sur le fait qu'elle était un poids. Mais le jeune Duc ne la considérait vraiment pas comme ceci! Sa présence lui faisait vraiment du bien. Il se sentait beaucoup moins seul et en s'occupant de quelqu'un à qui l'on tient, on ne s'ennuie pas! C'est bien connu. Mais bon, il ne prit pas le temps de répondre. François était bien trop occupé à s'imprégner une dernière fois des caractéristiques de la demoiselle. Car quand la reverrait-elle maintenant? Bien sûr, il ferait tout pour la retrouver au plus vite mais rien ne pouvait être sûr... Versailles était immense. Il y aurait peu de chances pour qu'ils se croisent là-bas. Cette idée vint poser un léger voile sombre sur les pensées de Beaufort mais il préféra oublier cela un moment. Il aurait tout le temps d'y penser!

La proposition du cheval n'avait pas été refusée mais... Oui, il y avait un mais. Isabelle n'avait pas l'air d'apprécier ce que François essayer de faire pour elle. Il tentait de se rendre agréable, de se rendre utile, mais le pire dans tout cela, c'est qu'il le faisait naturellement. Le jeune Duc fut un peu blessé, ayant l'impression d'avoir vexé la brunette... Il n'avait vraiment pas eu cette intention et regrettait qu'elle le prenne comme ça. C'est vrai qu'il avait un peu de mal à comprendre mais en même temps, il ne connaissait pas encore Isabelle comme ses proches devait la connaître! Il n'avait pas tout à fait cerné son caractère et il n'avait pas chercher à le faire tout de suite.


"Vous ne me faites pas d'affront Isabelle... Je ne contre-dit en rien votre orgueil et n'avais pas dans l'intention de vous blesser en quoi que ce soit. Excusez-moi alors si je vous suis désagréable..."

François ne s'était vraiment pas vu devenir aussi prenant, aussi attentif et attentioné. Il comprenait alors qu'il pouvait être usant. Mais... tout se confondait en lui. Il se perdait au fur et à mesure. Il perdait de plus en plus ses repères...

Enfin, le fait que Marthe se trouve derrière la porte lui redonna du courage et de la stabilité. Effectivement, Isabelle allait rencontrer son sauveur. Le jeune Duc resta un peu en marge, laissant aux deux femmes faire plus ample connaissance. Elles se comprendraient sûrement mieux que quiconque.

La bonne servante était tout à fait à l'aise. Son visage rayonnait, comme souvent, mais l'étincelle de son regard traduisait bien des choses... François aurait jurer comprendre cet oeil mais ne se confia qu'à lui-même.


"Je suppose que vous savez très bien vous occuper des plaies non? Autrement, je me ferais un plaisir de vous enseignez quelques uns de mes secrets..."

Elle se retourna alors et rejoignit le poêle à côté duquel les vêtements de la demoiselle pendait. La grande cape noire était également étendue. Marthe récupéra les tissus et les ramena à Isabelle.

"Voilà ma chérie! Et ne me remerciez surtout pas! Ce fut un plaisir de m'occuper de vous! Pensez, d'habitude je dois m'occuper de ce grand dadet ici présent. Une jeune femme aussi jolie ça me change!"

Son sourire était large et un regard lancé envers François traduisait son ironie. Bien sûr, elle était plus que ravie de s'occuper de lui. Surtout qu'on n'aurait pu rêver meilleur 'maître'.
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeSam 31 Mar - 15:11

La pauvrette guettait la réaction du jeune homme à propos de ce qu'elle lui avait dit. Non, elle n'était pas vraiment apréhensive ; elle se disait qu'il comprendrait sans doute... qu'elle n'avait pas l'habitude, voilà, et ne voulait pas qu'il se dérange autant. Non seulement son orgueil la poussait à refuser une générosité trop grande qui pourrait presque se transformer en pitié, comme elle se haïrait d'en profiter ainsi, comme je l'ai déjà dit. C'était bien ça, le résumé de ses sentiments à propos.

Ses espoirs furent quelque peu déçus ; il n'avait pas réellement compris. Mais il est vrai qu'elle ne pourrait jamais l'en blâmer ; après tout, proche du peuple ou pas, eh bien... cela restait un noble. Il ne pouvait pas vraiment comprendre.

Pour enlever l'idée qu'il avait l'air de s'être conçu à propos, elle le stoppa avec la main et se mit devant lui, lui faisant face avec une expression... comment la qualifierait-on ? Pas exactement coquine, ni exactement rieuse. Entre les deux, disons. Pour la partie rieuse, ce n’était pas comme si elle se moquait de lui, non... plutôt comme si elle voulait lui faire comprendre qu'il n'en était rien. Qu'il n'avait pas bien compris, et que cette erreur valait d'être gentiment corrigée.


"Désagréable ? Jamais de la vie ! Ne comprenez-vous pas que je vous en remercie du plus profond de mon coeur ? Seulement, il me semble que c'est bien peu ce que je puis vous rendre. Vous êtes mon sauveur, et méritez bien plus qu'un baiser ; n'aggravez pas la dette que je me sens envers vous ! Et, de toute manière... les gens comme moi n'ont pas habitude de recevoir autant de présents."


Bien entendu, ce "les gens comme moi" était plein de signification. Lui, il avait ce qu'il voulait lorsqu'il le voulait ; elle devait trimer pour l'avoir. Un instant, Isabelle baissa les yeux, mais elle n'abandonna en rien son ton précédent.

"Vous comprenez donc l'impression que j'ai, après un tel aveu que celui que vous m'avez fait, d'abuser de vous... Je ne pourrais supporter plus de profiter de vous. Cela serait vous user à ma guise, et une telle chose me répugne... bien qu'à la Cour, cela soit courant."

La dernière phrase avait été dite avec une pointe d'ironie, levant les yeux au ciel. Ah, elle ne voudrait rien savoir de quelqu'un qui la croirait capable ce genre de pensée ! Elle n'était pas comme cela. Il est vrai que certaines gens du peuple ne pensaient qu'à l'argent ; elle n'était pas parmi eux.

Un soupir se fit entendre. La jeune fille se retourna et continua de marcher, lentement dû à sa mauvaise jambe, se demandant à quoi elle devait s’attendre du duc. Il est vrai qu’elle ne savait plus trop où pouvaient-ils en être ; la situation était bien étrange. Il l’aimait, cela était clair... vraiment ? Elle avait peur d’avoir décelé un peu d’hésitation, parfois, dans ce qu’il la regardait, dans ce qu’il lui parlait. Quant à elle, elle ne savait pas ce qu’elle ressentait. Pourtant, il ne fallait pas qu’elle reste trop longtemps devant lui, à le regarder ainsi ; à chaque fois, elle repensait à... ce baiser... et l’autre et... et puis... euh, je sais, c’est pas sain de regarder les lèvres d’un homme de cette manière-là. Elle se surprenait elle-même à constater ce genre de chose, et cela la mettait en quelque sorte mal à l’aise avec elle-même. Diable, Isabelle, tu as donc du mal à resister à la tentation de te blottir dans les bras d’un homme ? Jeanne... que dirait Jeanne si elle te voyait ?

Je ne sais pas, je ne sais pas ! Mais si Maman te voyait... serait-elle fière ? Ou aurait-elle honte de ton attitude ? Cela resterait à savoir, mais il faudrait d’abord que tu démêles tes propres sentiments.

Plus tard, ces pensées, alors qu’elle parlait à Marthe, ne l’avaient toujours pas quittée. Aussi, de temps à autres, la jeune brune lançait un regard en biais des plus discrets (en tout cas, c’est ce qu’elle pensait Wink ) au duc, tout en parlant à la vieille dame.


" Bien entendu, je le sais soigner... Ma mère me l’a appris, mais je n’en sais que les rudiments. Après tout, je n’ai que très peu d’expérience car je n’ai jamais soigné beaucoup de blessures, et que Dieu m’en garde... Aussi, j’aurais du plaisir à entendre vos secrets ! "

Décidément, même pensant déranger, Isabelle était beaucoup plus à l’aise pour ici demander un service. D’ailleurs, elle se sentait enthousiaste à l’idée. Partager les connaissances d’une personne possédant de l’expérience, surtout une personne possédant une expérience qui s’assimilait à celle d’une mère... Elle se revoyait parler à la sienne, et des sourires se dessiner sur les jolis traits de Maman lorsqu’elle lui faisait part d’un secret un peu enfantin. Elle qui savait si bien expliquer les mystères de la vie...
Bien vite, Isabelle se secoua, se disant que penser au passé sur l’instant ne l’aiderait en rien. Mais les paroles de Marthe elle-même ne l’incitaient pas à oublier.

En effet, dès qu’elle eut récupéré ses vêtements, la jeune fille remercia chaleureusement celle qui s’en était occupée, malgré que celle-ci le lui ait interdit, et retrouva avec joie sa propre robe et la cape que lui avait offerte le duc. La brunette ressentit d’ailleurs le besoin de mettre cette belle cape sur son corps à l’instant même, et ce fut ce qu’elle fit. Non seulement l’odeur de la Cape et sa douceur lui manquaient, tout en lui rappelant quelqu’un qui était à son côté même mais qu’elle n’osait regarder, comme cela lui permettait de se couvrir un peu mieux. Elle ferma les yeux l’espace d’une seconde, profitant de ce confort que le vêtement lui prodiguait à nouveau. Quant à la robe, elle la serrait fortement entre les bras, car elle n’avait pas grand-chose d’autre à part cette robe qui avait appartenu à Jeanne.

Elle ne put s’empêcher malgré tout de tourner vivement son regard vers François lorsqu’elle entendit le terme de « grand dadet ». Oh, bien sûr, cela la fit sourire, mais il y avait autre chose aussi. Ce furent ces paroles qui ravivèrent le passé dans son âme ; Marthe se comportait un peu comme sa mère l’avait fait avec elle-même dans son vivant... Cela brûlait un peu à l’intérieur, certes, et on lisait dans la pauvrette une pointe de douleur. Rapidement, elle dévia le regard qui bifurca cette fois-ci sur sa propre robe. Ah ! Maintenant, elle se souvenait d’avoir vu Maman la recoudre et la rafistoler. Bien entendu, depuis, la robe avait été élargie nombre de fois. Elle promena son doigt dans un soupir sur l’un des traits de coutures, qu’avait fait sa mère peu avant sa mort. Dieu, qu’elle lui manquait... Elle avait su élever ses enfants de manière affective, et Isabelle était fière d’être fille de cette femme, forte devant tout, aimante à son mari et à sa famille. Mais maintenant... cela faisait mal d’y penser...

