Le Temps du Roi ~ Une Légende
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 Lendemain du fatidique jour... :P

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François de Vendôme
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeDim 15 Avr - 15:40

Malheureusement, leurs regards s'éloignèrent: Marthe avait attiré leur attention. François ne savait pas trop comment réagir face à la compréhension si rapide de la vieille et sage femme. Il aurait pu éprouver un peu de gêne, et pourtant, non. Ce sentiment ne l'avait pas atteint. Il aimait Marthe comme quelqu'un de sa famille et la considérait de toute manière comme cela. Si elle avait comprit, c'est que Dieu en avait décidé ainsi et alors rien ne servait de le cacher; inutile de se sentir mal à l'aise. De plus, le jeune Duc connaissait bien la servante et il voyait très bien qu'elle était ravie de cette arrivée imprévue. Elle était probablement enchantée qu'il soit tombé amoureux d'une demoiselle de son rang plutôt que d'une fille de la Cour, comme Arthémise de Mornille qui ne cessait de se rendre au château sans prévenir.

Bref, Beaufort fut rassuré par les mots d'Isabelle. Elle avait l'air contente de l'attention qu'il lui portait. Les visages rieurs des deux femmes fit sourire François. C'était vraiment plaisant de percevoir tant de bonheur dans cette demeure qui n'avait pas entendu des rires depuis longtemps. Bien sûr, il arrivait que des échanges entre le jeune homme et la vieille dame laissent échapper quelques rires mais jamais tant de joie n'était apparue depuis la disparition de sa maman. D'ailleurs, jamais plus il ne s'était sentit enfant. Cette perte avait éveillé en lui la maturité, le sérieux, la bravoure, tant de qualités qui lui permit de partir au combat très jeune. De toute manière, il n'attendait plus grand chose de la vie après ce jour qui lui fut fatal. Le Duc n'en avait jamais parlé à personne. Jamais il n'avait mentionné la tristesse et le mal que la faucheuse avait fait naître en lui.

Mais aujourd'hui, il avait l'impression de renaître. Il avait l'impression de pouvoir se relever, de pouvoir vivre avec beaucoup plus de légèreté. Isabelle lui permettait d'oublier la culpabilité qui le touchait, car il se sentait coupable de n'avoir rien put faire pour la sauver; mais également pour sauver son père mort au front. Il savait qu'il aurait put éviter cette dernière mort. Il était persuadé que sans lui, le vieillard pourrait encore monter ses chevaux et chasser, comme bon lui semblait...

Enfin, François avait divagué et s'en rendit compte lorsqu'il sa demoiselle affirma qu'elle ne savait pas vraiment quoi manger. Aparemment, elle se fiait à ses goûts. Soit, le jeune Duc se promit alors de lui faire goûter à des mets qu'elle n'avait probablement jamais eu la chance de toucher.

Marthe attendait donc les 'ordres'. Ce n'était pas réellement des ordres, étant donné qu'elle vivait pour rendre son protégé heureux. Il lui offrait tout ce dont elle avait besoin, et en échange, elle employait tout son savoir faire afin de le rendre, un tant soit peu, joyeux. François sourit alors et 'commanda' leur futur déjeuner.


"Je pense que le jambon salé que nous avons devrait aller pour l'entrée. Autrement, il était prévu que nous mangions un poulet non? Donc cela ira. Les pommes de terres à la forestière que vous aviez prévu seront égelement les bienvenues."

Il lui sourit largement. Marthe préparait toujours des repas délicieux. Donc quoi qu'elle ait prévu, le jeune Duc était certain de se régaler, et de régaler leur invitée.

Il regarda alors Isabelle manger. Elle avait l'air affamée mais se tenait quand même extrêmement bien à table! Son sourire traduisait son émerveillement. Car oui, il la contemplait. Il ne pouvait se détacher d'elle. Il voulait profiter pleinement de ces instants, étant donné qu'ils ne savaient pas encore quand ils se reverraient...

La demoiselle s'exclama et son expression rendit le Duc comblé de bonheur. Il pensait avoir réussit à la rendre un peu plus joyeuse et cela l'enchantait. Sans ça, à quoi servirait-il? Il se devait de tout faire pour qu'elle se sente à l'aise, pour qu'elle oublie son quotidien qui n'avait rien de charmant.


"Ravi que cela vous plaise! Je fais confiance à Marthe, tout ce qu'elle prépare est délicieux."

A son tour, Beaufort commença à manger. Effectivement, la soupe était réussit! Un vrai bonheur pour les papilles. Bientôt, un nouveau contact s'établit entre les deux jeunes gens. Leurs doigts jouaient, se liaient, s'éloignaient. Les yeux clairs du jeune homme plongèrent une nouvelle fois dans ceux d'Isabelle. Son amusement, son amour, sa joie, tout se lisait parfaitement dans son regard. Le jeu était enfantin, certes, mais c'était tellement bon!
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Isabelle Tremblay
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeMar 17 Avr - 15:41

Lors du long regard échangé avec François, notre pauvrette ne put s’empêcher de remarquer qu’il semblait un peu loin de là. On lisait sur son visage jeune une joie indescriptible, qui souleva légèrement quelque chose au niveau de l’estomac de la jeune femme, et encore une chaleur agréable au niveau du coeur, qui la rendait heureuse, elle aussi ; il lui semblait que ce jeune homme avait le pouvoir de l’envoûter, et de la rendre heureuse par chacune de ses attentions exagérées, bien qu’en temps normal elle les refuse, ou bien par sa propre joie. C’était très étrange, et nouveau aussi, ne le cachons pas. Mais il y avait quelque chose dans sa distance qui la rendait perplexe ; il avait l’air de penser à des choses tout aussi distantes, voire un peu... tristes ? La demoiselle, distraite par cette scène, se prit dans une envie soudaine de le consoler. En tant qu’excellente confidente, elle pouvait comprendre des choses ignorées même de vous, et se plaisait à tout entendre pour mieux vous conseiller. Là, une curiosité violente s’empara d’elle. À quoi pensait-il avec autant de nostalgie... peut-être de la culpabilité ? À des faits passés, peut-être... le passé... il nous hante tous. Mais la brunette, très capricieuse, n’avait pas envie que le passé hante l’homme qu’elle aimait, point ! Pourtant, elle ne pouvait pas tout d’un coup le consoler alors qu’il n’avait laissé transparaître aucune tristesse autrement que dans ses yeux ; peut-être n’avait-il pas besoin d’elle pour ce genre de chose. Ou alors préfèrerait-il plutôt compter sur Marthe. Et, que savait-elle, après tout, de ce qu’il avait vécu ? Malgré les moments passés ensemble, récents, elle n’était pas intime de lui, ou du moins ne connaissait rien de son bien-aimé, et d’une certaine façon, cela la chagrinait. Comment pourrait-elle savoir quand il faudrait être là pour lui, l’aimer, le consoler, et de quelle manière, ou le laisser seul, si elle ne connaissait même pas l’homme qui se cachait derrière le duc de Beaufort ? Et la possible séparaison prochaine n’arrangeait en rien les choses. Jamais elle n’aurait le temps de gagner sa confiance, s’approcher de lui et de son coeur, en savoir plus sur lui... alors qu’elle le désirait vraiment. Impressionnant, même, comme elle le désirait. Elle voulait juste... apprendre à l’aimer. Le sentiment y était déjà ; restait à savoir comment le lui montrer.
Toutes ces belles, mais assez douloureuses réflexions furent coupées, encore une fois, par la voix de Marthe ; même si elle n’y pensa plus, ce chagrin resta en son for intérieur, et il ne la quitterait pas pendant longtemps.

À l’entente de tous les plats qu’on la ferait engloutir, Isabelle adopta un air préoccupé, et ses yeux bruns s’arrondirent. Eh, eh, eh ! Attendez deux minutes... elle n’arriverait jamais à avaler tout ça ! Jambon, poulet, pommes de terre ? Ah, non, il y avait la soupe en plus ! Mais elle, qui avait un apétit d’oiseau, ou plutôt, qui n’était pas habituée à manger énormément... ? La jeune fille se surprit à se balancer nerveusement, d’avant en arrière, puis d’arrière en avant, d’avant en arrière encore, et ainsi de suite sur sa chaise. Elle leva la main à sa bouche, et mordilla son pouce, signe qu’elle se demandait quoi faire. Elle pourrait bien refuser, mais... ce serait un affront envers ses hôtes. Ne rien dire, et ensuite laisser de la nourriture dans le plat ? Autre affront impardonnable ; on croirait qu’elle n’avait pas aimé... Faire part de sa préoccupation lui semblait l’unique solution.

"Eh..." interrompit-elle donc timidement. "Je ne sais si je saurai manger telle quantité de nourriture..."

Autre chose l’intriguait... Lorsqu’on lui avait dit que le garde-manger était plein de mets, elle n’aurait pas cru pour autant qu’on en prendrait tant à la fois, c’est un fait. Mais cela ne semblait étonner aucun de ses deux hôtes qu’on en mange autant ; aussi ne pouvait-elle que supposer que c’était habituel. Effarée, cette constatation la turlupina un moment. Manger tout cela, tous les jours, sans exploser ? Cela ne devait pas être une mince affaire... Je veux dire, l’on devait se sentir lourd, après. En même temps, les nobles avaient le temps de digérer ; elle, une fois un mince repas avalé, devait se remettre à la tâche tout de suite et ça n’aidait pas toujours à une des meilleures digestions.
Avec ébahissement, la brunette se permit donc un regard qui allait de François à Marthe et de Marthe à François.


"Mangez-vous autant tous les jours ?"

Évidemment, cela pouvait prendre une connotation un peu impolie, comme les traitant de trop gourmands ; la jeune fille s’en excusa aussitôt du regard. Ce n’était pas ce qu’elle avait voulu dire... c’était juste nouveau pour elle qui ne mangeait que rarement à sa faim. Manger en excès... elle n’avait jamais eu l’occasion de le faire, alors...

Après son exclamation sur le goût de la nourriture, la brunette ne pouvait que concorder allègrement avec ce que lui faisait remarquer le duc. Il est vrai qu’elle n’aurait pas pu penser, de toute manière, qu’un plat que ferait cette dame, si sage et attentionnée, ne pouvait être exquis. La jeune fille l’avait vue à l’oeuvre, tout à l’heure, préparer cette soupe de légume, et elle semblait bien experte en la matière... bien sûr, il y avait la question de la ressource, n’oublions pas. La brune s’apercevait bien qu’il y avait plusieurs légumes différents et colorés dans son assiette, peut-être des légumes qu’elle n’avait jamais eu le luxe de manger ? Qu’en savait-elle... ce n’était pas une experte en légumes. Mais même avec tous les ingrédients du monde, on n’arrive à rien si le cuisinier est mauvais. Marthe était sans doute une excellente cuisinière, vu la qualité de cette soupe. Isabelle soupira. Elle ne s’y connaissait pas autant en cuisine, malgré qu’elle travaille souvent dans les cuisines du Louvre... Sa mère avait consacré ce côté-là à Jeanne, plutôt, qui par exemple savait, lorsqu’elle le pouvait, confeccioner de succulentes tartes au pomme. Quant à elle, elle ne faisait que regarder ou aider, essayant parfois d’apprendre ces connaissances de sa propre soeur. Eh bien, on ne peut pas être douée dans tous les domaines... surtout pas Isabelle.

Mais enfin, la jeune fille ne fit qu’acquiescer silencieusement, avant de débuter leur petit jeu. Il n’y avait pas de règles, juste un contact établi, des liaisons et déliaisons, caresses et taquineries entre les deux mains. À chaque contact, la brunette sentait un frisson se répandre dans sa main, monter progressivement le bras, et atteindre finalement le coeur. De l’autre main, toujours, elle se nourrissait de soupe, et son visage, baissé, semblait entièrement concentré sur les légumes de celle-ci. Aucun sourire ne transparaissait, et s’il n’y avait pas eu sa main qui taquinait celle de son beau prince juste à côté, on n’aurait jamais cru qu’elle faisait autre chose que de manger sur le moment. Mais ce n’était pas le cas... aussi, au bout d’un moment, elle ne put s’empêcher de sourire, et par la suite encore de rire, et enfin redresser ses yeux vers son partenaire de jeu. Elle s’aperçut qu’il la regardait aussi, et encore, la pointe de malice habituelle pétillait dans les yeux joyeux de la brunette. À ce moment-là exactement, leurs doigts s’entrelacèrent, et elle refusa de les délier pendant quelques instants. La soupe semblait à présent une chose bien secondaire... À vrai dire, elle aurait eu envie de l’enlacer, se blottir contre lui rester longtemps dans ses bras, le tout agrémenté de baisers enflammés, comme tout à l’heure ; mais convenons que, au milieu d’un repas, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux à faire. Aussi essayait-elle de transmettre tout cela par le regard, un contact assez précieux car leurs si nombreux regards significatifs échangés étaient ce qu’il y avait de mieux comme moyen d’exprimer ses sentiments, mais aussi par le toucher de leurs mains entrelacées, qu’elle resserait d’ailleurs avec force pour lui transmettre tout ce qu’il n’y avait pas à comprendre. Dans le piège de son regard comme à chaque fois qu’elle y regardait trop longtemps, elle s’appuya de son coude pour mieux le regarder, et n’arrivait même plus à penser à la soupe. Ciel... si elle était ainsi lorsqu’il n’était loin d’elle de même pas un mètre, que serait-ce lorsqu’ils se retrouveraient séparés de plusieurs lieues ? Et... lorsqu’aucun centimètre ne les séparerait ?

Mais alors, un bruit se fit entendre, c’était bien Marthe qui semblait revenir... à moins qu’elle ne soit encore dans le garde-manger ou à préparer les plats, que sais-je... quoiqu’il en soit, Isabelle se redressa immédiatement et s’empressa de finir son assiette de soupe. Cependant... qui vous dit qu’elle lâcha la main de son amour ? Non... Peut-être qu’elle oublia de le faire, ou peut-être fut-ce conscient, je ne saurais vous dire. Sachez juste qu’elle conserva dans les siens les doigts de son François.
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeMar 17 Avr - 22:17

C'est fou comme le regard chez ces deux jeunes gens était un élément essentiel à leur relation naissante. Par un simple regard, ils se comprenaient, se cherchaient et se trouvaient. François avait ainsi lu l'interrogation de la demoiselle et bien sûr, il aurait voulu commencer à lui parler, à lui expliquer ce qui l'avait alors éloigné un instant de cette cuisine où, pourtant, il passait un merveilleux moment à ses côtés.

Mais Marthe était présente et leur intimité était alors baffouée. Il ne voulait se révéler qu'à Isabelle, et elle seule détenait maintenant le secret pour ouvrir son coeur. Elle seule aurait à présent le don de le rendre heureux ou malheureux, en elle reposait tout ce qu'il deviendrait... C'était en effet beaucoup lui confier, mais le jeune Duc savait qu'elle en était capable. Il lui avait donné toute sa confiance, et resterait persuadé qu'elle la méritait plus que quiconque. De toute manière, il n'avait aucunement l'intention de s'ouvrir à quelqu'un d'autre; et si jamais ils devaient se séparer pour quelconque raison, alors François se promettrait de finir seul, loin de tout...

Peut-être que ses pensées pouvaient paraître exagérées, mais Beaufort était comme cela. C'était tout ou rien, et ça y était, il avait rencontré la personne qui resterait en lui pour toujours et qui l'aiderait à vivre, ou à survivre à ce qui l'avait déjà tant fait souffrir.

Bref, captivé encore par ces yeux noirs, François ne put échapper à leur changement d'expression. Aparemment, Isabelle n'avait pas l'intention de goûter à tout les plats prévus. Il ne lui avait même pas demandé son avis! Comment avait-il put omettre cela? Peut-être ne désirait-elle pas manger un vrai repas? Peut-être qu'une simple collation ferait l'affaire? Le jeune homme sourit pourtant; il ne voulait pas qu'elle s'inquiète. Après tout, elle n'était pas obligé de tout manger. Elle était libre de choisir ce qui lui ferait plaisir, et cela n'offenserait en rien son hôte.


