Le Temps du Roi ~ Une Légende
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 La Fronde, la vraie.

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Isabelle Tremblay
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MessageSujet: La Fronde, la vraie.   La Fronde, la vraie. Icon_minitimeMar 13 Mar - 23:46

Isabelle se dirigeait en courant vers le Louvre, la cape noire virevoltant à nouveau sur ses épaules. Elle s'en voudrait d'être en retard pour l'évènement si important sans doute dans sa vie.

Le ciel était blanc, un matin ensoleillé légèrement dans le froid venait de se lever. D'ailleurs, même avec la chaude et douce cape, la jeune fille se sentait un peu tremblante. Peut-être que le froid, faisant ressortir cette buée blanchâtre de sa respiration, n'en était pas le seul responsable ; elle était bien émoustillée de l'évènement qui se produirait bientôt.

Elle tourna une rue. Encore une autre. Une ruelle, une avenue. Parfois, elle se demandait comment ne s'y perdait-elle pas.

Quelle question. Elle y avait grandit. Paris tout entier lui appartenait, comme il appartenait à tout le monde.

Sauf à Mazarin, faudrait-il penser. Mais celui-ci ne s'en doutait certainement pas.

Elle arriva sur la place qui donnait sur le Louvre, et put observer d'autres paysans arriver en même temps. Certains semblaient nerveux, autant qu'elle du moins ; elle les encouragea avec un sourire des plus mal assurés.

Ça commençait bien.

Le nombre de frondeurs lui semblait satisfaisant ; ils étaient plus d'une centaine, elle en était certaine. Ils étaient tous déterminés à faire payer Mazarin, coûte que coûte ; Isabelle pensait bien, quant à elle, qu'ils y arriveraient, à assassiner cet affreux personnage ; la Cour n'était pas prévenue, il n'y avait aucune faille... si ?

Le duc avait, présumait-elle, eut une idée excellente que de reporter la révolte au profit de réfléxions.

Le duc... où était-il, celui-ci, d'ailleurs ? Il se devait d'être là ; c'était lui le meneur, lui qui encourageait, lui qui les sauverait... Où était-il ?

Elle se mit à chercher, au milieu de cette foule, le froid matinal lui faisant claquer des dents, le beau duc, appelant son prénom.


"François !" appelait-elle sans crier. "François ! Où êtes-vous donc ?"

La jeune fille s'emporta de ne pas le voir de suite. Elle tapa du pied, impatiente. Ce n'était pas le jour, pas le moment ! La brunette se sentait assez mécontente de cette absence. Il ne lui aurait pas fait faux-bond, n'est-ce pas ? Parce que s'il en avait été ainsi, cette fois-ci on verrait bien qui rirait le dernier ; ce n'était pas lorsque tous avaient confiance en lui qu'il ne viendrait pas ! Parce que dans ce cas, ce serait une affaire non plus personnelle, mais du peuple lui même. Et elle était bien capable de se fâcher à propos ! Ah ! S'il...

Il était là. Elle l'aperçut, au milieu de la foule, comme la confirmation de ce qu'elle croyait en lui. Elle en fut ravie, oublia sa rage ; la fille du peuple se rua sur le garçon noble, contrant le mouvement des paysans, se donnant un passage à coups de coudes pratiquement ; c'est que la foule s'épaississait de minute en minute.

Enfin parvenue à François, elle le tira de son côté, lui parlant à toute vitesse.


"Bonjour, François ! Je vous ai bien cherché, vous voilà enfin. Maintenant, pouvez-vous me dire ce qu'il nous faut faire ?"


Elle attendait clairement des ordres. Si elle était nerveuse, elle ne craignait rien, parce que "son" duc était là pour la guider. Elle ne se permettrait aucune erreur, cela était certain.
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MessageSujet: Re: La Fronde, la vraie.   La Fronde, la vraie. Icon_minitimeMer 14 Mar - 0:05

François arriva, certainement poussé par une froide et légère brise. La place était noire de monde, et cette foule réchauffa le coeur du jeune homme. Cela marcherait, cela ne pouvait être autrement! Il seraient tous unis pour la même cause, et rien ne pourrait les empêcher d'aller jusqu'au bout de leurs attentes. Nombre d'entre eux avaient amené de quoi se battre: fourches, épées parfois mal éguisées, et tout ce qui pouvait trancher, arracher et faire saigner. Le jeune Duc s'était lui-même muni de son épée.

Il avançait donc à travers le peuple, se frayant un passage, parfois remercié d'un sourire, parfois se voyant tourner le dos par des êtres plus forts. Enfin, même si ces derniers n'appréciait pas François, ils avaient quand même accepté de se laisser entraîner dans une révolte: leur Fronde.

Mais bientôt, Beaufort s'impatientait de ne pas retrouver Isabelle dans cette foule qui s'avérait devenir étouffante. Il entendit alors une voix qu'il aurait probablement reconnut au milieu de tant d'autre et se tourna vers la demoiselle. Se laissant entraîner, il lui prit alors les mains. Son sourire traduisait plusieurs de ces humeurs actuelles: soutien, soulagement, mais en même temps crainte de ne pas être à la hauteur [de ce qu'on vous demande, ce que les autres attendent, ... oups, dsl mais c'était trop tentant... Embarassed ]


"Bonjour Isabelle! Grand plaisir pour moi de vous revoir en ce jour tant attendu. Je vous propose de remonter la place et de trouver un endroit en hauteur. Peut-être pourrons-nous alors nous adresser à la foule et lancer la Fronde comme il se doit?"

François savait qu'un simple mot suffirait à mettre en route cette impressionante masse. Même un geste aurait entraîné l'avancée de ce peuple. Et une fois partit, plus rien ne pourrait alors l'arrêter...
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MessageSujet: Re: La Fronde, la vraie.   La Fronde, la vraie. Icon_minitimeMer 14 Mar - 21:10

La jeune fille était véritablement enchantée de le revoir aussi motivé. Aurait-il pu en être autrement ? Je veux dire, aurait-il douté et fui comme un couard dès la dernière seconde ? Non ; du moins, elle croyait bien qu'il ne l'aurait pas fait. C'était spécial que d'être aussi courageux ; Isabelle non seulement en était reconnaissante, mais de plus l'admirait. Aurait-elle eu le même courage ? Peut-être, et même sans doute, mais vous connaissez bien Isabelle ; elle a le don de voir ses propres qualités chez les autres et de ne pas les apercevoir chez elle.

Ravie, un premier joli sourire couronna sa matinée, celui-ci adressé au jeune homme qu'elle tenait toujours par la manche.


"Le plaisir est tout mien, mon duc. Votre idée est bonne ; peut-être pourrions-nous... retrouver le rocher de l'autre soir ?"


Elle rougit discrètement, mais certes adorablement à l'évocation de "l'autre soir". En réalité, elle semblait maintenant un enfant excité par son premier jouet, c'est-à-dire qu'elle rayonnait tout en trépignant, raison pour laquelle on ne pourrait pas ne pas qualifier ce rosissement "d'adorable".

