|
|
| La Fronde, Chapitre I | |
| | Auteur | Message |
---|
Isabelle Tremblay Vénérée Admin Brunette
Nombre de messages : 1019 Age : 32 Citation du moment : J'ai des envies de magie noire dont tu n'as pas le moindre doute... Humeur : Rêveuse. Date d'inscription : 04/12/2006
Feuille de personnage Âge: 18 ans Dans son coeur: Y' a un duc têtu qui squatte...
| Sujet: La Fronde, Chapitre I Mer 28 Fév - 16:00 | |
| Isabelle fut troublée de l'attitude du jeune duc. Je l'ai dit ; la jeune fille s'attendait à tout, voire même à des coups de fouet ; mais à un baise-main ? Savez-vous, elle n'avait pas eu vraiment l'occasion de se faire baiser la main dans sa vie. Aussi, on pourrait dire que c'était la première fois qu'un homme se montrait galant avec elle.
Mais pourquoi devait-ce être un noble ?
Un duc. Il était duc ! Comment un duc pouvait-il mener le peuple lors d'une révolte ? C'était trop... je ne sais, mais ce n'était pas sensé !
Isabelle fouilla dans sa mémoire. Duc de Beaufort... oui, elle en avait déjà entendu parler. Lors d'une conversation entre certaines dames de la Cour. Que disaient-elles déjà ? - Citation :
- "Allons donc... paraît-il que le Duc de Beaufort, cousin de Sa Majesté, s'en revient à la Cour... et qu'il en revient fort bien bâti !"
Cousin du Roi... C'était peut-être pire qu'un noble. Famille Royale ! Cousin du Roi !
Mais savez-vous ? Peut-être bien que tous les Bourbons n'étaient du côté du Cardinal de Mazarin. Isabelle aussi, prônait le pouvoir du Roi, et répugnait la régence du Cardinal."Isabelle Tremblay, domestique au château du Louvre, Monseigneur..." osa-t-elle à peine murmurer lorsqu'il lui pria de se présenter.
Ce qu'il dit ensuite la fit douter. Oui, douter. C'est qu'Isabelle, malgré un grand courage et une détermination sans égal, n'est pas toujours exactement sûre de soi... ce qui peut être assez gênant, vous en conviendrez.
Ainsi donc, elle douta. Pouvait-on deviner les attitudes d'une personne par son statut ? Elle avait un cas particulier devant elle, si c'était le cas, car ce qu'il disait n'allait pas du tout avec ce qu'il semblerait être. Un noble, critiquer la Cour ou le Cardinal ? Ne disait-il pas cela pour se moquer du peuple ?
La jeune fille ne pouvait le savoir que d'un moyen seulement. Et elle l'éxécuta. C'était celui de sonder son âme.
Les yeux sont le miroir de l'âme, vous l'a-t-on déjà dit ? Isabelle le savait très bien, et avait appris à s'en servir.
Elle plongea ses yeux noirs dans les siens, essayant d'entrapercevoir une once de vérité. Une once de sincérité, de passion, de n'importe quoi, qui pourrait lui prouver que ses intentions étaient fermement bénéfiques au peuple et qu'il était franc.
Ce qu'elle y vit, je ne peux vous le décrire. Sachez à peine que ce fut assez pour qu'elle décoche au duc un énorme sourire, et un signe de tête, signe d'approbation.
La brune, jubilant en son for intérieur, se tourna vers la foule et scanda, levant fermement le poing :"VIVE BEAUFORT ! CHASSONS LE CARDINAL, ET VIVE LE ROI !"Les gens du peuple se déplairaient peut-être à obéir à un duc. Mais la plupart de ces gens la connaissaient, et savaient bien qu'Isabelle Tremblay aurait répugné plus que quiconque que d'obéir à un noble. S'ils savaient bien quelque chose, c'est qu'il aurait fallu bien plus que des simples mots pour la convaincre. La voir du côté du duc les anima, et on entendit bientôt une grande clameur s'élever."VIVE BEAUFORT ! TOUS AU LOUVRE ! VIVE LE ROI !"Je ne sais pas si le duc s'était attendu à cela, c'est-à-dire, que le revirement se fasse si soudainement. C'est que le regard d'Isabelle est très persuasif. De plus, elle n'allait pas attendre une seconde de plus ; la révolte, c'était maintenant... ou jamais.
Elle se retourna vers le duc et lui fit un petit sourire de remerciement. Il n'avait peut-être pas compris, mais ce n'était pas grave.
Peu après, le bruit semblait s'être répandu ; une petite foule, grandissante, se dirigeait à présent vers le Louvre. Certains, émoustillés par le mouvement, commençaient déjà à s'en échauffer et à hurler des mots stimulant les autres. Les yeux même d'Isabelle s'arrondirent. La révolte commençait... un peu trop vite ?"Venez !"La brune attrapa le bras du duc et l'entraîna en suivant le mouvement de la foule."Il leur faut un meneur, ou tout cela ne servira de rien. Ce meneur, c'est vous !"La préoccupation se lisait dans sa voix. La révolte n'avait pas été préparée dûement. La Fronde des Princes était éclatée depuis longtemps, certes, mais les plusieurs éclats du peuple avaient été en général préalablement réfléchis. Celui-ci se passait trop rapidement... Un meneur s'imposait, ou la catastrophe était prévue d'avance.
Dernière édition par le Sam 3 Mar - 1:25, édité 1 fois | |
| | | François de Vendôme Inestimable Modo
Nombre de messages : 272 Age : 34 Citation du moment : Loin des yeux mais près du coeur Humeur : En mode 'happy' le Duc... Date d'inscription : 25/02/2007
Feuille de personnage Âge: 20 ans Dans son coeur: La Reine des Halles
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Mer 28 Fév - 22:48 | |
| La main gantée du jeune Duc lâcha celle d'Isabelle. Il comprit qu'elle doutait de lui. Il regarda alors ces bottes de cuir. C'est vrai qu'il faisait noble et plus que noble mais pourquoi ne pourrait-il pas se servir de son rang pour aider de braves gens à s'en sortir? Puis la jeune femme scanda son nom. François balaya alors la foule du regard. Tout le monde s'anima alors et répéta les mots de la fille du peuple. Le jeune homme était très étonné. N'ayant pas le temps de réaliser quoi que ce soit, Isabelle l'entraîna au devant de la foule qui se dirigeait peu à peu vers le palais du Louvre.
"Très bien..."
François se sentait à sa place parmi ces pauvres gens et leva alors le poing. Ils se rapprochaient pas à pas du Cardinal terré derrière des murs de pierre et protégé par des gardes armés jusqu'aux dents. Mais rien ne pourrait à présent refroidir le jeune Duc. Un bref et discret sourire apparut alors sur ses lèvres. Il regarda Isabelle qui y croyait également dur comme fer. Pourquoi lui avait-elle soudainement fait confiance? | |
| | | Isabelle Tremblay Vénérée Admin Brunette
Nombre de messages : 1019 Age : 32 Citation du moment : J'ai des envies de magie noire dont tu n'as pas le moindre doute... Humeur : Rêveuse. Date d'inscription : 04/12/2006
Feuille de personnage Âge: 18 ans Dans son coeur: Y' a un duc têtu qui squatte...
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Mer 28 Fév - 23:48 | |
| Le Louvre s'approchait. Peu à peu, Isabelle aussi se laissa emporter par ce parfum... le parfum de la vengeance. La vengeance contre le Cardinal. Celui qui avait tué des hommes, des femmes et des enfants, celui qui avait tué sa mère... SANS MÊME LEVER LE PETIT DOIGT !
Le Louvre était là, devant eux, bientôt. Isabelle serra les dents. Dire qu'elle avait travaillé toute la journée dans cet endroit, à servir et desservir dans la cuisine pour ces... ces... La colère s'empara d'elle, et elle hurla à la foule.
"PILLONS LE PALAIS !"
Avec le duc, elle était montée sur un rocher qui reposait près du palais. Étant debout, tous pouvaient les voir et entendre s'ils criaient assez fort. Le vent de la colère soufflait, faisant virevolter les cheveux de la jeune fille. Une brillance hors du commun scintillait dans ses yeux, devant tout ce peuple. Pendant cette rebellion, tous unis, c'était presque comme... une grande famille !
Car hommes, femmes et même petits enfants qui s'étaient joint pendant leur marche au mouvement, et qui, pour les enfants du moins, ne savaient peut-être pas exactement de quoi il s'agissait, tous ces gens-là criaient.
"DU PAIN ! BAISSEZ NOS IMPÔTS ! NOUS VOULONS DU PAIN !"
La brune accompagna ce cri, levant le poing sauvagement. Elle aurait d'ailleurs continué longtemps, aux cris de la victoire, si quelque chose ne l'avait pas perturbée dans sa démarche. Ce quelque chose, c'était une impression. Celle d'être observée, un regard...
Effectivement, le duc de Beaufort la regardait, songeur... inquisiteur ? Avaliateur ? Leurs regards se croisèrent. Pourquoi la dévisageait-il ainsi ? La brunette détourna un moment son attention du peuple, qui forçait l'entrée du palais, rugissant, pour la tourner vers le duc, debout à côté d'elle, menant cette révolte à même tître que tous ceux qui étaient là.
"Pourquoi me dévisagez-vous ?" questionna-t-elle d'un ton de reproche, sans même penser qu'il n'était pas forcément évident de comprendre comment avait-elle pu lui faire si soudainement confiance.
La jeune fille tenta de faire plus attention au jeune duc. Si l'on se remémorait bien la conversation des deux jeunes dames de la Cour qu'avait entendue la fille du peuple, il était censé être bien bâti. La brunette n'avait pas vraiment eu le temps de penser à ça, mais le garçon de dix-sept ans lui semblait bien un bel homme. Alors comme ça, les dames de la Cour ne passent pas leur temps à mentir ?
Cette pensée provoqua en Isabelle un sourire enviésé, plein de malice, qui, évidemment, pourrait sembler être né sans aucune raison valable. De toute manière, le duc lui semblait digne de confiance. Elle l'avait lu dans son regard. Et cela lui convenait assez pour lui faire confiance. | |
| | | François de Vendôme Inestimable Modo
Nombre de messages : 272 Age : 34 Citation du moment : Loin des yeux mais près du coeur Humeur : En mode 'happy' le Duc... Date d'inscription : 25/02/2007
Feuille de personnage Âge: 20 ans Dans son coeur: La Reine des Halles
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Jeu 1 Mar - 0:48 | |
| Plus haut que la foule, les deux jeunes gens menaient l'embryon de révolte avec courage et détermination. Le jeune Duc ne cessait de scander ses bribes de phrases très provocateurs mais surtout ayant le mérite d'être claires.