"Oh mais vous ne serez pas obligée de goûter à tout! Et même si vous ne finissez pas ce que vous prenez, ni Marthe ni moi-même ne nous en voudrons!"

Comme elle savait si bien décripter son regard clair, il tenta de faire passer un message de soutien, de compréhension. Il se surprenait à adorer avec toujours autant de force la manière dont sa demoiselle découvrait d'un autre oeil le monde dans lequel il vivait. Une nouvelle fois, elle s'interrogea sur des habitudes nobles qui n'avait, pour lui, rien de curieux ou surprenant. Il sourit alors largement, regardant Marthe qui, de son regard bon enfant, montrait toute sa compréhension. Elle-même connaissait bien ses différences qui existaient entre les "deux mondes" qui séparaient les jeunes gens. Mais elle laissa le soin à François d'expliquer, se retirant cette fois réellement.

"Eh bien, à vrai dire, nous ne mangeons pas autant tout les jours. Les repas tels quels sont pour les jours de fête. Mais un repas journalier ressemble quasiment à celui que nous allons faire: une soupe, un plat, du fromage... et un dessert."

Son langage était très clair mais il se rendit compte que ce qu'il avait prévu était bien un déjeuner qu'il pourrait qualifier de quotidien. Il se sentit soudain gêné... Lui vivait richement, tandis que sa bien aimée n'avait le plus souvent pas de quoi ce nourrir. Pourquoi tant de différences? Pourquoi fallait-il qu'il soit lui et qu'elle soit elle?

Il capta une fois de plus son regard. François n'avait en rien interprété ses derniers mots comme une accusation. Et puis, vint le moment où elle paraissait pas gênée mais... tout comme. Aparemment, Isabelle s'étonnait qu'on puisse créer pareille merveille pour la palai, avec de simples légumes variés. Le jeune Duc se rendit compte que jamais il ne s'était posé la question de comment Marthe faisait. Jamais il ne s'était intéressé à la production de mets, au savoir-faire. Mais, il avait toujours vu faire les femmes pour la cuisine. Ainsi, il n'avait pas cherché à dépasser des préjugés...

Leur jeu était tout ce qu'il y a de plus simple, et pourtant, il en émanait un plaisir et un bonheur que seuls des amants peuvent ressentir, et encore, pas n'importe quels amants. Non, leurs sentiments étaient sincères, le simple contact de leurs doigts respectifs suffisaient à démontrer leur passion naissante mais déjà si importante. D'abord, seul le jeune homme avait la tête relevée. Isabelle ne souriait pas, et pourtant, son charme laissait transparaître sa joie. Quand leurs regards se retrouvèrent, le rire cristallin qui envahit la pièce intensifia l'envie qu'il avait de la garder près de lui. Le regard ébène de la demoiselle inspirait aussi le fait que se retrouver dans les bras l'un de l'autre serait le bienvenu à cet instant. Mais François trouva comme seul moyen de se rapprocher de toucher sa joue. Il posa sa cuillère dans son assiette encore à moitié pleine et il vint caresser tendrement la pommette de la jeune femme qui lui faisait face.

Les deux jeunes gens restèrent plongés dans les yeux l'un de l'autre quelques minutes seulement; quelques courtes minutes où il n'avait d'yeux que pour elle, ne pensait à rien d'autre qu'à elle. Isabelle avait prit pouvoir sur le moindre de ses faits et gestes, sur le moindre de ses sourires ou de ses sentiments...

Un bruit sourd vint troubler le silence qui avait si bien su les rapprocher. La jeune femme avait brisé ce regard, probablement craignant que Marthe ne revienne avant l'heure. Mais François qui ne connaissait que trop bien son château savait que ce n'était pas le cas. Alors, il recommença à manger, doucement, gardant les yeux posés sur sa bien-aimée, et gardant ce contact qui les avait fait joué et oublié le passé, le présent, et rêver leur futur.
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeMer 18 Avr - 23:24

Toujours sourire, son duc voulait apparemment la rassurer, mais Isabelle n’était même pas vraiment sûre de réussir à dépasser l’entrée. Peut-être devrait-elle manger une petite bouchée de chaque plat pour arriver jusqu’au dessert ? Elle se savait bien affamée, pourtant, mais... aucune certitude qu’elle pourrait faire honneur à la table. Peut-être que Marthe ou François ne seraient aucunement offensés si elle n’en mangeait qu’un peu ; mais si elle laissait de côté pratiquement tous les plats ?
Ainsi, réchignant un peu, la demoiselle préoccupée balança lentement la tête en acquiescement, mais vous devinez qu’elle n’était nullement convaincue, et toujours inquiète. Mais on ne refuse pas la nourriture quand on nous la propose, pas vrai ? Surtout lorsqu’on a vraiment faim ! Et enfin, ce fut d’un soupir qu’elle s’affirma cela. Comme elle aimait à dire... Advienne que pourra, et Carpe Diem !

Elle capta tout de même le regard de François, et tenta de faire transmettre par le sien que tout allait bien. Qu’il n’avait pas besoin de la rassurer, que tout allait paaaaaaaaarfaitement bien. Mais elle ne fut nullement sûre qu’elle ait réussi, parce que malgré son inquiétude et son découragement, on ne pouvait omettre son énorme étonnement toujours présent par rapport au repas « frugal » de ses hôtes. L’effet qu’elle voulait passer se trouvait donc gâché par cet ébahissement, et bientôt, celui-ci la poussa à poser la question impolie. Il lui sembla un instant que Marthe et François se regardaient, comme éprouvant de la... compassion pour elle ? Heeeey ! Elle n’avait pas besoin de pitié. Ni de compassion. C’était eux qui mangeaient trop, dans cette histoire, pas elle ! Alors elle croisa les bras de manière un peu puérile, mais elle n’en avait que faire. La réponse de son duc, cependant, l’intéressait tellement qu’elle laissa ce petit évènement de côté. Vraiment, elle ne comprenait pas comment se pouvait-il que quelqu’un mange tout cela, et elle mourrait de curiosité de savoir les habitudes des nobles... non, pas des nobles. Les habitudes de son François.
Jours de fête ? Elle se radoucit en entendant cela. Elle ne voyait pas vraiment en quoi ce jour pouvait-il être de fête... Les évènements d’hier étaient encore ancrés dans la mémoire de beaucoup, trop récents pour que la blessure sanglante ne soit complètement fermée. Mais, je dois bien avouer que, grâce à la journée qu’elle passait avec le duc, cette plaie cicatrisait lentement, et elle arrivait à tout oublier pour ne penser qu’à lui... Mais, j’y pense, ce ne peux pas être un jour de fête, non plus, étant donné qu’ils n’étaient qu’eux deux, là, à manger dans la cuisine. Lors d’un jour de fête, les nobles ne mangent pas avec des servantes dans leur cuisine, non... ils sortent toute sorte d’argenteries et et couverts de table, s’habillent richement et mangent un énorme banquet (à la pensée du banquet, Isabelle ne put se retenir de s’accoster à la chaise brusquement, comme prise de malaise. Non seulement elle détestait les banquets parce qu’ils donnaient beaucoup de travail, mais en plus elle n’arrivait pas à concevoir que quelqu’un arrive à manger autant, même lors des jours de fête...) avec d’autres nobles, importants d’ailleurs. La jeune fille sourit, charmée, devinant ce que cela signifiait.
Elle prit une voix... comment dire... plus... mature ( xD ) pour demander tout bas à son amour :


"Jour de fête ? Mais... il ne me semble pas qu’il soit jour de fête... me dévoilerez-vous la raison de tant de luxe ?"

Évidemment, elle cherchait à le pièger. Qu’il avoue encore pourquoi. Elle se voulut envoûtante en posant cette question, lui décochant un magnifique mais timide sourire, ceux dont elle avait le secret, et encore de ces regards qui piègeaient, tout en se penchant légèrement vers l’avant et jouant distraitement avec une mèche de cheveux ; cette fois-ci, c’était bien fait exprès. C’était pour l’inciter à répondre. Elle voulait tester son charme auprès de lui, tout d’un coup. Elle n’avait jamais fait une chose pareille, en réalité, et je ne vous cacherai pas que cela l’amusait, tout en faisant battre son coeur très rapidement. Était-elle à la hauteur ? Plaisait-elle vraiment à François ? Parce que les mots de quelques jours plutôt, lorsqu’il l’avait courtisée, lui trottaient à présent dans la tête et elle ne pouvait plus s’en débarrasser. Et elle en oubliait presque entièrement l'effarement à propos d'un repas noble.

Cet air n’avait pas totalement quitté la belle en entamant ce jeu dont je vous parle. Il est vrai qu’elle mourrait d’envie d’être dans ses bras, de toucher ses mains, n’importe quoi ; et la main sur sa joue fut la bienvenue. Doucement, ses yeux se fermèrent, et elle soupira discrètement en se répétant qu’elle l’aimait. Elle l’aimait, c’était tout, elle savait bien ne plus pouvoir, et ne plus vouloir d’ailleurs y remédier. Et tant pis pour le reste. Ce qu’elle savait, c’est désirer rester à jamais dans ses yeux et dans son coeur. Et si jamais c’était impossible, qu’il soit juste heureux... parce qu’elle ne savait pas expliquer, mais lui aussi, dans ses faits et gestes, provoquait des choses chez elle qu’elle n’arrivait pas à contrôler. C’était sa raison de vivre.

C’est ces pensées distantes qui l’envahissaient lorsqu’elle ouvrit les yeux, et ce fut pour y découvrit un François hypnotisé, du moins en avait-il l’air. Elle se questionna un moment sur ce qui attirait ainsi son attention, avant de s’apercevoir que c’était elle qu’il regardait si directement. Peut-être n’aurait-elle pas dû, mais elle rougit à cette constatation ; son charme passait-il à l’épreuve ? Elle permit son autre main de rejoindre celle du jeune homme, sur sa joue, et la câlina tendrement, avant de, lentement pour ne pas paraître trop brusque, l’enlever de son visage, la guidant d’abord vers son cou, puis la repoussant doucement. Pourquoi ? À cause de ce bruit qui avait perturbé ce moment inoubliable, ce moment qui resterait sans doute dans sa mémoire à tout jamais, que passaient les deux amoureux.

Mais aucun pas ne venait, et Isabelle venait de terminer sa soupe. Étrange... elle avait toujours faim ! Peut-être ne s’était-elle jamais rendue compte que tous ces repas pris vite fait mal fait ne satisfaisaient pas son estomac ? Cela la perturba quelque peu, et peut peut-être expliquer ce qui suivit.

Il se trouve que, la soupe finie un peu à l’avance, elle regardait, distraite et perplexe, leurs mains entrelacées. Instinctivement, elle serra juste la main de celui qu’elle aimait, et, Dieu sait pourquoi, ses yeux s’emplirent de larme...
Diantre ! Que lui arrivait-il ? Pourquoi voyait-elle flou tout d’un coup ? Il n’y avait aucune raison ! Une larme s’écoula. Deux. Elle les essuyait le plus vite possible, mais cette agitation ne restait évidemment pas invisible. Elle n’arrêtait pas de se le répéter : Il n’y avait AUCUNE raison ! Alors pourquoi pleurait-elle ?
Une chaleur enrobait son coeur, et son regard ne quittait pas leurs mains. Pourquoi ? Parce que... parce qu’à ses côtés... elle se sentait heureuse...
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeJeu 19 Avr - 19:21

Isabelle avait essayé, en vain, de démontrer son aisance: ses hésitations étaient palpables, tant dans son regard que dans son expression momentanée. Mais bon, elle ne voulait probablement pas que François y prête attention, et, se rapellant de paroles passées, il préféra ne rien ajouter, gardant tout de même un oeil compréhensif et à l'affut du moindre malaise qui pourrait émanait de sa bien-aimée.

Non, les regards échangés avec Marthe n'avaient rien à voir avec de la pitié! Ils comprenaient simplement qu'elle puisse être étonnée, et le jeune Duc se ferait un plaisir de répondre à toutes ses interrogations concernant ses propres habitudes. La vieille servante avait elle-même du apprendre de nouvelles coutûmes, et, apparemment, elle s'y était faite assez rapidement. En même temps, il est bien connu que l'adaption est toujours plus facile lorsqu'on améliore son niveau de vie, plutôt que le contraire. Quoi que...

Les bras croisés et la légère moue de la demoiselle entraînèrent un léger rire de la part du jeune homme. Il adorait ses expressions, ce visage enfantin qui apparaîssait quelques fois avait un pouvoir inexpliquable et inimaginable sur François... Cela l'adoucissait, lui donnait envie de redevenir enfant, insouciant, ... Mais très vite, Isabelle changea une nouvelle fois. Décidemment, elle était imprévisible! Et inutile de dire que cela contribuait au fait que Beaufort était littéralement tombé sous son charme. Charme d'ailleurs qu'elle ne tarda pas à mettre en place "ouvertement", si l'on puit dire.

Il se pencha alors davantage sur la table, de manière à se rapprocher de sa bien-aimée et d'adopter la même tonalité de voix. Bien sûr, il tenait toujours sa main dans la sienne, et n'avait pas l'intention de la lâcher de si tôt. Aussi, il était perdu dans l'ébène de ses yeux. L'incitait-elle à révéler une fois de plus ses sentiments? Même si ce n'était pas le cas, le jeune Duc allait écouter son coeur...


"J'assimile votre présence à un jour de fête... Jamais le soleil n'avait ainsi éclairé cette cuisine, ces couloirs, cette demeure. Jamais aucun rayons ne m'avaient permis de voir aussi bien le chemin de la vie qui s'offre à moi et jamais encore un sourire ne m'avait donné l'envie de vivre."

Ses mots résonnaient de sincérité. Il l'aimait, c'était tout. Rien de plus compliqué. Jamais il n'avait était aussi sûr de quelque chose. Et si maintenant la vie décidait de lui reprendre sa raison de vivre, alors il ne pourrait jamais plu être le même et se demandait même s'il accepterait de se lever tous les matins, sachant pertinemment qu'il ne reverrait plus le visage qui lui avait réapprit à ne plus se soucier de rien d'autre que du moment présent.

Le charme de la demoiselle faisait tout son effet. Beaufort était devenu totalement dépendant de ses sourires à la fois timides et ravageurs. Car oui, il faisait du dégât dans le coeur de ce fort jeune homme! Mais c'était quelque chose de tellement bon, de tellement agréable!


"Isabelle, aucun mot ne pourrait décrire le bien que vous me faîtes, et aucun non plus ne pourrait exprimer votre beauté..."

Ils restèrent encore plongés l'un dans l'autre quelques minutes, avant que ce bruit inconnu ne vienne troubler leur bien-être. Ainsi 'rejetée', la main de François reprit une place sage et il finit par terminer sa soupe, peu de temps après Isabelle.

Encore immobiles, un fait pour le moins troublant apparut: la demoiselle se mit à pleurer! Le jeune Duc se sentit soudain perdu. Pourquoi pleurait-elle? Avait-il dit quelque chose qu'il ne fallait pas? Ou, n'avait-il pas réussit à lui faire oublier les horreurs d'hier, comme il l'eut espéré? La seule chose qu'il trouva à faire fut de se lever pour contourner la table et venir à ses côtés. Agenouillé, il avait gardé sa main dans la sienne.


"Isabelle, qu'y a-t-il? Vous ai-je blessé?"

Il ne savait pas vraiment quoi dire, de peur d'amplifier ses larmes qu'il ne voulait pas voir continuer. Car il se sentait la cause de celles-ci, et il refusait de faire souffrir celle qu'il aimait.