Isabelle releva les yeux vers Marthe. Avec une voix émue, voici ce qu’elle demanda...


" Où pourrais-je me changer ? Car je compte bientôt m’en aller, vous savez sans doute les obligations que je dois avoir... De plus, je ne veux plus en rien déranger votre... ‘grand dadet’. "


Évidemment, un sourire amusé, tremblant certes, mais amusé tout de même, avait fait face, et jouait avec ses lèvres lorsqu’elle prononça le surnom de Beaufort. Elle ne pensait pas qu’il s’en offenserait de ce qu’elle reprenne ce surnom avec humour, même sans le regarder directement dans les yeux.
Les joues d’Isabelle se mirent en feu, tout de même, pour le dernier commentaire de Marthe. Jeune femme aussi jolie ? Ah, mais voyons, depuis quand était-elle aussi jolie ? Elle ne l’était pas tout court. D’ailleurs, elle ne voyait toujours pas en quoi le Duc lui voyait quelque attrait, malgré qu’il ait déjà avant tenté de lui expliquer. Un sourire pourtant refit son apparition en percevant l’ironie qu’avait employée la dame.


" Je suis pourtant certaine que cela ne dérangerait aucune femme au monde... "


Ah... que... que... que venait-elle de dire encore ? Que cela ne dérangerait certainement personne de s’occuper de Monsieur le Duc de Beaufort. Pourquoi ne réfléchissait-elle tout simplement pas avant de parler ? Faisant presque comme si de rien n’était, la brunette baissa le regard en riant intérieurement. Quelles bêtises était-elle capable de faire, parfois, franchement !
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeSam 31 Mar - 23:48

L'air rieur d'Isabelle lui redonna un peu confiance et une once de réelle compréhension s'imissa dans son regard. Dorénavant, il ferait donc attention à tous ces mots, à toutes ses attentions, à tout ce qu'il pourrait lui proposer. Mais pourquoi devrait-il changer? Sa mère lui avait toujours enseigné la générosité, l'attention, la douceur, la gentillesse. Bien sûr, il savait faire preuve de tout le contraire quand il le fallait mais là, ce n'était pas du tout le cas. Et puis, comment expliquer un sentiment que l'on vient juste de découvrir? Des émotions inconnues jusque là et des sensations dont on n'imaginait même pas l'existence?

"Isabelle, j'agirais maintenant comme vous me le demandez, de peur de vous offensez ou d'empirer l'impression de culpabilité qui apparemment vous envahit. Mais, je me répète une dernière fois, je fais tout cela avec un plaisir énorme..."

Le doute que la demoiselle avait pu percevoir n'avait rien de sérieux. Ou du moins, ça ne concernait pas les sentiments qu'il éprouvait envers elle. Beaufort doutait de lui, de sa capacité à se gérer, à gérer son trop pleins d'émotions encore inconnues.

Enfin, la présence de Marthe lui fit un peu oublier ce conflit intérieur. Il la regardait, égale à elle-même. C'était une femme aimante, vraiment. Il était fier de la connaître, d'avoir vécu auprès d'elle et de l'avoir encore. Elle prenait soin de lui mieux que quiconque et serait toujours là, il le savait. Elle proposait à présent son aide à Isabelle qui ne la refusa pas, bien au contraire. François ne pouvait s'empêcher de regarder encore et encore la demoiselle. Quelques fois, leurs regards se croisèrent rapidement: le jeune Duc détournait toujours les yeux en premiers, les reposant sur la vieille femme.

Beaufort voulait serrer à nouveau Isabelle dans ses bras, goûter encore à ses lèvres... Oui, il se l'avouait! Il avait envie de la sentir près de lui et de l'embrasser à nouveau! Qu'y a-t-il de mal à cela?

Bref, la jeune femme reparla, de l'émotion dans la voix. Qu'avait-elle? François essaya tant bien que mal de comprendre mais les mots 'grand dadet' venant d'elle n'empêcha pas un large sourire.


"Et bien quand vous le désirerez, venez me voir! Je me ferais un plaisir de vous apprendre quelques soins ou recettes, ou que sais-je? Il faut bien que je transmette mon savoir avant de quitter ce monde!"


Marthe gardait son sourire. Bien sûr, elle ne pensait pas quitter son petit de si tôt! Isabelle voulait se changer. Marthe prit alors le Duc par la main et la mit dans celle d'Isabelle.

"Ce jeune homme connaît l'endroit mieux que quiconque! Je suis certaine qu'il pourra vous trouver une pièce pour vous revêtir!"

La bonne poussa alors les deux jeunes gens hors de sa cuisine et embrassa la main de la demoiselle une dernière fois, une étincelle de malice dans le regard.

"A très vite! Et sachez que la femme qui prendra le coeur de mon François sera probablement la plus heureuse des dames!"

La bonne referma la porte derrière elle, vraiment fière de cette histoire... Son petit aurait donc trouvé chaussure à son pied?

Enfin, François était un peu gêné par cette dernière remarque. Mais Isabelle, qu'avait-elle voulu insinuer? Bien sûr, le jeune homme tourna ses mots à son avantage et cette pensée le fit sourire. Il ne détacha pas sa main d'Isabelle et commença à marcher pour s'arrêter trois portes plus loin.


"Vous pouvez vous changer ici."

Son large sourire et son regard de nouveau pétillant faisait plaisir à voir. Il ne pouvait s'empêcher de boire la jeune femme des yeux.
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeDim 1 Avr - 3:08

Le moment passé avec Marthe dans la cuisine sembla bientôt s'être passé très rapidement aux yeux d'Isabelle. En effet, avant d'avoir pu prononcer ne serait-ce qu'un "Mais", elle se vit chassée de la cuisine, tout comme Beaufort, avec en prime sa main dans la sienne. Intéressant. Dois-je cependant préciser qu'ils étaient à nouveau seuls ?
Soit le monde s'acharnait contre eux, soit le Destin jouait des mauvais tours à la pauvrette.
Ces théories furent en quelque sorte prouvées lorsqu'Isabelle se rendit compte que, près de Monsieur le duc, elle était sujette à... de singulières sautes d'humeur, tout comme celle qu'elle était en train d'avoir à présent. Par exemple, là, elle se sentait soudain... distante. Lointaine de tout, calme, distraite... et beaucoup plus proche de François qu'elle ne l'était sur le moment...
En réalité, tout cela tenait qu'à ses doigts, sa main glissante que François tirait avec la sienne, et aux battements de coeur qu'elle entendait. Les siens. Elle les entendait si fort que c'en était presque insupportable. Seuls ses bruits de pas, qui résonnaient sur le mur, semblaient, en claquant sur le sol, suivre le rythme de ce qui pulsait en elle. Elle avait du mal, presque, à suivre son galant.

Pourtant, il ne courait pas. Pourquoi aurait-on couru si la porte qu'on désire atteindre ne se trouve que trois portes plus loin ?

Bientôt, les deux s'arrêtèrent devant la fameuse porte. Isabelle posa ses doigts sur la poignée, et un murmure fouetta l'air. "Merci". La politesse lui semblait tout de même un minimum.
Mais plusieurs secondes se passèrent, et aucune pression n'avait été exercée sur la poignée. La porte n'était pas ouverte. La brunette n'arrivait pas à se résoudre à entrer. Elle pensait à ce qu'avait dit Marthe. "La femme qui prendra le coeur de mon François", avait-elle dit. Mais pourquoi... pourquoi le LUI avait-elle dit, à ELLE, Isabelle ? Il est vrai qu'il avait dit l'aimer ; mais elle ne pouvait faire autre chose que de toucher son coeur, le dérober à proprement parler lui semblait impossible. Pourquoi serait-elle cette femme, qui...

Involontairement, peut-être, ou du moins sans trop comprendre ce qu'elle faisait, la jeune fille tourna un regard avaliateur envers son... quasi-amant, pourrait-on dire, tellement la situation lui avait l'air singulière. Et, en réalité, à partir du moment où elle replongea ses yeux dans les siens... elle oublia tout.

Lorsqu'on la voyait, on aurait pu croire pour ses yeux mi-clos et son expression passive et songeuse qu'elle avait sommeil. Mais, pour commencer, elle n'était aucunement songeuse, n'arrivait même pas à réfléchir à ce qu'elle faisait où à penser correctement. Et, en second lieu, elle était parfaitement réveillée... on pourrait dire. Elle n'était rien d'autre qu'inconsciente, dans un petit monde très distant. Une seule vision règnait dans son esprit sur le moment, et je dois dire que la façon dont Beaufort la regardait ne l'aidait pas du tout.


"Je..."

Toujours inconsciemment, elle ne fit qu'approcher son visage très dangereusement de celui de François. Mais un déclic se fit au dernier moment. Elle se "réveilla" ; elle se figea, ouvrit des yeux ronds et recula vivement.

"Je ferais mieux d'aller me changer."

Ces mots prononcés, elle ouvrit la porte, puis la referma derrière elle, la claquant au nez du duc, dans une vitesse qui faisait un contraste énorme avec sa langueur d'il n'y avait pas trois secondes. Elle n'avait laissé le temps de rien dire à Beaufort, de peur d'entendre ce qu'elle ne voulait pas.

Dès qu'elle fut hors du champ de vision du duc, "en sécurité" derrière la porte, elle s'accosta sur cette porte, laissa tomber les vêtements qu'elle tenait toujours en main, pour croiser ses bras derrière son dos.


"Ah, Isabelle... que t'arrive-t-il ?" murmura-t-elle, les joues rougies.

Elle se laissait glisser lentement contre la porte, un sourire niais qu'elle n'avait pas remarqué faisant apparition sur ses lèvres. Lèvres qu'elle carressa du bout des doigts, n'arrivant plus à se détacher de la dernière saveur qu'elles avaient goûtée.

En ce moment, des milliers de pensées différentes vagabondaient dans son esprit, mais je vous laisse deviner sur quoi étaient-elles centrées.


"Isabelle", chuchota-t-elle, se parlant à elle-même, "Es-tu consciente de ce qu'il se passe ? Tu ressens des choses bien étranges... aimerais-tu par hasard ?"