Elle tira comme à son habitude le jeune duc par la manche, cette fois-ci beaucoup plus vivement et rapidement, comme quelqu'un qui n'en peut plus d'attendre sa toute première révolte. C'était tout de même assez amusant à voir, cette pauvrette déchaînée à extraire le duc de Beaufort de la foule, vers ce fameux rocher qui se trouvait sur la place. Certains dans la foule d'ailleurs souriaient d'un air moqueur pour Isabelle, qui répondait avec un sourire destabilisant.

Enfin, ils atteignirent, non sans difficulté, la grosse pierre, qui, précisons, n'avait pas changé depuis trois jours. Pour vous dire, les souvenirs récents qu'elle prodiguait à la demoiselle l'enchantaient mais ne l'enchantaient pas ; c'était un rocher assez symbolique, pourrait-on dire. Symbolique... oui, en quelque sorte. Non ?

Quoiqu'il en soit, elle fit bien vite de détacher sa main de la manche du jeune homme, et de caresser la surface du rocher. Eh bien, voilà qu'il servirait bien à la toute première finalité qu'elle lui avait vu, c'est à dire, observer la révolte d'en haut. Cela lui paraissait stupide, mais elle regarda comme attendrie ce rocher.

Cela ne dura pas ; bientôt, sa nervosité reprit le dessus. Elle faillit trébucher en grimpant dessus ; ce fut par chance qu'en tombant, quelqu'un la rattrappa. Devinez qui ?


"Oh ! Merci."


C'est tout. Deux mots suffisent.

La demoiselle réussit enfin à escalader sans danger mortel le rocher, et regardait à présent la foule devant elle, comme au premier jour. C'était impressionnant. Beaucoup avaient leur attention attirée par elle à présent. Elle trouvait pittoresque le mouvement de la foule vu du haut, on aurait cru une onde gigantesque.

En même temps, ce n'était pas l'heure de penser à cela.


"Eh bien... nous lançons-nous ?"
questionna-t-elle nerveusement au duc qui l'avait bientôt rejointe.

Qui l'eut cru ? Ce jour était enfin arrivé. Et, du haut, pressentant la révolte, pressentant la vengeance mais surtout le bien que cela allait faire à ses amis, à son peuple, la jeune fille eut un sentiment bien particulier. Elle se sentait comme... une véritable reine...

Pas comme une reine gouvernerait un peuple ; mais une reine qui entend la Liberté et la Justice souffler dans ses oreilles. La reine de sa propre personne... la reine sans couronne. Juste une reine, c'est tout.


Dernière édition par le Jeu 15 Mar - 0:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La Fronde, la vraie.   La Fronde, la vraie. Icon_minitimeJeu 15 Mar - 0:26

Les joues de la jeune femme rosirent et ce détail n'échappa pas au Duc qui en sourit simplement. Ainsi, elle n'avait pas totalement balayé leur soirée: cela le rassurait et lui réchauffait hardiment le coeur. Peut-être même qu'il puisa davantage de courage en cela. De toute manière, Isabelle en elle-même lui permettait de ne pas faillir à la lourde tâche de mener un peuple. De plus, elle connaissait ces gens et savait comment leur parler, comment les rassurer. Enfin, François eut à peine le temps d'acquiesser que la demoiselle leur frayait un chemin à travers la masse qui avait prit place sur cette esplanade.

Ils atteignirent ainsi le fameux rocher, et, non peu content de retrouver cet endroit, le jeune homme sourit. Bien sûr, la situation n'avait rien à voir avec la fois dernière mais quand même, c'était important dans sa vie... Allez savoir pourquoi?!

Isabelle commença donc à monter mais glissa, probablement à cause de quelque mousse qui avait trouvé refuge sur une pierre qui ne devait pas vraiment être à usage habituel. Beaufort n'eut qu'à tendre les bras et la ratrappa. Il lui sourit alors, ne sachant pas trop comment sortir de cette situation. Ils n'étaient pas seuls, et tout était alors différent!


"Rien n'est plus normal! Mais faites attention surtout!"

Il lui tendit alors la main pour la soutenir et éviter que la jeune femme ne se fasse un mal quelconque. Une fois hissée, il la rejoint rapidement. Puis il regarda la foule qui s'étendait devant eux. C'était plus impressionant que la dernière fois... Il devait y avoir deux fois plus de monde. La révolte avait donc gagnée en force avec l'attente! François était certain de réussir, il ne voyait pas d'autres issues... Peut-être que sa jeunesse lui obscurcissait un peu la vérité et empêchait alors d'imaginer le pire... Mais ce n'était pas le moment de penser à cela: il fallait mettre en marche la Fronde qui obligerait Mazarin à rendre son pouvoir au Roi.

"Lançons-nous! A vous l'honneur: lancez cette révolte tant attendue!"

Après tout, Isabelle était autant capable que lui d'amorcer la Fronde! Et puis, peut-être serait-elle heureuse de pouvoir le faire? Cela importait peu à François d'être le meneur en chef: du moment que sa demoiselle se réjouissait d'un tel affront, lui était heureux. Il lui adressa alors un sourire discret mais des plus charmant, avec ce qu'il fallait d'assurance, d'encouragement et de confiance: il avait confiance en elle.
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MessageSujet: Re: La Fronde, la vraie.   La Fronde, la vraie. Icon_minitimeJeu 15 Mar - 1:00

La jeune fille aurait pu être partagée. D'un côté, elle était extrêmement heureuse et excitée d'amorcer elle-même la révolte ; pour elle, c'était un peu comme un honneur, admettons. En même temps... elle en était tellement nerveuse qu'elle aurait égorgé le jeune duc de lui laisser ce poids sur les épaules.

Mais le sentiment positif était bien entendu mille fois plus positif. Ravie, son si joli sourire s'élargit à l'extrême, dans la mesure du possible, et je peux vous dire que ce n'était pas forcé. Pouvait-elle vraiment croire en pareil honneur ? Elle savait bien que de là-haut, plusieurs pourraient la voir et pourraient imaginer quelque intrigue qui expliquerait pourquoi sa confiance dans le noble ou je ne sais quoi encore, mais elle s'en moquait ; aussi, elle mena l'une de ses mains caresser affectueusement la joue de François.


"Décidément, François, jamais je ne vous remercierai assez de tout cela !"

Et "tout cela", ça voulait vraiment dire beaucoup.

Assez rigolé. Prenant son semblant sérieux, et pourtant toujours en souriant, la brunette, se détourna du duc, s'adressa au peuple, criant de tous ses poumons et son courage.


"AMIS !"

Toutes les têtes se tournèrent vers elle. Quand je dis "Toutes", c'est TOUTES.

Savez-vous ? Isabelle ne s'en sentit pas découragée ni destabilisée. D'abord parce qu'elle savait n'être pas lâche. Ensuite, parce qu'elle avait du soutien juste à côté.
Sa fermeté sembla impressionner par la suite tous ceux qui se trouvaient là.

"Cette fois-ci est la bonne... Tous au Louvre ! Nous pillerons le Palais, et chasserons le Cardinal !"