"MOINS D'IMPÔTS! PLUS DE PAIN!"
Puis la jeune Isabelle le regarda à son tour et remarqua ce joli sourire. Effectivement, la jeune femme était loin d'être laide. Ce doux visage devait en attendrir plus d'un... Le visage de François s'écléra alors d'un sourire au coin des lèvres.
"Mais je ne vous dévisage en rien! Je me demandais simplement pourquoi m'avez-vous soudainement fais confiance tout à l'heure?"
Puis, après un bref regard au peuple, il ajouta.
"Et pourquoi ce sourire sur vos lèvres?"
Puis il regarda soudainement la foule. Peut-être qu'une cinquentaine de parisiens seulement étaient réunis! Ce ne serait jamais assez pour faire peur à Mazarin et à ces hommes! Non, il fallait qu'il soit plus. Le double, voire le triple! Il fallait trouver des hommes mais surtout des armes! Il fallait gonfler cette foule pour avoir plus d'impact!
"Dame Isabelle, je crois que nous devrions attendre avant de nous précipité au Palais. Avec plus d'organisation nous seront plus puissants et plus incisifs. Qu'en pensez-vous?"
Il n'avait pas parlé trop fort afin de ne pas ameuter le peuple. Mais il croyait dur comme fer à l'impact que pouvait avoir un tel soulèvement. Il ne reculait en rien; il voulait simplement attaquer avec plus de réflexion, plus de certitudes et surtout plus d'assurance. Des enfants étaient dans la foule et il fallait éviter au maximum de perdre des vies telles que les leurs. Car il ne fallait pas se voiler la face: même si le jeune Duc croyait en leur victoire, le cas échéant n'était pas à négliger. | |
| | | Isabelle Tremblay Vénérée Admin Brunette
Nombre de messages : 1019 Age : 32 Citation du moment : J'ai des envies de magie noire dont tu n'as pas le moindre doute... Humeur : Rêveuse. Date d'inscription : 04/12/2006
Feuille de personnage Âge: 18 ans Dans son coeur: Y' a un duc têtu qui squatte...
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Jeu 1 Mar - 18:11 | |
| De ce que le Duc disait, Isabelle se sentit un peu gênée pour la réponse. Cela pourrait être considéré pour de la sottise, non, que de prendre confiance en quelqu'un par un simple regard ? Les regards et les apparences sont trompeurs, disait-on. Eh bien, Isabelle n'y croyait pas. Les yeux d'une personne ne mentaient jamais. La voix, peut-être. Mais pas les yeux.
"Vous n'avez pas le même regard qu'un de ces... nobles, Monseigneur. Vous avez le regard d'une bonne personne, en qui l'on peut faire confiance."
Elle se balança, un peu, sur le rocher, d'avant en arrière. C'était assez contraignant de dire cela déjà pour une jeune fille de famille riche, imaginez pour la jeune fille du peuple. On ne lui avait pas exactement appris à faire face à une situation semblable. C'est-à-dire, elle en était presque à éloger le jeune homme.
Son sourire ne s'était cependant pas atténué, devenu peut-être un petit sourire timide, c'est tout. Il revint cependant à la forme originelle, pleine de malice, lorsqu'il fit remarquer la présence de ce sourire, présence singulière par la situation.
"Eh bien, Monseigneur... J'ai aujourd'hui découvert, par le plus grand des hasards et grâce à vous, que certaines dames de la Cour, ces mêmes dames qui se plaisent à lancer rumeurs et médisances, disent parfois la vérité."
Elle esquissa un regard en sa direction, pour mieux aprécier la mine perplexe du duc. Mais elle n'en expliquerait pas plus.
"N'en causons plus, Monsieur de Beaufort. Ne vous en déplaise, je préfère m'en taire plutôt que vous en mentir."
La remarque suivante du duc n'eut tout d'abord qu'un seul effet sur Isabelle : une grimace. Oui, elle grimaça à l'entente de cette interpellation. "Dame Isabelle". C'était par politesse, sans doute, mais la brunette n'en voulait pas, de ce "Dame". On ne l'avait jamais appelé de la sorte, et elle préférait tout autant continuer de se nommer "Isabelle", tout simplement.
"Je vous en prie, Monseigneur, ne m'appelez point comme cela... je ne suis pas une dame. Je ne suis qu’Isabelle."
Cette réplique lui donnait un air assez comique, comme un enfant fait un caprice, mais elle était bel et bien sérieuse, et le fit d'ailleurs comprendre par un froncement de sourcils.
Regardant vers la foule, cette fois-ci, la vue la fit se figer. Le duc avait raison ! Ils n'étaient pas assez, ils n'étaient pas prêts. La brune commençait de plus à s'en sentir coupable. Aveuglée par le désir de vengeance, elle avait cru en une foule, alors qu'ils ne dépassaient pas la cinquantaine. Elle avait négligé les vies des enfants présents, et poussé tous à la révolte... Le jeune fille en prit honte. Tout était de sa faute ! Il fallait qu'elle le répare. Pendant un moment, elle ne s'en sentit pas le courage. Elle baissa simplement la tête, et, déçue, murmura à peine audiblement, de sorte à ce que seul le duc puisse l'entendre :
"Vous avez raison..."
Les larmes lui en montaient aux yeux. Vite, ou les portes seraient défoncées, ou les soldats arriveraient et tueraient hommes, femmes et enfants sans état d'âme ! Sa tête se releva d'un coup. Elle devait empêcher cela.
"AMIS !" hurla-t-elle. Quelques têtes se tournèrent vers elle et le duc, mais il fallut qu'elle répète plusieurs fois et qu'elle gesticule pour avoir l'attention de la plupart. "Heu..."
Que pouvait-elle bien dire ?
"Monsieur le duc de Beaufort..." prononça-t-elle audiblement, "Propose que l'on... hm... s'organise avant."
Trop hésitante pour continuer, elle demanda appui au duc d'un regard implorant. Regard qu'elle n'aurait certainement pas adressé à n'importe qui ; c'est qu'elle commençait à le prendre en sympathie... Et elle ne pensait pas qu’il lui en voudrait de le traiter ainsi, presque comme s’ils étaient amis. ‘Presque’, parce que, eh bien... A-t-on jamais entendu parler de l’amitié d’un duc et d’une paysanne ? Certainement pas ! Aussi, elle n’aurait pu de toute manière se le permettre. Elle devait du respect au duc de Beaufort. La jeune fille ne lui obéirait d’aucune façon s’il lui donnait des ordres ; mais elle le respectait. C’était déjà ça, n’est-ce pas ? que de respecter un noble... | |
| | | François de Vendôme Inestimable Modo
Nombre de messages : 272 Age : 34 Citation du moment : Loin des yeux mais près du coeur Humeur : En mode 'happy' le Duc... Date d'inscription : 25/02/2007
Feuille de personnage Âge: 20 ans Dans son coeur: La Reine des Halles
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Jeu 1 Mar - 20:16 | |
| François fut touché par ses mots. Jamais personne ne lui avait dit pareilles choses et il savait qu'elle était sincère, pas commes ces bourgeoises hypocrites qu'il détestait par-dessus tout. Et quand Isabelle parla des dames de la Cour, le regard du jeune Duc devint effectivement perplexe. Mais il n'eut temps de dire quelques mots soient-ils que la jeune femme lui demandait de ne plus l'appeller comme Dame.
"Et bien j'accepte pour vous plaire. Mais alors oubliez ma renommée pour ne penser qu'à François..."
Seuls ses parents l'avait appelé ainsi dans sa courte vie. Il ne savait pas si la jeune femme accepterait mais il l'espérait au plus profond de lui-même. Puis François capta le regard implorant d'Isabelle. Elle cherchait du soutient. Il lui prit alors discrètement la main, main qu'il serra doucement afin de lui montrer qu'il ne l'abandonerait pas. Il fallait qu'il parle à présent, qu'il se fasse comprendre d'une foule déterminée et prête à se battre jusqu'au bout. Ils le prendraient mal, c'était certain... Mais le jeune Duc n'avait pas d'autre choix. Il ne voyait que cette solution pour éviter au maximum une défaite cuisante.
"Amis! Notre précipitation au Palais, bien que justifiée risque de tourner à l'orage: nous sommes trop peu nombreux, nous ne sommes pas assez unis. Trop peu organisés nous risquons un écrasement sans issue. Il faut plus d'armes, plus d'hommes, plus de planifications!"
Toute la foule se mit alors à discuter entre elle, certainement pour critiquer ce retournement soudain de situation. A son tour, Beaufort chercha quelque soutien dans les yeux d'Isabelle. Respect et sympathie était nés rapidement en lui. Mais cette jeune femme lui avait accordé sa confiance sur un simple regard; cela suffisait... | |
| | | Isabelle Tremblay Vénérée Admin Brunette
Nombre de messages : 1019 Age : 32 Citation du moment : J'ai des envies de magie noire dont tu n'as pas le moindre doute... Humeur : Rêveuse. Date d'inscription : 04/12/2006
Feuille de personnage Âge: 18 ans Dans son coeur: Y' a un duc têtu qui squatte...
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Jeu 1 Mar - 21:24 | |
| La jeune fille n'avait pas répondu à l'invitation que lui faisait le duc, celle de l'appeler par son propre prénom. Si c'était le prix à payer pour ne jamais plus entendre de sa bouche ce "Dame Isabelle", elle voulait bien. De plus, ce n'était pas exactement pour lui déplaire ; faire fi des convenances, et s'appeler par son prénom... plutôt que "Monseigneur", lui paraissait beaucoup plus cohérent. Un prénom est fait pour désigner quelqu'un, pas pour le cacher par d'autres mots en tître de respect qui n'ont signification pour personne. Comme l'on dit, il faut appeler un chat "un chat", et une rose "une rose".