Ces questions peuvent sembler bien idiotes à se poser à soi-même, mais si elle ne le faisait pas, elle savait n'avoir aucune chance d'y répondre.
Ce qu'elle devait s'avouer, c'est que les symptômes qu'elle avait ressentis étaient bel et bien ceux dont elle se souvenait vaguement avoir entendus dans ce que racontait sa mère. Dans un conte, peut-être, ou une confidence. Elle ne savait. Mais ce sourire niais pouvait achever ses soupçons. Elle aurait beau le nier de toutes les manières, les évidences, et surtout ce sourire, pouvaient lui prouver qu'elle l'aimait. Un peu, beaucoup, passionément, à la folie, alors qu'elle aurait dû s'en tenir à pas du tout. Pas du tout, parce que c'était trop rapide ; elle ne le connaissait que depuis... moins d'une semaine, si ses calculs étaient bons. Les coups de foudre, cela existait-il vraiment ? Pas à son époque, ou du moins, plus personne n'y croyait. Parce que les coups de foudre étaient quelque chose de mauvais ; l'amour devait être progressif chez les nobles, après mariage, voire absent ; chez le peuple, il devait être véritable. Mais les coups de foudre étaient à craindre : ils pouvaient tout mélanger, et en voilà une preuve... n'aimait-elle pas, de cet amour qui lui paraissait impossible, ou du moins peu probable, quelqu'un qu'elle n'aurait pas dû aimer ?

Pas du tout, parce que, justement, ils étaient trop différents. Ils venaient de milieux opposés, avaient différentes coutumes et lois et... et... Comme elle se l'était toujours dit, il était bien probable qu'un jour ils soient séparés, et ne se revoient plus, ou du moins, plus de la même manière. L'amour, bien que merveilleux, pouvait être éphémère. Et la distance amplifiait les choses, souvent vers le côté négatif plutôt que positif. Et, bien entendu, personne ne l'accepterait jamais. Se sentait-elle prête à affronter mers et océans, si jamais elle se voyait l'occasion de demeurer aux côtés de l'être aimé ?

Pas du tout, parce qu'elle ne connaissait pas ce mystérieux sentiment si frais en elle, et en avait peur. Parce qu'elle risquait de souffrir, entre les mains de François, que cela soit sa faute ou pas. Parce qu'elle ne savait pas si elle pouvait lutter pour lui, et jusqu'où allait ce qu'elle ressentait. Pas du tout, enfin, parce que cela l'effrayait. Et voilà qu'elle aimait.

Elle n'eut pas conscience du temps qu'elle avait passé à réfléchir là-dessus. Sans doute plus qu'il n'en faut pour se déshabiller et se rhabiller. Ses longues réflexions eurent pour conclusion une phrase bien simple, et qui pourtant voulait tout dire.


"Tu l'aimes... alors que c'est interdit."

Voici ce qu'elle avait murmuré enfin, avant de s'apercevoir qu'elle devait encore se changer, au lieu de faire attendre François.

La pièce qui l'accueillait, qu'elle n'avait même pas observée depuis qu'elle était entrée, était sombre. Apparemment, les volets étaient toujours clos, malgré que la matinée devait maintenant, selon ses propres calculs, être considérablement avancée. Doucement, Isabelle se releva, et se défit de la cape, puis la robe de chambre, pour paraître quelques minutes plus tard toute habillée, l'habit du matin et la cape noire reposant dans ses bras.

Précautionneusement, se préparant au choc qu'elle aurait en revoyant celui à qui elle n'avait pas arrêté de penser une seule seconde, elle ouvrit la porte, enfin, sans doute, pour celui qui l'attendait depuis longtemps.

Ce ne fut pas un choc, finalement, qui accueillit le Duc de Beaufort, mais juste un gros bond dans la poitrine de la brunette. Ça y est, voilà que c'était reparti Rolling Eyes Mais cette fois, la jeune fille, fière de savoir ce qui animait ainsi son coeur, ne manqua pas de décocher tout ce qu'elle avait de plus resplendissant comme sourire. C'était un présent qu'elle voulait lui offrir, son sourire. De plus, les filles amoureuses sont toujours plus épanouïes...


"Navrée, François, de vous faire ainsi attendre. Je ne vous ai pas vexé, au moins ?"

C'était une chose qui l'inquiétait, de savoir s'il lui en voulait. Qu'il lui dise oui, et elle s'en blâmerait des jours durant. Qu'il dise non, et elle n'aurait besoin d'aucune autre chose pour rayonner... Il est étrange, parfois, de voir comme un mot seulement a le pouvoir de changer les choses. Surtout après l'aveu si dur qu'Isabelle s'était aujourd'hui fait, et qu'elle mettrait sans doute longtemps à faire devant quiconque d'autre.

Un instant timide, Isabelle constata qu'il serait bientôt temps de partir. Oh, non, pas tout de suite, pas au moment où elle venait de faire sa découverte... même si c'était interdit, même si elle se le défendait, elle avait envie de profiter encore de sa présence et découvrir jusqu'où pouvait aller ce sentiment, qui sait. Comment pourrait-elle faire pour retarder ce départ qu'elle avait voulu hâter ?

La pauvrette était tellement occupée à cela qu'elle ne pensait plus à rien d'autre qui pourrait contredire ce qu'elle pensait. Sa jambe ? Elle ne lui faisait déjà plus mal, et qu'elle soit guérie ou pas, cela lui était bien égal puisque, complètement absorbée par ce nouvel intérêt, elle ne ressentait aucune douleur. Jeanne ? Jeanne serait assez vite prévenue, voyons, et devait d'ailleurs déjà savoir par Lucie et Pierre qui lui auraient tout raconté. Versailles ? Elle n'en avait que faire, des réprimandes. Allez, qu'ils la fouettent ; passer du temps avec François, qu'elle ne savait revoir un jour, lui semblait bien plus important.

Elle pensa aux volets fermés de la pièce dont elle venait de sortir, qui lui firent penser aux volets de 'sa' chambre qu'elle avait ouverts ce matin, qui lui firent penser à la vue, qui lui firent penser à... Ah !


"François, je sais bien qu'il est bientôt temps pour moi de m'en aller... mais..."

Tiens, voilà qu'elle se rapprochait de François pour lui chuchoter à l'oreille...

"M'accorderiez-vous la faveur de me faire visiter vos magnifiques jardins ?"

En reculant à nouveau, sa joue frôla accidentellement celle du jeune homme. Elle en eut des frissons. Tellement nouveaux... tellement... agréables...

Toute excitée, comme une gamine de sept ans l'aurait été, il ne lui aurait plus que manqué de s'applaudir elle-même pour "l'idée de génie" qu'elle avait eue, celle des jardins. Il y avait peut-être une faille dans ce qu'elle avait demandé, cependant : et son orgueil, celui qui dictait qu'elle ne devait demander aucune faveur ? Eh ! Visiter les jardins ne coûtait rien. Du temps, peut-être, mais certes pas de l'argent...


Dernière édition par le Dim 1 Avr - 21:12, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeDim 1 Avr - 15:04

Isabelle avait une attitude pour le moins bizarre. C'était comme si son âme s'était échappée de son corps, comme si elle était présente sans vraiment l'être... Ils ne bougèrent pas, ni l'un ni l'autre, comme réciproquement absorbés... Mais la demoiselle dégna s'approcher. François s'imagina alors déjà au contact de ses lèvres si douces, de cette sensation si agréable et si... indescriptible! Trop vite: il s'était projeté trop rapidement dans le futur proche qui aurait pu les lier à nouveau un instant. Non, la brunette évita ce moment en affirmant simplement qu'elle allait se changer.

La porte se referma brusquement, ramenant le Duc à la réalité. Il alla alors s'accôler au mur et descendit doucement, jusqu'à s'asseoir. Il fit cela simultanément avec Isabelle, sans le savoir bien sûr. Il prit alors sa tête entre ses mains et commença à réfléchir à tout. Cette fois, c'était fait de manière posée. Pourquoi la belle demoiselle avait évité un nouveau baiser? Les sentiments naissant en lui n'était donc pas réciproque? Vraiment pas réciproque? Le Duc s'était pourtant imaginé qu'une once de réciprosité s'était immissée en elle. Que voulaient dire leurs contacts passés? Rien? Pour lui, cela voulait tout dire.

Beaufort était sûr d'avoir des sentiments pour Isabelle. Et à part de l'amour, il ne voyait pas ce que ça pouvait être d'autre. Pourquoi fallait-il que ce soit ainsi? Pourquoi fallait-il qu'ils se soient rencontrés de cette manière là? Pourquoi fallait-il que leur amour soit incompatible aux yeux des autres?

François se moquait totalement de ce que pourrait dire les gens, la Cour, les imbéciles qui ne pouvaient concevoir un amour vrai, sans mensonge, sans tromperie. Lui y croyait maintenant. Il y a quelques temps encore, il pensait que l'amour ne lui tomberait jamais dessus, tout simplement parce que les damoiselles de la Cour étaient idiotes et ne cherchaient que leurs intérêts. De plus, Beaufort n'avait aucune intention de trouver la femme de sa vie de si tôt. Mais depuis cette rencontre au marché de Paris, sa vision avait totalement changée. Sans parler de mariage, il se voyait vraiment aimer Isabelle, la voir le plus souvent possible, se promener avec elle, lui confier ce dont il n'avait jamais à personne, ...

*Arrête mon grand! Arrête de te projeter ainsi dans l'avenir! Tu ne sais même pas ce qu'elle éprouve pour toi. L'amitié, elle a parlé d'amitié la dernière fois! Si c'est vraiment le cas, alors tu n'as rien à espérer...*

Mais il ne pouvait s'empêcher d'espérer. ["que quelq'un me pardonne, d'encore vouloir y croire" dsl pour ce piquage de phrase... vous m'en voudrez pas trop j'espère!] Il voulait y croire! Peut-être que son côté enfant ressortait de cette manière mais lui ne penser à rien d'autre qu'à elle. Peut-être que Marthe pourrait être de bons conseils? Il verrait cela plus tard. Pour l'instant, Isabelle était encore dans la pièce.

Encore dans la pièce? Mais que faisait-elle? Enfin, le jeune Duc eut à peine le temps de s'interroger que la porte s'ouvrit. Il se leva donc brusquement avec un sourire et s'approcha de sa demoiselle.