Une acclamation vint de cette foule énorme. Tous acclamaient et le Roi, et Isabelle, et Beaufort. Isabelle s'en sentit émue. C'était sa mère qui semblait lui chuchoter des félicitations à l'oreille, par l'intermède de la brise fraîche de la matinée. La sensation était enivrante. Mais...

"François, nous devons donc nous tenir prêts à entrer dans le Palais, à la recherche de Mazarin, lorsque les autres pilleront le Louvre. Me suivez-vous ?"


Elle mena le duc vers la porte du Louvre, celle que les parisiens franchirent bientôt, cette porte s'étant étrangement ouverte sans beaucoup de résistances. Isabelle aurait sans doute dû percevoir une alarme dans ce manque de résistance ; mais il n'en fut rien, elle n'en vit que du feu.
La porte du palais fut donc vite franchie ; elle y entra, toujours suivie du jeune noble, alors que ses amis, le peuple, entraient dans le Louvre comme un robinet qui coule laisserait sortir son eau. Tous prenaient différentes directions, et allaient dans les différentes chambres, anti-chambres, bureaux, pièces de bain, salles... mais...


"François ?" questionna la brune, comme intimidée soudain. "Où peut bien se trouver le Cardinal ?"

Il se trouve qu'Isabelle avait rarement visité par ici une pièce autre que les cuisines. Aussi, les murs même de ce Palais semblaient l'intimider au plus haut point, elle semblait sans aucun doute un peu perdue.
Une petite troupe à part de paysans les suivaient, le duc et elle, prêts à chasser ou tuer le Cardinal, avec armes fourchues ou tranchantes. Ils semblaient s'y retrouver autant qu'elle ; aussi, tous appartenant à cette petite troupe regardèrent Beaufort interrogatoirement. Il devait avoir fréquenté le Louvre beaucoup plus que n'importe qui d'autre par ici, non ? Eh bien, ces connaissances serviraient sans doute...
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MessageSujet: Re: La Fronde, la vraie.   La Fronde, la vraie. Icon_minitimeVen 16 Mar - 20:28

La joie d'Isabelle se reflétait parfaitement dans ces yeux. Ce regard eut alors le simple effet d'élargir davantage le sourire du jeune Duc. Puis elle posa sa main sur sa joue, amplifiant le bonheur de François. Il était vraiment heureux et partageait cela avec la demoiselle. Peut-être avait-il participé à cette joie qui rayonnait en elle? Avait-il permit à la jeune femme de prendre confiance en elle et de retrouver goût à la vie grâce à une simple mais importante révolte? Il ne voulait pas de remerciements. Les seules étincelles de bonheur qui naissaient dans le regard d'Isabelle suffisaient à rendre Beaufort heureux.

"Je n'accepterai pas vos remerciements! Je ne fais que ce que je pense bon pour vous et votre seul bonheur suffit à me grattifier!"

Il la regarda alors s'élancer. Elle prit un ton assuré et il pensa que rien ne pourrait plus l'arrêter. Ses mots étaient justes et son intonation donna du courage à toute la foule qui n'avait d'yeux que pour celle qui leur permettrait alors d'en finir avec Mazarin. Elle retenait toute l'attention et le silence traduisait l'écoute qui lui était accordée.

Puis le peuple s'élança vers le Palais. Une énorme machine humaine venait de s'enclencher et rien ne pourrait sûrement l'arrêter... Même les portes du Louvre cédèrent aux premiers abords! François avait bien sûr suivit la belle brunette. Il ne s'inquiéta pas gravement de la facilité avec laquelle ils étaient entrés dans la Cour du Palais. Cela lui parut d'abord bizarre puis il finit par oublier cela, parcourant l'habitat avec précipitation et détermination.

Mais bien vite, le doute s'installa. En effet, il y avait toujours pas mal de monde dans les couloirs et dans les pièces de jeu ou quelconques salons que ce soit. A ce moment là, pas un chat... Ni rire idiot, ni son de clavecin. Le silence commençait à inquiéter le Duc, et aparemment, Isabelle trouvait également cela anormal. Le petit groupe posa alors leurs yeux sur le jeune homme. Il eut l'impression de disparaître sous terre...


"Eh bien, je vous avouerais que je ne sais pas... En temps normal, Mazarin traîne dans le Palais avec plusieurs conseillers à sa traîne; mais là, l'ambiance est, pour ainsi dire, quelque peu froide..."

François ne comprenait pas que la Cour est ainsi disparu! Où étaient-ils tous donc passé? Il ne voyait pas d'autres choix que la fuite. Mais comment auraient-ils pu apprendre la Fronde qui se préparait? Tout se mélangeait dans la tête du jeune homme qui ne savait pas vraiment comment gérer la situation. Comment annoncer cela au peuple? Et à Isabelle? Leur déception n'aurait alors pas d'égal... Et il ne désirait pas faire cela à la demoiselle. Pourtant, il le fallait!


"Isabelle, je ne vois pas d'autre possibilité que la fuite de la Cour et du Cardinal dans un lieu plus sûr... Mais pourquoi sont-ils tous parti si vite? Je ne peux y répondre..."

Le jeune Duc ne savait plus quoi faire. Puis il pensa alors que tout le peuple se retournerait contre lui! Effectivement, lui, noble qu'il était aurait pu prévenir la Cour de la Fronde et leur permettre ainsi d'échapper à la rage des parisiens! Et même si sa sincérité était lisible dans son regard, comme dans le son de sa voix, personne n'attacherait d'importance à cela. Personne? Sauf peut-être Isabelle. Et encore, comment pourrait-elle le croire, lui qui lui a fait tant espérer un monde meilleur?
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MessageSujet: Re: La Fronde, la vraie.   La Fronde, la vraie. Icon_minitimeSam 17 Mar - 16:19

Isabelle n'avait, pour ainsi dire, pas d'abord remarqué le silence. Ce ne fut qu'à la remarque du duc qu'elle comprit que quelque chose n'allait pas.

Froide. Oui, l'ambiance était froide ! Où étaient les intriguantes qui badinaient en trottinant de par le château ? Les serviteurs eux-même, qui couraient d'un endroit à l'autre par mille passages secrets ? Les courtisans, les... N'était-ce pas un jour de fête ? Ne devraient-ils pas être tous là à festoyer ? Car si elle s'en souvenait bien, oui, aujourd'hui était un jour où ils fêtaient... oh ! Qu'importe ce qu'ils fêtaient. Ils auraient dû être là, c'est tout ce qui comptait. Comment Isabelle savait-elle que c'était jour de fête ? Simple : on lui avait déjà imposé, quelques fois, d'apporter repas ou autres à des courtisanes laaaaaaaasses des mondanités (ce sont leurs mots). Bref, elle avait beau ne connaître qu'un minimum du château à part les cuisines, elle était tout de même bien informée.

D'accord ; Mazarin aurait dû se trouver par là, il ne l'était pas... que fait-on dans ce cas ?


"Mazarin... est-il donc parti ?"
murmura-t-elle pleine de...

Je ne pourrais pas dire colère. Un peu, sans doute, mais il y avait une espèce de vide, inexplicable, et une peur bizarre qui s'installaient dans sa poitrine.