Son regard implorant eu de l'effet. Le duc décida de la soutenir, et elle en était bien aise. Isabelle avait bien l'âme d'une meneuse ; mais avouez que c'est plus facile à deux. De plus, le duc se devait de s'imposer devant le peuple, montrer qu'il pourrait les commander, ou jamais aucun paysan ne lui ferait confiance. Elle sentit le feu lui monter aux joues lorsque le jeune homme exécuta une petite pression sur sa main, pour lui dire qu'il était là, qu'il ne la laisserait pas tomber, et qu'il la secourait. Hm. C'est que... voyez-vous... c'est... hem... c'est... gentil de sa part, voilà.
Pour le petit discours que Monsieur de Beaufort avait prononcé, la brunette sourit, satisfaite., voire même admirative. Elle n'aurait pas fait mieux.
Le duc recherchait à présent lui-même un peu de soutien. Un signe de tête suffit à la demoiselle ; elle retourna son regard vers le peuple et pressa à son tour la main du duc. Juste pour lui rendre son soutien, quoi. Elle vit que certains, dans la foule, cherchaient son regard. Ils cherchaient la confirmation de ce qu'il serait mieux d'obéir au duc. Plusieurs fois, d'un signe de tête, toujours avec son expression la plus ferme et sérieuse, elle approuva le jeune homme aux yeux des autres.
"Amis..." s'adressa-t-elle suavement à ceux qui se trouvaient plus bas, devant elle, "Le duc a raison. Pensez aux enfants et personnes fragiles qui sont parmi vous. Leur vie, et les votres, sont trop précieuses pour que l'on s'en joue ainsi. Il nous faut planifier tout cela. Avec l'aide du duc, nous y arriverons, sans doute... Nous ne faisons que repousser la révolte. Nous l'avons tous, du moins pour la plupart, attendue impatiemment ; ce n'est pourtant pas encore l'heure... Mais viendra le jour, viendra l'heure, NOUS NOUS RÉVOLTERONS !"
Les derniers mots furent criés tout en levant le poing vers le haut, telle la rebelle qu'elle était. Certains reprirent ses mots, hurlèrent à leur tour ce "NOUS NOUS RÉVOLTERONS !" mais... pas tous.
"François..." chuchota la jeune fille, hésitante, à la limite tremblante comme une feuille, et ne s'apercevant pas qu'elle venait de prononcer le prénom du duc. "Croyez-vous qu'ils nous écouteront ?"
En effet, il faut dire qu'ils ne seraient pas très sûrs d'en sortir intacts si tous se mettaient contre eux à présent... C'était cette crainte qui l'assaillait. D'ailleurs, ce "eux" pensé involontairement voulait bien dire qu'elle les considérait à présent comme une équipe. C'était bien ce qu'ils étaient, non ? Lorsqu'on se soutient, on est une équipe. Du moins, sous son point de vue, c'était ainsi que les choses fonctionnaient. | |
| | | François de Vendôme Inestimable Modo
Nombre de messages : 272 Age : 34 Citation du moment : Loin des yeux mais près du coeur Humeur : En mode 'happy' le Duc... Date d'inscription : 25/02/2007
Feuille de personnage Âge: 20 ans Dans son coeur: La Reine des Halles
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Ven 2 Mar - 15:48 | |
| François sentit alors une pression sur sa main. Il se sentait rassuré et le soutien de la jeune femme lui était précieux. En effet, il n'avait jamais mené de grande révolte et n'avait pas vraiment l'habitude de se faire respecter par le peuple. Enfin, le respect était seulement présent en apparences, car le jeune Duc savait bien qu'aucun paysan ne le respectait réellement. Duc voulait dire richesse, servantes et tout ce qui s'en suit. Mais Beaufort n'était pas en accord avec ces définitions et ces principes, chose qui le différenciait de toutes les autres têtes de renom.
Le jeune homme fut stupéfait du discours d'Isabelle. Elle était vraiment convaincante; certainement plus que lui pensa-t-il. Mais certains, probablement les plus fortes têtes, refusaient de crier avec elle. François capta le regard de détresse mais ne put s'empêcher de sourire un instant quand il entendit son prénom. Son visage redevint alors sérieux. Effectivement, si quelques hommes seulement décidaient qu'Isabelle et lui-même devaient mourrir pour leurs mots, tout le peuple les suivraient probablement... Mais Beaufort se voulait confiant. Il n'y avait pas de raison pour que la foule ne veuille pas 'reporter' la révolte! Car s'ils la reportaient afin d'être plus puissants, l'argument était de bonne augure! Il prit alors la main de la jeune femme et plongea son regard dans le sien.
"Isabelle, ayez confiance. En eux, et en nous..."
Il lui sourit. Il avait dit nous car, en tant que meneurs, ils ne devaient à présent former plus qu'un, du moins au niveau des idées. Si eux y croyaient, cette foule enragée y croirait également et tout ne serait plus qu'un question de temps avant de faire payer à Mazarin ses abus. Du moins, s'il ne lui faisait pas payer directement, une révolte tendrait à le faire fuir ou rendre à juste titre à Louis, cousin de sang du jeune homme. Beaufort devait relancer la foule et tenter de leur faire comprendre la nécessité d'un 'report'.
"Nous vous proposons un rendez-vous, demain, à cette même heure."
Il avait parlé assez fort afin que tout le monde entende. Mais il n'avait aucune idée de l'endroit où tous pourraient se retrouver... Il regarda alors Isabelle, l'oeil interrogateur.
"Avez-vous une idée d'un lieu de rencontre?" | |
| | | Isabelle Tremblay Vénérée Admin Brunette
Nombre de messages : 1019 Age : 32 Citation du moment : J'ai des envies de magie noire dont tu n'as pas le moindre doute... Humeur : Rêveuse. Date d'inscription : 04/12/2006
Feuille de personnage Âge: 18 ans Dans son coeur: Y' a un duc têtu qui squatte...
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Ven 2 Mar - 22:32 | |
| La jeune fille fit un simple petit sourire, pas rassurée pour autant. D'ailleurs, le sourire vacilait légèrement, montrant sa préoccupation. Le peuple accepterait-il ce revirement ?
"Mais... j'ai confiance, François ! Enfin, je le crois..."
D'accord, d'accord. Isabelle était pour le moins désemparée. Elle ne s'était jamais vue en cette situation. Un danger de mort la menaçait peut-être et... en réalité, c'était un peu comme lorsqu'on savait bien qu'on avait fait quelque chose qu'il ne fallait pas et qu'on risquait d'être pris sur le fait et fouetté. Cela, elle connaissait bien. Et ce n'était pas très plaisant. Imaginez devant une cinquantaine de personnes qui, même si vous les connaissez presque tous, n'ont pas vraiment tout leur esprit maintenant étant donné que vous avez stoppé brusquement leurs instincts meurtriers ? Je suppose que vous, vous reculeriez doucement, pour ne plus jamais revenir. Et la brune ne pouvait même pas se donner ce luxe... elle n'était pas lâche ! Elle ne fuirait pas !
Des rumeurs. Les gens du peuple, de son peuple, causaient entre eux. Faudrait-il égorger ces deux jeunes inconscients ?
Le duc se prononça, proposant une solution concrète. Un lieu de rendez-vous... un lieu de rendez-vous. La jeune fille réfléchit.
Où pourrait-on caser une cinquantaine de personnes, nombre qui augmenterait certainement, et lieu assez secret pour que personne n'ait l'idée singulière de les démasquer ? Difficile... Mais notre jeune pauvrette eut vite fait de se trouver une illumination.
"Il est un lieu qui nous pourrait servir..." chuchota-t-elle lentement au duc.
Il ne fallait pas le dire à voix haute. En réalité, l'idéal serait de faire courir le bruit dans les rues de Paris, pour que cela n'arrive pas aux oreilles d'un garde ou bien même d'un noble. De plus, elle n'était pas encore totalement sûre de ce qu'elle disait.
"Il est un hôtel, peu écarté de la capitale, dont le propriétaire mourut voilà bien des années. Nul ne sait pourquoi, mais personne ne vint réclamer, détruire, ou même réouvrir cet hôtel. Tous s'en tiennent écartés ; les supersticieux en disent qu'il est hanté par des esprits perdus. Je sais moi-même que ce ne sont que balivernes. Cet hôtel ne fut ni chic ni imposant, et doit être même délabré à présent ; mais il accueillerait bien une cinquantaine de personnes, tous autant que nous sommes... et pourrait en accueillir bien plus."
Une pause se marqua, pendant laquelle nul ne dit rien. Isabelle regarda ses pieds, et finit par compléter.
"Nous pourrions nous servir de ce lieu comme Quartier secret, François."
C'était tout ce qu'elle avait. Il est vrai que Paris ne regroupe pas vraiment des milliers d'endroits où l'on pourrait complôter à son aise... aussi, il faudrait faire avec cela.
La jeune fille lança un regard demandant une approbation. Bientôt, elle déscendit de sa pierre, et fit approcher une jeune fille qu'elle connaissait très bien.
"..."
La brune chuchotta les instructions à l'oreille de la blondinette. Celle-ci se chargea de transmettre à d'autres, et bientôt le secret se répandait dans Paris de bouche à oreille...
La nuit tombait, le ciel se faisait sombre. La rumeur des paysans, cette foule qui était toujours là à discuter du sort de la révolte, tintillait dans l'oreille d'Isabelle. Et elle n'avait pas bougé depuis qu'elle était descendue du rocher. Elle attendait juste un verdict.
"Nous acceptons votre proposition."
Un jeune homme s'était avancé, poussé par les autres, se distinguant de la foule. Il avait parlé au nom des cinquante personnes qui étaient là. La détermination sur ce visage jeune traduisait celle de tous les autres. C'était un garçon qu'Isabelle connaissait, elle avait grandi avec. Quoiqu'il en soit, elle fut vraiment reconnaissante, et soulagée. Elle attrapa la main de ce garçon et manqua de la baiser.
"Tu ne le regretteras pas !" affirma-t-elle, sans même en être sûre.
Elle lâcha le garçon et remonta sur le rocher, auprès du duc.
"AMIS !" cria-t-elle à l'attention de tous. "Vous ne le regretterez pas ! Notre rebellion aura certainement plus d'impact auprès des nobles grâce à nos plans. NOUS NOUS VENGERONS !"