Instinctivement, il la serra alors dans ses bras. Il posa l'une de ses mains dans sa nuque et profita de cet instant pour de nouveau s'imprégner de son parfum.
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeJeu 19 Avr - 23:54

Peut-être son Charme était-il passé à l’épreuve, mais elle avait du mal à ne pas succomber elle-même lorsque Beaufort disait ce genre de chose. Le sort ensorcelait la magicienne. Le piège se redressait tout seul contre elle. Le jour où ils s’étaient connus, la difficulté avait été déjà immense pour lui résister ; et encore, elle s’était prise, comme la fautive qu’elle était, à désirer l’entendre encore plus, toujours plus. Cela la rendrait folle. Mais l’entendre dire ses sentiments l’enivrait, la transportait et la rendait dépendante. L’explication à cela... c’est qu’elle avait besoin d’amour ; être aimée et protégée était une nécessité. Jamais elle ne vous l’avouerait, pourtant, cette jeune fille aspirait pratiquement à cela ; la solitude l’eût tuée, et la distance lui ferait perdre la raison. Pourquoi ? Parce qu’elle avait trouvé, lui, elle l’avait trouvé ! Et il était vital. Vital, pour elle, de le savoir là. Dépendance ? Oui. Peut-être bien. Même si elle savait au moins être capable de sacrifier son bonheur pour lui, quitte à le voir avec quelqu’un d’autre qu’elle... mais il n’en était pas question, n’est-ce pas ? Il l’aimait ! Et c’était cette conclusion-là qui la rendait béate. Béatitude qui transparaissait quelque peu sur son visage à présent...

Imaginez, en plus. Elle venait de découvrir qu’elle pouvait, de certaine manière, faire de l’effet sur lui. ÇA, c’était très intéressant, je peux vous l’affirmer... Parce qu’il lui faisait de l’effet, c’était sûr ; mais et lui, vivait-il le même supplice ? Et ce fut extrêmement comblant de voir que oui. Ou du moins semblait-il... Une constatation qui laissait l’excitation l’envahir. C’était tellement... émouvant d’avoir un effet pareil sur quelqu’un ! Il n’était pas question là-dedans de le rendre fou et de le pousser à toutes extravagances, loin de là étaient les idées d’une jeune fille beaucoup plus inocente que ces alternatives. Non, il s’agissait de... de le charmer pour être charmée, de le rendre aussi dépendant qu’elle l’était de lui, qu’enfin ils ressentent et partagent tous deux les mêmes émotions et sensations lorsqu’ils étaient dans les bras l’un de l’autre, ou lorsqu’ils se chuchotaient des mots doux à voix basse, ou lorsqu’aussi ils se dévoraient du regard... Des émotions que la belle adolescente n’avait découvertes que récemment, qui n’étaient que toutes nouvelles et qu’elle voulait à tout prix ressentir à nouveau, encore et encore, car elle ne s’en lassait pas. Au contraire ; le ravissement et l’extase se trouvaient au rendez-vous.

Pour autant, la sincérité dans la voix du duc fit frissoner la brunette. Elle était assimilée à un rayon... cette brillance, l’éclat de sa vie. Je ne pourrai jamais vous décrire comme cela la touchait et l’ensorcelait, toujours plus, juste vous dire qu’elle n’arrivait pas et se demandait si elle arriverait un jour à se dépêtrer de tout cela et s’en séparer. De toute façon, elle n’en avait pas envie. Non, elle répugnait même l’idée. C’était quelque chose de poignant, qui vous pressait le coeur, mais vous faisait un bien terriblement extatique.


"C’était précisément ce que je vous voulais entendre dire..."
fit-elle, troublée malgré elle.

Ah, non, c’était trop tentant ! La demoiselle n’arrivait plus à se retenir, et tant pis s’ils étaient à table ; elle se leva légèrement, toujours penchée vers l’avant, et déposa ses lèvres tendrement sur la joue de son bien-aimé. Parce que ç’aurait-été trop frustrant d’attendre la fin du repas, qui s’avérait d’ailleurs énorme, songeait-elle, pour lui démontrer une affection qu’elle contenait déjà pas mal. Oui, cette jeune fille se trouvait tellement éprise qu’elle n’arrivait plus à se contenir ; et les sensations, et l’affection qu’elle portait la poussaient à faire des choses qui, pour l’époque, étaient pour le moins osées. Voyez-vous, ce n’est pas vraiment à la demoiselle de prendre ce genre d’initiative. Mais qu’en avait-elle à faire ? Les hommes avaient bien trop de droits pour que, de temps à autres, les femmes ne puissent prendre le contrôle dans certains domaines, notamment celui-ci... une fois lui avait-on dit que si les hommes avaient eu la force et le pouvoir, les femmes possédaient à leur tour les charmes et la beauté. Oui, peut-être, mais... était-ce une raison pour que ce soit lui qui décide quoi faire de ces charmes et de cette beauté ? À bien y réfléchir, cette jeune femme assez féministe n’était pas d’accord. Ainsi prenait-elle le risque de choquer son... son... a-amant... pour ces quelques plaisirs dont elle prenait l’initiative toute seule, et elle ne croyait pas que ces impolitesses étaient pour déplaire au jeune homme.

Ce léger baiser sur la joue dura plus qu’un baiser de la sorte n’aurait dû. Le temps ne comptait pas, alors, Isabelle prenait son temps. Le temps de frissoner en sentant sous ses lèvres une peau légèrement piquante, masculine ; de découvrir et redécouvrir qu’il avait son parfum propre, un parfum de secrets et mystères, masculin lui aussi, qu’elle voulait, malgré le danger, se dévoiler entièrement ; le temps de savourer ce qu’il faisait de ses sens, comme il l’enivrait et lui faisait oublier qu’au monde il existait autre chose que lui, lui, lui, seulement lui, toujours lui, lui ! Comprenez-vous, maintenant, pourquoi n’avait-elle pu résister à cette dangereuse tentation ? et pourquoi la faisait-elle durer le plus longtemps possible ? quitte à se brûler les ailes plus tard, lorsque sa dépendance deviendrait un problème de manque ?

L’Éternité était là, dans ce simple geste, et la lenteur avec laquelle la séparation des lèvres rosées de la demoiselle et de la joue piquante du duc de Beaufort en était bien une preuve. La vitesse aussi que prit Isabelle pour se rasseoir convenablement fut lente, très lente, trop lente. Mais elle ne s’en apercevait pas, car si les secondes passées pressée contre la joue de son amour lui avaient semblé interminables, les minutes qu’elle prenait pour revenir à son siège lui passaient beaucoup trop vite. Le temps jouait avec elle, et elle se jouait du temps. Mais lui, ce temps parfois si amical, parfois si impitoyable, l’aurait à la fin. Il la coinçait toujours. À la fin, c’était toujours lui qui gagnait et avait raison d’elle, et c’était frustrant de n’y pouvoir rien faire, de ne jamais pouvoir l’arrêter une fois pour toute comme on le voulait. Mais c’était la vie. Et la demoiselle elle-même devait s’avouer que, si le temps ne passait pas, rien ne se passerait, et alors la vie serait bien trop ennuyeuse pour valoir la peine d’être vécue.

Son noble prince l’interpelait à nouveau, après un moment de silence qu’elle n’aurait su compter. On n’aurait su dire s’ils étaient tous deux exactement dans le même état, mais je peux vous dire qu’elle était plus que troublée. Pire, elle n’arrivait plus à respirer correctement, son coeur battant à la limite du supportable ; assez ! hurlait-elle dans sa propre tête. Mais qui commande le coeur ? Personne. Surtout pas Isabelle Tremblay. Rougir en le trouvant hypnotisé par personne d’autre qu’elle-même ne l’avait pas aidée, ça avait même empiré les choses. Et le regard de son beau duc accentuait le rosissement de ses joues. Je vous laisse imaginer le cercle vicieux... C’était horrible, totalement et absurdement horrible ! Et pourtant, cela faisait un bien tellement fou, tout aussi inimaginable et absurde ! Elle soupira d’aise parce qu’elle était perdue dans son regard profond, parce qu’elle s’y sentait bien, mais aussi par ce qu’il dit. On aurait cru qu’il cherchait ses mots à un moment, peut-être à un autre avait-il hésité ; mais elle se surprit encore une fois de la manière sincère dont il disait cela, et en plus de quoi, ne le comprenait que trop. Décrire ce qu’elle-même ressentait ? Impossible ! Et même si cela avait été possible, elle ne se trouvait pas en état de le faire. La voix faiblissant, cette jeune brunette n’exigea qu’une chose du voleur de ses sens.


"Si vous ne pouvez le décrire, alors ne dites rien François... Je n’arriverai jamais à vous expliquer non plus le tout de mes sentiments. Ils me sont déjà bien mystérieux. Mais, si vous saviez ce que je ressens lorsque je vous entends me dire ce genre de chose..."


Dernière édition par le Ven 20 Avr - 0:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeJeu 19 Avr - 23:56

L’envoûtée termina ces mots avec un soupir profond, on aurait cru qu’elle expirait avant de mourir. Évidemment, ce n’était rien d’aussi grave ; mais la seule question de comment avait-elle eu assez de souffle pour prononcer tout cela allait et venait dans sa tête, pour vous montrer comme elle se sentait perturbée sur l’instant. Le sourire était béat, le regard, trouble et distant ; le jeu lui laissait des espèces de marques d’insanité, mais une insanité enfantine et tout à fait charmante, dois-je préciser, sans oublier qu’elle n’était aucunement mauvaise pour le corps et le coeur. Pour l’esprit, peut-être... mais absolument pas pour le coeur...
Ainsi était-elle plongée dans les yeux clairs du garçon en face d’elle, et aurait bien cru que rien n’aurait pu l’en sortir, s’il n’y avait pas eu ce maudit bruit. Euh, enfin, maudit... non ! Si c’était Marthe qui l’avait fait, ou qu’importe qui l’avait fait, cela n’avait été certainement pas dans le but exclusif de l’enlever de son bien-être. Non. Ce n’était pas la faute à cette personne. Mais quand même, pensait-elle, cette personne aurait pu s’abstenir... euh, bref. Il était préférable de ne pas prendre de risques, et Isabelle s’était donc résignée à enlever lentement la main de Beaufort de là où, devant Marthe, elle n’aurait pas vraiment dû être. Elle observa, tout en continuant sa soupe, la main de son duc revenir sagement à sa place originale, c’est-à-dire, sur la cuillère de soupe, qu’elle mena ensuite à la soupe, puis à la bouche de Beaufort. Un moment fascinée, la brunette regarda les lèvres du jeune homme s’entrouvrir lentement, pour...

Isabelle, tu divagues encore !

Presque en sursaut, la belle revint donc à achever sa soupe, le regard non levé vers son hôte. Elle réfléchissait à une chose... il y avait peut-être bien la question de l’intimité, ou alors celle de la timidité, qui l’avait poussée à se débarasser de la caresse si douce de son martyriseur. Quelle était-elle ? C’est simple... le trop plein d’émotions qu’elle ressentait à l’instant où ce bruit frustrant les avait interrompus. Elle n’avait pas envie que Marthe la voie dans cet état-là. Ç’aurait été trop... trop... gênant ! D’ailleurs, elle ne voudrait que personne ne la voie jamais dans cet état-là, à part peut-être François, mais lui semblait avoir l’attention ailleurs, car lui aussi ressentait quelque chose dans le genre d’après ce qu’elle avait constaté. Alors ? Voudrait-ce dire qu’elle aurait peur de montrer sa passion aux yeux du monde ? Eh bien, oui, elle en avait peur, mais... je dois vous dire que, de toute manière, elle savait que le jour où ils se retrouveraient à Versailles, parce que ce jour devait OBLIGATOIREMENT exister, elle ne se gênerait en aucune manière pour lui sauter au cou. Enfin, c’était ce qu’elle pensait.

Mais je dois vous avouer que ce trop plein d’émotions était une chose trop récente pour qu’elle le comprenne. Aussi, peut-être que le coeur, épuisé à force de battre trop vite et de vouloir exploser à chaque instant, n’avait pas trouvé pour solution de ralentir, mais plutôt de lui provoquer ces larmes. Oui, peut-être aussi que c’était pour ça.

Tout en continuant à essuyer de tenaces larmes qui s’écoulaient sous un rythme précis, elle observa, dans le flou, le jeune duc se lever et s’agenouiller auprès d’elle. Notre brunette ne pleurait que tout doucement, mais un gros sanglot fit surface devant telle scène. Quel genre d’homme était-il ? Vous savez bien qu’un autre, n’importe quel autre, surtout de son rang, aurait été indifférent aux larmes d’une femme, car en cette époque, c’était bien peu émouvant de voir une femme craquer pour certaines brutes, mais aussi pour la plupart des hommes. D’ailleurs aurait-il pu commencer à la mépriser en la croyant trop faible, car depuis qu’elle l’avait connu, elle ne s’était pas montrée extrêmement forte. Mais comment aurait-elle pu se montrer aussi forte, si elle ne l’était pas autant qu’elle le croyait en réalité ? Le courage était bien là, mais elle était plus fragile qu’on aurait pu comprendre.
Oh, non ! Le pauvre avait l’air perdu. Peut-être chagriné ? Et elle savait être la cause de cela. Non ! Cela n’avait pas été son intention ! Ou plutôt, au départ, elle n’avait même pas eu l’intention de pleurer, alors ! La question qu’il lui posa rendit encore un sanglot violent, et des bras forts enlacèrent la demoiselle. Un léger sourire apparut sur les lèvres tremblantes de celle-ci. Elle en profita pour le serrer très fortement. « Ne t’en vas pas maintenant. J’ai toujours autant besoin de toi ». Ses gestes parlaient d’eux-même. Mais ils n’étaient certes pas suffisants pour lui faire comprendre. Le ton de voix se voulut rassurant lorsqu’elle tenta de s’expliquer.


"Ah, mon amour, pardonnez-moi... je ne voulais pas vous confondre. Ni vous alarmer. Je pleure, parce que je suis sotte."

Inutile d’expliquer qu’elle n’était pas triste. Le seul chagrin qu’elle éprouvait, c’était de lui avoir fait peur en laissant ses larmes couler. En vérité, elle voulait lui expliquer qu’elle ne souffrait aucunement. Non... c’était le contraire !
On peut ici souligner un évènement assez important, tout de même. Pour la première fois, elle avait osé lui attribuer un surnom que seuls des amants emploient. « Mon Amour ». Savait-il ce que cela signifie ? La force de dire « Je vous aime » n’était pas en elle sur le moment, pourtant, elle voulait qu’il sache... même si elle n’arrivait pas à le dire explicitement... il ne devait pas douter de ce qu’elle aussi ressentait. Cela fit sur la demoiselle un impact étrange. Elle n’avait jamais prononcé ces mots. « Mon Amour »... ils résonnaient dans son esprit comme une preuve de ce qu’elle ressentait envers François. Le faible sourire projeté sur ses lèvres, sous cet effet, s’élargit, et ses prochaines paroles ne furent qu’un murmure tremblant, mais suave.


"Vous êtes un homme merveilleux, François... et c’est pour cela que je pleure. Je pleure de joie, parce que... je n’aurais jamais pensé vous rencontrer. Vous souvenez-vous de notre rencontre ? Je me suis méfiée de vous. J’avais raison, je crois... car maintenant, je ne comprends plus rien. Je ne sais pas si je suis à la hauteur de votre amour. Mais je sais que... vous êtes le seul qui m’eût fait ressentir pareille chose..."


Parcourue encore d’un frisson, elle se blottit contre lui, se pressant contre son coeur, ce coeur dont les bruits l’appaisaient. Ce qu’elle venait de dire était quelque chose d’assez difficile à admettre, et cette espèce de déclaration la fragilisait aussi, comme un oiseau qui se recroquevillerait de froid lorsque les gouttes sensibles de pluie ou les flocons légers de neige lui tombent sur les ailes. Elle préférait se recroqueviller contre lui. Mais à chaque fois qu’une larme tombait, elle l’essuyait à toute vitesse. Comme elle l’avait dit, elle pleurait parce qu’elle n’était qu’une sotte...
Une observation, qui n’avait peut-être pas sa place là, la turlupina quelques secondes. « Je suis sotte ». « Je ne sais pas si je suis à la hauteur »... combien de fois s’était-elle rabaissée devant son adoré ? Elle se souvenait du jour de leur rencontre, où elle n’avait cessé de nier ses galanteries. Quoique ce jour-là, les conditions étaient différentes de maintenant, la jeune servante se rendit compte qu’elle ne se serait rabaissée ainsi devant aucun autre noble. Devant les autres, elle essayait de ne pas avoir l’air faible, d’être toujours forte et si possible, parfaitement maître de la situation. Ces idéaux se voyaient complètement ignorés lorsqu’elle était avec François. Ou plutôt, non, elle ne les ignorait pas ; elle passait à côté. Alors qu’elle se devait de sembler forte, avec lui elle se rabaissait constamment et avait déjà pleuré ou laissé paraître ses sentiments plus d’une fois, bien que parfois difficilement. Elle se devait d’être maître de la situation, et à côté de lui, elle n’arrivait pas à contrôler ses propres sentiments, se laissait prendre par l’émotion du moment et ne pensait plus à rien. C’était trop étrange. Pouvait-elle cependant lui en vouloir ? Non... au contraire... C’est parce que l’amour est imprévisible qu’il se trouvait si... fantastique. Sinon, il n’aurait plus aucun sens si tout était si facile.