Cette idée l'effrayait. Mazarin, parti ? Non ! Il ne pouvait pas être parti. C'était lui qu'on était venu... euh... égorger !


"Non... c'est impossible..." chuchota-t-elle encore, effarée.

Comment pouvait-elle en être sûre ? Elle n'avait pas entendu parler de cette fuite, alors comment l'aurait-elle prévue ? Et combien de temps cela faisait-il qu'ils étaient partis ? Une semaine ? Trois jours ? Ils ne pouvaient pas être tous partis !

N'était-ce pas la grande Huguette, là, qui passait ?

Huguette était une domestique du château, ayant la trentaine, très bonne pour Isabelle en ses débuts par ici. Que faisait-elle là, avec un balluchon, alors qu'elle ne savait pas la Fronde ? Peut-être savait-elle où était le Cardinal ?


"Huguette ! Huguette !" Isabelle accourut vers la dame en l'interpelant, non-loin du groupe de frondeurs et du duc. "Oh, Huguette, dites-moi... où sont-ils tous passés ?"

Huguette, toujours en retard, lui répondit après plusieurs minutes, d'un air moqueur mais en même temps confus :


"Ah, Isabelle, çà... ils sont tous partis, la Cour a déménagé... au Château de Versailles ! Tu ne le savais pas, ma jolie ?"

"La jolie" n'écoutait plus. Dès qu'elle avait compris qu'ils n'étaient pas là, elle avait juste eu le temps de saisir vaguement "Château de Versailles" qu'elle s'en retournait vers le groupe... lentement, les yeux perdus dans le vide.

"Partis... Château de... Versailles..." annonça-t-elle, toujours aussi choquée.

Un petit silence se fit. La pauvrette ne s'apercevait même plus de ce qui se passait dans son entourage, elle était juste focalisée sur ce qu'elle venait de dire.
La conclusion se fit très vite dans son esprit. Il fallait bien que ce soit la faute à quelqu'un... c'était...


"Il y a un traître parmi nous." prononça-t-elle lugubrement, les yeux baissés sur le sol.

Et, avant que quelqu'un puisse l'en empêcher, elle se mit à courir, passant la tête par chaque porte, aboyant sans donner le temps aux discussions que "tout le monde devait sortir du palais et se retrouver sur la Place du Louvre, tout de suite".

Une fois que ce fut fait, et, de manière étonnante, ce fut assez rapide (ben... La brunette a une certaine portée de voix quand elle s'y met...), la jeune fille s'élança hors du Louvre, sans attendre ni le groupe, ni son duc, furieuse et déçue.

Mais pas contre le duc, détrompez-vous. En réalité, ces deux sentiments, la fureur et la déception, faisaient tellement ravage dans son coeur qu'elle en avait oublié François pour un moment.

Une fois sur la Place, alors que tous s'en revenaient (certains n'étaient pas entrés dans le palais), la brune monta sur sa pierre, les larmes aux yeux tant elle les appuyait pour ne pas pleurer de colère.

Parce qu'elle ne se permettrait pas de pleurer pour sa déception. De colère, oui ; mais pas parce qu'elle était déçue.


"FRONDEURS !" cria-t-elle d'une voix à déchirer l'âme de n'importe qui tellement elle transmettait la profondeur de ces deux sentiments ravageurs, "Le Cardinal et la Reine nous ont joués ! Le Palais est VIDE ! Le Roi et sa Cour... sont partis, ils se sont déplacés vers Versailles !"

La rumeur de la foule ne tarda pas à venir à ses oreilles. Essoufflée d'avoir couru, ce fut à peine qu'elle ne regretta pas que le rocher soit beaucoup plus haut. Au bord d'une falaise, qui sait... Ce serait pratique pour s'y jeter à présent.

Tous ces efforts, pour rien ! La révolte, attendue depuis si longtemps... gâchée !


"Il y a un TRAÎTRE parmi nous !" hurla Isabelle, aveuglée par la rage.

Elle sentit quelque chose remuer, tout près, sur le Rocher également. Se tournant, elle aperçut que François venait de la rejoindre.


"C'est lui, le traître !"

Ce n'était certainement pas elle qui venait de dire cela. Non. C'était quelqu'un, parmi la foule... Baptiste ?

"C'est un noble !" argumenta quelqu'un d'autre.

Ah non ! Ils n'allaient pas maintenant s'attaquer au duc ! Tout était bien compliqué comme cela, déjà. La jeune fille foudroya ces deux personnes du regard. Jamais elle n'oublierait la confiance qu'elle avait pu accorder au regard de François de Vendôme.

"Je ne pense pas..." prononça-t-elle suavement mais audiblement. "Le Duc de Beaufort a mon entière confiance. Sans lui, mes amis, jamais nous n'aurions eu la possibilité de nous révolter. Peu importe qui est le traître... il nous faut seulement savoir ce que nous devons faire maintenant."

Elle se tourna vivement vers le jeune duc, et, ses yeux lançant des éclairs, elle l'interrogea brusquement.

"Allons, que faisons-nous maintenant ?"

Qu'entendait-elle à présent ? Un bruit étrange... quelque chose qui roulait, ou traînait par terre, que savait-elle ? Il y avait quelque chose d'anormal. Pourquoi se sentait-elle soudainement observée par autre chose que la foule, à présent ?

"François... qu'est-ce que..."

Lentement, elle descendit du rocher, tendant les oreilles.
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MessageSujet: Re: La Fronde, la vraie.   La Fronde, la vraie. Icon_minitimeSam 17 Mar - 19:57

Aux mots du jeune homme, l'expression d'Isabelle changea. François comprit cela sans grande difficultés et il s'en voulait d'être la cause de cette immense déception. Ce qu'il avait osé lui faire espérer venait de s'effondrer en un rien de temps. Il sentit alors la colère monter en lui mais cela n'avait sûrement d'égal celle de la jeune femme. Après tout leurs efforts, rien ne s'avérait positif. Mais Beaufort ne comprenait pas comment, en 3 jours, Mazarin avait réussit à faire évacuer tout le monde. Il devait rester quelques servantes encore mais comment la Cour avait-elle disparut si vite? D'ailleurs, Isabelle interpella une connaissance...

Versailles? Comment avaient-ils pu se réfugier si rapidement là-bas? Hier encore le Palais regorgeait de sots! Comment Mazarin avait organisé leur fuite si discrète? Il était bien informé, rien de plus sûr. Mais il avait également réfléchit comme il le fallait aux déménagements car rien n'avait indiqué ce changement d'habitat. Il était bien meilleur pour protéger la Cour que pour aider le peuple à survivre pensa-t-il. Enfin, il pourrait réfléchir à cela plus tard. En attendant, Isabelle s'échappa sans un mot, sa colère ayant certainement prit le dessus. Elle courrut vers la sortie, demandant à tous de se retrouver dans la cour principale du Palais. François se précipita alors à l'extérieur. Toute la foule arrivait alors à cet endroit, regardant la jeune femme.