Et cette fois, la jeune fille fut satisfaite en constatant que tous reprirent ce cri de vengeance. | |
| | | François de Vendôme Inestimable Modo
Nombre de messages : 272 Age : 34 Citation du moment : Loin des yeux mais près du coeur Humeur : En mode 'happy' le Duc... Date d'inscription : 25/02/2007
Feuille de personnage Âge: 20 ans Dans son coeur: La Reine des Halles
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Ven 2 Mar - 22:59 | |
| Le jeune Duc écouta attentivement la proposition d'Isabelle. De toute façon, ces ruines ne pouvaient que faire l'affaire! Ils n'avaient pas d'autres solutions. François aurait bien proposé son château mais ce lieu était trop écarté de la capitale pour que tout le monde s'y rende. Et tous devaient y être, ou au moins une partie, car la voix de chacun devait être audible. Une révolte doit être préparée en groupe et rassembler les idées des gens. Du moins, c'est la perception qu'en avait le jeune homme.
"Bien sûr! J'approuve votre idée avec plaisir et soulagement Isabelle!"
Il lui sourit avant de la regarder descendre. Le lieu se répandait alors peu à peu dans la foule. C'était assez impressionant la vitesse à laquelle une rumeur pouvait s'étendre! François ne s'en était jamais vraiment rendu compte. Il comprenait maintenant un peu mieux les rires idiots de ses 'consoeurs' de la Cour.
Puis un jeune homme bien bâti s'avança au devant de la foule. Ils acceptaient. Beaufort, bien que n'ayant pas vraiment eu peur des réactions négatives probables, était au fond de lui soulagé. Car on ne sait pas ce qu'un peuple enragé peut faire après tout! Il remarqua alors la joie d'Isabelle et l'excitation qui la gagna. Ce garçon était sûrement un de ces amis, voire plus qu'un ami... Et étonnement, cette pensée n'enchantait pas le Duc. Son visage se ferma légèrement, même s'il tentait de cacher sa déception aux yeux de la jeune femme. Après tout, elle ne lui devait rien! C'était juste un noble, échappé d'on ne sait où, et qui avait engendrer une rébellion attendue!
Chassant de son esprit ces pensées, François regarda alors la foule se mettre en mouvement. Isabelle avait beaucoup plus d'assurance. Ils se reverraient donc tous demain. Mais le jeune homme n'avait bizarrement pas envie de rentrer. Peut-être la présence de jeune femme, peut-être Paris. Il était un peu perdu par ces nouvelles sensations... | |
| | | Isabelle Tremblay Vénérée Admin Brunette
Nombre de messages : 1019 Age : 32 Citation du moment : J'ai des envies de magie noire dont tu n'as pas le moindre doute... Humeur : Rêveuse. Date d'inscription : 04/12/2006
Feuille de personnage Âge: 18 ans Dans son coeur: Y' a un duc têtu qui squatte...
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Sam 3 Mar - 1:24 | |
| La foule s'en était allée. Finalement, pensait d'ailleurs Isabelle. Ne vous méprenez pas ; elle aimait le peuple, son peuple, celui parmi lequel elle avait grandi, malgré que dans une misère considérable ; et elle voulait de tout pour l'aider, elle donnerait peut-être même sa propre vie. Mais cela n'avait pas été vraiment agréable que de devoir le convaincre, de ressentir une certaine animosité de sa part. Oh non, cela avait été très contraignant. En outre, Isabelle commençait de se lasser. Les heures de sommeil évincées par ses propres promenades nocturnes en étaient sans doute pour quelque chose ; mais aussi, la révolte n'avait pas eu lieu, et elle s'était sentie tout de même un peu inutile, dans le fond. La révolte, elle l'avait attisée, grâce au duc, avec lui même... mais elle n'avait rien fait d'autre que d'allumer un petit feu tremblottant dans des coeurs où les braises étaient encore chaudes.
La demoiselle ne se sentait donc pas de pleine forme. Elle se laissa, sans grande délicatesse et un peu rustrement, retomber assise sur le rocher. Pendant un certain temps, elle n'osa bouger de là ; on aurait pu croire qu'elle avait oublié qu'il fallait rentrer, qu'il fallait bouger, qu'il fallait vivre, qu'il fallait respirer... ou même qu'elle n'était pas seule.
Il lui sembla entendre quelqu'un l'appeler. Elle tourna vivement la tête vers le duc de Beaufort, et elle semblait comme hypnotisée, comme engourdie par le sommeil... une somnambule, peut-être.
"M'avez-vous appelée, Monseigneur ?"
Transie par cet espèce d'engourdissement, elle en avait oublié de l'appeler par son propre prénom. Mais cet état ne lui resta pas longtemps ; soudain, elle secoua vivement et même brusquement la tête, et se recroquevilla sur elle-même, s'enlaçant de ses propres bras. C'est que, par cet "éveil" soudain, elle avait repris conscience du froid, l'hiver approchant, de la nuit. De la buée traçait sa respiration à présent. Elle aurait dû se trouver chez elle, près d'un feu avec un peu de chance... mais il n'était pas sûr que Jeanne aurait eu aujourd'hui plus que les autres jours de quoi allumer ce feu. Et Isabelle elle-même savait bien qu'elle n'avait pas vraiment d'habit qui puisse la protéger du froid. Elle n'avait à peine que deux ou trois robes, et encore, c'étaient quasiment que des haillons. Sales, rapiécés. Avant même de penser qu'elle devait rentrer, elle pensa au duc qui était toujours à son côté.
"François ? Vous ne vous en allez pas ?"
Ses yeux se levèrent vers le jeune homme. Pourquoi ne rentrait-il pas ? Il avait bien un bon feu, dans son château, non ? Ou se serait-il enfui de la Cour ou... que sais-je encore ! Elle ne savait rien de lui. Elle ne pouvait pas savoir, elle ne lui avait encore rien demandé.
"Vous avez où passer la nuit, n'est-ce pas ?" demanda-t-elle aimablement.
On ne sait jamais.
La brune se leva, et regarda le ciel, songeusement. Sombre. Les étoiles peinaient encore à apparaître ; la nuit venait tout juste de tomber. La Lune... cet astre perlé transparaissait déjà entièrement, peu caché par les nuages. Il éclairait un peu, faiblement, mais résoluement, les deux jeunes gens. Il éclairait Paris de sa lumière... C'était la pleine Lune.
La rue était déserte. Pas un bruit, pas un chat. Isabelle en eu les joues qui se réchauffèrent. C'était une situation... pour le moins spéciale, que de se retrouver à deux dans pareille ambiance.
Elle se tourna vers le duc. Toujours pas parti. Isabelle fronça les sourcils, pour après sourire. Elle s'approcha lentement du jeune homme, les yeux dans les yeux, captivant et captivée, toujours ce sourire malin aux lèvres.
Lorsqu'elle fut à portée de main, c'est-à-dire, assez proche, mine de rien, et le coeur battant, elle murmura.
"Il me faudrait songer à rentrer, François. La nuit se rafraîchit."
En réalité, elle ne savait pas trop quoi dire. Ni que faire. Devait-elle partir en souhaitant bonne nuit ? Baiser la main du duc, comme l'exigeaient certains nobles qu'elle le fisse, ou tendre sa propre main ? Il ne lui avait même pas dit encore s'il avait où coucher cette nuit. Pour la énième fois de la journée, lui semblait-il, elle se trouva gênée. Le pire n'était pas là : malgré sa lassitude et le froid, elle ne se sentait pas la grande envie de rentrer... Que pouvait bien la pousser à rester ici ? Ou plutôt... qui ? | |
| | | François de Vendôme Inestimable Modo
Nombre de messages : 272 Age : 34 Citation du moment : Loin des yeux mais près du coeur Humeur : En mode 'happy' le Duc... Date d'inscription : 25/02/2007
Feuille de personnage Âge: 20 ans Dans son coeur: La Reine des Halles
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Sam 3 Mar - 22:59 | |
| François regarda la foule se dissiper. Ainsi, il était devenu en quelques heures un meneur et une cinquentaine de personnes avait maintenant l'espoir de gagner et de retrouver un Roi digne de ce nom. Le jeune Duc avait confiance en son cousin. C'était une bonne personne qui saurait écouter son peuple, il le savait. Puis il était également satisfait du soutien qu'Isabelle pouvait lui apporter. Les deux jeunes gens se connaissaient depuis peu mais une confiance surprenante s'était installée entre eux. C'était peut-être trop rapide! Mais François n'en avait rien à faire. Il aimait passer outre les convenances déplaisantes et inutiles. Enfin, le doute ne s'était pas totalement emparé de lui mais quand même: à présent, il ne devait plus reculer devant rien et être prêt à tout pour un peuple qui ne le reconnaissait, au moins jusqu'à présent, pas comme quelqu'un d'honnête!
Beaufort s'était perdu dans ses pensées, en oubliant même Isabelle qui le ramena à la réalité en l'interpellant. Il baissa alors les yeux vers elle et ne put s'empêcher de lui décrocher un large sourire.
"Non! Mais avez-vous déjà oublié mon prénom?!"
Il s'assit alors à côté d'elle. Elle se recroquevilla: il n'avait pas vraiment fait attention à ses vêtements. Effectivement, elle ne devait pas avoir très chaud! Pour ça, le Duc avait de la chance. Il était bien vêtu et ne craignait donc pas le froid incisif de l'hiver. Il pensa alors que sa cape pourrait protéger un peu la belle jeune demoiselle!
"Ne vous inquiétez pas pour moi. J'ai de quoi me loger! Mais, à vrai dire, je ne sais pas pourquoi je reste là..."
Il lui sourit et regarda le ciel. C'était assez magnifique. Peut-être que cette lune le retenait ici?! Il délaça sa cape et la mit sur les épaules d'Isabelle.
"Peut-être que ceci vous retiendra un peu plus longtemps ici?"
François ne put s'empêcher de sourire à nouveau. Il n'avait pas envie de quitter ces rues, de quitter cette atmosphère. Il ne se l'avouait pas mais il redoutait probablement de quitter la jeune femme. Ils étaient proches mais ces bonnes manières l'empêchaient de l'embrasser... Enfin, il ne respectait que très rarement les bonnes manières, si ce n'est la galanterie avec les femmes. | |
| | | Isabelle Tremblay Vénérée Admin Brunette
Nombre de messages : 1019 Age : 32 Citation du moment : J'ai des envies de magie noire dont tu n'as pas le moindre doute... Humeur : Rêveuse. Date d'inscription : 04/12/2006
Feuille de personnage Âge: 18 ans Dans son coeur: Y' a un duc têtu qui squatte...