Au terme de ces réflexions, la demoiselle releva la tête de l’épaule de François, s’écartant légèrement afin de le contempler un peu. Et, vous devinez peut-être ce qu’elle fit... comme je l’ai dit, les sensations qu’elle ressentait et l’affection qu’elle lui portait n’avaient pas de limites réels, alors... poussée par ces deux facteurs, encore une fois, la tentation fut trop grande. Leurs lèvres se joignirent doucement, et ses yeux étaient déjà fermés lors du contact. Elle ne tarda pas à entrouvrir les lèvres, et le baiser, ce véritable baiser, s’aprofondit calmement. Elle l’embrassait de tout son coeur, et cela lui fit un bien fou, parce qu’elle se soulageait du poids de ses émotions tout en apréciant d’être dans les bras de l’être aimé. Le contact ne tarda pas trop à se briser, car elle avait quelque chose à dire.


"Je suis désolée... d’être aussi stupide. Mes larmes ne traduisaient aucune souffrance, et je vous ai alarmé. Mes émotions me trahissent trop souvent, surtout en votre présence..."

C’était son excuse finale, et elle ne manqua pas de remarquer qu’elle s’était encore une fois insultée. Mais, Dieu, elle se devait de le lui dire. Parce qu’il ne devait pas croire qu’il en était la cause ! Elle avait compris qu’il s’était senti coupable, mais ce n’était pas à lui de payer pour la bêtise et la stupidité d’une fille amoureuse... surtout pas à lui. Ses sauts d’humeur ne devaient pas l’alarmer. C’était à elle de les gérer, c’est tout, et... Je ne sais pas, elle s’était retenue de dire quelque chose qu’elle n’arrivait pas à dire depuis tout à l’heure. Il aurait été possible d’agrémenter sa réponse d’un « Mais je crois bien que c’est parce que je vous aime »... non, rien n’y faisait, elle n’y arrivait pas. Pourquoi ? Peut-être que ces mots lui semblaient... tellement forts... elle n’avait pas le courage de les utiliser. Elle s’en trouvait bien lâche, d’ailleurs, mais n’y pouvait rien faire. Il ne restait plus qu’à espérer qu’il comprenne que... c’était peut-être un peu trop tôt pour ne pas lui laisser le doute. Pour lui dire en toutes lettres qu’elle l’aimait, comme elle n’avait jamais aimé, et qu’elle n’aimerait sans doute que lui, jusqu’à la fin de sa courte vie.
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeVen 20 Avr - 21:56

Beaufort n'avait jamais détesté être seul. Au contraire, c'était une manière de s'échapper, de se retrouver avec lui-même, de faire ce que bon lui semblait, sans ordre et sans commandement auxquels, de toute manière, il n'aurait pas obéit. Mais la rencontre avec Isabelle changea uniformément son point de vue. A présent, François ne vivrait que dans le but de la retrouver, se lèverait simplement pour la voir, jouer encore avec elle, tant par les regards que par des expressions qu'elle seule pouvait décrypter. D'ailleurs, le fait qu'ils se comprennent ainsi, si rapidement et sans se connaître infiniment bien, troublait le jeune homme. Il n'aurait jamais juré qu'une personne sur cette Terre puisse le comprendre et l'apprivoiser tel que l'aurait pu faire sa chère mère. Mais si, il avait rencontré la femme qui, en un simple regard, déchiffrait ses sentiments les plus discrets et les plus profonds.

Jamais il n'aurait pensé connaître telle surprise! Jamais il n'aurait imaginé que pareille chose soit possible. En effet, comment ces faits étaient-ils explicables? Il n'avait jamais eu l'occasion de lire, dans quelconque ouvrage de sciences, une réponse à ce qu'est l'amour. Et d'ailleurs, aucun scientifique n'avait du s'intéresser à cette notion parfaitement abstraite pour eux.

François pensa alors qu'il devait être terrible de ne pas connaître l'amour. Leurs sentiments, il le savait, étaient uniques et seuls eux pouvaient les comprendre et les ressentir de la manière dont eux le faisaient. Mais, peut-on réellement expliquer l'aptitude apparemment innée que chacun des deux jeunes gens avaient l'air de posséder, sans même s'en douter? Est-ce que cette capacité n'était applicable qu'à leur amant réciproque? A cette dernière question, le jeune Duc avait son idée. Pour lui, oui: le fait que d'un simple regard il comprenne Isabelle et qu'elle-même en retour le comprenne ne pouvait s'appliquer qu'entre eux. Ainsi, ils pourraient, chacun de leur côté trouver quelque autre âme plaisante, jamais un tel lien ne s'établirait... C'était unique. Cet amour, il en était persuadé, il ne le ressentirait que pour elle; et comme il n'y faisait déjà pas attention avant, son regard ne pourrait plus effleurer les moindres formes féminines sans penser à sa bien-aimée.

L'expression béate mais si discrète ajouta du baume sur le coeur du Duc. Il commençait vraiment à assimiler que les sentiments si forts qu'il éprouvait étaient réciproques, et inutile de dire qu'une telle découverte a pour effet de rendre l'être comblé!

Ce charme que la demoiselle dégageait était, en effet très asservissant. Un seul battement de cils aurait fait plier le grand brun qui était désormais esclave du moindre de ses désirs. Les étincelles qu'il décelait dans ses yeux achevèrent la pensée de François selon laquelle elle aussi aimait ces instants à ses côtés, elle aussi appréciait leurs jeux et leurs regards. D'accord, il s'accordait ce luxe, mais il le fit ne pensant pas se tromper. Les émotions communes tendaient à les faire disparaître dans un au-delà bien plus que merveilleux. Leur monde: ils s'échappaient dans un monde qui s'avérait être le leur; donc quelque chose d'unique et visible à leurs seuls yeux.

Beaufort laissa fondre un sourire sur ses lèvres aux mots de la jeune femme. Il se plaisait à lui dire ses sentiments. Cela pouvait s'avérer difficile à faire, mais il s'était rendu compte qu'une fois lancé, rien n'était plus facile que de dire à la personne qu'on aime ce que l'on ressent. A part, peut-être, le fait de trouver les mots pour dire des choses auxquelles on est en rien habitué et surtout, des choses indescriptibles, que même notre cerveau a du mal à décrypter, à comprendre, à assimiler et surtout, à expliquer.

François vit s'approcher le doux visage de son amante, (car maintenant, il n'y avait plus trop de doutes, même si rien d'officiel avait été mis en place...) et c'est avec une sensation délicieuse qu'il sentit ses lèvres se poser sur sa joue. Il ferma les yeux un bref instant, simplement pour apprécier au mieux le contact et laisser ainsi au toucher l'entière responsabilité de ses sensations momentanées.

Elle avait prit l'initiative? Et alors? Quel mal y avait-il à cela? Lui n'était en rien blessé ou incommodé par cette avance qui était pour le moins bienvenue et délicieuse. Isabelle n'avait encore pas été impolie envers le jeune Duc, ou alors celui-ci ne lui en avait pas tenu rigueur. Non, et après tout, quoi de plus naturels que des échanges entre deux amants? Surtout qu'ici, personne ne pouvait rien leur reprocher. Marthe ne se le permettrait pas, et de toute manière, elle n'en éprouverait pas le besoin! Car une chose était sûre: elle approuverait cette relation avec le plus grand plaisir et le plus grand honneur!

Le baiser dura? Aux yeux de Beaufort, pas assez longtemps... Mais à ce qu'il parait, toutes les bonnes choses ont une fin... Bref, elle s'éloigna trop vite, même si, au cadran de la comtoise, les aiguilles tournaient sans faire attention aux deux jeunes gens. Enfin, pendant l'instant, il profita bien sûr de sa proximité pour s'imprégner encore et encore de tout ce qui l'aiderait à surmonter un vide qui arriverait probablement trop rapidement. Mais, pourquoi penser au futur? N'étaient-ils pas ensemble actuellement? Si, alors il ne fallait penser à rien d'autre, et il fallait profiter tant que cela était encore possible.

Enfin, la demoiselle avait certainement raison: si aucun mot ne suffisait à qualifier ce qu'il avait envie d'exprimer, alors il valait mieux oublier la parole et se concentrer sur les moyens dont il disposait et qui s'avéraient être tellement plus utiles! Il entendait par cela son plus fidèle sens: la vue. Leurs indénombrables regards échangés équivalaient à tous les mots de la Terre, si beaux soient-ils.


"Alors je vous laisse le soin de capter le moindre éclair de sentiments qui se glisse dans mon regard, car je crois que vous avez déjà trouvé la clé à la résolution de cette énigme."

Car oui, avant de la connaître, François savait que pour beaucoup de monde, tant à la Cour qu'ailleurs, il représentait la parfaite incarnation du mystère, de par sa discrétion et de par ses habitudes solitaires. Pourrait-on pour autant le qualifier d'énigme humaine? Non, il ne pensait pas cela. Il n'avait rien de bien différent d'un autre homme, sinon peut-être des valeurs que sa mère avait prit le soin de lui indiquer dans le lus grand secret.

Isabelle, bien que ne décrivant pas ses sentiments les découvrirent un peu. Indescriptibles certes, mais présents! Cela était le plus important. Car même si on se plait à entendre de l'être aimé des mots qui traduisent ses pensées, rien n'est plus important que la sincérité. Des mots ne sont après tout qu'un enchaînement de lettre inventés pour échanger, mais si on ne les pense pas, à quoi cela sert-il de les prononcer?

Son soupir traduisait peut-être un soulagement? Etait-elle soulagée d'avoir pu dévoiler un peu ce qu'elle ressentait, ne serait-ce qu'en réponse aux mots du jeune Duc? Ce dernier la regardait toujours, refusant de regarder sa cuisine qu'il connaissait déjà par coeur. Enfin, bien entendu, il lui arrivait de regarder son assiette! Mais l'affaire était toujours brève et discrète. Le bruit sourd avait vraiment rompu une partie de leur échange. Et sachant très bien que Marthe n'en était pas la cause, il le maudit oui. D'ailleurs, que cela pouvait-il être? Cela avait été trop bref pour être une cavalerie, mais pourtant, François ne voyait que ça. De toute façon, sa bonne servante se serait probablement occupée de savoir d'où venait de grondement.

Lui, vivre sa passion au grand jour ne le dérangerait pas. De toute manière, il avait l'habitude de passer pour un homme 'en marge' et être au centre des rumeurs, bien qu'il déteste être l'attention de quelques personnes que ce soit, ne le dérangeait pas car ces ragôts et lui avaient toujours fait plus de quatre. Il était clair que leur relation en ferait parler plus d'un, mais si c'était le prix à payer pour être heureux avec Isabelle et garder le sourire qu'elle lui avait fait retrouver sincèrement, alors il était prêt.

'Mon amour'? Avait-elle bien prononcée 'mon amour'? Elle l'avait rassuré et cette marque d'affection ne put qu'amplifier le but de ses paroles. Ces simples mots résonnaient encore dans son coeur, approchant les profondeurs inexplorées de ce membre peu connu. Mais non, il n'était pas d'accord: elle n'était pas sotte! Elle l'avait déjà dit tantôt, et il n'aimait pas vraiment qu'elle se rabaisse ainsi: il n'y avait pas de quoi! Comme il le pensait, elle était aussi intelligente que les courtisanes, et bien sûr, Beaufort la trouvait bien plus jolies qu'elles car beaucoup plus naturelle.


"Isabelle, je crois vous l'avoir déjà dit, mais vous n'êtes pas sotte! Ce n'est pas parce qu'on pleure qu'on est forcément idiot! Vous n'avez rien d'une sotte, je puis vous l'assurer."

Puis la demoiselle s'expliqua plus amplement. Ou plutôt, elle se dévoilà davantage. Le jeune Duc n'avait pas encore eu l'occasion de savoir ce que faisait le fait d'entendre, venant de la personne si chère, des mots qui réchauffent, qui embellissent une vie.

"Ma bien-aimée, ce que vous me dites me touche beaucoup et, si vous le permettez, je vais vous avouez qu'avant de vous rencontrer, jamais l'idée de tomber sous le charme d'une demoiselle ne m'avait effleuré l'esprit. Vous-même me permettez de découvrir un sentiment inédit mais qui restera destiné à vous pour toujours, je le sais. Car vous êtes à la hauteur de mon amour, bien que vous n'en soyez pas sûre."

Blottis l'un contre l'autre, Isabelle ressentait probablement l'accélération qui se produisit dans le coeur du jeune homme. Son rythme cardiaque augmentait en effet, car près d'elle, il ne métrisait plus rien. De plus, ils s'avouaient petit à petit et mutuellement leurs sentiments et, comme toute première fois, les sensations qui traversaient le corps devaient être assimilées et étudiées par le cerveau qui devrait commencer à s'y habituer.

A nouveau, un baiser vint améliorer l'instant. Très vite, davantage de fougue se fit ressentir, mais quel étonnant bien fait! Le jeune Beaufort s'était littéralement abandonnée à elle, et savait que par ce baiser, qui prenait en plus de vigueur et de passion, ils s'échangeaient encore des parties d'eux-même qu'ils découvriraient plus tard.

Les dernières explications intervinrent et François voulut comprendre que le sentiment naissant en eux deux y était pour quelque chose. Il lui caressa la joue une nouvelle fois, avec toujours autant de tendresse et d'attention.


"Ne vous en faites pas. Vous m'avez alarmé mais rien de grave puisque vous allez bien. Et je ne peux qu'être touché si vos émotions transparaîssent en ma présence. Enfin, je vous le répète, vous n'êtes pas stupide."

Il lui sourit, traduisant sa confiance. En voyant ses fins traits de visages et ses lèvres si douces dont le goût lui manquait déjà, il ne put s'empêcher de l'embrasser à son tour, avec la tendesse et la passion qui caractérisait si bien ce jeune homme vêtu de noir.

Marthe avait été discrète et s'était profilé derrière la porte à pas de velours. Soit elle avait regardé par le trou de la serrure, soit elle avait écouté si dialogue se faisait entre les deux, quoi qu'il en soit elle fit demi-tour. Beaufort remercia alors simplement Dieu de lui avoir offert une telle nourrice. Mais bien qu'il eut capté cette présence brève, il n'avait en rien oublié sa bien-aimée et le contact actuel qui les liait. Il aurait tellement voulu que ces moments en sa présence deviennent quotidiens...
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Avr - 22:57

Il n’y avait rien à dire, il savait, c’est tout. Il avait tout simplement compris qu’elle le comprenait et lisait en lui à travers le regard. Ce n’était pas une chose aussi ordinaire, tout de même... Avec tout autre, elle aurait été capable de voir la sincérité ou le mensonge, et quelque bribe de sentiment ; mais savez-vous ce qu’elle voyait chez lui ? Eh bien... elle ne saurait dire ce que c’était, et pourtant y voyait tout. Souffrances passées, émotions présentes et promesses futures lui étaient simplement traduites, et dévoilées, là, dans ce regard, et elle ignorait totalement comment comprenait-elle. Il n’y avait aucune signification, il fallait juste décrypter un langage inconnu et pourtant facile à comprendre, sans pour autant l’apprendre. Oui, c’est bien ça. Comme un texte antique qui ne demande qu’à être découvert, épousseté et décrypté, alors que vous n’avez pas le moyen de le faire, et pourtant, sans savoir comment, vous le faites. Vous n’y comprenez rien, mais vous comprenez tout.