"Bien sûr que non! Comment pourriez-vous me vexer?"

En effet, le sourire d'Isabelle ne pouvait que faire oublier quelconque ennui ou attente! De toute manière, François s'était lui-même perdu dans son conscient/inconscient. Donc le temps ne lui avait pas parut très long. Enfin, tout est relatif, car la moindre seconde sans la jolie brunette lui paraîssait être une éternité.

Mais ce qui arriva n'aurait pas pu rendre François plus heureux à cet instant précis. Elle voulait donc rester encore un peu? Bien sûr qu'il accepterait sa demande! Si c'était pour passer encore quelques minutes avec elle, alors il aurait donner tout ce qu'il avait.


"Je vous accorde ceci avec un coeur plein de joie!"

Leurs joues se frôlèrent et Beaufort en fut simplement ravi. Il lui prit doucement les mains et les porta à ses lèvres. Il déposa un baiser sur chacune avant d'en garder une dans la sienne.

Il lui sourit largement une dernière fois avant de se mettre en route pour l'extérieur. Ils traversèrent ainsi, main dans la main le château afin d'arriver à la grande porte d'entrée faite de bois sculpté. Le jeune Duc ouvrit la porte et fit signe à Isabelle de passer avant de lui même sortir et de la refermer derrière eux.

François présentait donc chaque parterre de fleur à la demoiselle. Puis il s'arrêta devant une allée de roses rouges. Il se mit alors face à sa bien aimée et ne put s'empêcher de prendre son visage entre ses mains. Il se approcha d'elle doucement et l'embrassa. Il n'avait pas réfléchit mais il en mourrait d'envie et avait simplement écouté son coeur...

Cet instant fut aussi plaisant que les précédents et il décida de ne pas y mettre fin, du moins pas pour le moment. Il profitait de cette sensation, comme il le faisait à chaque fois.
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeLun 2 Avr - 21:14

Ce "Bien sûr que non" lui fit extrêmement plaisir. Cependant, elle réfléchit un peu plus à sa question. Comment pouvait-elle le vexer... elle n'en savait rien. Après tout, elle l'avait fait attendre, attendre beaucoup. Les hommes n'aimaient pas qu'on les fasse attendre, d'après ce qu'elle savait. En même temps, elle aussi était impatiente... mais... même pour quelqu'un de patient, cette attente aurait pu sembler singulière, étant donné qu'elle n'avait rien d'autre à faire que de se changer.

Perplexe, elle répondit à la question réthorique du duc.


"Comment pourrais-je vous vexer ? Qu'en sais-je... Je ne connais pas les pensées d'un homme, ni même d'une personne n..."


Oui, elle allait dire "d'une personne noble". Mais elle finit par se taire avant de l'avoir prononcé. Cela faisait mal... Cela faisait mal, oui, en quelque sorte, d'évoquer cette différence si difficile à surmonter. Même pas pour elle. Pour les autres. Parce que les autres, ils jugeaient. Et elle ne savait toujours pas être prête à tout subir pour lui.

"Vous le devez savoir mieux que moi, de toute manière." acheva-t-elle.

Ce rattrapage, je ne saurais vous dire s'il fut habile. Mais elle ne savait pas vraiment quoi dire d'autre. Et, franchement, cela peu lui importait, car maintenant, elle avait d'autres choses en tête, vous pouvez me croire. Ce n'était pas le moment de jouer les grands esprits ; elle voulait encore profiter de sa présence à lui.

Voilà, il acceptait de l'emmener voir les jardins. Isabelle se félicitait intérieurement, alors qu'elle était pertinemment consciente que, quelques heures, voire quelques minutes plus tôt, une telle proposition aurait été refusée par elle hâtivement. Mais le monde change, les humains grandissent et les enfants apprennent. C'était un peu ce qui lui était arrivé.


"Merci.", dit-elle simplement.

Avant qu'elle ait pu penser au geste, François avait pris ses mains, et les avait embrassées, assez galament. La brunette ne trouva mieux à faire que de pencher la tête et le contempler en souriant pendant les quelques secondes qu'il avait utilisées pour ce geste. Cela ne l'empêcha pas de rosir à nouveau, mais pour une fois, cette chaleur aux joues ne la dérangea en rien.

Encore une fois, le duc l'entraînait de part le château, et encore une fois, même en examinant curieusement chaque pièce et chaque couloir d'un simple regard, elle était tout simplement certaine que jamais elle ne s'y retrouverait là-dedans. Impossible sans un guide !

Une fois dans les jardins, Isabelle se trouva tout simplement heureuse. Heureuse de respirer une brise fraîche, heureuse de voir la nature autour, alors qu'elle n'avait fait que voir jusqu'à maintenant des couloirs et portes depuis ce matin. Les fleurs ne suffisaient qu'à lui rajouter du bonheur. Un papillon passait, et la voilà qui riait à ne plus s'entendre, s'imaginant courir en le poursuivant. Elle avait toujours eu un faible inconnu pour les jardins... et, un jardin de château, cela était encore mieux ! Car c'étaient toujours de beaux et grands jardins. S'il y avait bien un endroit qu'elle aimait, par ici, c'était les jardins.

Beaufort l'emmenait à travers les parcelles et allées de fleurs, et toute l'attention qu’elle possédait était partagée entre ce que lui montrait son guide, et... son guide lui-même. Plusieurs regards furtifs avaient eu pour cible ceux de François, et plusieurs fois, comme dans la cuisine un peu plus tôt, leurs regards se croisaient. La brunette ne s'en lassait pas, et riait de plus belle à chaque fois.

Les deux arrivèrent bientôt devant une allée de roses rouges, côtoyée d'une petite fontaine. Elles étaient vraiment magnifiques. Y avait-il autre fleur aussi resplendissante dans le jardin ? Elle n'en avait pas vu, mais... peste ! ces fleurs paraissaient embellir de seconde en seconde. De plus, elles embaumaient d’un superbe parfum qui lui donnait des pensées douces, mais pas toujours très cohérentes.


"Ah, que ne suis-je une fleur pour ressembler à celles-ci... Je n'ai jamais trouvé d'aussi belle fleur auparavant."

Ce commentaire avait été un soupir ; on aurait cru que son plus grand désir était réellement de devenir une fleur. Après tout, pourquoi pas ? La vie serait tellement plus simple... bourgeonner, éclore, boire la rosée, recevoir le soleil sur ses pétales, se faire butiner, se faire humer, se faire cueillir, embellir, faner, mourir. C'était une vie de rêve, sans doute... Une fleur vivait heureuse... sauf peut-être lorsqu'elle se faisait arracher sans pitié. Et c'était plutôt ce qui risquait de se passer dans la sienne, de vie. Elle allait se faire arracher de Paris pour Versailles, mais aussi, arracher des bras de François... on lui arracherait le coeur...

Elle sentit plutôt que ne vit la présence de celui qu'elle aimait se rapprocher, lentement. La belle tourna la tête doucement vers lui, mais de façon qui la surprit, François avait saisi son visage. Les quelques secondes qu'elle passa à contempler ses yeux lui semblèrent une éternité, et encore une fois, elle ne pouvait qu'oublier ses malheurs, ne se fiant qu'aux pulsations de son coeur. Non, elle n'avait pas réalisé, que déjà, il l'embrassait. Oui, c'était bien lui qui l'embrassait, et non le contraire, comme cela avait été le cas avant...

Ses yeux restèrent ouverts sous l'effet de la surprise pendant quelques secondes. Bientôt, ils n'étaient plus que mi-clos, et peu après encore, avec soulagement, ses yeux se fermèrent totalement, comme si elle s'abandonnait enfin à lui. Sentant sa taille être enlacée, elle se décida à entourer le cou du jeune homme de ses bras, tout en répondant au baiser avec flamme. Ça y est, elle savait quoi, elle savait comment, elle savait pourquoi. La raison d'être.

Elle n'aurait voulu pour rien au monde être celle qui cesserait ce baiser passioné, mais après un assez long moment, elle manquait d'air, n'arrivait plus à respirer. Aussi, elle s'en sépara à regret, mettant à nouveau quelques secondes avant d'ouvrir complètement les yeux. Essoufflée, elle les avait ouverts pour mieux observer l'expression de son galant, et surtout les lèvres de Beaufort qui lui semblaient quelque peu rougies. Avec un sourire, elle n'hésita pas à revenir elle-même à l'assaut, car ses lèvres lui manquaient déjà trop. Ce fut un baiser beaucoup plus court, mais toujours aussi plaisant ; et elle ne se priva pas de recommencer, encore et encore, jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus qu'à déposer brièvement ses lèvres sur les siennes, et enfin nicher son nez glacé par la brise dans le cou de François, reposant sa tête sur son épaule.

Le silence qui s'ensuivit lui semblait quasi religieux. Seul le chant des oiseaux, et, qui sait, la brise fraîche, encore matinale, étaient autorisés à perturber ce silence.

Pourtant, après un moment, elle eut envie de dire quelque chose, n'importe quoi, pourvu qu'elle dise quelque chose.

"François..."

Qu'allait-elle dire ? Elle n'en savait rien. Ah, elle l'avait interpelé, il fallait donc qu'elle parle, n'est-ce pas ? Isabelle, dis quelque chose, n'importe quoi !
À ce moment précis, Dieu sait pourquoi, elle se demanda si Marthe les voyait par la fenêtre. Cette pensée la fit rire, soufflant dans le cou de François.

"Que croyez-vous qu'il se serait passé si nous ne nous étions pas rencontrés, ce jour-là, il n'y a encore pas une semaine ?"