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Sam 3 Mar - 23:47 | |
| "Non... François." avait murmuré Isabelle, signifiant qu'elle savait très bien son prénom et... qu'elle n'était pas prête de l'oublier. Elle était juste un peu dans le noir après cette journée riche en émotions.
La promesse d'une révolte qui éclate. Sa voix qui était un peu cassée à force d'hurler à la foule. Les émotions qu'engageaient le pouvoir de diriger le peuple, son peuple, à la victoire. Mais surtout...
La jeune fille tourna son visage vers le jeune duc.
Sa rencontre.
Cette rencontre qui, elle pouvait le sentir, lui faisait une sensation étrange, singulière, qu'elle n'avait jamais ressentie avant. Il ne savait même pas comment, ni même qu'il y arrivait, mais d'une certaine manière, il pouvait toucher son coeur.
C-c-ce n'était pas comme si elle l'aimait ! N-non, ne vous méprenez pas ! Isabelle, amoureuse ? Bien sûr que non, c'était ridicule ! Mais... elle apréciait beaucoup ce garçon qu'elle ne connaissait que depuis quelques heures. Plus peut-être même que certains voyous avec qui elle avait grandi toutes ces années. Il savait lui redonner confiance, et lorsqu'on est si peu sûre de soi, avoir quelqu'un à vos côtés pour vous réconforter, cela peut vous toucher énormément.
Elle ne put se résoudre à répondre tout de suite à cet aveu... celui qui sous-entendait qu'il ne voulait pas partir. "Je ne sais pas pourquoi je reste là..." Aurait-il dit cela s'il n'avait pas voulu rester ? Non, le duc serait déjà parti depuis longtemps.
"Les étoiles..." tenta-t-elle, la voix cassée. "Les étoiles vous retiennent-elles peut-être ?"
Les étoiles, comme disait-elle, n'étaient pas encore nombreuses dans le ciel, et semblaient plutôt apparaître peu à peu. Mais celles qui apparaissaient brillaient de mille feux. Isabelle se plaisait à croire que c'étaient toujours les plus brillantes qui apparaissaient d'abord, et qui disparaissaient en dernier. Elle ne savait si c'était vrai... mais cela la faisait en quelque sorte rêver.
La cape la fit rougir, elle faillit la refuser. Mais elle se sentait tellement perturbée à présent par la présence du Duc, d'une manière qu'elle ne saurait dire, qu'elle n'en dit rien d'abord. Encore une fois, la brune mit un certain temps avant de répondre. Entre temps, elle avait détourné la tête vers la direction opposée, pour qu'il ne puisse la voir rougir. Oh, mais cela ne servait à rien ! Comment pourrait-il voir ce rosissement lorsque l'obscurité tombait de plus en plus vite ? C'était stupide que de se détourner ainsi, mais Isabelle ne sut s'en dissuader.
"Oui... peut-être cela me retiendra-t-il..." avoua-t-elle avec un sourire tremblant qu'il ne pouvait pas voir. "Pourquoi ? Voulez-vous que je reste ?"
Son regard, indécis, se reporta à nouveau vers lui, curieux. Il faisait peut-être sombre, mais pas assez pour l'empêcher de sonder son regard lorsqu'il répondrait... | |
| | | François de Vendôme Inestimable Modo
Nombre de messages : 272 Age : 34 Citation du moment : Loin des yeux mais près du coeur Humeur : En mode 'happy' le Duc... Date d'inscription : 25/02/2007
Feuille de personnage Âge: 20 ans Dans son coeur: La Reine des Halles
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Dim 4 Mar - 0:24 | |
| Isabelle l'avait bien compris: le jeune homme ne pouvait se résigner à partir et à se retrouver seul dans son grand château sombre par une telle nuit. Il se sentait bien avec elle et éprouvait probablement le même sentiment. Mais il n'y était habitué en rien... Peut-être que cela pouvait même l'effrayer, mais il préférait oublier ces incertitudes et ses doutes. Il sourit largement à la proposition de la jeune femme avant de lever les yeux au ciel. Jamais il ne s'était posé la question de ce qu'était vraiment ces astres lumineux. Jamais il ne s'y était intéressé mais ce soir, les étoiles rendaient l'atmosphère encore plus particulière et magique.
"Peut-être oui. Que pensez-vous que sont ces astres?"
Isabelle se tourna quand le jeune Duc lui tendit la cape. Mais il ne la vit en rien rougir et il espérait sincèrement que cela la retiendrait un peu plus longtemps auprès de lui. Dès qu'il le put, il replongea son regard dans le sien. Il n'aurait jamais voulu s'en sortir. Aucune demoiselle n'avait jamais tant attiré son attention. Même les plus charmantes de la Cour étaient moins intéressantes qu'elle. Son regard était des plus rares, des plus purs aurait-il dit. Il haussa les épaules à la question de la jeune femme.
"Eh bien... Permettez-moi de vous l'avouez: votre compagnie m'est des plus agréable..."
Il lui sourit et osa lui prendre doucement la main, après avoir retiré son gant de cuir.
"M'excuserez-vous de mon impolitesse? | |
| | | Isabelle Tremblay Vénérée Admin Brunette
Nombre de messages : 1019 Age : 32 Citation du moment : J'ai des envies de magie noire dont tu n'as pas le moindre doute... Humeur : Rêveuse. Date d'inscription : 04/12/2006
Feuille de personnage Âge: 18 ans Dans son coeur: Y' a un duc têtu qui squatte...
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Dim 4 Mar - 1:05 | |
| Qu'étaient-ce vraiment que ces astres ? Des gens plus cultivés qu'elle le savaient, peut-être. Elle ne pouvait pas le savoir. Ou plutôt, elle ne pouvait que croire. Croire en des astres pleins de magie et mystère, des astres qui avaient même bercé son enfance lors de certains contes de sa mère, contes qu'elle raconterait sûrement à ses propres enfants... Ou bien, qui l'avaient bercée lors des nuits où elle s'était résolue, lorsqu'il faisait chaud, à dormir à la belle étoile, dans les champs qui n'étaient pas loin de chez elle.
Elle les contempla à nouveau, comme qui chercherait bien sa réponse, qui ne voudrait pas se tromper.
"On me disait..." répondit-elle doucement, hypnotisée par la brillance des étoiles qui lui rappelaient des souvenirs enfouillis, "On me contait... que c'était un hommage aux voeux des enfants et des amoureux, que Dieu affichait pour éclairer le passage de ceux qui les formulaient. J'y ai toujours cru. Les jours de tristesse, je choisissais l'étoile la plus brillante et souhaitais des voeux. Le ciel me semblait toujours plus scintillant après cela..."
Ses yeux brillaient en reflet aux étoiles en se remémorant cela. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait fait aucun voeu ! Comment avait-elle pu l'oublier ? Mais ce n'était qu'une anecdote de son enfance... elle n'intéressait point le duc, certainement.
"Je m'en veux de vous ennuyer avec ces récits... Je vous prie de m'excuser."
Encore une fois, il avait trouvé les mots pour la faire rosir. Mais elle ne détourna pas le regard cette fois-ci. Le sien était trop captivant pour se le permettre... Pourquoi lui faisait-il cet effet ? Le duc le faisait tout exprès, ce n'était pas possible qu'il ne s'en rende pas compte. Toujours est-il qu'il plaisait à la demoiselle que de se voir flattée par un duc... mais surtout par ce duc. Voyez-vous ce que je veux dire ?
"La votre n'est pas déplaisante non plus..." émit-elle avec un petit sourire.
Que faisait-il ? Pourquoi retirait-il son gant ? Perplexe, la jeune fille ne dit rien, regardant discrètement ce qu'il en faisait. Elle feignit d'ignorer la main qui se dirigeait doucement vers la sienne, et même lorsqu'il finit par la saisir. Sa respiration embuée se faisait plus rare, les battements de son coeur accéléraient ; était-ce normal que de se sentir ainsi ? Elle avait sans doute attrapé une maladie due au froid. Cela la préoccupa ; ce n'était pas le moment de tomber malade.
Sa tête eut un mouvement violent, son cou faillit craquer. Elle ne pouvait déjà plus ignorer sa main dans la sienne. Quelle douce torture... que de sentir sa main ainsi réchaufée. Quand à ses joues, elles n'avaient déjà plus froid ; au contraire, il lui semblait qu'il faisait soudainement bien trop chaud, et elle pensa étouffer sous la cape du duc.
"Mais je vous en prie !" fit-elle un peu trop rapidement peut-être, "Vous ne m'offensez en rien."
En réalité, cela lui plaisait d'être ainsi courtisée.
Cour-cour-courtisée ? ISABELLE ! Réveille-toi ! Le duc ne te courtise pas, voyons. Il... juste... je ne sais. Mais il ne te courtise pas ! Tu le saurais... N'est-ce pas ? | |
| | | François de Vendôme Inestimable Modo
Nombre de messages : 272 Age : 34 Citation du moment : Loin des yeux mais près du coeur Humeur : En mode 'happy' le Duc... Date d'inscription : 25/02/2007
Feuille de personnage Âge: 20 ans Dans son coeur: La Reine des Halles
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Dim 4 Mar - 1:43 | |
| Le jeune homme écouta attentivement la version d'Isabelle. Elle était d'ailleurs bien plus réjouissante que les simples explications cartésiennes auxquelles il avait eu droit durant sa plus tendre enfance. Enfin, sa mère lui avait tout de même conter quelques histoires merveilleuses dont il ne pourrait jamais se séparer. L'intonation de sa maman résonnerait à jamais au fond de lui. Il n'oublierait jamais sa voix, son sourire, son regard. Sa mère lui manquait énormément depuis des années... Et son cher père qui l'avait quitté il y a quelques mois de cela... François se retrouvait à présent seul et se plaisait à s'inventer des histoires aussi magiques que celles qu'il avait ouïe étant enfant.
"Vous ne m'ennuyez pas Isabelle! Au contraire! Il me plaît à écouter votre vision des choses! Vision si différente de celle qu'on m'a inculquer mais tellement plus intéressante!"