Ce qui perturbait la brune, c’était tout de même de le comprendre, mais de ne pas le connaître. Dans son âme, c’était comme s’ils s’étaient toujours connu, mais il demeurait tout de même inconnu... Comprendre quelque chose lorsque vous ne savez pas de quoi il s’agit, il y a de quoi confondre une âme, n’est-ce pas ? Aspirer de l’air, mais ne savoir respirer. Avaler de l’eau, mais ignorer boire. Malgré tout ce qu’elle voyait en lui, et ce n’était pas peu dire, la belle ne savait pas, et ne pourrait jamais deviner, d’où venait ce qu’il était, avait été ou serait peut-être. Ah, c’était trop compliqué ! Comment pouvait-il avoir tant de secrets qui n’étaient dévoilés qu’en contenu, mais devenaient flous en sens ?


"Je lis en vous tellement de choses que je n’oserais les énumérer." confia-t-elle après son long soupir et encore un moment de silence, le souffle court. "J’ai l’impression de vous connaître tout entier, et pourtant, vous que je n’ai rencontré quelques jours plus tôt seulement, vous me devez cacher encore d’innombrables secrets... je ne sais si j’ai réellement la clé de ces mystères, mais je les veux dévoiler... M’y aiderez-vous ? À découvrir qui se cache derrière le Duc de Beaufort ?" ajouta-t-elle avec une tendresse et une passion impressionantes. "Si j’ai gagné votre coeur, je me dois de savoir qui vous êtes. Vous connaître m’aiderait à savoir ce que nous devons attendre l’un de l’autre, et mériter ma place dans votre coeur."

Toujours avec une certaine béatitude, les mots s’envolaient dans l’air de sa bouche, si légers de sa part, parce qu’ils se voulaient assimilés à des caresses. Un regard suffisait, c’est vrai... mais rien n’empêchait à des mots de l’aider parfois. Ces mots semblaient juste effleurer l’atmosphère, car ils n’étaient pas dûement réfléchis. De toute façon, Isabelle se voyait bien en mal de réfléchir. Et elle avait toujours été de celles qui agissaient par le coeur, et non par l’esprit. Oh, elle avait bien conscience de ce qu’elle disait, mais c’était dit de telle manière qu’on l’aurait crue ailleurs. Pourtant, la sincérité résonnait dans ses paroles, et elle était très sérieuse, mettant là-dedans le poids de ce qu’elle ressentait à propos de son amant secret. Trop secret... mais...
Prenant un air coquin, elle se pencha en avant, comme qui va confier un secret, et murmura avec douceur :


"Et... je ne vous cacherai pas que tant de mystère est horriblement tentant à découvrir... Les hommes mystérieux ne me déplaisent aucunement."

Plaisanterie qu’elle tint pour vraie, puisqu’il était le seul homme qui l’ait jamais séduite, et qu’elle l’aimait pour tout ce qu’il était. Peut-être cette part de mystère n’était-elle pas même voulue, mais même malgré lui, le jeune duc la faisait ressentir. Ou croyait-il qu’elle n’avait rien remarqué, tout à l’heure, alors qu’il avait été un instant distrait et distant ? Un doute règnait. Lui ferait-il assez confiance pour lui révéler tout cela ? Et Isabelle se disait que, si la réponse était positive, elle se ferait un plaisir immense de découvrir ce qu’il avait en lui, soigner ses blessures s’il en avait, et être sa meilleure confidente, devenir un de ses secrets. Et s’il y avait bien une chose sur laquelle l’adolescente ne reviendrait plus, c’est qu’elle voulait être pour lui la meilleure amante qui soit. Elle désirait beaucoup de choses sur le moment, emmêlées, confuses et à peine distinctes, mais au moins, on y distinguait une chose : l’espoir de combler Beaufort tant qu’elle pourrait de ses sentiments, et qu’en retour, il l’aime, de tout son coeur, et lui soit fidèle comme un preux chevalier l’aurait été à sa Dame dans les siècles du Moyen Âge. Un rêve de petite fille ? Je ne saurais vous dire. Remarquons que cette jeune fille avait longtemps rêvé et souhaité sous les étoiles un prince charmant de la sorte... bien sûr, en grandissant, elle avait compris que ce n’était pas si simple que cela, et s’était résignée à donner sa préférence aux garçons du commun. C’était un peu comme si le destin se moquait d’elle. Parce que, alors qu’elle avait repoussé l’idée, son choix final se vouait à un prince du sang. Non qu’elle s’en plaigne, mais voyez comme cela est consternant...

Alors que la jeune femme en était à pleurer et s’expliquer dans les bras de son amant, on lui affirma qu’elle était tout, sauf une sotte. Cela la fit sourire doucement, et laisser un léger silence s’entremettre entre eux. En vérité, elle avait écouté très attentivement, et même bu pourra-t-on affirmer, les paroles de Beaufort. Il y avait une chose qu’il n’avait vraisemblablement pas comprise. Croyait-il qu’elle avait honte de pleurer ? Devant lui, c’est vrai ; et devant d’autres, aussi, devant tout le monde d’ailleurs elle tremblait d’avoir l’air faible. Mais c’était la marque de faiblesse la plus douce, et la plus sensible qui était au monde, et Dieu avait donné la larme aux hommes pour qu’ils se soulagent des blessures qu’on ne pouvait guérir avec la main. J’avoue qu’ici, elle n’était aucunement blessée, et c’est pour cela qu’elle s’accusait de sotte ; parce qu’elle n’avait pas de raison de pleurer. Mais ce n’était pas parce qu’elle pleurait de joie qu’elle se trouvait idiote, non. Cela était totalement différent. Pleurer n’est pas idiot. Sauf lorsque la raison de votre pleur est votre stupidité...
Après le léger silence qu’elle avait imposé, donc, Isabelle se permit de souffler simplement en réponse à la défense de sa personne :


"Je n’ai pas dit que j’étais idiote parce que je pleurais... je soulignais seulement le fait que ma sottise était la raison de mes pleurs."

Le sens était délicat. Un véritable sot n’aurait pas compris. On pourrait même appeler cela de l’esprit, comme vous savez.
Il y eut un déclic, un flottement dans l’air. Si prononcer les mots « Mon amour » avait été une expérience émouvante pour notre brunette, j’ose à peine décrire ce que fut celle d’entendre les mots « Ma bien-aimée ». Ce fut un ravissement inimaginable, qui déclencha chez la jeune fille une onde de bien-être, et qui fit quelques larmes en plus s’écouler. Peut-être n’avait-elle su déceler chez lui le même bonheur, mais elle était proche de s’envoler dans les airs. Pour éviter ce fait, elle n’eut qu’à se blottir de plus belle contre lui, celui qu’elle ne voulait plus quitter. Elle souriait sans s’en apercevoir, et écoutait les battements du coeur de François plus fort que jamais ; son but était d’assimiler toute la chaleur de son corps, bien qu’elle n’ait pas froid, juste la partager, comme cela, car elle adorait sentir qu’il était vivant non seulement en elle, mais tout près aussi. La pensée de cette proximité rendit sa peau colorée d’une jolie teinte rouge, car être contre lui, ainsi, les yeux fermés, souriant béatement, lui semblait la position la plus confortable au monde ; la demoiselle leva la main, et caressa du doigt, puis de la paume, le torse du jeune homme, respirant tout simplement le parfum caractéristique et typiquement masculin qu’il émanait, sans doute sans le savoir. Ah, elle se sentait bien, ici... si ce n’était pas ces larmes de joie qui lui piquaient un peu la peau en séchant et la position possiblement non confortable de son duc, cela serait le paradis sur Terre, de rester là pour l’éternité à écouter de douces paroles sortant de la bouche du galant. Mais n’oublions pas qu’elle se devait elle-même de répondre, et qu’en plus, après, il y avait le repas.
C’est regrettant déjà le moment où elle devrait troubler sa tranquilité et pensant au fait qu’elle se rabaisse beaucoup trop en sa présence qu’elle écouta, d’une oreille pourtant attentive, les douces paroles qui la berçaient d’une voix profonde et presque rauque sur le moment. Un peu plus, et s’il n’y avait pas eu ces quelques préoccupations, elle aurait pu s’endormir. Mais l’arrêt de la voix berçante la réveilla à nouveau et la sortit de sa transe ; elle se rendit compte qu’elle avait faillit ne pas répondre. En clignant des yeux quelques secondes, ce fut d’une voix parfaitement normale, et non somnolente, qu’elle reprit, la voix chuchotante :


"Peut-être nous ressemblons-nous plus que nous le croyons. Je me suis longtemps répétée que l’homme qui parviendrait à m’enchanter n’était pas de ce pays."


Dernière édition par le Lun 23 Avr - 19:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Avr - 22:57

Cependant, jamais elle ne se trouva aussi rouge, semblait-il, que lorsqu’elle se rendit compte de ce qu’il avait affirmé. Ses yeux s’ouvrirent étonnés, et on aurait cru qu’elle se demandait : « Il n’a pas dit cela... si ? » Pourtant, elle se rendit à l’évidence : il l’avait bel et bien dit. Mais cette fois, alors qu’elle l’avait quelque temps avant, dans les jardins de fleur, elle n’en démentit rien. La réflexion qu’elle eut à quoi dire de cela fut intense, et à plusieurs reprises la demoiselle avait essayé de dire quelque chose, mais rien ne sortait. Enfin, sa voix ressortit, quelque peu aigue et empreinte de maladresse, mais certes pas enfantine.

"Pensez-vous vraiment m’aimer toute votre vie ? Vous qui ne savez rien de moi ? Comment pouvez-vous savoir si votre coeur balancera toujours contre le mien ? Si jamais je ne vous décevrai ?"

Ce n’était pas comme si elle était incrédule, c’était plus... la recherche d’une confirmation. Quant à elle, elle arborait un semblant hésitant. Pensait-il à elle avec tant d’intensité ? Risquerait-il pour elle sa vie, ou ce qu’il avait de plus précieux ? Et d’ailleurs, quelle était sa valeur à ses yeux ? Bien qu’elle ne désirait jamais, en aucune sorte le décevoir, aucune garantie n’était fournie au voleur de ses sens, et elle, si maladroite, si méfiante, si impulsive, risquait de le blesser un jour. Tout comme il y avait possibilité qu’il la blesse. Mais pensez, être digne d’aimer quelqu’un et d’en être aimé en retour signifiait-il l’aptitude à ne pas blesser cette personne ? Non... peut-être n’était-ce qu’une question de valeurs, de sentiments ou de coeur. Ou peut-être n’était-il question de rien, après tout. Les gens ne tombent pas toujours amoureux de la personne la plus digne d’eux.

"Moi, tant que je le pourrais, j’aimerais vous rendre heureux..." pensa-t-elle à voix haute.

Le pourquoi de telles paroles n’était pas certain. Peut-être à cause de la promesse d’amour éternel que, voulant ou sans vouloir, le duc de Beaufort venait de lui proférer. Peut-être parce qu’elle souhaitait vraiment être source de bonheur pour lui. Peut-être parce qu’elle n’était pas sûre d’en être capable, et voulait qu’il sache qu’au moins, elle essayerait. Peut-être... parce qu’elle voulait se rassurer... se dire que finalement, elle le méritait. Qu’elle méritait le duc de Beaufort en personne, rien qu’à elle, pour elle, et de ne le céder à personne d’autre. Qu’elle n’en méritait pas qu’une partie ; qu’elle saurait, pour lui, être bonne et fidèle amante, à part entière, et qu’elle saurait lui appartenir comme il l’attendait.
En cet instant elle ressentit une grande émotion, accentuée par l’accélération soudaine des battements qu’elle écoutait contre son torse. Pourquoi son coeur battait-il si vite ? Et pourquoi celui de la demoiselle avait-il suivi sans hésiter le même rythme ?
Peut-être furent-ce, mêlées à l’émotion et aux deux facteurs qui la hantaient et poussaient aux folies, soient l’affection et les sensations enivrantes qu’elle ressentait près de son amour, ces tendres réfléxions qui la poussèrent à céder à la tentation si grande d’un baiser, un fougueux, un vrai baiser. Son amant semblait s’abandonner entièrement aux soins habiles de ses lèvres et de sa langue. Amusée et avec une certaine coquetterie, sinon coquinerie, la pensée qu’il ne pouvait plus lui résister se plaisait à aller et venir dans la petite tête brune. C’était autant pour elle une façon de jouer qu’une façon d’être elle-même charmée, car elle n’était guère dans meilleure condition face à lui. Le courage et le coeur de ne pas s’abandonner également à ce baiser n’y était pas, et de toute manière, ce n’était pas pour lui déplaire.

Si le baiser fut fougueux, il fut cependant très court. Dit ce qu’elle avait à dire, la jeune fille reçut de son amant une caresse sur la joue, et, apréciant toujours ce geste, ferma les yeux à nouveau. Et ces beaux yeux noirs ne furent rouverts qu’à la fin des paroles de Beaufort. Elle avait écouté, patiemment, qu’il lui répète qu’elle n’était pas stupide. Elle savait ne pas l’être, ou du moins pas stupide comme un simple d’esprit l’aurait été ; elle valait bien mieux. Mais elle se trouvait tout de même une certaine bêtise, surtout comparée à lui qui lui semblait parfait, et prenait une certaine peur d’être ridicule devant lui. Peut-être ne voudrait-il plus d’elle, si elle se montrait ridicule ? Se rabaisser devant lui ne la dérangeait apparemment pas ; mais être ridicule ? Ça, elle n’était pas sûre de pouvoir se le pardonner. Et ces pleurs de joie, les avait-il trouvés ridicules ? Non... il ne semblait pas. Pourquoi aurait-il été si alarmé, du contraire ? Mais tout ce que trouva Isabelle, ce fut de soupirer, et d’ajouter avec un sourire :


"Vous avez raison..."

De toute manière, elle n’aurait pas eu le temps d’en dire plus ; le duc ne tarda pas à l’embrasser à son tour, et ce ne fut que plus plaisant. Réellement, elle aimait à l’embrasser, à prendre cette initiative seule et sans son accord ; mais aucun moyen n’empêchait qu’elle prenait encore plus goût lorsque c’était lui qui faisait le premier pas lors d’un baiser. Il se trouve que l’imprévision de la chose faisait palpiter son coeur et frissoner ses sens. Elle savait aussi la passion et la tendresse qu’il y mettait, et s’abandonner en premier à ces douceurs n’avait vraiment rien de déplaisant. Encore, la demoiselle se sentait mieux aimée et cible d’attention de sa part, alors que dans le cas contraire, c’était comme si c’était elle qui devait chercher son attention. Mais je ne cache pas que ces baisers lui faisaient tous autant tourner agréablement la tête et exploser le coeur de joie contenue.

La présence de Marthe demeura inaperçue par la brunette. Cependant, cela n’exclue pas qu’elle se posait des questions. Où était la bonne dame ? Tous deux avaient fini leurs soupes respectives, et le repas se devait de continuer... non ? En réalité, il faudra vous avouer qu’elle était encore affamée, et la soupe n’avait comblé que peu son estomac. Comme je l’ai dit, peut-être sous-estimait-elle sa propre faim, et voilà qu’elle se trouvait partagée entre l’espoir du retour rapide de Marthe et l’espoir de pouvoir rester un peu plus dans les bras de son tendre amant. Alors ? Lequel était plus fort ?

Hum, c’était un choix délicat. Déjà, dès que le baiser, toujours trop court à ses yeux, prit fin, la jeune femme revint à la position qu’elle avait trouvé si plaisante quelques minutes auparavant. Et elle resta ainsi immobile un certain temps, à s’interroger s’il lui fallait préférer le coeur à l’estomac. À de demander, aussi, quelle heure pouvait-il être, car elle ne voyait pas le temps passer près de François, et d’ailleurs se trouvait dans un état de méditation somnolative, si je puis dire. C’est peut-être à cause de cet état et de la béatitude qui la règnait depuis tout à l’heure qu’elle ne daigna pas regarder l’horloge de la cuisine. Non résignée à faire transparaître sa faim, l’adolescente trouva pour unique stratégie de questionner son prince sur autre chose, et une chose qui l’intéressait : sa vie.


"François... s’il vous plaît, parlez-moi de vous..."