Elle leur expliqua la situation, prenant tout parfaitement en main. Son assurance était assez impressionante. Mais bientôt, tous les regards se tournèrent vers le jeune Duc: en effet, qui pouvait faire preuve de trahison mieux qu'un noble? François ne savait plus vraiment où regarder même si son regard rejoignit très vite celui d'Isabelle. Rassuré par ses propos, il n'eut pas le temps de répondre à sa question...

Un bruit sourd s'élevait de nulle part et le jeune Duc, suivant son instinct aida la demoiselle à descendre. Il la prit dans ses bras, cherchant d'où pouvait venir ce son inquiétant. La foule toute entière balayait d'ailleurs la Cour du regard.


"Je ne sais pas ce que sait mais soyez sans crainte..."

François apperçut alors deux gardes accompagnés d'un énorme canon. Il eut juste le temps de précipiter la jeune femme à terre que plusieurs explosions retentirent. Son corps massif protégeait la demoiselle, le jeune Duc se retenant sur ses avant-bras pour ne pas la blesser. Bientôt, il perdit connaissance, probablement à cause de la tonalité trop élevé des tirs de canon...
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MessageSujet: Re: La Fronde, la vraie.   La Fronde, la vraie. Icon_minitimeSam 17 Mar - 22:12

La jeune fille aurait certainement défailli elle-même. Ce n'était pas facile de se trouver sous tous ces facteurs et continuer avec conscience.

Cela suffisait. Oui, cela suffisait assez pour Isabelle ! Mais pour les gardes, ou plutôt, pour Mazarin, il semblait que cela ne suffisait pas, d'avoir joué la révolte. C'était bien horrible pour la demoiselle comme cela sans qu'il... sans qu'il... ordonne une Canonnade qui, sûrement, aurait tué beaucoup de... Oh mon Dieu !

Pour commencer avec les malheurs, le duc s'effondra sur elle. Non, il ne pouvait pas mourir, lui ! Il... n'avait pas été touché par les plusieurs tirs de canon, il n'avait aucune raison de mourir, il... il... il respirait encore. Ce fut déjà un soulagement intense pour la pauvrette qui paniquait à présent de plus en plus.

Délicatement, ayant pour but de constater les dégâts, car elle n'avait pas encore réalisé ce que cela devait représenter, elle repoussa le duc évanoui et le coucha de son côté, avant de se relever, doucement.

Lorsqu'elle fut debout...

Autour d'elle, tous, tous les frondeurs, à part trois ou quatre d'entre eux, étaient couchés par terre. Certains gémissaient de douleur, d'autre expiraient, d'autres encore avaient déjà quitté ce monde, certains même atteints directement par les gros boulets.

Tremblant, elle s'avança, ressentant une légère douleur à la jambe. En sautant pour la protéger, le duc l'avait tout de même légèrement blessée, car la jambe de la demoiselle avait éraflé une partie pointue du rocher. Rien de grave, bien évidemment, comparé à ceux qui... à ses amis...

Désespérément, elle tenta de courir en boîtant légèrement parmi ces masses informes, ces corps éparpillés, tentant de retrouver des visages.

Lucie... elle n'avait pas été touchée. Elle sanglottait près de Pierre, qui était plus ou moins blessé, et parlait de mourir. Isabelle carressa les cheveux de celui-ci, et serra dans ses bras Lucie, sentant les larmes venir très rapidement. Quelle atmosphère... lugubre ! Le ciel semblait s'être d'un coup assombri...


"Lucie... je suis tellement désolée... tellement désolée..."
répétait la brune, les larmes lui coulant lentement sur le visage, la voix tremblante.

En réalité, elle n'arrivait pas à réaliser. Pierre était là, couché, Lucie pleurait... les survivants, ils pleuraient tous...


"Nous ne t'en voulons pas, Isabelle... Personne ne t'en voudra jamais... tu as fait ce qui te semblait le mieux. Et tout le monde te suivit..."

En écoutant ces mots, Isabelle se releva, la tête courbée, et courut comme elle put jusqu'à... Oh !

N'était-ce pas ici Gabrielle, une amie de longue date aussi ? La brune s'approcha lentement de la blondinette, couchée par terre, inerte. Mais avant que celle-ci soit à portée de main, Isabelle eut un mouvement de recul, horrifiée. La blonde gisait, ne respirait plus.


"Gabrielle ! Gabrielle !"

La pauvrette se jeta sur le corps, inondant les deux visages de larmes.

"Réponds-moi ! Allez, dis-moi que tu m'entends... ou au moins que tu me vois... tu..."

Mais Gabrielle ne répondrait pas, car elle ne l'entendait pas... elle ne l'entendait plus.
Relevant le corps, Isabelle le serra dans ses bras, horrifiée.


"Mais... qu'ai-je fait... qu'avons-nous fait de vous tous ?"

Elle embrassa la joue froide de son amie, et la quitta à regrets, se retenant de hurler de desespoir.

Pourtant, elle ne se retint pas en apercevant quelqu'un d'encore plus connu...


"BAPTISTE !" hurla-t-elle en se précipitant sur le brun.

Il était couché par terre, ensanglanté par un boulet de Canon qui lui avait brisé les côtes... les yeux fermés...

Une torpeur envahi Isabelle alors qu'elle courait vers son ami. Ce n'était pas possible, ce n'était pas vrai, ce n'était qu'un mauvais songe... elle se réveillerait bientôt, elle... non...

La jeune fille mit son oreille contre le coeur de Baptiste, tremblante. Son coeur battait, il battait, mais bien sûr qu'il battait ! Il devait battre ! Pourtant, il lui sembla bien que c'était le sien qui venait de s'arrêter lorsqu'elle s'aperçut que le coeur de son ami, refroidi, ne battait plus...
Un violent sanglot s'échappa de sa bouche, elle ne dit plus rien, sanglotta seulement. La fille du peuple, se rongeant de toute sorte de remords et regrettant son meilleur ami, eut le souhait de mourir, là, recroquevillée contre ce corps... Elle ferma les yeux, et ne bougea plus, essayant d'imaginer que les battements de coeur qu'elle entendait, les siens, étaient ceux du garçon qu'elle avait entre ses bras. Aussi, elle se mettait du sang partout, mais n'en avait que faire ; elle préférait ne plus bouger, pour avoir la sensation de ne plus être, mais aussi parce qu'elle avait peur de faire mal à son petit Baptiste, celui avec qui elle avait grandi, parce qu'il s'était cassé les côtes. Elle se remémorait ces instants... Pour elle, il n'était pas mort... Jamais...
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MessageSujet: Re: La Fronde, la vraie.   La Fronde, la vraie. Icon_minitimeSam 17 Mar - 22:35

François revint à lui quelques minutes après la fin de la Cannonade. Un léger sifflement l'empêcher d'entendre distinctement les gémissements autour de lui. Mais cela ne dura pas longtemps. Bientôt, il se remémora ce qui était arrivé. Il chercha alors Isabelle des yeux. Il ne la vit pas tout de suite. Le jeune Duc se leva alors, la foule était étendue au sol. Cette vision écoeura Beaufort. Pourquoi? Pourquoi Mazarin avait ainsi écrasé le peuple? Ils avaient fuit, cela ne lui avait donc pas suffit?