Il ne détachait plus ses yeux du visage de la jeune femme. Les siens reflétaient le ciel, c'était un spectacle merveilleux... Puis il sourit, soulagé par la réponse de la belle. Il ne savait pas vraiment à quoi s'attendre car, en plus de ne jamais avoir connu ce sentiment, cette relation naissante dont il ne connaissait pas la nature était établie avec une fille du peuple! Ca ne le dérangeait en rien! Bien au contraire. Pas d'artifice, pas d'hypocrisie. C'était une jeune femme vraie, pure, qui se moquait des dorures et qui préférait certainement sa vie à celle des châteaux. François aimait cette façon de penser car, depuis tout petit, il cherchait toujours un échappatoire à ces grandes chambres et salles à manger. Le bureau où il devait étudier lui déplaisait fortement car trop sombre. Son maître n'avait rien de réjouissant, et même pendant les pauses, il ne pouvait se détendre qu'avec son chien, car fils unique, personne de son âge, mais surtout de son rang habitait aux alentours. Rassuré une fois de plus, il réfléchissait toujours à deux fois avant de parler ou de faire le moindre mouvement.
"Laissez-moi vous dire, Isabelle, que les astres que vous vous plaisez à identifier à des âmes sont bien moins scintillants que votre regard. Et leur beauté n'a d'égal que votre sourire!"
François pensait réellement ces mots. Et bien qu'hésitant en les prononçant, il n'avait put s'empêcher de sourire. Il courtisait effectivement la jeune femme; mais elle en valait vraiment la peine. | |
| | | Isabelle Tremblay Vénérée Admin Brunette
Nombre de messages : 1019 Age : 32 Citation du moment : J'ai des envies de magie noire dont tu n'as pas le moindre doute... Humeur : Rêveuse. Date d'inscription : 04/12/2006
Feuille de personnage Âge: 18 ans Dans son coeur: Y' a un duc têtu qui squatte...
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Dim 4 Mar - 13:37 | |
| Elle ne l'ennuyait pas ? C'était assez soulageant à savoir ; elle s'en voudrait d'importuner le duc qui était si... charmant avec elle...
Eh bien, le duc venait donc de lui prouver qu'elle avait tort. Si sa vision était "différente" de ce qui était enseigné, ce n'était pas la bonne... elle regrettait de ne pas avoir de culture. Mais elle n'y pouvait rien, ce n'était pas de sa faute si sa pauvre mère n'avait pu lui faire enseigner tout cela.
Pourtant... fallait-il renoncer à croire en ces astres tels qu'elle les voyait, c'est-à-dire, comme des voeux d'enfance et d'amour ? Cette version lui tenait tellement à coeur ! C'était toute son enfance qui s'y reflettait. Combien de fois Jeanne, Jacques ou sa mère l'avaient-ils surprise en train de souhaiter en milieu à des sanglots violents ? Elle qui réussissait à ne pas désespérer grâce à la lumière des étoiles ?
"Différente... ma vision des choses, aussi intéressante soit-elle, est-elle donc fausse ?"
Il y avait une pointe de reproche dans ce qu'elle disait, mais de tristesse aussi. Elle ne voulait pas renoncer à cette vision, non. Mais si elle était fausse... réussirait-elle à croire en quelque chose de faux ? Apprendre cela retirerait toute la magie de ce en quoi elle croyait.
"Non... je ne veux pas le savoir. Si c'est faux, ne me le dites pas."
Un soupir s'échappa avec cette demande, presque une supplication. Que cela lui aurait été triste de découvrir qu'elle n'avait pas cru correctement !
Isabelle réfléchissait à toute vitesse, poussée par une adrénaline nouvelle. Le duc, à son côté, et elle, semblaient construire quelque chose... A-t-on déjà entendu parler de quelque relation aussi singulière ? Quelle que soit sa nature, que ce ne soit qu'une simple amitié ou bien plus, on ne lui avait jamais parlé de relation entre un duc et une fille du peuple. C'était insensé que de braver ainsi les traditions, ils n'avaient pas à tout mélanger ainsi ! Ce n'était pas parce qu'il voulait aider le peuple qu'il... qu'elle... Voyons, Isabelle, depuis quand te tiens-tu tellement aux convenances ? Ce n'est pas comme si vous alliez vous marier. Tu ne fais qu'aider le beau duc à mener le peuple lors de la Fronde... ta reconnaissance sera vite oubliée de lui, une fois qu'il aura accompli son devoir. Tu le sais bien, tu connais les nobles ; bientôt, il ne te reconnaîtra plus, te méprisera même. Et toi, tu n'auras d'autre choix qu'en faire de même. C'est ainsi, ils sont tous pareil... Non. Lui n'était pas ainsi. Comment pouvait-elle savoir ?
Mais il aurait été vraiment singulier qu'un personnage de si haut rang s'intéresse ainsi à elle.
La méfiance naturelle de la brune reprit momentanéement le dessus, dans un combat mental que le jeune homme à ses côtés ne pouvait même pas s'imaginer.
De la peur, voilà ce que sa méfiance lui montra. Elle prit peur qu'il se joue de ses sentiments. Et cette peur aveugla en elle ce qu'elle avait vu dans les yeux de ce beau noble, cette confiance qu'elle pouvait avoir en lui.
# Je... je vais ignorer cette chose, ce sentiment qui me naît à l'intérieur. C'est la seule solution pour ne pas le laisser se jouer de moi ainsi. #
Résolution sage, pensait-elle. Vraiment ? Le temps le lui dirait... ou pas.
Ses prochains mots à lui alertèrent la jeune brune. Elle en avait la confirmation à présent ; c'était bien elle qu'il élogeait ainsi... il lui faisait sa cour !
Son coeur battit à tout rompre, c'en était presque insupportable. La difficulté de respirer s'en accroissait. Mais elle ne le laisserait pas s'en apercevoir ! Il ne fallait pas qu'il s'en aperçoive. Comment pourrait-elle elle-même ignorer cette... chose, s'il ne l'ignorait pas ?
Sa main fut vite retirée de celle du jeune homme, geste qu'elle regretta bien vite. Grimaçant, elle constata que sa main semblait bien glacée à présent.
La jeune fille en était presque à se sentir paniquée, et donc désemparée. Et Dieu savait bien comme elle haïssait se sentir désemparée ! Elle leva son autre main à sa gorge, comme choquée, mais assez discrètement pour ne pas offenser le duc.
"Monseigneur ! Vous rendez-vous compte de ce que vous me dites ?"
Non, elle n'avait pas dit "François"... ce n'était aucunement dans le but d'offenser ledit François, non. C'était un réflexe. "François" et "Monseigneur" n'étaient peut-être pas exactement le même aux yeux de la demoiselle...
Elle entreprit bien vite de calmer son coeur en fête. Essayant de respirer plus régulièrement, sans forcément cacher à présent les difficultés qu'elle avait avec sa respiration puisqu'elles pourraient être mises sur le compte du choc, Isabelle parla bientôt avec une voix la plus posée qu'elle le pouvait, regardant droit devant elle.
"François... Vous vous sentez sûrement las pour me faire ainsi votre... cour. Que dirait-on de vous si... si l'on apprenait que vous... que vous me courtisez ! Je ne suis qu'une domestique, savez-vous... qu'une simple domestique..."
Mais son semblant outré était trahi. Oui, trahi, dès qu'elle avait tourné à nouveau ses yeux vers son jeune interlocuteur. Elle pouvait essayer de cacher les battements de son coeur, elle pouvait essayer de déguiser ce qu'elle ressentait et pensait, elle ne pouvait pas pour autant contrôler la brillance de ses yeux, ni d'ailleurs ce petit sourire, minuscule, qui lui naissait en coin. Ses yeux, bien qu'elle ne s'en aperçoive pas, semblaient au contraire demander au duc de continuer, de ne pas s'arrêter. Cela l'émouvait d'entendre quelqu'un l'éloger ainsi... c'était tellement nouveau ! Tellement délicieux !
Involontairement, elle se rapprocha du jeune homme. Trop près ? Peut-être. Mais ça y était, elle était retombée dans son propre piège ; captivée par le regard même de son jeune galant, la brunette n'arrivait plus à s'en détacher, ni même à prononcer quoi que ce soit. Elle n'arrivait plus qu'à le regarder... toujours trop près et... elle ne songeait plus déjà à s'en aller. Elle ne songeait même plus à détourner son regard ! Comment voulez-vous qu'elle songe à s'en aller ?
Et ta résolution de ne pas écouter ton coeur, Isabelle ? Laissons-la à plus tard... | |
| | | François de Vendôme Inestimable Modo
Nombre de messages : 272 Age : 34 Citation du moment : Loin des yeux mais près du coeur Humeur : En mode 'happy' le Duc... Date d'inscription : 25/02/2007
Feuille de personnage Âge: 20 ans Dans son coeur: La Reine des Halles
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Dim 4 Mar - 15:40 | |
| François ne pensait pas que cette vision était fausse, bien au contraire. Chacun devait penser les choses tel qu'il en avait envie et rien ne devait le dévier de ses opinions; encore moins une explication rationnelle qui se voulait des plus ennuyantes. Sa mère identifiait les étoiles aux anciens rois qui avait gouverné le monde. Ils veillaient alors sur tous, pauvres et riches sans distinctions. Le jeune homme s'était toujours plu à garder cette image pour vraie, bien que son père préférait la vérité.
"Votre vision des choses n'est pas fausse Isabelle! Elle est juste différente de celle des plus grands scientifiques de ce pays! Plus grands scientifiques mais également les plus ennuyeux! Moi je préfère une image au savoir rationnel... D'ailleurs, ma pensée se rapproche en quelque sorte de la votre car j'aime imaginer que les étoiles sont nos anciens rois. Ils veillent sur nous tous, prennent soin de nous..."
Beaufort apperçut le changement d'Isabelle. Peut-être qu'un grand nombre de questions se bousculaient dans sa tête. A propos de lui? A propos de ses paroles? Il ne savait pas mais espérait ne pas avoir offenser la jeune femme. Ne pas lui avoir fait peur ou quelque autre chose que ce soit. Puis elle retira brusquement sa main. Le jeune homme se sentit un peu désemparé... Il était sûrement allé trop vite! Elle ne le voyait pas comme lui la voyait? Il se perdait peu à peu dans ses pensées...
"Bien sûr que je me rends compte de ce que je vous dit! Je le pense sincèrement! Croyez-moi! Et je me fiche que vous soyez domestique ou courtisane! Les rumeurs traversent rapidement les foules mais n'ont pas d'importance à mes yeux! C'est ridicule, toutes ces convenances... Pourquoi n'aurai-je pas le droit de vous parler?"
La jeune femme se rapprocha alors de lui. Captivé par son regard, il ne bougeait pas même un cil. Sa main, à présent refroidi par l'air glacial hésita quelques secondes avant de venir toucher la joue de la demoiselle.