Légèrement, la demoiselle se donna le luxe de bouger un peu, pour mieux s’accomoder. Elle sourit en entendant mieux, à présent, les battements du coeur du garçon. C’était si confortable, que, le ventre plein, peut-être y aurait-elle dormi... rien que pour le confort de s’y endormir, d’y rêver et de s’y réveiller. Mais le ventre rempli d’un peu de soupe seulement semblait ne pas en vouloir ainsi. Il la tourmentait chaque fois qu’elle closait les yeux. Mordieu ! Depuis quand son ventre l’empêchait-il de dormir ? D’ailleurs, ce n’aurait pas été commode de s’assoupir ici, alors que le repas se venait d’entamer. Ah, et voilà que le repas se remettait dans l’histoire ! Mais enfin... elle se devait de rester, éveillée, voyons ! Elle qui avait dormi comme un bébé toute la nuit ne devait pas importuner maintenant Beaufort et se rendormir tant qu’elle n’était pas épuisée ! Oui... mais... c’était confortable, et... ah ! oubliez donc. Elle se maintenait bien éveillée, et sans aucun effort, finalement, puisqu’elle n’avait pas sommeil, et l’envie de dormir n’était qu’un caprice de son coeur bouleversé.
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Avr - 22:30

Il est vrai que cette compréhension soudaine envers quelque chose ou plutôt, quelqu'un d'inconnu pouvait s'avérer très déstabilisant. Rien ne pouvait expliquer ce don, et François ne cherchait même pas à le comprendre, il voulait juste en profiter. Car se faire comprendre si simplement, sans même prononcer une seule syllabe relevait du mystère mais était tellement agréable! Lui aussi appréciait décrypter ces regards car, Isabelle était quelque peu timide, ou alors essayant d'être la plus convenante possible, ne dévoilait que très peu ce qu'elle ressentait.

La passion et la tendresse de sa voix adoucirent le regard du jeune homme, déjà extrêmement attentionné envers cette demoiselle qui faisait battre son cœur plus vite qu’il n’aurait dû. Elle avait raison, encore : bien qu’ils se trouvent respectivement proches, il n’en était rien ; ou du moins, ils ne se connaissaient pas comme de réels amis ou même amants « devaient » se connaître. Personnellement, Beaufort n’avait pas d’ami fidèle, et il pensait donc que personne ne le connaissait vraiment. Peut-être que Marthe était de ces rares personnes qui, rien qu’aux apparences savait comment allait son petit, mais lui n’en savait rien. De toute façon, à ses yeux, sa mère seule avait le don de le comprendre comme le faisait à présent Isabelle. Mais cette dernière était bien plus forte! En effet, comme elle l’avait fait remarquer, elle ne savait quasiment rien de lui!


« Bien sûr, je me ferais un plaisir de vous aider dans votre quête. Dès que je pourrais vous orienter vers quelconque voie que ce soit, je le ferais. De même, accepterez-vous de me donner quelque aide afin d’apprendre à mieux vous connaître, afin d’en savoir plus sur vous? »

Oui, vraiment, son sourire, son expression étaient irrésistibles. Il se pinça les lèvres, sans même y faire attention. Il aurait voulu révéler tout ce qu’elle voulait savoir. Car il voulait vivre cette passion au maximum, et le plus rapidement possible. L’impatience s’était-elle emparée de lui? Je ne sais pas si on peut appeler cela de l’impatience. En effet, apprendre à se connaître n’est-il pas aussi une partie, et non moins importante, dans le jeu de l’amour? Enfin, on ne peut pas vraiment appeler cela un jeu. Car le sentiment amoureux n’a rien de marrant. On ne joue pas avec les sentiments et le cœur des autres, ni même avec ses propres pensées…

« Je sais que vous méritez la place que vous avez prit dans mon cœur. Car si vous avez réussit à y entrer, c’est bien qu’elle vous était destinée! »

Les mots qu’elle prononçait avaient effectivement le don d’arriver avec délicatesse aux oreilles du jeune brun. Rien ne s’avérait être plus doux à entendre, et surtout lorsque c’est une première fois. Tels de la soie, ils se diffusaient dans l’air ambiant de la pièce, avec la volupté d’un nuage, avec la lenteur d’une plume.
Son air un peu fougueux, mais toujours aussi doux, et peut-être même enfantin, ne pouvait que maintenir le sourire que François gardait à présent quasiment tout le temps. Ses mots découvrirent davantage ses dents blanches. Si sa bien-aimée aimait les hommes mystérieux, alors il comprenait qu’elle fut attirée par lui. Il ne se dévoilait jamais, et tendait à maintenir cette distance, car il ne voulait en rien avoir à faire aux médisances des courtisanes, déjà qu’à son goût, il en était trop souvent l’attention.


« Alors je crois que je peux combler votre soif de découvertes! Et j’en serais par là même ravi! »

Il était clair qu’Isabelle serait probablement la meilleure confidente qui puisse exister. Le jeune Duc y croyait et il avait déjà envie de lui transmettre des morceaux de passé, surtout les plus douloureux. Ce n’était peut-être pas très judicieux de commencer par ces moments là, mais c’est ceux qui l’avait fait le plus souffrir et c’est probablement ceux qu'il avait le plus besoin de révéler. Plus le temps passait, plus il avait envie de lui conter des bouts de lui. Mais il ne savait pas comment s'y prendre, lui qui n'en avait jamais eu l'occasion. Et il fallait avouer qu'il avait également peur de l'ennuyer! Son passé n'avait rien de passionant, et souvent François arrivait à se le résumer en quelques images seulement. Les plus marquantes, évidemment, mais c'était ça son histoire!

Ah! Une défaillance était-elle apparue dans la compréhension de François à l’égard de sa belle? Il en fut déçu… Enfin, en fait, il se demanda ce qu’il avait comprit. Il n’était même plus sûr de qu’il avait pensé aux mots de la jeune femme. Euh… Son cas devenait-il plus grave qu’il ne se l’imaginait? Non, pas tant tout de même. Peut-être n’avait-elle aucune raison de pleurer, mais si les larmes coulaient, c’est qu’elle en avait besoin, qu’elle ressentait quelque chose qui, soit de la joie, soie de la tristesse, permettaient simplement aux gouttelettes salées de longer ses joues rougies par la situation ou l’atmosphère.

Elle se « consolait » contre lui, et lui la serrait encore et toujours dans ses bras. Il aimait également cette proximité et en profitait, ne sachant pas quand il aurait l’occasion de ressentir son parfum et son corps sous ses mains. Il avait fermé de nouveau les yeux, et même si sa posture n’était pas des plus pratiques, il n’en souffrait point, bercé par les seules respirations de sa jolie brunette.

Isabelle parla alors de ressemblances. Mais bien sûr qu’ils se ressemblaient, ne serait-ce qu’un peu au fond d’eux –même ! Beaufort ne croyait pas entièrement l’explication d’Aristophane qui assurait que nous recherchons, dans l’amour, le double de nous. Une seule créature était en effet sur Terre, mais, se croyant toute puissante, Dieu décida un jour de la diviser en créant l’homme et la femme… Non, le jeune Duc était plutôt d’avis à nuancer cette proposition en disant que les amants éternels se ressemblent, mais diffèrent également un peu. Car autrement, quel but à se rassembler si c’est pour retrouver ce que nous possédons déjà?

Enfin, ils avaient apparemment connus les mêmes doutes, les mêmes idées. Aucun ne pensait tomber amoureux, considérant peut-être l’être humain comme un être inférieur. Oui, Beaufort ne trouvait pas forcément les humains supérieurs aux animaux. Bien sûr, ils inventaient toujours de nouvelles techniques, ils trouvaient toujours de nouvelles lois pour régir le monde et les phénomènes qui les entouraient. Mais les animaux ne possédaient-ils pas un sixième sens? Lié davantage à cette nature, nid de leur vie, de leur existence Ne sentaient-ils pas l’approche d’un orage, le recul de l’hiver et l’arrivée du printemps? Ainsi, François n’était pas sûr de trouver un jour l’amour, surtout ne sachant pas comment s’y prendre. Avant, il se pensait destiné à côtoyer sans cesse le monde noble, et nous savons bien le mépris que le jeune homme a envers les gens de son rang. La rencontre avec Isabelle était donc des plus inattendues, des plus improbables, mais c’était certainement la meilleure chose qui lui soit arrivé depuis longtemps, et avant longtemps…


« Vous doutiez encore de nos ressemblances? » dit-il avec un simple sourire. « J’espère ne pas vous effrayer mais… si nous nous sommes rencontré, c’est probablement parce qu’il devait en être ainsi. Je suis personnellement ravi que Dieu nous ait mutuellement choisi. »

La belle demoiselle rougit encore. Elle était peut-être un peu gênée mais François l’était aussi, même si les apparences ne le montraient pas. C’était quand même la première fois qu’il avait l’occasion de prononcer ces mots, de se dévoiler, de révéler des sentiments qu’il éprouvait étonnamment fort et dont il ne connaissait pas encore les effets secondaires. Ses interrogations étaient bien sûr compréhensibles et Beaufort se ferait un plaisir d’y répondre. Mais il craignait de l’effrayer un peu. En effet, comment pouvait-il savoir s’il l’aimerait réellement toute sa vie ? Il le sentait intérieurement… Ce n’était pas explicable, et de toute manière, il ne cherchait pas à comprendre. Cela lui était tombé dessus, sans qu’il le voit venir, et il avait remit sa vie à sa mère, lorsque celle-ci avait rejoint le paradis. Elle l’avait probablement aidé à s’épanouir et découvrir ce qui l’avait lié pour toujours au défunt père de François.

« Je ne saurais expliquer la confiance que je place en vous, et le fait que je sois persuadé que mon cœur battra à jamais pour vous. C’est ce que je ressens, et… je veux m’attacher à cette idée parce qu’être avec vous me rend vraiment heureux. »

Il ne craignait pas être blessé par Isabelle: il n’y pensait même pas ! Lui pourrait certainement la blesser, sans bien sûr le faire exprès. Peut-être elle se montrerait-elle jalouse des courtisanes de Versailles? Si c’était le cas, elle n’avait pas à s’inquiéter: jamais le jeune Duc ne s’était intéressé à ces damoiselles superficielles, cela ne commencerait pas maintenant qu’il connaissait sa bien-aimée qu’il allait commencer.

« Votre présence suffit à me rendre heureux. Rien que de vous savoir souriante suffira à retirer mon malheur. »

Peut-être que la jolie brunette ne tiendrait pas une vie à ses côtés. Mais si elle était heureuse dans les bras d’un autre, alors Beaufort ne pourrait faire autrement que d’accepter. Car son bonheur était bien moins important que celui de celle qui faisait battre son cœur. Il vivrait à présent dans le seul but qu’elle ne souffre plus, qu’elle n’est ni froid, ni faim,… Enfin, il espérait pouvoir tenir les promesses qu’il se faisait. Mais ils seraient séparés et là, seule sa mère, à qui il confierait le bien-être de la jeune femme, pourrait alors prendre soin d’elle.

Les baisers étaient peut-être la preuve la plus délicate, la plus expressive aussi, des sentiments et Beaufort avouait son addiction progressive au jeu qui se profilait lorsque leurs lèvres entraient en contact. La douceur et la fougue de leurs baisers traduisaient tant leur jeunesse et donc inexpérience que la vérité, la franchise de ce qu’ils ressentaient l’un pour l’autre.

Marthe avait donc fait marche arrière, et l’ouïe fine de François capta les légers gargouillis émanants du ventre de sa demoiselle. Enfin, elle détourna cette attente en lui posant une question des plus claires et directes : elle voulait qu’il parle de lui, de son passé, de son histoire. Rien n’était plus facile… Entendez par là qu’il n’y avait rien de compliqué à son histoire. Le raconter serait peut-être plus dur, mais il avait de toute façon besoin d’en parler depuis le temps que ce secret pesait sur son cœur… Isabelle était la meilleure personne pour ces révélations.


« Je me plairais à vous raconter des bouts de mon histoire, et donc de moi, mais avant cela, désirez-vous continuer le repas? »

Il avait à peine laisser à Isabelle le temps de répondre que déjà, il déposé un rapide mais tendre baiser sur ses lèvres, avant de se relever. Il regrettait déjà d'avoir relâché son étreinte, mais il se devait de nourrir la brunette avant qu'elle ne retrouve l'efner du service à la Cour. Il s'éloigna alors vers la porte et, avec un sourire il ajouta.

"Je reviens dans moins de deux minutes. Je vais chercher la suite de notre repas."

Il partit alors dans le couloir. Il trouva Marthe un peu plus loin, et sans demande d'explications, elle lui tendit simplement le jambon et le plat de résistance avec un clin d'oeil. En un simple sourire, il retourna dans la pièce où il avait laissé Isabelle quelques minutes, cinq minutes tout au plus. Il posa ce qu'il tenait sur la table et commença à couper un morceau de jambon salé. Il servit Isabelle.

"Voilà, je pourrais conter en même temps que le repas comme cela..."

Il se servit lui même et se rassit en face de la demoiselle. Les quelques minutes lui avaient déjà parues une éternité... Que serait-ce alors quand ils devraient se séparer pour un temps indéfini?

"Pour vous parlez de moi, je ne sais trop par où commencer..."

Il espérait qu'elle allait l'aiguiller un peu plus. Elle voulait probablement savoir les moindres détails, et il comprendrait, mais par quoi commencer? La mort de sa mère? Bien sûr, c'est l'évènement auquel il pensa en premier, car étant la plus marquant... Mais il avait eu une jolie enfance avant ce jour horrible. Ne fallait-il pas parler de cela avant? N'ayant jamais rien raconté à personne, il était bien en mal de choisir par où commencer...
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeLun 30 Avr - 18:36

Timide, Isabelle ? Il se peut. Lorsque le domaine est l’amour, il faut s’attendre à voir cette demoiselle rougir et encore balbutier et rester discrète autant que possible. La raison qui l’empêchait de dévoiler ses sentiments n’était pourtant pas entièrement celle-là : en réalité, elle n’y arrivait pas. Comment dire « Je vous aime », lorsqu’on a encore peur de l’amour ? Ce n’est pas si simple. Elle ne se lassait pas d’essayer, en plus. Je vous jure qu’elle avait essayé ! Mais, apeurée, elle n’y arrivait pas. C’était assez dur. Ses sentiments n’étaient révélés que par enigmes. Mais le duc de Beaufort en était-il réellement satisfait ? Il faut dire que, chez certains hommes, le dessain est celui d’être certain qu’ils ont obtenu le coeur de la demoiselle pour ensuite cruellement l’abandonner. Oh, certes, François ne pouvait pas être aussi horrible, elle le savait. Le pressentait. Et peut-être se moquait-il de ces convenances selon lesquelles les nobles ne doivent pas s’aimer, mais faire de bons contrats de mariage. Oui, sans doute. Ou celles selon lesquelles une jeune fille ne se dévoile pas ainsi devant son galant... N’avait-elle pas déjà entendu dire de par la Cour qu’il ne faut jamais laisser un homme le savoir quand vous l’aimez ? MAIS CE N’ÉTAIT PAS CELA ! Non, cela n’avait rien à voir ! Je ne sais pas, peut-être craignait-elle de le décevoir sans résistance, ou de se dévoiler trop vite à un partiel inconnu, même si elle l’aimait de tout son coeur. Peut-être l’aimait-elle depuis le jour où ils s’étaient aperçus. Elle ne saurait dire. Mais cela ne faisait que quelques heures, voyons, qu’elle avait découvert l’aimer. Si cela avait été un choc, l’avouer explicitement serait trop brutal pour la pauvre brunette ! Non, il faudrait attendre, et lorsqu’elle l’aurait enfin dit, peut-être ne le dire que très rarement, tout en démontrant, cependant, un amour sans failles.
Mais cette timidité dont je vous parle parfois prenait d’autres formes. Par exemple, si elle voulait découvrir la vie de son amant, découvrir la sienne lui paraissait assez intimidant, car elle pensait ne pas avoir grand-chose à en dire. Encore une fois, cela reviendrait à décevoir celui qu’elle aimait. Mais s’il désirait la connaître tout autant qu’elle le désirait, l’adolescente n’opposerait sans hésitation aucune résistance.