François vit alors Isabelle, recroquevillée près d'un corps inerte. Il préféra d'abord ne pas la dérangée. Il n'avait pas reconnu Baptiste et s'imaginait donc simplement qu'elle venait de perdre quelqu'un de cher. A côté de lui, une femme d'une trentaine d'année gémissait. Il s'agenouilla à ses côtés. Lui prenant, la main, il tentait de comprendre ses mots qui serait peut-être les derniers. Elle parlait de ses enfants. Il fallait que quelqu'un prévienne ses enfants et s'en occupe alors car elle était persuadée de périr ici.


"Non, soyez forte! Vos enfants ont besoin de vous et je suis persuadée que vous pouvez survivre, restez dans ce monde..."

Il la reconnut alors: c'était la femme du marché. Celle dont le fils cadet avait permit au Duc de lancer cette révolte. Il lui serrait toujours la main, espérant ainsi lui apporter tout le soutien nécessaire. Elle était blessée à la jambe. Il récupéra un bout de tissu et essaya tant bien que mal de lui faire un garot. Ils agissaient comme cela en tant de guerre alors, autant se servie de ce qu'il avait apprit là-bas! La femme survivrait, il en était certain. Il lui expliqua ce qu'il venait de faire et la laissa donc, lui promettant de revenir très rapidement.

Il se releva et décida de rejoindre Isabelle. Sur la courte distance qui les séparait, un grand de corps étaient vidés de leur âme... Cela faisait vraiment mal...


"Isabelle, je suis désolé... Tout cela est ma faute..."

Il s'agenouilla près d'elle, sa main sur son épaule. C'est ainsi qu'il reconnut Baptiste; jeune homme de son âge qu'il n'avait même eut le temps de connaître... Il aurait tellement voulu éviter cela! Il aurait tellement voulu éviter le désarroi et le malheur qui venait de s'abattre sur le peuple, sur Isabelle... C'était de sa faute. Jamais il n'aurait dû lancer cette Fronde. Sans lui, personne ne serait mort. Il détourna les yeux; sa vision commençait à se brouiller, les larmes faisant leur apparition. Il se promit de ne pas pleurer, promesse qu'il réussit à tenir.
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MessageSujet: Re: La Fronde, la vraie.   La Fronde, la vraie. Icon_minitimeDim 18 Mar - 0:25

Ce qu'elle voulait, c'était qu'on la laisse là, à se serrer contre ce coeur ensanglanté qui ne battait déjà plus... Pourquoi devait-ce en être ainsi ? Baptiste, il avait l'âme jeune et pleine de chaleur, il savait l'égayer. C'était son meilleur ami... il avait été son meilleur ami... et cette âme était partie...

Mais on l'interrompit. D'abord, écoutant les excuses du duc, elle n'y fit pas attention, comme si plus rien ne comptait, sans émotion aucune. Elle n'était rien, ne sentait rien en son âme... Elle sentit grande envie de se dégager violemment de la main de François qui pressionait légèrement son épaule. Mais elle ne le fit pas, parce qu'elle n'en avait pas la force. Elle voulait hurler, se défouler peut-être... cracher sur le visage de quelqu'un qui lui représenterait Mazarin, le frapper... je ne sais pas. Mais encore, elle n'en avait pas la force.

Lentement, comme aliénée du monde, elle se releva, et regarda le duc sans dire mot, ses cheveux décoiffés lui retombant sinistrement sur le visage, aucune expression régnant sur celui-ci.
Le changement fut brusque. Alors qu'elle dévisageait sans plus aucun sanglot le jeune homme, elle fut prise d'un sursaut violent et se jeta dans les bras dudit jeune homme.


"Fran... François !" hoqueta-t-elle, le serrant de manière désespérée.

Ce qu'elle avait dans le coeur, ça ne s'expliquait pas. C'était un poignard pour chaque mort, une écorchure dans le vif pour chaque blessé, une aiguillade pour chaque pleur... Ça faisait mal, ça faisait mal. C'était insupportable.


"François, j'ai mal, là, au plus profond de moi... est-ce normal, François, d'avoir aussi froid ?"

La pauvre ne savait plus ce qu'elle disait, elle avait l'impression d'être redevenue une enfant, lorsqu'elle avait appris la mort de son père, ou lorsqu'elle avait vu sa mère mourir de ses propres yeux... Mais là le choc était de la même nature, mais multiplié. Cela faisait horriblement mal !

Le regard effaré et douloureux, elle considéra un instant le duc. Elle venait de se rendre compte de ce qu'il avait dit il y avait un instant.

"Si vous êtes coupable, je le suis aussi. Mais personne ne vous en veut, François. Ce massacre n'est pas votre faute. Personne n'y est pour rien. Et si c'est une faute que de vous avoir fait confiance, alors, je..."

Alors... elle...

Lentement, elle approcha son visage de celui du duc, ne réfléchissant plus trop à ce qu'elle faisait.
De toute manière, après cela, elle n'avait rien à perdre, n'est-ce pas ? Qu'importait qu'ils s'oublient un jour... elle n'avait rien d'autre à perdre.
Ils étaient tous partis, tous perdus. Sa mère, son père, ses amis... tous ceux auxquels elle tenait... Même sa soeur et son frère lui étaient retirés. Ils étaient vivants, et en bonne santé. Mais pouvait-elle vraiment rester longtemps en leur compagnie ? Non. Parce qu'elle devait servir la Cour tous les jours, elle ne les voyait presque jamais. Maintenant, elle devrait sans doute se deplacer elle aussi à Versailles, si elle voulait continuer à pouvoir se nourrir. Alors pourrait-elle rester avec eux ? Non. Là-bas, elle serait seule, livrée et confrontée à elle même. Alors qu'avait-elle à perdre ?

Ses lèvres atteignirent suavement celles du duc de Beaufort, elle ferma doucement les yeux. Elle resta ainsi quelques minutes, juste savourant ce contact, mais ne se rendant toujours pas vraiment compte de ce qu'elle faisait à présent. Elle était dans un monde où plus rien ne compte, tout se vit tout de suite.
Sans crier gare, elle aprofondit son baiser, et se mit à l'embrasser d'une manière... comment le qualifierait-on ? Sauvage ? Desespérée ? Intense ? C'était pour se défouler. Elle voulait juste du réconfort, et quelque chose pour se défouler, c'est tout ce qu'elle demandait... Ici, elle trouvait les deux. Elle voulait oublier, transmettre sa douleur par l'intermède de ce baiser, mais celle-ci ne bougeait pas, elle n'y arrivait pas ! elle se poussait seulement pour laisser place à un sentiment étrange... pourquoi son coeur battait-il à présent si fort ? Pourquoi avait-elle envie de ne jamais se séparer des bras forts et de l'étreinte si douce de ce protecteur ? Celui qui lui semblait pouvoir combler les lacunes de son coeur, ce lambeau d'amour qui lui restait après toute cette affection déchirée qu'on le lui avait arraché par ces coups de canons.