"Veuillez pardonner mon geste mais je ne puis me résoudre à vous laisser partir..." | |
| | | Isabelle Tremblay Vénérée Admin Brunette
Nombre de messages : 1019 Age : 32 Citation du moment : J'ai des envies de magie noire dont tu n'as pas le moindre doute... Humeur : Rêveuse. Date d'inscription : 04/12/2006
Feuille de personnage Âge: 18 ans Dans son coeur: Y' a un duc têtu qui squatte...
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Dim 4 Mar - 16:39 | |
| Ce qu'il répondit avait suffit à rendre la demoiselle confuse. Si son opinion n'était pas fausse, mais différente de la vraie, comment cela se pouvait-il ? Elle s'accrochait en ses croyances, et préférait ne pas les vérifier de peur qu'elles soient faussées ; mais lorsqu'on ne sait pas où est la vérité... que doit-on croire ?
Les anciens Rois... cela se pouvait-il ? Si cela avaient été les anciens Rois qui veillaient sur elle depuis toujours, pourquoi ne l'avaient-ils pas fait de leur vivant ? Car aucun d'entre eux ne s'était foulé pour elle. Pour sa famille. Pour ses amis... Peut-être que... il était possible... Oh, cela n'était pas impossible. Juste... improbable, du moins dans le coeur de la jeune fille.
"Il est vrai... que je peinerais à délaisser ma source d'espoir. Vous avez sans doute raison."
Un haussement d'épaules se fit. On aurait pu croire que rien ne se passait de spécial, mais ce changement fut aperçu bien vite par le duc.
Il disait penser sincèrement les éloges qu'il avait proférées. La jeune fille secoua la tête, incrédule. C'était une torture que de rester là, pourquoi... pourquoi lui faisait-il cela ? Non, elle ne voulait plus entendre ces belles, ces fausses paroles qui l'envoûtaient et la perdaient, creusaient toujours plus profond pour que la chute se fasse plus violente. La torture même venait du fait de ne pas y croire... Se sentirait-elle mieux si elle y croyait ? Mais encore une fois, comment se résoudre à croire une chose que l'on sait, ou du moins que l'on présume, fausse ? C'était tellement insensé, tellement... tentant... de se rendre aux charmes de ce dangereux galant.
# Oh, François... ne me dites pas cela... ne me dites pas ce que mon coeur se plaît à entendre... #
Il était vrai. Pourquoi devraient-ils rester sur les convenances, alors que, par exemple, ils en avaient très bien fait fi en s'appelant par leurs propres prénoms ? Mais qu'en savait-elle ! Cela n'avait été qu'un argument, pas quelque chose qu'elle aurait vraiment pensé ou... oh ! Cela la rendrait folle.
"Pourquoi ? Ce ne serait certainement pas à cause de moi. Tout simplement... parce que vous auriez du mal à trouver quelque chose d'intéressant sur ma personne. Je ne suis pas intéressante, François ! Mes sourires ne sont pas aussi beaux que vous le dites, mes yeux ne scintillent pas de cette manière... je..."
Non, elle ne savait plus quoi dire après être tombée dans le piège. Le piège de son regard. Peut-être... pouvait-elle...
"Je ne tiens pas non plus à vous quitter tout à l'heure..."
Encore plus. Elle s'en était approchée encore plus. Leurs lèvres se frôlaient à présent, tout semblait perdu, elle semblait perdue... Mais Isabelle eut un éclair de lucidité, et, avant que le reprochable ait lieu, elle s'écarta brusquement, se relevant à nouveau. Cette distance qui les séparait à présent semblait cruelle. Elle s'en voulait, et beaucoup, de ne pouvoir la franchir. Mais elle ne devait pas céder.
"Pourtant, je devrais."
Son ton était dur. Tremblant, et aucunement neutre, cela se sentait ; mais il était dur. Ses pieds ne se résolvaient pas pour autant à se mettre en marche... | |
| | | François de Vendôme Inestimable Modo
Nombre de messages : 272 Age : 34 Citation du moment : Loin des yeux mais près du coeur Humeur : En mode 'happy' le Duc... Date d'inscription : 25/02/2007
Feuille de personnage Âge: 20 ans Dans son coeur: La Reine des Halles
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Dim 4 Mar - 17:11 | |
| "Oui, gardez cet espoir qui vous vient des étoiles. Il ne peut en être qu'embelli et plus fort. Et ne pensez pas que, parce que vous pensez différemment de la science, ces impressions qui vous sont si chères ne sont que mensonge; il n'en est rien."
Isabelle paraissait aussi tourmentée et déstabilisée que le jeune Duc. Peut-être n'avait-elle pas non plus eu joie de toucher ce sentiment qui venait d'apparaître chez François? Mais alors, qui était ce jeune homme du peuple qui, un peu plus tôt, l'avait rendue si heureuse? Beaufort s'était-il trompé? Il l'avait déjà oublié mais cette image lui revint alors... Il faudrait qu'il aborde la question un jour. Mais ce n'était pas le moment... Il attendrait le moment propice. Isabelle commença alors à montrer qu'elle ne valait pas l'attention du Duc. Mais ce dernier n'acceptait pas qu'elle se rabaisse ainsi!
"Croyez-vous que mes paroles ne sont que du vent? Si je vous le dit, c'est que vous m'apparaissait ainsi. Vous êtes ravissante, et bien plus intéressante que vous ne l'imaginez. Vous savez certainement plus de choses que ces courtisanes idiotes du Palais! Elles ne vous valent en rien!"
Puis la jeune femme s'approcha encore. Leurs lèvres se frôlaient, François pouvait sentir son souffle et cette sensation était des plus agréables. Il aurait voulu que cet instant soit éternel; mais il n'en fut rien. Peut-être appeurée, elle s'éloigna soudain de lui. François ne put la retenir. Il regarda alors sa silhouette se découper dans la nuit. Elle venait de dire à l'instant qu'elle ne désirait en rien partir, et pourtant, elle reculait de nouveau. Il se leva alors et lui attrapa doucement la main, tenant dans son autre main son gant de cuir.
"Je crois que vous retenir n'est pas dans mes moyens, mais pourtant j'aimerais rester encore avec vous... Votre présence m'ait bienfaisante, je ne sais pourquoi."
Lâchant son gant à terre, son autre main toucha doucement la joue de la jeune femme.
"Peut-être que je vous effraie, mais, je vous l'avoue, cette sensation nouvelle qui naît en moi m'appeurt plus que vous ne pouvez l'imaginer..." | |
| | | Isabelle Tremblay Vénérée Admin Brunette
Nombre de messages : 1019 Age : 32 Citation du moment : J'ai des envies de magie noire dont tu n'as pas le moindre doute... Humeur : Rêveuse. Date d'inscription : 04/12/2006
Feuille de personnage Âge: 18 ans Dans son coeur: Y' a un duc têtu qui squatte...
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Dim 4 Mar - 18:16 | |
| "Je l'espère..." murmura la jeune fille, aussi doucement que la nuit.
Le duc sembla par moment perplexe, c'est ce qu'elle voyait du coin de l'oeil. Que ne pouvait-elle pas sonder son esprit tout de suite, là, planter ses yeux dans les siens, si envoûtants... Elle aurait voulu savoir ce qu'il pensait. Peut-être sa réaction répulsive semblait-elle... singulière ? Mais elle ne l'était point ! Elle se devait de s'éloigner. Le jeune duc devrait s'éprendre d'une princesse ou comtesse ou que savait-elle encore, et laisser tranquille la pauvre petite fille du peuple, à pleurer tranquillement.
Oui, elle avait envie à présent de pleurer... elle ne se permettrait pas de le montrer. Pourtant, un peu malgré elle, toutes ces émotions ressortaient, et elle eut beaucoup de mal à les cacher. Elle ne les réduisit qu'en une larme discrète. Ce n'était pas assez, cette torture continuait et... mais il fallait s'en contenter, faute de pouvoir sanglotter à volonté sur le moment même.
Pourquoi avait-il froncé les sourcils lorsqu'elle se rabaissait ? Ne dites pas que cela n'était pas vrai, non !
Pourtant, il le fit. Il lui démontra des contrarguments qui la firent encore rougir, qui agrandirent sa gêne, et qui lui donnèrent envie d'en écouter plus.
Était-ce si difficile que ça que de revenir sur une conversation amicale, comme avant ? Cela en devenait frustrant. Pourquoi tenait-il à la courtiser, à jouer sa galanterie ?
"François, j'en suis flattée. Mais cessez, je vous prie, de m'éloger ainsi. Vos galanteries ne nous mèneront à rien."
Encore une fois, elle avait été, ou du moins avait le sentiment d'avoir été... trop dure. Oh, qu'importe ! Il le fallait.
Lorsqu'elle avait reculé, il l'avait retenue. Pourquoi ? Son regard se dirigea, se voulant furieux, mais semblant plutôt triste, vers le visage du jeune homme. Qu'avait-il à la retenir ainsi ? Elle ne lui devait rien ! Elle voulait partir, de quoi s'en mêlait-il ? Oh, je vois, ce n'était pas vrai. Elle ne voulait pas partir. Et lui non plus, il ne lui devait rien. Si cela avait été lui qui voulait partir, elle l'aurait sans doute retenu. Sans doute ? Enfin, cela est discutable. Il est beaucoup plus aisé pour un noble de retenir une fille du peuple que le contraire, vous en conviendrez.
Elle ne pouvait pas résister longtemps... ou ne le pourrait pas, s'il continuait ainsi. La preuve, c'est qu'elle ferma automatiquement les yeux, en un soupir, lorsqu'il posa sa main sur sa joue. Voyez-vous ce que je veux dire ? Elle mena l'une de ses mains sur celle du duc, et s'approcha pour entourer son cou avec l'autre.
"Mais que croyez-vous que la votre m'apporte ?" explosa-t-elle, criant presque de frustration. "Je ne veux pas non plus vous quitter ! Mais je le dois, comprenez-vous cela ? Moi aussi, cela m'apeure... cette sensation ne doit pas nous mener trop loin, François ! Nous... ne pouvons être qu'amis."
C'était dur à dire cela. Et pourquoi ? C'était la vérité, n'est-ce pas ? Ils n'étaient rien d'autre que des amis ! Alors cela ne pouvait pas être si dur ! Voilà qu'elle se nichait dans les bras du duc, contradictoirement à ce qu'elle venait de dire.