"Oh, avec plaisir..." dit-elle avec un simple sourire discrètement empreint de timidité, "Mais je ne sais si ma personne saurait être si passionante..."

Eh, oh. Bien sûr que non, elle ne se rabassait pas, voyons ! Seulement, elle ne voyait pas vraiment ce en quoi sa vie pourrait l’intéresser. C’était tout. Et elle était bien plus habituée à ce qu’on lui confie que de confier elle-même, il faut l’avouer.
Il semblait à la brunette avoir entraperçu une étincelle passer dans le regard de Beaufort... mais se garda bien de sourire avec malice. Impatience ? Eh bien, il n’était sans doute pas le seul. On ne pouvait pas dire qu’Isabelle ne se mourait d’envie de savoir déjà tout et passer à l’étape suivante. Les quelques baisers échangés n’avaient évidemment pas suffit à assouvir son désir, aussi tentant que surprenant, d’être toujours avec lui, de surprendre toujours ses regards troublants, de toucher du doigt son visage ou ses mains, d’entendre de sa bouche des mots doux, et, évidemment, de se serrer contre lui et savourer des baisers brûlants. Ah, mais, le découvrir lui paraissait sur le moment si nécessaire... et elle était sûre de se faire un plaisir à boire l’histoire de son amant, pour l’ancrer en elle et la transformer en une partie de sa propre histoire... puisque... lui faisait déjà certainement partie de la sienne.


"Ah, je l’espère bien... je m’en voudrais d’être intruse dans vos pensées..." avoua-t-elle d’une façon qu’on pourrait qualifier de tendre.

Eh bien, oui, elle supposait que ce sentiment ne devait pas lui être déagréable... si ? Sinon, il l’aurait sûrement chassée déjà du Château, pour la chasser à jamais de sa vie. À cette pensée, la demoiselle ne retint une petite grimace. Qu’aurait-elle fait si jamais, après la découverte si éprouvante de tels sentiments, Beaufort lui avait imposé de s’en aller ? Je crois que cette brunette si orgueilleuse aurait été capable d’implorer. Oui, d’implorer un noble. Pathétique ? Peut-être. Mais elle ressentait quelque chose de tellement fort à présent qu’elle savait être capable de n’importe quoi pour qu’il l’aime. Au moins qu’il ne la déteste pas. Je ne sais pas... comment le voir aussi souvent que possible, croiser son regard, même si c’était à distance, ou encore aprécier en secret un de ses larges sourires qui l’emplissaient de bien-être et de béatitude... comment faire tout cela, s’il la détestait ? Ah, Isabelle, n’y pense plus. Il ne te déteste pas... il... il t’aime. Et tu l’aimes, toi aussi... ne pense pas à ce genre de chose...

Évidemment, de telles pensées l’avaient rendue à son tour distante et quelque peu triste l’espace d’un instant, après ce qu’elle avait dit au sujet des hommes mystérieux. Ce fut à peine qu’elle entendit, comme venue d’un peu plus loin, cette voix chérie répondre à sa plaisanterie.


"Oui... de toute manière, je ne doute pas que vous puissiez me combler, tout court..." commenta-t-elle songeusement. Peut-être n’avait-elle pas même réfléchi à ce qu’elle disait, mais voilà, elle l’avait dit.

Toutes les jouissances qui venaient du fait d’être réconfortée par François de Vendôme étaient donc présentées à la brunette, et vous imaginez sûrement, elle en profitait pleinement, parce que cela ne lui déplaisait absolument pas. Bercée par les mots et chaque mouvement de l’être aimé, il y a de quoi éprouver un bien-être inimaginable. Elle se calmait, doucement, et souriait sans raison, de temps à autres, rien que pour le fait d’être dans ses bras.
La tête reposant encore contre l’épaule du duc, Isabelle entrouvrit légèrement les yeux. Oui, elle doutait de leurs ressemblances. Ou plutôt ne les avait-elle pas cherchées. Qu’importait s’ils étaient ressemblants ou pas ? Certains disent que qui se ressemble s’assemble ; d’autres que les opposés sont attirés l’un par l’autre. Personnellement, elle avait plutôt l’impression que peu importait ce qu’on avait en commun, il suffisait qu’un coeur batte plus fort pour que tout se bouleverse.


"Les ressemblances et différences sont si peu importantes, je ne m’étais pas posée la question, mon amour..."

La voix était un peu rauque et flottante, comme si la belle venait de se réveiller. Caressant seulement et encore la veste de Beaufort, à l’endroit où elle sentait battre plus fort que jamais le coeur du jeune homme, elle semblait réfléchir à tout ce qu’elle disait.

"Vous ne m’effrayez aucunement. Je pense que... je ne sais si tout cela était tracé, mais... même si ça ne l’était pas, je vous aurais rencontré de toute manière, parce que vous êtes le seul, je le sais, capable de provoquer un sentiment si intense en moi. François... j’ai besoin de vous. Même si j’étais née au bout du monde, ou si mon âme se trouvait perdue dans l’air, de toute manière, j’aurais recherché la votre..."

Elle marqua une pause. Sa voix n’était qu’un murmure ; même François aurait pu éprouver du mal à l’écouter, alors que sa bouche se trouvait à quelques centimètres de son oreille. Je ne sais pas, ce qu’elle disait était profond, et elle ne savait pas d’où elle tirait pareilles philosophies, ni d’où lui venait le courage de les proférer. Auriez-vous osé, vous, répondre que, Dieu ou pas, destin ou pas, vous ne pouvez vivre sans lui ? En même temps, elle semblait toujours distante, perdue dans une époque ou un lieu lointains, trouvant des sens différents et plus profonds à ses propres mots. Elle eut un frisson, agrémenté d’une grimace, car tout cela, qu’elle trouvait pourtant incontestablement vrai, la glaçait quelque part. C’était étrange... parler de destin, d’âmes soeurs ou je ne sais quoi encore. Le pire, c’est que, serrée contre lui, seulement, elle se sentait complétée, en quelque sorte, comme si sa place avait toujours été là. Comme si ces bras avaient été créés pour la réconforter, comme si ces épaules avaient été modelées pour qu’elle puisse y reposer le visage, comme si les lèvres de François n’étaient là que pour l’embrasser... pour se rassurer de ces pensées qui lui faisaient un peu peur, quand on y pensait, la jeune fille tenta de se persuader que c’était juste des divagations normales pour une fille amoureuse. Peut-être n’avait-elle qu’à moitié tort...

"Vous savez, mes propres paroles m’effraient plus que les votres... ne m’en voulez pas, je vous en prie. Je suis seulement persuadée que... sans vous... je ne saurais jamais... être heureuse."

Et maintenant la voix était plutôt étouffée, comme si elle avait certaine peur qu’il entende la fin de sa phrase. Oui, peut-être que, finalement, elle était assez timide sur tout cela. Elle rougit de plus belle, et encore une fois s’accomoda pour mieux se blottir contre lui. Heureusement que dans ses bras, elle se sentait protégée... même de ce qu’il aurait pu penser de mal, elle s’en croyait protégée ici. Étrange ? Peut-être. Mais ce n’était pas sa faute à elle si ces bras étaient si accueillants...
Évidemment, même si elle venait d’avouer en quelque sorte qu’il était une partie d’elle, la demoiselle était pourtant toujours curieuse de savoir ce qu’il en pensait, s’il pensait vraiment l’aimer jusqu’à la fin, jusqu’à la mort... Cela ferait un paquet d’années, non ?
Sa réponse l’émut peut-être plus qu’elle ne devrait. Elle redressa la tête pour avoir le privilège de le regarder dans les yeux, les visages très proches. D’ailleurs, leurs fronts entrèrent en contact, histoire de toucher seulement son visage.


"Combien me sont douces ces paroles !" souffla-t-elle avec conviction. "Si seulement vous pouviez me jurer de m’aimer jusqu’à la fin de mes jours... mais, même lorsqu’on est convaincu de ses sentiments, je crois que l’amour est quelque chose de trop indécis pour qu’on jure sur lui, n’est-ce pas ?"

Un sourire timide fit son apparition sur les lèvres de notre brunette. Et c’est là qu’elle lui avoua vouloir le rendre heureux.
Savoir que sa présence était source de son bonheur la surprit à moitié, et l’autre moitié en fut amusée. Elle décolla son front de celui de Beaufort, et sa réponse fut évidemment agrémenté de son plus tendre sourire.


"Ah, alors, je ferai de tout pour toujours me trouver à vos côtés... quant à mes sourires, eh bien, je doute que près de vous, je puisse être malheureuse..."

En somme, ils avaient tous deux dit à peu près la même chose, et cela consistait en une espèce de « pour être heureux, il nous faut être ensemble ». Et cette devise du bonheur convenait assez à notre demoiselle. S’il voulait être heureux, il faudrait qu’il la rende heureuse, et vice-versa(illes). La solution était de rester toujours dans ses bras, point ! Évidemment, elle pensait bien que ce n’était pas si simple que cela. À nouveau se vit-elle attristée en pensant que chaque seconde écoulée la rapprochait du moment où elle devrait quitter son bien-aimé. Un soupir léger se fit entendre. Très bien, très bien... puisqu’ils s’étaient jurés de se retrouver à Versailles...

Évidemment, pour leurs baisers, Isabelle n’était pas vraiment ce qu’on appellerait une experte en la matière ; surtout pour un baiser plus profond. Bien qu’une maladresse se faisait toujours ressentir au départ, la demoiselle tentait de rattraper comme elle pouvait son inexpérience de ces espèces de jeux ou gestes amoureux. De toute manière, chaque baiser semblait encore mieux que l’autre, et il était clair que cela ne lui donnait qu’envie de recommencer, autant pour en découvrir plus, à cause de cette curiosité des choses qu’elle avait, autant pour lui témoigner encore ce qu’elle ressentait, et autant pour passer un moment toujours plus plaisant. Mais, par respect pour François peut-être, elle limitait ses envies de jeune fille capricieuse et tentait de paraître un minimum convenante, tout de même, pour ne pas trop prendre non plus des initiatives qu’en temps normal elle n’aurait même pas dû prendre.


[ HJ : Sérieux, j'en ai marre des "La longueur de votre message dépasse la limite autorisée." T-T ]


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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeLun 30 Avr - 18:36

Hum, apparemment, après un instant de bien-être, mais aussi la demande d’entendre l’histoire du véritable François de Vendôme, tout cela n’avait pas réussi la lourde tâche de cacher sa faim à son amant. Mauvais point. Elle en fut quelque peu gênée et cela s’entendit d’ailleurs dans la réponse... ou plutôt, la demi-réponse qu’elle avait eu le temps de lancer avant qu’il ne la laisse.

"Je... comment... je pense que..."

Pas très explicite, en effet. Elle-même en fut contrariée. Déjà François lui administrait un tendre, mais trop rapide baiser. Si celui-ci augmenta un peu la béatitude de la brunette, il ne lui plût pas vraiment pour son aspect de « À tout à l’heure ». D’accord, elle mourait toujours de faim, mais ce n’était pas une raison ! Elle fut donc assez mécontente lorsque Beaufort relâcha son étreinte, et, comme toujours, ne put cacher une mine boudeuse.

"Mais..." tenta-t-elle encore, en vain.

Pourquoi, pour une fois qu’elle était mécontente de lui, devait-il sourire et la faire fondre littéralement ? S’il ne l’avait pas fait, la brunette aurait pu bouder un peu plus, mais là on pourra presque être déçu de son attitude, parce qu’elle finit par sourire en retour, mais de façon beaucoup plus absente, vous l’imaginez bien. Isabelle, tu es désespérante.

Cinq minutes, horribles et trop longues cinq minutes qu’elle passa à l’attendre. Elle se surprit à s’ennuyer sans lui, et là elle fut presque tentée de se lever et le suivre. Isabelle... je croyais que d’habitude, tu savais mieux te tenir ! Mais on croirait qu’une sotte amoureuse comme toi a beaucoup de mal pour ce genre de chose...
Allons, quand revenait-il ? Cela devait faire au moins une heure qu’il était parti, non ? Elle n’en pouvait plus. Elle eut un regard désespéré pour son plat de soupe désespérément vide, et se mit à divaguer. Huuum... François... le sourire de François... les yeux de François... les bras de François... les mains de François... les lèvres de François... les bruits de pas de François...
Bruits de pas ?!
Ah, oui, en effet, il revenait, apparemment. Elle tourna anxieusement le regard vers la porte, avant même qu’il n’entre. Dans une espèce de ton de reproche un peu gêné, parce qu’elle se réprimandait un peu d’avoir divagué sur l’être devant elle, elle accusa :


"Vous aviez dit moins de deux minutes... cela fait bien au moins une heure que vous êtes parti."

En réalité, elle ne disait pas cela sérieusement, car elle savait bien que quelques minutes à peine s’étaient écoulées. Mais ces quelques minutes avaient duré des siècles. Je ne vous cache tout de même pas la brillance soudainement revigorée de ses yeux lorsqu’il entra de nouveau dans la pièce.
Elle acquiesça à la simple constatation de son beau prince avec un simple « Hum-hum », parce que là, elle était trop occupée à le contempler avidement pour réfléchir à une réponse plus constructive. Peut-être qu’observer n’importe quelle personne couper du jambon salé n’avait rien d’intéressant, mais observer François de Vendôme couper du jambon salé, ça, c’était TRÈS intéressant.
Et gare à ceux qui pourraient la contredire.
Sa contemplation cessa seulement lorsqu’il fut rassis et qu’il avoua ne savoir par où commencer. Cela enclencha quelque chose dans le coeur de la brunette, de le voir ainsi hésitant, et avant même de penser au jambon qui excitait et torturait sa faim, elle mena sa main à celle de son amant (histoire de ne pas perdre les bonnes habitudes, héhéhé...) et sélectionna doucement ses paroles.


"Eh bien... que pensez-vous de commencer par ce qui vous attristait tout à l’heure ?"

Parce que c’était ce qui éveillait le plus sa curiosité, il faut l’avouer. Pourquoi, qui osait attrister SON François ? Alors qu’en principe, ils s’amusaient si bien ? Elle voulait savoir. Rien au monde n’avait le droit d’attrister celui qu’elle aimait... du moins, elle en était convaincue.
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeLun 30 Avr - 23:54

Le jeune Duc n'attendait pas qu'Isabelle se dévoile tout de suite, qu'elle révèle ses sentiments maintenant. S'il lui fallait du temps, alors il comprendrait et attendrait le temps qu'il faudrait. Même si elle ne les lui révélait jamais, il savait lire dans ses yeux et c'est tout ce qui importait. Après tout, lui-même n'arrivait pas à trouver les mots, parfois, pour tenter d'exprimer ce qu'il ressentait. Mais la brunette lui avait très justement dit qu'alors il n'avait rien à dire. Leurs regards suffisaient et c'était encore le meilleur moyen de prouver leur sincérité, de ne pas mentir, et surtout, d'être juste en révélation, sans en faire ni trop, ni pas assez.

Pourquoi la vie de la demoiselle serait-elle moins intéressante que la sienne? Lui, bien au contraire, pensait que la vie d'Isabelle avait du être plus mouvementée, plus riche en expériences diverses, plus variée, ... Après tout, elle avait passé son enfance dans les rues de Paris -du moins, c'est ce que Beaufort imaginait- et avait donc du rencontrer un tas de choses différentes! Lui n'avait connu que ce château, ainsi que la demeure royale où il avait pu passer quelques après-midi. Sa tendre enfance avait été des plus heureuses, bien sûr, il n'avait manqué de rien. Mais il avait toujours regretté d'avoir été élevé comme un fils unique, de ne pas avoir d'amis comme tous les enfants ont normalement. Même Louis avait son frère pour s'amuser. Enfin, il savait qu'il n'avait pas à se plaindre.


"Pourquoi dites-vous cela? Je suis certain que votre enfance fut remplie de rencontres, de jeux et autres faits d'insouciance non?"