Ce n'était même pas une curiosité. Juste une question, comme ça, une question de jeune femme amoureuse à son amant, à laquelle celui-ci ne savait généralement pas quoi répondre. Un peu comme un moyen de lui demander : "Imaginez-vous vivre sans moi ?" Les hommes voient souvent cela comme une preuve d'égoïsme ; mais cela signifie plutôt une manière d'être rassurée ou réconfortée. Et si Isabelle voulait être rassurée... ce serait plutôt parce qu'elle ne voulait pas penser à ce moment où elle devrait partir, moment qui s'approchait très vite. Non ! Ce n'était même pas le moment où elle devrait partir. Partir d'ici, elle s'en moquait. Ce qui la chagrinait, c'était le moment où elle devrait le quitter... L'accompagnerait-il, à cheval ? Elle l'espérait bien, car, ainsi blottie dans ses bras, elle trouvait difficile de s'imaginer loin de lui une seule seconde. La vie... que peut-elle être cruelle, parfois...
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François de Vendôme
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeMar 3 Avr - 22:27

En disant qu'elle ne lui devait rien, qu'elle ne la vexait pas, et ceatera, il se répétait et le savait, mais bon, il ne disait que la vérité et se promis alors d'éviter maintenant de répéter encore et encore les mêmes phrases, de peur de paraître ennuyeux. Bien sûr, il comprit qu'Isabelle avait éviter de le qualifier de noble. Mais après tout, il était noble, ses parents l'étaient et rien que pour eux, jamais il ne renierait ses origines et son rang; bien que ce fichu nom empêche un amour sans ragots, sans regards méprisants... Un amour normal, rien qui n'aille contre-nature! Alors pourquoi devaient-ils se poser des questions qui concernaient les autres? Pourquoi n'auraient-ils pas le droit de se montrer, comme tous les amants, de vivre leur passion au grand jour?

De toute manière, François se sentait prêt à tout affronter. Il ne devait rien à personne et était déjà suffisant critiqué à la Cour pour se priver, en plus, de quelque chose d'unique et qui ne pourrait le rendre que meilleur.

Il acquiessa donc simplement, un léger mais délicieux sourire au coin des lèvres. Il la comprenait entièrement et regrettait peut-être un peu qu'ils soient de mondes différents, bien qu'étant certain que fréquenter une personne aux idées et aux murses différentes ne pouvait être qu'enrichissant.

Ils flânèrent donc ensemble dans les jardins, le jeune Duc n'ayant d'yeux que pour sa belle. Effectivement, leurs regards se croisèrent plusieurs fois mais à ces instants, il évitait de détourner les yeux, voulant profiter de ce regard.

Les roses, comme toutes les autres plantes, dégageaient un parfum léger et la demoiselle avait l'air d'apprécier toutes les manières dont les fleurs atteignaient et caressaient ses sens: l'odorat, la vue, ... Tous étaient mis en éveil et cela donnait une autre dimension au moment unique qu'ils vivaient.

Beaufort caressa doucement la joue d'Isabelle avec un sourire.


"Ces fleurs sont belles, c'est un fait, mais aucune ne vous égale."

Le jeune Duc ne perdait pas sa galanterie mais ici, contrairement à ses habitudes, il disait ses mots avec facilité et vérité. Etincelles de vérité qui se lisaient d'ailleurs très bien dans ces yeux, comme à chaque fois qu'il s'adressait à la belle brunette. Les politesses qu'il avait toujours fait dans sa courte adolescence n'étaient que convenances et hypocrisie. Mais bon, la Cour, c'était la Cour!

Les instants qui suivèrent n'étaient rempli que de bonheur. Plusieurs baisers consécutifs rappelèrent à François les sensations pour lesquelles il aimait être avec Isabelle, pourquoi il aimait la sentir près de lui, ...

Puis la jeune femme se blottit une nouvelle fois contre lui. Beaufort fit doucement parcourir ses mains sur son dos avant de leur trouver une place, l'une plus bas que l'autre. Il la serra tendrement contre lui, posant son menton dans ses cheveux et s'imprégnant donc, une nouvelle fois de son odeur mais également de ses formes qu'il pouvait deviner petit à petit.

L'ange parla! Elle rit également, ce qui fit sourire largement le jeune Duc. Ce rire frais et cristallin lui donnait tout simplement envie d'oublier le reste, d'oublier son passé, de ne pas penser au futur. Un de ses éclats de rire, un de ses sourires, le plus discret qu'il soit lui redonnait envie de vivre et de continuer à parcourir le chemin de la vie, espérant de tout coeur qu'elle le rejoigne alors et qu'ils s'entraident à surmonter monts et merveilles.


"Si nous ne nous étions pas rencontré? Je crois que ma vie aurait continuée comme elle avait déjà commencée... Jamais les nuages n'auraient laissé passé le rayon de soleil que vous représentez maintenant, et je serais probablement disparu, sans jamais connaître un tel bonheur..."

Il avait haussé légèrement les épaules avant de répondre et espérait que sa réponse conviendrait à la brunette, lui transmettrait ses sentiments les plus profonds, les plus sincères.

"Puis-je vous retourner la question?"

Il sourit et la regarda. Elle avait l'air bien et François se plaisait à imaginer qu'il était, entre autres, la cause de ce bien-être. Mais, il n'y pensait plus, peut-être avait-elle faim? Elle ne devait pas avoir mangé depuis la veille? Il devait remédier à cela car il ne se pardonnerait jamais de l'avoir laissé repartir le ventre creux, alors qu'ici, la nourriture profusait presque.

"Désirez-vous quelque nourriture? Vous devez avoir faim depuis 24 heures non?"

A y réfléchir, lui-même commençait à avoir faim. Après tout, rien n'était plus normal! Un tel jeune homme avait besoin de se ressourcer, tout comme la demoiselle!
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Isabelle Tremblay
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeMer 4 Avr - 23:06

Le compliment que lui avait prodigué Beaufort, la comparant à une fleur, et qui avait fait sourire la jeune fille, résonnait à présent dans ses pensées, comme une voix de fond qui vous berce pour que vous sachiez que vous êtes heureuse. Alors, à sa question, le duc apporta une réponse à laquelle elle ne s'attendait pas ; tout d'abord, elle ne pensait pas qu'il saurait y répondre, car la brunette n'avait aucunement posé cette question en but d'avoir une réponse, en vérité. Cette curiosité qu'elle avait eue avait été remplacée par le thème de son prochain départ, chose qui avait occupé toute son attention durant un certain temps. Enfin, toute son attention... c'est beaucoup dire. N'oublions pas non plus qu'elle était dans les bras de son bien-aimé. Laughing

D'une certaine manière, elle fut satisfaite de la réponse, qu'elle ressentit comme sincère, et comme pour récompenser son galant d'avoir su lui parler avec autant d'adresse de ses sentiments, d'avoir su toucher ainsi son coeur de ces simples paroles, la jeune fille n'hésita pas à lever la tête et l'embrasser à nouveau. Ah, comment avait-elle pu vivre sans ses lèvres auparavant ?

Son sourire se dispersa aussitôt qu'il lui retourna la question. La pauvrette s'écarta légèrement de lui, sans pour autant se défaire de ses bras. Elle réfléchissait, et elle avait l'impression que la réponse n'allait pas leur plaire, à l'un comme à l'autre.

S'ils ne s'étaient pas rencontrés... Eh bien, cela est assez simple. La Fronde aurait eu lieu de toute manière... peut-être qu'il n'y aurait pas eu de morts, que la révolte aurait réussi ; ou que le résultat aurait été le même ; ou bien pire, dû à un manque de préparation, peut-être. Peut-être serait-elle morte, ou peut-être Baptiste serait-il vivant.
Dans le cas où elle ne se serait pas faite tuer, alors... aurait-elle eu un quelconque changement dans sa vie ? Non. Elle serait sûrement allée à Versailles, où elle serait morte de chagrin. Peut-être aurait-elle tenté de mettre fin à sa vie, qui sait, car rien d'autre ne la retenait encore dans ce monde.


"Si je ne vous avais jamais rencontré ? Je ne serais plus de ce monde. Vous êtes ma raison de vivre... et j'ai bien peur de bientôt devoir me résigner à vous perdre."

Après tout... qui pouvait lui garantir qu'un jour, ils se retrouveraient, après cette merveilleuse journée qu'elle passait pour l'instant ? Personne. Une fois les portes de Versailles franchies, elle se retrouverait seule, confrontée à elle-même, à son destin et aux autres. Aux oiseaux charognards de la Cour, qui tournaient tous autour de leurs proies. De ces proies, elle en faisait partie. Une assez frêle proie pour nourrir un de ces gros volatiles, mais tout de même une proie non négligeable, car fragile derrière plusieurs apparences...

Elle baissa les yeux, n'osant fixer ceux de son beau brun, de peur d'éclater en sanglots. Après de telles pensées, elle était souvent fragilisée ; et Dieu sait comme elle haïssait laisser transparaître une quelconque faiblesse. Pourtant, elle n'arrêtait pas... n'arrivait pas à s'en empêcher...

Le duc proposait maintenant une toute autre chose. Avait-elle faim ? Bien sûr que non ! Comment pouvait-on avoir faim dans une telle situation, dans un tel endroit, blottie contre une telle personne ? C'était impensable. Non, vraiment, elle se sentait totalement et parfaitement...

Un gargouillis honteux se fit entendre sur le moment même.

... en forme. -_-'

D'accord, voilà plus d'un jour qu'elle n'avait rien mangé. Exactement ; depuis le soir de la veille de la Fronde, elle n'avait touché à aucune nourriture. Hier, non seulement la jeune femme avait vivement refusé la nourriture que lui proposait François, comme en plus le sommeil l'avait emportée avant d'avoir pu avaler quoi que ce soit. Enfin, ce matin, elle s'était bien aperçue d'un creux, mais voyez, Isabelle avait déjà supporté disette, et ne rien manger pendant plus d'un jour ne lui semblait pas un grand exploit ; manger était d'ailleurs quelque chose qui prenait trop de temps dans une journée. Elle ne pouvait se permettre de perdre tout cela, il valait mieux parfois remettre le repas à plus tard, et se mettre au travail. Comment les riches faisaient-ils pour manger aussi souvent ? Quelle bizarrerie, vraiment... Bien qu'il est vrai qu'elle se plaignait mentalement de ne pouvoir nourrir son ventre lorsqu'elle souffrait de faim. Mais, pour revenir à ce matin, il faut aussi avouer que lorsque Beaufort était apparu, l'estomac de la brunette avait bien été rejeté en second plan...

Avec un sourire d'excuse, celle-ci avoua en toute sincérité son tourment.

"J'ai faim... C'est vrai."

La pauvrette tenait à respecter la promesse qu'elle avait faite. Elle ne lui refuserait plus rien, même s'il savait sans doute parfaitement ce qu'elle en pensait. Finalement, pourquoi refuser de la nourriture ? Elle savait devoir se mettre aussitôt au travail dès son arrivée à Versailles ; autant récupérer des forces avant, car aucune faute ne serait tolérée.

"S'il vous plaît de me nourrir... je l'accepte bon gré, et j'en suis d'ailleurs fort aise. Voyez-vous, je ne puis me permettre de me pointer à Versailles sans forces."