Aussi doucement qu'il était arrivé, le baiser prit fin. Isabelle ne voulut pas ouvrir les yeux. Après cette émotion étrange qu'elle venait de vivre, elle ne voulait pas tout simplement retrouver la réalité autour d'elle, cette désolation et la cruauté d'un homme. Elle voulait juste rester quelque temps dans les bras du jeune homme de dix-sept ans qu'elle venait d'embrasser. Ce fut ce qu'elle fit ; elle se nicha au creux de ses bras sans en demander la permission, sans mot, demandant silencieusement qu'il ne dise rien... pendant quelque temps. Elle soupira, seulement, presque essouflée, les joues rouges, se sentant extrêmement lasse. Qu'il était doux de se retrouver à nouveau dans ses bras à lui...
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MessageSujet: Re: La Fronde, la vraie.   La Fronde, la vraie. Icon_minitimeDim 18 Mar - 1:44

Après quelques minutes de silence entre les deux jeunes gens, Isabelle dégna lui accorder son attention. Puis elle se leva et se précipita dans ses bras. Il la serra alors contre lui, espérant lui redonner un peu de force et de courage. Mais il savait ce que c'était de perdre des êtres chers. Et même s'il ne connaissait pas les 3/4 des personnes qui étaient allongées là, un grand vide s'était formé dans sa tête et dans son coeur. Ca pouvait paraître bizarre mais peut-être que le jeune Duc avait eu l'impression de retrouver une famille. Ce peuple lui avait fait confiance après tout! Isabelle lui avait permit cela et il ne la remercierait jamais assez pour cela! Mais maintenant, tous leurs espoirs c'étaient effondrés... Et cela à cause de lui... Il sentait la présence de la jeune femme et cette proximité lui réchauffait le coeur. Il aurait tellement voulu enlevait tout le poids qui s'était abattu sur elle!

"Moi aussi, j'ai mal... Même si ça peut paraître bizarre..."

Ces âmes perdues n'étaient pas de son rang mais il les considérait bien plus que les autres. Il espéra alors la protéger du froid qui s'était soudainement emparé de la place du Louvre. Le climat était bien plus que froid... C'était une atmosphère indescriptible mais tellement détestable!

"Si je n'avais pas tenté d'améliorer vos conditions, tout cela ne serait jamais arrivé..."

Puis le visage d'Isabelle se rapprocha de celui du jeune Duc. Sans rien voir venir, il se retrouva bientôt dans un monde inconnu mais tellement agréable. Ses yeux se clorent naturellement. C'était un réel contraste avec l'ambiance précédente. Pour la première fois, il embrassait une demoiselle. Et c'était pour ainsi dire plus que plaisant. François était transporté ailleurs. Ses mains se posèrent sur la taille de la belle brunette. Il espérait probablement lui transmettre du réconfort à travers ce doux et sincère baiser. Le baiser devint alors plus intense mais Beaufort ne voulait pas y mettre fin. Il oubliait peu à peu tout ce qui avait pu lui arriver auparavant. Cet instant resterait probablement à jamais gravé dans sa mémoire, même s'il était regrettable que ce soit arrivé dans ces circonstances. François retrouvait une affection particulière qu'il espérait égoïstement garder éternellement. Il ne voulait plus se séparer d'Isabelle. Il pensait qu'ils pourraient faire face ensemble à toutes les épreuves difficiles qui venaient enrailler le bonheur de vivre.

Mais, trop rapidement à son goût, ils revinrent brusquement à la réalité. En voyant l'horreur qui résidait autour d'eux, François serra davantage Isabelle contre lui. Il ne voulait plus la quitter... Elle avait gardé les yeux fermés et il désirait alors la protéger de cette vision qu'était la place du Louvre, réel champ de bataille. L'une de ses mains prit place dans le dos de la jeune femme, l'autre se nichant au creux de sa nuque. Il inclina sa tête sur la sienne, s'imprégnant de son odeur.

Malheureusement, les gémissements empêchaient les deux jeunes gens de se retrouver seuls, comme ils auraient dû être pour partager cet instant. Mais cette Cannonade les avait rapprochée...
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MessageSujet: Re: La Fronde, la vraie.   La Fronde, la vraie. Icon_minitimeDim 18 Mar - 21:50

Une éternité sembla se passer, pendant laquelle aucun des deux n'avait rien dit. La brunette n'avait toujours pas ouvert ses yeux, elle ne voulait pas, n'en aurait certainement pas la force... L'étreinte que lui prodiguait son duc la réconfortait, il est vrai. Elle se sentait protégée, protégée de cette horreur, de ces visions... de ce cauchemar...
Mais c'était une étreinte douloureuse. Ils avaient mal, tous les deux, et souffraient ensemble, partageaient cette douleur fulminante. Tout en cette étreinte lui traduisait ce qu'elle ne voyait pas, ce qu'elle ne voulait pas penser et ce qui lui faisait mal. Si l'étreinte était supportable, c'est parce qu'elle avait une volonté plus grande de sentir le coeur de François battre contre le sien que cette peur qui l'envahissait de retrouver une réalité imparfaite et injuste.

Cette émotion si nouvelle ne pouvait certainement pas effacer sa tristesse, son désespoir, mais les rendait supportables. Ses sanglots avaient repris, violemment, lorsqu'elle avait repensé tout d'un coup à Baptiste, son petit Baptiste, son ami, qu'elle savait mort à côté d'elle, et dont le sang lui tachait la robe. Elle se sentait presque meurtrière. Pourtant, elle savait bien qu'elle n'y était pour rien... que si elle avait su, elle aurait tout fait pour empêcher.

Mais c'était trop tard.

Les sanglots se calmèrent lentement, Isabelle se sentait un peu moins détestable. Comment le duc aurait-il pu l'enlacer ainsi si elle avait été meurtrière ? Il ne fallait pas pleurer... au moins pour lui. Peut-être qu'arrêter de pleurer le rendrait moins malheureux ? Elle ne voulait pas, ne voulait plus qu'il ait mal, autant qu'elle-même souffrait.

La jeune fille releva la tête après ce long moment, et daigna ouvrir les yeux. Le choc fut grand, après ce moment passé sans rien voir, imaginant seulement ; il lui semblait que la Place était encore plus sanglante que tout à l'heure. La brunette se retint de pleurer, mais serra plus fort le duc dans ses bras, et baissa à nouveau la tête, en fermant vivement les yeux. Ces yeux étaient à nouveau plein de larmes devant l'horreur qu'elle avait entraperçue, mais je l'ai déjà dit, elle se défendait de pleurer.

C'est avec son plus beau courage qu'elle releva la tête, à nouveau, après avoir enfouilli son visage dans le cou de François. Ce qu'elle vit était désolation, haine, mort, tristesse. Les survivants au massacre entassaient les corps de ceux qui étaient déjà morts, ou tentaient de soigner certains blessés. La fille du peuple refusait de tourner la tête vers le corps de Baptiste, pour se cacher la réalité de ce qu'il l'avait abandonnée sur Terre ; mais s'il veillait sur elle de là-haut, car il ne pouvait être autrepart que près de Dieu le Père, ne prendrait-il pas ce détournement comme un reniement ? Elle en avait honte, s'en sentait coupable, mais ne pouvait se résoudre. Si elle voulait rester forte et ne plus pleurer, elle ne devait pas regarder son ami inerte. Elle n'en aurait jamais la force !