"Amis, juste amis..." murmura-t-elle, les yeux mi-clos.
Rien... qu'amis... | |
| | | François de Vendôme Inestimable Modo
Nombre de messages : 272 Age : 34 Citation du moment : Loin des yeux mais près du coeur Humeur : En mode 'happy' le Duc... Date d'inscription : 25/02/2007
Feuille de personnage Âge: 20 ans Dans son coeur: La Reine des Halles
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Dim 4 Mar - 20:12 | |
| Il vit cette simple larme scintiller à la clarté de lune. Il l'essuya s'un geste doux. Peut-être que ses compliments l'offansaient réellement! En ce cas, il ne voulait plus parler pour ne plus l'offenser, pour ne plus qu'elle se rende malheureuse à cause de mots qu'il pensait tout bonnement.
"Eh bien, pour vous plaire, Isabelle, je ne dirai plus rien. Mais sachez que je pense sincèrement ces mots et si vous pouvez m'empêcher de les dire, jamais vous ne m'empêcherez de les penser..."
Puis, tout se passa rapidement. Isabelle finit par se blottir dans les bras du jeune Duc qui ne put s'empêcher de refermer son étreinte sur la demoiselle. Il ferma alors les yeux. Seule la brunette pourrait mettre fin à cet instant: ni le temps ni les gens auraient pu rompre ce lien qui venait de s'installer entre eux. François se sentait bien, ce n'était pas plus compliqué. Depuis que sa mère était partie, jamais une présence féminine ne lui avait tant plu. Bien sûr, c'était différent d'avec sa mère et jamais il ne retrouverait ce lien maternel mais c'était fort et il ne pourrait l'oublier. Sûrement que la jeune femme ne voudrait plu le voir après tout cela! Cette pensée lui pinçait le coeur... Mais il préférait se recncentrer sur l'instant présent, instant qu'il aurait, à nouveau désiré éternel...
"C'est ce que vous désirez? Que l'on soit de simples amis?"
Si c'était le prix à payer pour la revoir, François acceptait de sacrifier ce sentiment nouveau pour lui. Etait-ce donc ça l'amour? Quelque envie qui vous pousse à vous rapprocher d'une femme pour la serrer dans ces bras, à lui sourire, à capter également son sourire? Si c'était bien cela, alors le jeune Duc venait de toucher du bout des doigts cet état d'esprit, ce bien être... Mais malheureusement, Isabelle n'avait pas l'air prête à vivre cela avec lui. Et cette pensée le blessait au plus profond de lui-même. Enfin, même sans amour réciproque, il voulait continuer à la voir, à profiter de son sourire et de son regard noir mais tellement pétillant. | |
| | | Isabelle Tremblay Vénérée Admin Brunette
Nombre de messages : 1019 Age : 32 Citation du moment : J'ai des envies de magie noire dont tu n'as pas le moindre doute... Humeur : Rêveuse. Date d'inscription : 04/12/2006
Feuille de personnage Âge: 18 ans Dans son coeur: Y' a un duc têtu qui squatte...
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Dim 4 Mar - 21:15 | |
| Il avait réussi à entrapercevoir sa larme ? Comment cela se faisait-il ? Gênée, Isabelle secoua à nouveau la tête, comme pour montrer qu'aucune autre larme ne sortirait plus.
Pour lui plaire ? Pour lui plaire ! Mais il lui plaisait déjà ! C'était si difficile à comprendre pourquoi ne voulait-elle plus entendre de ces mots ?
"Mais il me plaît à vous écouter les dire, François. Je sais juste que les écouter ne nous mènera à rien. Vous ne me semblez pas avoir conscience de tout ce qu'ils entraîneraient. Que vous les pensiez ou pas... ceci n'est pas un jeu..."
En réalité, elle ne saurait expliquer ce qu'elle entendait par là. Elle-même n'y comprenait pas grand chose. Sans s'y attarder à ce manque de compréhension, elle déposa tout sur la raison de son manque d'esprit. Une plus intelligente qu'elle aurait sans doute compris...
Il est vrai qu'être blottie dans les bras du duc lui semblait délicieux, un moment d'éternité qu'elle n'aurait pas voulu quitter. C'était une sensation étrange, n'est-ce pas ? que de se sentir ainsi pour un seul être... un homme qu'elle ne connaissait que depuis quelques heures ! Non, il faudrait plus de temps pour qu'elle s'en accomode. Enfin... bien sûr, s'il ne tenait qu'à elle, ce serait déjà fait...
Ne pouvait-il pas se taire ! Après un moment de silence, délicieusement confortable, il avait cité à nouveau ce problème qu'elle avait elle-même enclenché... L'amitié ! Pourrait-elle s'en contenter ? Mais bien sûr. Ils n'étaient rien d'autre que des amis. Non ?
Et pourquoi posait-il la question, pour commencer ? Il était évident qu'ils n'auraient jamais rien d'autre que de l'amitié. Isabelle ne se le serait pas permise...
"Oui, François, je ne veux rien d'autre... que de l'amitié."
Mensonge ! Isabelle, tu le sais très bien, tu aurais adoré en avoir plus ! Mais il ne le fallait pas... ainsi qu'elle n'arrêtait pas de se le répéter, ce n'était pas à cause des convenances. Que se moquait-elle des convenances ! C'était... une autre raison. Laquelle ? Eh bien. La peur d'être délaissée par le duc une fois que tout cela était fini. Il était jeune, beau, fort, noble... riche... il connaîtrait bientôt d'autres prétendantes au tître de duchesse, et en trouverait une à son goût, sans doute. Et à ce moment-là... il ne la regarderait plus, l'ignorerait. Voire pire. La brunette avait du mal à concevoir cela, c'était une chose qui lui paraissait improbable... qu'il la prenne pour une fille de passage. Au fond, elle savait bien qu'il n'était pas comme cela. Mais comment pouvait-elle savoir ? Elle ne le connaissait pas ! Pas plus qu'un simple regard... Alors, pour son orgueil, pour la peur d'être délaissée, il valait beaucoup mieux prendre ses distances. L'amitié conviendrait parfaitement. Puisqu'il faudrait qu'un jour, de toute manière, ils s'oublient, autant que cela soit en tant qu'amis qu'en tant qu'amours... car la dernière option faisait beaucoup plus mal d'après ce qu'on le lui en avait dit.
Lentement, elle se détacha du duc, attrapa sa main non gantée, y déposa un baiser rapide... Et se retourna pour partir.
"Bonsoir, François. Nous nous verrons demain."
C'était bien du regret, de la désolation dans sa voix qui résonnaient. Elle s'en voulait de le lui avoir dit, mais il fallait bien. De toute manière, elle n'était pas sûre qu'il en serait anhéanti, ni même triste. Alors, qu'avait-elle à se reprocher ? Car elle ne lui devait rien... et lui non plus... à part peut-être...
Alors qu'elle marchait pour bientôt disparaître dans la nuit, la cape noire de Monsieur de Beaufort virevoltait autour de ses épaules, lui tenant chaud... lui rappelant son odeur. | |
| | | François de Vendôme Inestimable Modo
Nombre de messages : 272 Age : 34 Citation du moment : Loin des yeux mais près du coeur Humeur : En mode 'happy' le Duc... Date d'inscription : 25/02/2007
Feuille de personnage Âge: 20 ans Dans son coeur: La Reine des Halles
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I Dim 4 Mar - 23:00 | |
| François avait du mal à saisir toutes les facettes de la jeune femme. Les compliments ne la dérangeaient pas, mais en même temps, elle refusait de les entendre... Peut-être n'osait-elle pas le repousser clairement? Non, elle ne donnait cette impression. Faisait-elle trop attention aux convenances? Doutait-elle de lui? Certainement! Après tout, c'était un noble. Et les nobles ne sont généralement pas honnêtes au point de passer du temps et de dialoguer avec des gens du peuple. Beaufort était pourtant différent, mais il pensait normal qu'Isabelle doute de lui. Lui ne doutait pas d'elle en tout cas. C'était sûrement une jeune femme droite et qui méritait le respect.
"Je ne joue pas Isabelle, détrompez-vous... Jamais je n'oserai me jouer de vous!"
Le ton de sa voix était tout ce qu'il y a de plus sérieux. Il ne voyait pas quelles conséquences pouvaient être engendrées par une relation des plus sincères. Et il se fichait d'ailleurs de tout ce qui pourrait arriver. Il était près à affronter vents et marées s'il le fallait. Jamais rien ne l'avait empêcher de faire ce dont il avait envie. Pourquoi cela changerait-il aujourd'hui? Parce qu'il fallait être deux pour quelconque relation que ce soit... Et que si la jeune femme si refusait, alors François se plierait à ses exigences. Après tout, il ne connaissait que depuis quelques heures! Pourquoi devenait-il aussi rapidement éprit d'une demoiselle qu'il connaissait à peine? Enfin, elle avait répondu: elle ne désirait que de l'amitié... Il se plaisait à voir une étincelle de mensonge dans son oeil mais il préféra s'en tenir à ses paroles.
"Si c'est que vous désirez, alors je m'y tiendrai."
Il respecterait bien évidemment sa décision. Mais elle ne pourrait pas l'empêcher de la percevoir autrement qu'en simple amie. Une fois de plus, tout s'accéléra. Isabelle se détacha rapidement de l'étreinte du jeune Duc et se retira, tout en baisant la main nue de ce dernier. Elle avait décidé de partir, et avait certainement mieux à faire que d'écouter les paroles insignifiantes de Beaufort, dans un climat glacial qui ne paraîssait même pas comme tel au jeune homme, tellement le ciel était clair. Il n'arriva même pas à saluer convenablement la demoiselle, qu'elle disparaissait déjà dans l'obscurité d'une ruelle. Un détail le fit quand même sourire très légèrement: elle abait gardé sa cape...
Le Duc rammassa son gant qu'il remit 'en fonction' et commença alors à marcher lentement dans les ruelles de Paris, se dirigeant doucement vers la campagne qui abritait un grand et sombre château où il n'aurait plus qu'à passer la nuit. Nuit qui promettait d'être courte puisqu'il fallait réfléchir au plan d'attaque, mais aussi, et surtout, parce qu'il faudrait cesser de penser au moment qu'il venait de passer avec Isabelle. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: La Fronde, Chapitre I | |
| |
| | | | La Fronde, Chapitre I | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|