Un soupir, simplement, et Isabelle colla son front à celui du garçon. Elle ferma les yeux brièvement et caressa du revers de la main le visage de son François ; façon de le sentir auprès d'elle, mais aussi de lui communiquer qu'elle apréciait ce qu'il faisait pour elle... sans pour autant oser le dire de vive voix. Mais comme on dit, un geste vaut plus que mille mots, et celui-ci valait bien tous les mots de toutes les mots du monde. Voire plus, qui sait ?
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeVen 6 Avr - 19:34

Ils s'embrassèrent, elle s'écarta un peu. François ne détachait plus son regard du sien. Il était absorbé par elle, comme il ne le serait plus jamais avec quelqu'un d'autre, et comme il ne l'avait jamais été auparavant, si ce n'est avec sa mère, mais cela n'avait rien à voir.

Pourtant, Isabelle paraîssait hésitante à répondre. Mais à ses mots, le jeune Duc fut plus que touché. "Ma raison de vivre" avait-elle dit? La demoiselle découvrait un peu ses sentiments et cela ne pouvait qu'enchanté Beaufort qui doutait à quelque instant.

Mais la suite n'était en rien réjouissante. Effectivement, ils devraient se quitter. Quoi qu'il arrive, ils se perdraient, quelque temps soit peu, de vue. Et le jeune homme regrettait cet instant par-dessus tout. Car plus les heures passaient, plus sa présence lui semblait indispensable; plus il savait que la quitter serait un déchirement. Et cela ne faisait que quelques jours qu'ils se connaissaient! Que serait-ce dans l'avenir?

François commença alors à partir dans une brève réflexion. Pourquoi le destin était ainsi fait? Pourquoi lui retirait-il ce qu'il avait à présent de plus précieux au monde? Pourquoi lui avoir offert une telle chance et la lui reprendre quasiment aussitôt? Non, cela en était trop. Dieu ne pouvait pas se jouer de lui, d'eux, de cette manière! Il n'avait pas le droit!

Il se reconcentra alors rapidement sur le doux visage de sa bien-aimée. Elle baissa le regard et Beaufort s'imagina que cette idée lui déplaisait autant qu'à lui. Si ses sentiments étaient réciproques, alors c'était le cas et alors les deux jeunes gens pourraient vivre un amour réciproque que seules quelques personnes ont la chance de connaître une fois dans leur vie. Lui savait que c'était elle. Il savait qu'aucune autre n'égalerait Isabelle à ses yeux et qu'il ne pourrait jamais aimer autrement.

Il la serra alors une nouvelle fois dans ses bras, désirant lui transmettre son courage, persuadé qu'elle était déjà très forte. Mais ils s'aimaient, et il est bien connu que devant l'adversité, on est plus fort à deux. Le jeune Duc se sentait capable d'affronter vents et marées s'il le fallait, du moment qu'il était avec la brunette ou qu'il le ferait pour elle.


"Même si nous devons nous séparer, nous nous reverrons au plus vite Isabelle. Je n'accepterais jamais de finir ma vie sans vous revoir. Et personne ne m'empêchera de vous montrer mon amour, que ce soit à Paris comme à la Cour."

Il ne savait pas si ces paroles étaient réconfortantes mais l'espérait tout de même un peu. Jamais il ne pourrait l'oublier, jamais il ne l'abandonnerait. Autrement, il voulait se retrouver dans les flammes de l'enfer.

Ses mains se posèrent sur la taille fine de la jeune femme et il la regarda une nouvelle fois dans les yeux. Elle n'affirma pas tout de suite sa faim, trahie par son estomac. Son merveilleux sourire ne fit qu'élargir celui de François.

Il prit ses mains tendrement, après lui avoir caressé le visage.


"Il me plaît de vous rendre heureuse Isabelle, rien de plus. Et je vous avoue que vous savoir à Versailles, sans rien dans l'estomac me fait frisonner et regretter votre départ encore plus qu'il n'est déjà..."

C'est donc dans un nouveau sourire que François entraîna la demoiselle dans ce jardin dont quelques endroits lui étaient encore inconnus. Ils traversèrent une clairière de chêne un peu écartée avant de rejoindre le château.

Ils entrairent donc main dans la main et rejoignèrent la cuisine, où Marthe devait toujours être. Le jeune Duc frappa avant de passer son visage entre la porte et son encadrure.


"Marthe, est-ce-que vous pourriez nous servir à souper?"

Il finit d'ouvrir la porte, ne pensant pas un seconde lâcher la main de sa douce, et sourit, les yeux toujours attendrit en voyant celle qui s'occupait de lui depuis plus de cinq ans.

La servante, égale à elle-même leur ouvrit grand les bras.


"Entrez mes enfants! Je peux vous servir de la soupe et nous devrions bien trouver d'autres plats.

Un large sourire aux lèvres, elle partit chercher deux assiettes et des couverts.

"Asseyez-vous en attendant!"

Ils mangeraient dans la cuisine. Cela arrivait souvent au jeune Duc de partager son repas avec Marthe, et rien, auparavant, ne lui faisait plus plaisir.

Il s'avança donc vers la table et recula la chaise pour qu'Isabelle puisse s'asseoir.


"J'espère que vous aimez la soupe?"

Bien sûr, il ne pensait pas cela. Il était persuadé que la jeune femme aimait la soupe, comme tout le monde!
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeSam 7 Avr - 0:09

Isabelle regardait pertinemment le sol, attendant que Beaufort dise quelque chose. Quelque chose, allons, n'importe quoi ! Mais qu'il brise cet insupportable silence, silence qui lui retirait toute promesse passionnée, qui ne lui promettait qu'un vide cruel dans le coeur et qui l'enrobait dans une mélancolie venimeuse, un poison qui coule lentement de la pomme rouge sang des amours fanées pour atteindre vos lèvres et s'infiltrer peu à peu dans votre coeur.

Regrettait-elle alors, ne serait-ce qu'un peu, d'avoir le coeur pris par ce si valeureux jeune homme ? Certainement pas. Son seul regret était de n'avoir su le protéger d'une souffrance qu'elle s'infligerait à elle-même, et rien d'autre ne comptait. Peut-être n'aurait-elle pas dû l'interpeler, ce jour-là, le jour où elle l'avait aperçu pour la première fois ? Mais penser à cela la blessait plus qu'autre chose ; comment pouvait-elle imaginer seulement de vivre sans lui ? Sans au moins respirer le même air ? Voir le même lever ou coucher de Soleil ? Sentir le même vent sur sa peau ? Compter les mêmes étoiles ? Au moins, cela pourrait être une consolation. Où qu'ils soient, elle saurait comment se consoler ; imaginer qu'il ait été là un jour, dans quelles circonstances, réécouter mentalement le son de sa voix. Et il lui faudrait dans ce cas-là beaucoup d'imagination, car son impression était qu'ils ne se retrouveraient pas de sitôt.

La réponse vive de son duc la fit tristement sourire. Lui, alors... cesserait-il un jour d'exprimer cette fougue ? Elle ne l'espérait pas, car elle en était follement éprise. D'ailleurs, ces mots la réconfortèrent un peu, et, serrée à nouveau contre son beau et vaillant prince, la jeune fille approcha sa bouche de son oreille. Malgré ce qu'elle ressentait à propos de tout cela, ses pensées furent révélées secrètement dans un murmure amusé.


"Vous êtes bien jeune, et je le suis de même, pour définir encore ce qui surviendra. À nos âges, l'on change bien vite d'avis, vous le savez sans doute. Vous vous enflammez bien vite pour quelque chose dont l'avenir reste bien obscure..."

D'où venait tant de sagesse ? Peut-être une maturité qui convient à son âge ; mais surtout une expérience personnelle. Combien de fois avait-elle changé d'avis, s'était-elle enervée pour un rien ? Et elle l'avait vu chez les autres, chez tout le monde ; elle savait bien appartenir à une jeunesse fougueuse et pleine d'une détermination qui n'était pas toujours à point.
Elle cru savoir qu'il voulait déjà répondre à ce sage murmure ; eh ! Que disait-elle ! Eux, la jeunesse, la nouvelle génération, étaient trop impatients. Allons, elle n'avait pas fini... Pour qu'il la laisse parler, aussi, la brunette tourna la tête, très rapidement, de façon à pouvoir regarder François dans les yeux, le visage toujours très proche, et mit son doigt sur les lèvres de son aimé.


"Shhh... Je dois pourtant vous avouer... que je ne puis m'empêcher d'espérer que vous me dites la vérité. Je ne puis m'empêcher d'y croire, non plus. Je vous fais confiance, François, et ose espérer que vous me rechercherez, tout comme je le ferai par les moyens que je trouverai, que nos chemins se recroiseront et enfin... enfin, nous... verrons."


Parce que, malgré toute cette incertitude, elle était convaincue qu'il resterait dans son coeur pendant tout ce temps, qu'elle l'attendrait, ne serait-ce que malgré sa propre volonté. C'était trop tard ; cette douleur s'ancrait encore plus de seconde en seconde, dans des profondeurs abysmales et secrètes d'un coeur qui ne saurait jamais l'en retirer.
Le "nous verrons" de la fin, cependant, désignait une incertitude. En admettant qu'ils se retrouvent ; certes, cela est très bien, mais et après ? Vivraient-ils amours illicites, cachés du monde pour mieux s'aimer en silence ? Ce n'était pas réellement ce qu'elle avait imaginé... si elle aimait, elle ne voulait pas en avoir honte. Alors, l'exposer au grand monde, cette passion ? Mais seraient-ils vraiment libres de cette manière ? Et, libres ou pas, cachés ou pas... que seraient-ils exactement l'un pour l'autre ? Amants, peut-être, ou bien se fianceraient-ils, ou que sais-je encore... Beaucoup de possibilités, tellement qu'elle ne savait pas quoi en penser, et, confuse, préférait remettre ses doutes à plus tard, le jour où il en serait véritablement question.

Bientôt, François lui avouait qu'il aimait la combler. Isabelle ne se lassait pas de le trouver charmant, un galant gentilhomme, sans aucun doute. Comment faisait-il pour être si adorable avec de simples mots ? Ne nous posons pas la question, car deux siècles, voir plus encore seraient nécessaire à Isabelle pour vous décrire la réponse ; elle voyait tellement de choses en lui... que...