Ce qu'elle voulait, à présent, c'était se lever, et aider les autres avec leurs morts et leurs blessés. Faire quelque chose pour eux ! Mais... elle se sentait faible, et sa jambe lui faisait de plus en plus mal. Sa blessure s'était un peu aggravée, au départ très légère, maintenant lui faisant perdre du sang de façon bientôt inquiétante. Elle n'aurait peut-être pas dû courir dans tous les sens. En outre, elle se sentait mieux dans les bras de son duc que n'importe où, sans doute. Elle n'avait pas la force de se lever, comment pourrait-elle avoir la force de quitter ces bras ? Impossible.

À présent, elle regardait le duc dans les yeux, ne sachant pas trop comment lui parler après ce qu'elle venait de faire.
Alors, Isabelle détourna le regard quelques secondes, comme intimidée, et, de sa voix enrouée toujours pleine de tristesse, elle commenta en murmurant, mollement :

"Ma... robe est tachée de sang."

Que voulait-elle dire par là ? Qu'il fallait qu'il la lache pour ne pas se tacher ? Qu'elle était meurtrière et donc détestable ? Que Baptiste les regardait et s'offensait peut-être de la conduite qu'elle venait d'avoir ? Qu'elle voulait partir d'ici pour se laver, se changer ? Ou simple constatation idiote ? Elle-même ne savait pas. Elle était confuse, un peu béate, les pensées cohérentes ne lui étaient pas totalement revenues. Après tout, devant une telle mutilation d'une partie de sa vie entière, qui n'aurait pas sombré dans une folie temporaire ?

Comme son état était variant, je veux dire par là, ponctué de sautes d'humeur et de tristesse, tout soudain, elle sembla à nouveau désespérée, et re-lova sa tête contre le torse de son duc.


"Pourquoi, François ? Pourquoi a-t-il ordonné... ce massacre ? Que voulait-il prouver ? Faire échouer la révolte ne suffisait pas ?"

À nouveau, elle était agitée. Deux ou trois larmes furent permises de couler dans le cou de Beaufort, plus rien ne sortit. Elle ne s'en permettrait pas.

"François... je... je suis fatiguée. Emmenez-moi, je... je ne sais où, où vous le voudrez, mais ne me laissez pas ici... Je veux partir avec vous... loin de ce... de ce... désert..."

Parce que le désert, c'était comme cela qu'elle voyait ce champ de bataille. Froid, distant... désertique...
Avec un regard de supplication lancé vers le brun, elle pria, presque de façon hystérique.


"S'il vous plaît ! Je vous en supplie ! Emmenez-moi d'ici... loin !"

Partir de cet endroit qui n'était que malheur... abandonner Baptiste et ses amis... peut-être. Mais elle n'avait plus rien à perdre.
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MessageSujet: Re: La Fronde, la vraie.   La Fronde, la vraie. Icon_minitimeDim 18 Mar - 22:51

François avait finit par fermer les yeux également, la tête simplement posée sur celle de la jeune femme. Il la sentait sanglotter contre lui et lui-même aurait eut envie d'hurler sa peine et sa colère. Mais jamais il ne l'aurait fait devant la demoiselle. Il ne lui en voulait pas du tout qu'elle pleure ainsi. Il la comprenait entièrement et aurait tellement voulu que quelqu'un lui prête son épaule lorsqu'il avait perdu sa chère mère. Malheureusement, personne n'avait été là. Son père bien sûr, mais il s'était montré fort devant lui, ne voulant pas lui insuffler sa douleur.

La place respirait la haine et la tristesse. Même un véritable champ de bataille dégageait moins de mal que cela. Peut-être parce que là ces âmes étaient humaines et innocentes? Peut-être tout simplement parce qu'il avait l'impression d'avoir trahit Isabelle, d'avoir permit ce massacre et ces morts qu'elle connaissait si bien? Il était persuadé que c'était de sa faute. Mais il n'en reparlerait pas à la demoiselle, de peur qu'elle ne souffre davantage pour rien. Le silence qui s'était installé entre les deux jeunes gens avait à la fois quelque chose de reposant et de détestable: ils se soutenaient mutuellement et ça, il ne l'aurait échangé pour rien au monde. Pourtant, les gémissements venaient de temps en temps troubler leur entente.

Il regarda alors Isabelle dans les yeux avant de constater qu'effectivement, sa robe était tâchée de sang. Puis il remarqua que la demoiselle était blessée.


"Oh, avez-vous mal?"

Cette question lui parut soudainement idiote! Bien sûr qu'elle devait avoir mal! D'autant plus qu'elle avait l'air de perdre pas mal de sang... La demoiselle se laissa de nouveau prendre par ses sentiments, ce que Beaufort trouvait tout à fait normal en de telles circonstances. Il aurait voulu répondre à Isabelle mais rien ne le lui permettait... Il ne comprenait pas la méchanceté de Mazarin; il n'arrivait pas à concevoir qu'un homme soit aussi sadique...

"J'aimerais expliquer son acte mais je n'en ai pas les moyens. Mais je vous promet que si un jour je l'apprend, je vous en ferais part aussi vite qu'il me sera possible."

La demoiselle faiblissait peu à peu, et bientôt, elle réclama qu'ils s'en aillent. Machinalement, il la prit dans ses bras pour éviter qu'elle s'appuie sur le sol: une de ses mains lui soutenait le dos tandis que l'autre était passée derrière ces genous. (dsl pour la description, je suppose que tu comprends... Embarassed )

Il ne savait pas vraiment où l'ammener si ce n'est à son château. C'était assez loin mais il le ferait pour elle, pour la soigner, pour qu'elle oublie cette atmosphère terriblement pesante. Il voulait qu'elle se sente mieux, qu'elle est chaud.

Il commença donc à marcher entre les cadavres, portant la belle brunette à qui il voulait confier son coeur. A présent, il ne voudrait plus la quitter. Il espérait l'avoir un peu réconforter, même si c'était impossible... Ils arrivèrent alors à l'opposé du Louvre.

François se souvint alors qu'il avait promis à une femme de revenir pour la sortir de ce charnier. Il devait tenir cette promesse.


"Isabelle, j'ai promis tout à l'heure de secourir quelqu'un. M'attendrez-vous?"

Sans même lui laisser le temps de répondre, le jeune Duc posa délicatement Isabelle sur un rocher et partit en courant retrouver la femme allongée. Il la ramena alors hors de la place. Elle lui affirma qu'elle pourrait continuer seule et il prit conger avec un sourire, promettant de prendre de ses nouvelles très vite.

Il revint alors à Isabelle et, aussi délicatement qu'il l'avait posée, il la reprit dans ses bras.


"Veuillez m'excuser pour cette attente Isabelle..."

Il se mit alors en route vers son château. 5 kilomètres environ les séparaient de l'habitat où ils pourraient essayer de penser à autre chose qu'au terrible évènement qu'ils venaient de vivre.
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