Encore une fois, il l'avait prise par la main et emmenée à travers jardins, clairières, et que savait-elle encore... Mais ces promenades dans le domaine de Beaufort lui commençaient à plaire ; du moment qu'elle pouvait avoir une vue globale des locaux et sa main dans celle de son bien-aimé, que demander de plus ? Pas de doute ; cette jeune femme est bel et bien éprise... Cela se voyait-il sur son visage ? Elle espérait bien que non, car bientôt, les deux se trouvèrent devant Marthe. D'une certaine forme, elle ne voulait pas que Marthe s'en aperçoive, après ce qu'elle avait dit, tout à l'heure, dans la cuisine. "La femme qui prendra le coeur de mon François"... Très bien, elle souhaitait être cette femme, et Marthe l'avait sans doute bien compris avant qu'Isabelle elle-même en ait pris conscience. Était-ce une raison pour essayer de cacher la vérité, ou du moins, ne pas la citer ? Peut-être que non... mais la brunette n'osait pas démontrer son affection devant la bonne et aimante servante. Qui sait, parce qu'elle était très maternelle avec le "grand dadet", ou...

Sans pourtant sembler avoir découvert son "secret", Marthe les accueillit avec un sourire, et accepta de les servir à grande joie. Il n'y eut qu'un moment où Isabelle faillit, et ce fut bien lorsque la vieille dame lui lança un regard perçant et amusé. La brunette avait rougi confusément et balbutié quelque chose d'inintelligible. Avait-elle tout compris ?
C'était étrange, tout de même. Se faire servir par une servante, une personne de son rang ? Se faire tirer la chaise avant de s'asseoir ? Ça pauvrette n'était pas habituée à tant d'égards, et pensa proposer son aide à Marthe. Mais elle repensa aux paroles de son duc. "Il me plaît de vous rendre heureuse, rien de plus..." Cela signifierait-il qu'il s'offenserait si elle daignait ne pas s'asseoir et préférait aller quérir ces fameux couverts ? Préférant ne prendre aucun risque, elle lança juste un regard étonné vers la chaise que François avait tirée pour elle, et s'y assit précautionneusement.
Par la suite, il la questionnait sur son goût. La soupe ? La question intrigua Isabelle. Bien sûr, elle aimait la soupe... enfin... elle croyait, non ? Il se trouve qu'on ne mangeait pas beaucoup chez les Tremblay pendant la période "noire", c'est-à-dire, celle après la mort de son père, et lorsqu'on mangeait, on mangeait ce qu'il y avait, sans se questionner si l'on aime ou pas cela. Parfois, on ne savait, et ne voulait même pas savoir ce que c'était. Aussi ne savait-elle pas quelle avait été la dernière fois qu'elle avait mangé de la soupe. Confuse, elle répondit seulement ce qu'elle en savait, ou du moins croyait.


"Oui... enfin... je le crois..."

De quoi intriguer la jeune femme, en effet. Bah, elle verrait bien, après tout, et ne pensait pas que quelque chose que ferait Marthe lui déplairait. Et de plus, elle n'était pas difficile pour les aliments.
La jeune femme se perdit un instant dans son propre petit monde, sans penser à rien de particulier, attendant juste le retour de la bonne femme. Son regard croisa celui de François ; elle sourit seulement, distraite. Décidemment... Quels yeux captivants...
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeSam 7 Avr - 14:32

Ils seraient amenés à souffrir de l'absence de l'autre, mais lui était prêt à cela. Il respirerait, parcourerait maintenant tout ce qu'il devrait rien que dans l'espoir de la revoir un jour, rien que pour la serrer à nouveau contre son coeur, rien que pour toucher une dernière fois ses lèvres dont il était à présent follement envieux.

Isabelle vint lui chuchoter quelques mots au creux de l'oreille, et son intonation le fit sourire. Elle avait certainement raison, mais le jeune Duc était bizarrement certain de ce qu'il disait, de ce qu'il pensait. Jamais il n'aurait imaginé tomber si rapidement amoureux et surtout, trouver la femme de sa vie aussi vite! Car oui, il savait que c'était elle. Rien de plus compliqué. C'était elle, point final...

Mais il n'eut même pas le temps de dire quoi que ce soit. La brunette paraîssait avoir confiance en lui, en eux. Beaufort en était ravi, et de toute façon il n'oserait jamais trahir sa confiance mais également leur coeur à eux deux. Ils verraient effectivement lors de leurs retrouvailles. Mais rien que de penser à la proche séparation, le ventre du jeune homme se resserait. Comment pourrait-il la laisser partir? La laisser revenir aux côtés de celui qui avait causé la mort de ses proches? Il la laisserait aux mains d'une bande de bons à rien qui la traiterait encore moins bien que leurs chiens...

Enfin, le seul fait de voir son visage souriant et son regard malicieux, François oublia ses futurs tourments. Il aurait bien assez de temps pour trouver un moyen de la sortir d'une prison dorée qui la retiendrait aussi longtemps que possible. Il se voulait tout de même rassurant et ne put s'empêcher de lui parler de nouveau.


"Isabelle, je peux vous promettre que l'on se reverra. Comme je vous l'ai dit tantôt, personne ne pourra me barrer la route qui me mènera à vous."

Un frisson le parcourut alors: il se sentait maintenant capable de tuer pour la rejoindre. Mais jusqu'où irait cette folie? Jusqu'à quelle limite? S'il y en avait une!

Enfin, tout se passa rapidement. Marthe s'était donc absentée et François rapprocha la chaise de la demoiselle. Il sortit les verres et s'asseya en face d'elle. Il lia ses mains, une esquisse de sourire au coin des lèvres, comme d'habitude. Il la regardait encore, il la regardait toujours. Son coeur avait totalement enregistré tout ce qui la qualifiait, tout ce qui la rendait elle. Tous ses sens en éveil avait apprivoisé ses caractéristiques les plus discrètes et il pourrait ainsi fermer les yeux et se l'imaginer comme si elle était à ses côtés. Cela l'aiderait sûrement à patienter.

Evidemment elle aimait la soupe! Quels questions posaient-ils des fois! C'était assez inutile! Bref, il voulait être en contact avec elle et ce seul lien possible à cet instant même était le regard. Jamais son regard n'avait était tant important pour lui...

Marthe revint alors, les couverts en main et un large sourire sur les lèvres. Son bonheur apparaîssait: elle rayonnait! Savait-elle déjà ce qui se passait entre les deux jeunes gens? Bien sûr, quelqu'un de si sage n'avait pas besoin d'explications pour comprendre ses choses là.

Elle posa donc une assiette plate puis une creuse devant chacun, ainsi que les couverts.


"J'espère que ce jeune homme vous sert comme il se doit?"

Sa question avait été prononcée avec une voix pleine de malice. Elle savait pertinemment que François était tout ce qu'il y a de plus galant, à l'être en excès parfois même. Sa mère l'avait éduqué dans la générosité et l'attention. Elle-même avait fait de son mieux pour lui transmettre les valeurs que sa maman possédait et qu'elle n'avait pas eu le temps de lui montrer. Il fallait avouer que Marthe était assez fière du résultat.

Bref, elle mit la soupe dans une jolie soupière qu'elle porta sur la table.


"François sait très bien servir alors je lui laisse ce plaisir! Désirez-vous quelque chose de particulier? Le garde-manger regorge de mets qui, je suis sûre, ne pourrons vous faire que plaisir. Et surtout, pas de gênes avec moi!"

La bonne servante gardait ce sourire et cet entrain légendaires. Elle voulait faire tout ce qu'elle pouvait pour nourrir au mieux la jeune femme qui avait apprivoisé le coeur de son petit, sachant très bien que ce qui l'attendait n'avait rien de réjouissant. Elle avait eu la grande chance de tomber sur de charmants nobles qui avaient eu la gentillesse de la garder près d'eux.

Le jeune Duc aimait la façon dont sa 'nourrice' accueuillait Isabelle. Il pensait ne pas se tromper en disant qu'elle était folle de joie de voir qu'il était épris d'une jeune femme aussi douce et jolie.

Il se leva doucement et gorgea l'assiette de sa bien-aimée avec la bonne soupe que Marthe avait préparé tantôt. Il fit de même avec la sienne et se rassit.
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P Icon_minitimeSam 14 Avr - 15:42

La pauvrette baissa le regard à l'entrée de Marthe, brisant le contact visuel qu'elle avait établi avec François. D'accord, la dame semblait avoir tout compris. Et Isabelle savait que Marthe savait. C'était affligeant, d'un certain côté. La jeune fille était-elle si prévisible que cela ? Était-ce si facile que cela de lire en elle ? Elle jeta un coup d'oeil à la bonne servante, et un sourire chaleureux et rayonnant l'accueillit. Isabelle y répondit timidement. J'avoue que ce n'est pas facile de regarder en face quelqu'un qui a compris quelque chose que vous ne vouliez pas admettre.

Mais enfin... elle avait compris. La brunette ne pensait pas dévoiler pour autant de son plein gré sa relation... si on pouvait déjà l'appeler ainsi, avec son galant. Non ; elle ne ferait qu'agir normalement, parce que... parce que... parce qu'elle en avait envie, voilà. Elle ne savait trop comment réagir devant quelqu'un d'autre, lorsqu'elle y pensait, sur ce sujet. Le moment qu'ils avaient récemment passé ensemble lui trottait dans la tête, et elle n'avait pas vraiment envie de se débarasser de ces images-là. Pourtant, elle ne savait pas comment le regarder, comment lui sourire, comment le traiter enfin devant quelqu'un d'autre. Bien entendu, dans ce cas-là, la meilleure solution était sans doute d'agir comme elle le sentait... non ?

Très bien. Il ne fallait donc pas se mettre dans un tel état pour rien. Allons, Isabelle ; respire un bon coup, et tu auras le courage d’affronter cette situation que tu ne comprends toi-même pas vraiment, mais qui t’effraie un peu d’une certaine manière.
Alors, le temps d’inspirer un peu d’air et de ne plus penser à cela, Isabelle retrouvait une attitude parfaitement normale, voir même plus libre. Mais une espèce de gêne n’était pas partie pour autant, tout au fond.

Une question irrompit l'air, un ton plein de malice dans la voix de Marthe se décelait facilement. La question semblait en réalité plus adressée à François qu'à elle-même, et ne ressemblait pas à une vraie question. Isabelle, soupçonnant une grande complicité entre les deux, ne put s'empêcher de sourire, amusée.


"Bien entendu, François me sert en parfait gentillhomme."

Les yeux de la jeune femme pétillaient à nouveau de malice lorsqu'elle échangea un long regard avec le gentillhomme supra-cité. Le sien se voulait doux, en partie pour remerciement et reconnaissance. Mais ce regard se plongea dans celui du jeune homme de telle sorte qu'elle n'en ressortit qu'en un sursaut, en percevant la voix de Marthe.

On lui demandait ce qu'elle désirait. C'était insensé, jamais on ne s’intéressait à ce qu'elle voulait manger... La jeune femme se contentait toujours de manger ce qu'il y avait, point. Pourquoi se préoccuper à choisir ce qu'on mange, lorsqu'on a la chance de pouvoir bien s'alimenter ? Dans la période "noire" que je citais tout à l'heure, Isabelle avait bien eu l'occasion de retenir cette leçon. Non qu'avant elle ait été capricieuse ; mais on pouvait dire qu'elle avait le luxe parfois d'influer légèrement sur le menu du repas lorsqu'elle en avait l'occasion en ce temps-là.

À demi-troublée, en partie pour cette raison, mais aussi parce qu'elle avait été brutalement coupée dans sa contemplation, la jeune fille émit une légère note d'incompréhension.


"Eh bien... Je ne sais... Je mangerai ce qu'il y a, ou..."

La pauvre était un peu emmêlée avec tout cela, mais faisait de tout pour ne pas en avoir l’air devant celui qu’elle aimait. En réalité, elle ne mangeait que très peu, et ce n'était certainement pas celui-là le moment le plus important de la journée. Aussi, aucun égard dans un repas, manger souvent le plus vite possible ce qu'on nous avait donné, et jamais des plats de choix. Isabelle, confuse, lançait appels de détresse mentaux, avec une peur d'avoir l'air ridicule. Enfin, elle eut une illumination, et elle s'adressa, fière de son idée, à Marthe.

"Je mangerai selon les goûts de François."

Grandiose, Isabelle ! C'est parfait comme idée ! Se reposer sur les goûts de quelqu'un qui s'y connaît : il n’y a pas à dire, cette idée est gran-diose !
Après tout, elle n’était nullement difficile en matière de nourriture ; ce que le duc aimerait, elle l’aimerait aussi sans doute. Et il valait mieux laisser cette affaire dans les mains de François, qui saurait sans doute mieux choisir qu’elle des mets... des mets qu’elle n’imaginait peut-être pas. Les riches mangent des choses assez étranges. Elle en avait été témoin dans les cuisines : il y avait certains mets dont elle était incapable d’identifier la constitution... Consternant. Parfois se demandait-elle quel était le goût de ces mets, venus d’on ne sait où, d’ailleurs. Importés, je crois. Mais, lorsqu’on y pense, Isabelle ne se préoccupait que rarement de la nourriture en dehors des cuisines. Il est vrai qu’elle ne travaillait à la Cour que dans le but de se nourrir ; mais elle se contentait bien du minimum nécessaire. Ce n’était pas une grosse mangeuse. Ha ! Et après, les dames de la Cour qui ne se nourrissent que de mets gras et friandises et ne boivent que chocolat s’étonnaient de sa taille si fine...

La dernière phrase prononcée par Marthe éclaira en quelque sorte la lanterne de la brunette. Hum. « Pas de gênes avec moi »... Pas de doutes, Marthe incarnait la sagesse et la compréhension en elle-même. Après tout, gênée, c’était un peu ce qu’Isabelle se sentait depuis ces derniers instants dans la cuisine. C’était étrange à penser, n’est-ce pas ? Cette pauvrette passait la plupart de son temps dans les cuisines du palais royal ; et là, dans les cuisines d’un château, elle se trouvait un peu déplacée... elle passait sa vie dans les cuisines, oui, mais à travailler, non à être servie ! Sans aucun doute, si elle avait été au Louvre ou à Versailles, peu importe, elle aurait tout donné pour avoir quelques minutes assise, sans rien faire. Mais cela n’aurait même pas eu pour but de se reposer ; ç’aurait été, seulement, pour provoquer la matronne de son insolence et de ses rêveries. Eh, elle adorait résister aux ordres... mais pas tout le temps ; il fallait bien qu’elle travaille.
Ici, elle était assise dans une cuisine, et ne travaillait pas, mais ce n’était pas pour fuir un ordre... dans ce cas-là, Isabelle se sentait mal à l’aise, allez savoir pourquoi. Je suis sûre que n’importe quel autre servant en aurait profité d’un moment de répit, d’un moment comme celui-ci, où il aurait mangé quelque chose de bon, de différent de d’habitude. Mais Isabelle n’était pas n’importe quel autre domestique ! Elle était elle, et cela l’intriguait de partager la table du duc de Beaufort. Ce n’était pas plus compliqué que cela.

Bref, la brunette regarda Marthe de façon reconnaissante, elle aussi. Juste pour ces mots. « Pas de gênes avec moi ». Lui faire confiance n’était pas interdit, n’est-ce pas ? Et être gênée ici ne servait à rien... alors... C’était juste le temps d’un repas, elle pouvait bien au moins une fois se laisser aller. Il n’y avait ici que deux personnes à part elle, et elle pouvait bien leur faire confiance, lui semblait-il. Il ne fallait se préoccuper de rien ; juste savourer un moment qui se finirait bien trop vite. Peut-être Marthe n’avait-elle pas exactement voulu exprimer tout cela, mais ce fut ainsi, étrangement pourrait-on dire, qu’Isabelle le ressentit.

La jeune fille pensait à remercier Marthe, d’une phrase ou d’une autre, mais déjà son beau duc gorgeait son assiette de soupe. Telle une fillette qui contemple son prince charmant, elle ne put s’empêcher d’y attacher son regard. C’était inouï, la façon dont elle avait envie de croiser le sien ; on aurait cru qu’elle criait, silencieusement : « Regarde-moi ! » Elle ne le regardait plus, elle le contemplait seulement. Elle en oubliait que Marthe était là ; de toute façon, elle savait déjà. Pourquoi Isabelle aurait-elle eu honte à observer le beau jeune homme tant qu’il lui servait de la soupe si son coeur lui semblait léger, distant du monde et indifférent à tout le reste ? C’était ça, l’amour, n’est-ce pas ? Se sentir heureuse, et le coeur battant très fort, à la vue de cette personne. Essayer d’observer chacun de ses mouvements, même les plus inintéressants, et Dieu sait pourquoi... peut-être pour essayer juste d’entrapercevoir ne serait-ce qu’un minimum de sentiment chez lui, trahi par un mouvement infirme ? Non, ce n’est pas ça, l’amour. Ça, ce sont des symptômes... l’amour ne s’explique pas, voilà tout.
Isabelle se surprit dans une attitude typique de son état. La tête semi-penchée, les yeux fixés sur l’objet d’affection, les pensées divaguantes, et même un soupir. Elle rit toute seule, en pensant à ce qu’elle aurait dit, quelques jours plus tôt, si on lui avait dit qu’elle serait amoureuse bientôt.
« Moi, Isabelle Tremblay, amoureuse ? Je demande bien à le voir, car je doute que l’homme qui m’enchantera soit dans Paris... Peut-être n’est-il même pas de France ! »
Oui, ç’aurait été une réaction plausible pour cette Isabelle qui n’a peur de rien, sauf d’être faible. La brunette, encore rieuse par cette pensée, perçut sur elle le regard tout aussi amusé de Marthe. Cette fois, au lieu de faiblir devant l’ennemi et de bafouiller, la jeune fille ne sourit que de plus belle. Alors, elle reçut un clin d’oeil, et, avant qu’on ait pu prononcer le mot « soupe », Marthe s’était eclipsée à nouveau.
Décidemment, Marthe était une personne bien espiègle. Isabelle, ne quittant pas un sourire qui s’élargissait par la situation, prit parmi ses couverts la cuillère à soupe, et, inconsciemment, redressa son dos. Un instant, elle se demanda si elle n’aurait pas dû attendre de François un signe qui lui permette de savoir quand pouvait-on commencer la soupe. Mais trop tard ; sans avoir pris le temps de demander, Isabelle avait trempé sa cuillère dans l’assiette, et elle commençait à manger.

Pour la première fois de sa vie, la pauvrette tenta réellement de faire scrupuleusement attention au goût de ce dont elle s’alimentait ; et, pour la première fois, elle eut le temps de se dire que c’était délicieux. Elle redécouvrait par là que manger pouvait être un plaisir, lorsqu’on prenait le temps de se le donner. Il lui sembla qu’elle n’avait jamais su ce qu’était une vraie pomme bien mûre et juteuse, ou du bon pain bien cuit et frais, et encore ce qu’était une vraie soupe aux légumes. Cela ne voulait pas dire qu’elle n’avait jamais senti aucun goût de sa vie, seulement qu’elle ne l’avait jamais assimilé comme un plaisir... Et ce nouveau plaisir lui plût.


"C’est vraiment... délicieux !" exclama-t-elle avec, pourrait-on presque dire, surprise. L’adjectif « délicieux » lui paraissait être un mot qu’elle n’utilisait que rarement pour la nourriture, voire jamais.

Ravie, voire même enivrée par le goût et l’odeur de la soupe, la pauvrette jeta un regard radieux à Beaufort. Encore une fois, comme presque à chaque fois qu’elle l’observait, un sourire lui vint automatiquement, et tout aussi radieux que le regard. Comme par hasard, ses yeux se baissèrent pour se balader sur la table, car il semblait qu’elle avait vu une main à côté de l’assiette de soupe...
Gagné ; l’une des mains de son amour reposait sur la table. Malicieuse, Isabelle se décida à déranger le repas de son duc, comme un petit jeu inoffensif qui réclamait son attention ; elle approcha sa propre main, la main gauche, timidement. Bientôt, l’une enlacée dans l’autre, la jeune fille se permit de caresser doucement celle qu’elle tenait, tout en continuant, par la main droite, à s’alimenter de soupe, sans dire mot. Intérieurement, elle riait de bonheur, car cette espèce de petit jeu, quasiment enfantin, n’était autre qu’un petit geste doux, sa façon à elle de dire qu’elle avait besoin de lui.
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