Pour une fois, François ne prit pas les paroles de la brunette comme un rabaissement. Lui-même pensait que son histoire était des moins passionnantes... Enfin, il allait se dévoiler, parce qu'elle le voulait, parce qu'il en avait besoin et parce qu'il fallait cela pour continuer, pour avancer, pour pouvoir aller plus loin dans leurs sentiments, dans la compréhension de ces derniers.

Sa prochaine allusion le fit sourire tendrement. Elle savait très bien, tout comme lui, qu'à présent, l'un et l'autre restait gravé en eux. Je veux dire par là qu'elle n'était en rien malvenue dans ses pensées, tout comme lui était le bienvenue en elle.

La lueur de tristesse qui éclaira quelques instants ses yeux et montra un éloignement certes rapide, mais bien présent, attira l'attention de Beaufort. Qu'avait-elle eut soudain? Avait-elle pensé à une période triste de sa vie comme lui-même l'avait fait tantôt? Ou avait-elle imaginé quelque chose d'attristant pour eux? Il ne l'espérait pas. Enfin, il fallait qu'il se raconte, se dévoile.

Peut-être la jolie brunette était-elle encore absente quand elle avoua que la combler serait facile? Enfin, François comprit cela comme elle le faisait déjà si bien sur lui. En effet, rien que le fait qu'elle le regarde, qu'elle lui sourie lui redonnait envie de vivre, de poursuivre ce chemin... mais avec elle, là était le plus important! Maintenant que leurs routes s'étaient croisées, il ne voyait pas comment il pourrait l'oublier et se séparer d'elle. Car il savait au plus profond de lui-même que leur rencontre était destinée à les faire survivre dans un monde cruel, sans pitié, où la loi du plus fort et toujours la meilleure. A deux, on est toujours plus fort, et même si on se retrouve seuls contre tous, la volonté, le désir de rester unis finissent toujours par payer.


"Alors nous nous comblerons mutuellement. Si nous restons ensemble à jamais, il ne fait aucun doute que nous vivrons heureux jusqu'à la fin, jusqu'au bout du chemin qui nous a rassemblé et qui ne pourra plus m'éloigner de vous."

Ses prochaines paroles étaient certainement très réfléchies, peut-être même assez distantes, mais le jeune Duc captait le moindre de ses mots. Tantôt, elle n'avouait pas ses sentiments, mais là, c'était une manière assez forte de la faire et des plus agréables aussi. Lui aussi ressentait cela. C'était d'ailleurs très impressionnant d'entendre, de la bouche de sa bien-aimée, des choses qu'on pense très fort et qu'on ne dit pas. Car c'était bien l'image que ce faisait Beaufort de l'amour. Cela lui avait donné des ailes, et comme nous l'avons déjà dit et vu précédemment, il aurait combattu vents et marées s'il le fallait pour s retrouver auprès d'elle, pour la protéger, pour s'assurer de son bonheur. Ils se seraient cherchés, sans même le savoir, sans même sans douter, et auraient finit par se trouver. A présent, il en était sûr: RIEN, absolument RIEN ne pourrait l'empêcher de la revoir. PERSONNE n'empêcherait leur amour, et s'il le fallait, François mettrait fin aux jours de cette personne. Car l'amour est plus fort que beaucoup de choses, ou du moins, leur amour.

Il la laissait parler, buvant le moindre de ses mots. En effet, en y regardant de plus près, on pouvait déceler une complémentarité des corps. Comment avaient-ils pu vivre l'un sans l'autre avant? Ils avaient l'air d'avoir grandis ensemble, proches, l'un dans l'autre même de par cette aisance à s'assembler. Le visage doux et fin d'Isabelle se nichait parfaitement dans le creux du cou du jeune Duc, les mains de ce dernier prenaient aisément place au-dessus de ses hanches, les doigts de la demoiselle arboraient fiers allure sur son torse, ...


« Je ne peux vous en vouloir. Je crois que nous sommes tout les deux un peu effrayés par ce qui nous arrive, et pourtant, on se refuse à abandonner. On va de l’avant et personnellement, je ne vois pas comment faire autrement. Je vous rejoins sur le fait que je ne pourrais pas être heureux loin de vous. »

La jeune femme avait rougit mais Beaufort n’avait perçu cela que légèrement, car dès qu’elle avait relevé le visage, leur front se touchèrent. Ainsi, il se perdit une nouvelle fois dans l’ébène de ce regard dont il ne pouvait plus se passer. Tellement de sentiments, tellement d’exclusivité, tellement… Ses mots le ramenèrent à la réalité. Bien sûr, elle avait de nouveau raison : l’amour ne se contrôle pas ! Ils en avaient d’ailleurs fait l’expérience. Mais, il ne savait pourquoi, il pouvait se jurer, lui jurer devant Dieu que c’était elle qu’il aimerait à jamais, elle qui ferait battre son cœur jusqu’au dernier souffle… C’était un nouvel état indescriptible, inexplicable, mais tellement bienfaisant.

« Si cela peut vous rendre plus sereine, plus confiante, alors je suis prêt à vous le promettre, à vous le jurer même. Vous avez raison, l’amour ne se commande pas, mais je sais au plus profond de moi, je ressens quelque chose qui peut m’assurer que vous serez la seule qui puisse compter à mes yeux, et ce jusqu’à ce que je quitte cette Terre. »

Comme toujours, la sincérité était reine dans le regard clair du jeune Duc. Vraiment, c’était irrationnel mais tellement net pour lui ! Jamais personne ne comprendrait cela, c’était certain. Personne ne pourrait admettre que tels liens se créent, surtout entre une fille du peuple et un noble… Mais il prouverait à la Cour que rien était impossible, et il affronterait chaque regard avec une assurance certainement déstabilisante. Car ils se retrouveraient à Versailles, si ce n’était pas ailleurs.

François n’était pas non plus un expert en la matière de baisers, étant donné que sa première expérience avait été vécue avec la brunette. Mais en l’embrassant, il ne pensait plus à rien. Il se laissait aller à l’habilité de ses sens et leurs accordaient une entière confiance. Il n’en aurait pas voulu à Isabelle si cette dernière se refusait de l’embrasser encore et encore. Lui-même, s’il c’était écouté, l’aurait embrassé de nouveau. Mais il est vrai qu’ils étaient dans une cuisine, et que même si Marthe écoutait aux portes avant d’entrer, rien ne pouvait assurer qu’elle ne rentre pas dans un tel instant. Beaufort se serait alors probablement sentit gêné, même s’il avait confiance en sa servante.

Isabelle avait essayé de retenir le jeune brun mais ce dernier avait résisté à l’envie de la reprendre dans ses bras. Elle avait faim et il était en son devoir de la nourrir. Les deux jeunes amants pourraient ensuite s’adonner aux jeux qu’ils se plaisaient tant à découvrir et à faire après le repas, q’ils le désiraient.

Lorsqu’il revint, la mine d’Isabelle le fit sourire. Le ton de sa voix était emplit de reproches et son regard un peu boudeur avait tout simplement délicieux. La demoiselle était-elle un peu capricieuse ? Même si c’était le cas, Beaufort était prêt à l‘accepter car il trouvait cela vraiment attachant.


« Excusez-moi pour ce retard. J’ai pourtant fait aussi vite que j’ai pu… »

Lui-même avait adopté un visage désolé. Il espérait qu’elle ne lui en voudrait pas, et savait intérieurement que ce n’était pas le cas. Quoi qu’on puisse imaginer et même si cela peut paraître étonnant, cela avait coûté au jeune homme de se séparer si vite de sa bien-aimée. Certes, la séparation fut courte, mais le bien être qu’il ressentait en la serrant contre son cœur, en la gardant près de lui était inimitable.

Il douta alors, ne sachant pas où commencer. Mais la douce voix d’Isabelle, le fait de retrouver ses longs et fins doigts dans sa main ne firent que lui redonner du courage et de la volonté. Elle avait donc retenu l’éclair de tristesse qui avait traversé ses yeux tantôt. François se rappelait très bien ce qui l’avait fait s’échapper quelques secondes. Sa mère ne le quittait pas. Il ne passait pas une journée, ni même une nuit sans que sa voix, son visage, le hantent. Il respira donc un coup et entama son histoire.


« Je repensais tout à l’heure à l’évènement le plus marquant dans ma vie d’enfant. A l’aube de mes douze ans, j’ai perdu quelqu’un qui m’était cher, très cher… » Sa voix tremblait légèrement, son regard ne restait pas accroché à celui de la demoiselle qui lui faisait face. « Ma mère. J’ai perdu ma mère et c’était la personne la plus chère à mes yeux à cette époque. Elle m’a apprit tout ce qu’il fallait savoir pour être ce que je suis maintenant. C’est elle qui m’a donné le goût de vivre, le goût d’aider les autres, de les protéger. Elle m’a fait dépasser des préjugés que personne d’autre n’oserait dépasser et rien que pour cela, je l’en remercie. Grâce à elle, je vous ai rencontré. Peut-être cette pensée vous paraîtra-t-elle idiote mais je pense que c’est elle, de là où elle se trouve maintenant, qui nous a permit cette rencontre. Elle vous a choisit, je le sais… »

Il s’était complètement laissé aller durant ce résumé. Il continuerait mais Isabelle semblait vouloir ajouter quelque chose. Il lui laissa donc le temps de s’exprimer avant de reprendre.
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeSam 5 Mai - 21:52

Ah, François se devait toujours de la faire se sentir mieux, l’on dirait... non, parce qu’affirmer que sa vie pouvait être intéressante était une attention qui touchait, en fin de compte, la brunette. Vrai. Que ferait-elle sans lui ? Elle avait l’impression qu’il savait comment faire pour la réconforter. Sécher ses larmes. Comment pouvait-il deviner si bien ses faiblesses et ses pensées ? Alors qu’en réalité il ne les connaissait même pas ? Vous savez bien que seul un ami très proche et de longue date pourrait être aussi intime. Et Isabelle ne se laissait pas toujours approcher de si près si facilement. Ses facettes, ses changements d’humeur... autant d’éléments qui pourraient difficulter la tâche ; mais une chose est certaine. Pour que la brunette accorde son amitié à quelqu’un, il fallait vraiment que ce soit une bonne personne.
Voir sa vie sous cet angle peut-être pourrait paraître plus intéressant, certes. Je veux dire, si on considère que toutes ses rencontres et aventures d’enfant sont intéressantes. Peut-être avait-il raison, après tout. Si cela l’intéressait, alors... au moins se sentirait-elle fière d’avoir su susciter l’intérêt du jeune homme qui l’enlaçait. Oh, ça oui, elle en serait fière. Très, très, immensément et énormément fière, même. Voire extatique, mais je crois que vous avez compris.


"Vous avez certainement raison," fit-elle en haussant des épaules. "Si les aventures d’une enfant dans les rues de Paris intéressent, il est vrai qu’on pourrait dire ma vie intéressante."

Mais ces enfantillages qu’elle rapportait n’étaient pas toute sa vie. Non. Il y avait plus. Son histoire s’empreintait aussi de douleur. Mais cette histoire d’orphelin, c’était une chose tellement répandue. Il n’était pas rare de voir des orphelins dans les rues. Pourquoi son histoire aurait-elle plus d’intérêt que n’importe quelle histoire de part le Tiers-État ? Non. Elle n’était que trop banale, et s’en moquait même un peu. Ou du moins l’était-elle jusqu’au jour où elle avait croisé François... Sincèrement, combien de jeunes paysannes sont aimées par des hommes nobles et célibataires qui ne leur veulent aucun mal ? Hum, je crois que, en France, on pourrait compter ces jeunes femmes sur les doigts. Maintenant, oui, elle était peut-être exceptionnelle. Mais et son histoire d’avant, hein ? Banale, vous dis-je. Aucun intérêt. Et en quoi cela intéresserait-il François ?

* Il y a, Isabelle, que François t’aime. Voilà pourquoi ton histoire l’intéresserait, lui.*
résonna une petite voix ferme dans sa tête.

Ça, c’était pratiquement un coup bas. Comment pouvait-il remonter son moral sans même savoir que celui-ci baissait ? Hum ? Le pompon sur la Garonne. Anormal, vous dis-je, anormal !


"Ou du moins, une partie de ma vie."
conclut-elle, pensant tout de même avec affection et nostalgie à ses parents.

Son père... sa mère... sans qui elle n’aurait jamais rien été. Oh, évidemment, elle n’était pas grand-chose comparé à ce qu’ils auraient pu faire d’elle s’ils étaient restés plus longtemps, mais... même s’ils n’étaient plus là... le temps qu’elle avait passé avec eux, cela comptait, n’est-ce pas ? N’est-ce pas ?

Peut-être resta-t-elle longtemps sur cet air pensif que lui avaient voué certaines tristes pensées, elle n’en avait aucune idée. Juste acquiesça-t-elle mornement à ce que disait Beaufort, n’écoutant qu’à moitié. Ça ne veut pas dire pour autant qu’elle ne savait pas de quoi il parlait. La brunette avait bien compris qu’il parlait de leur bonheur. Et ça, cela lui valut de sourire chaleureusement. C’était agréable, vous savez, cette chaleur au fond du coeur. Comment cela s’appelle-t-il ? Le bonheur ? En tout cas... c’était délicieux.

Je ne sais pas pourquoi, mais Isabelle pouffa légèrement en entendant les mots de son protecteur. « Nous sommes tous les deux un peu effrayés par ce qui nous arrive... » Oh, d’accord, cela n’avait rien de drôle. Mais c’est comme je l’avais dit. Cette demoiselle se sentait tellement bien protégée par les bras de Beaufort que cela lui paraissait pratiquement impossible qu’il soit effrayé par quoi que ce soit. Mais, si on y réfléchit mieux, pensez avec moi. L’amour fait peur aux plus forts, non ? Tout comme l’on fait des folies par amour. Tout est bouleversé, je crois. Et si le duc avait bien raison en quelque chose, c’est qu’elle n’avait aucunement l’envie d’abandonner. Abandonner tout ça, là, ce sentiment. Peut-être n’était-ce même pas l’envie qui lui manquait. Plutôt la force. Oh, qu’importe. Elle l’aimait, et lui aussi l’aimait. Ça faisait peur, c’est vrai, mais attendez... elle ne laisserait jamais passer ça ! Ou vous croyez que cette peur est maligne ? Nooon ! C’est tout ce qu’il y a de plus savoureux au monde. Vous savez bien, ce petit froid dans le ventre quand vous goûtez aux lèvres de l’être aimé... d’ailleurs, pas que quand vous l’embrassez. Mais cette sensation de ne pas savoir la suite, c’est enivrant. En ce qui concernait Isabelle, elle, peut-être ne savait-elle pas où tout cela la mènerait, mais... elle était curieuse et impatiente de savoir la suite. Surtout lorsqu’on entend des choses comme celles-là. Je veux dire, ce n’était pas tous les jours qu’on lui avouait avoir besoin de sa petite personne pour être heureux, pas vrai ?

Je suis sûre que vous ne comprendriez pas ce qu’apportait à la brunette le simple fait d’être nez à nez et front contre front avec ce garçon si j’essayais de vous décrire. Alors je ne vais pas essayer. Et encore heureux qu’elle arrive à contenir ses émotions : imaginez qu’elle se remette tout d’un coup à dévorer ses lèvres ? Et qu’elle ne le lâche plus et préfère rester là pour toujours, jusqu’à ce que mort s’ensuive ? Hm, non, je crois que vous ne voulez pas voir ça. Mais en tout cas, je crois bien que cette jeune fille en serait parfaitement capable. Alors, que Beaufort s’estime heureux qu’elle sache encore garder un minimum de contrôle sur elle-même. En prime, elle arrivait encore à parler sans se retrouver totalement hypnotisée : admirez l’exploit.


"Ah, non, ne jurez pas !"
s’empressa-t-elle de prier, tout en se demandant si Beaufort ne s’étonnerait pas de son changement d’avis trop rapide. "Lorsque vous me le dites ainsi, je vous crois. Ne jurez pas. Il n’est pas dit que cela ne me ferait pas plaisir. Pourquoi, alors ? Parce que je vous sais homme de parole, ou du moins je crois. Et je ne veux pas d’un serment que vous tiendrez parce que vous l’avez fait. Vos yeux jurent d’eux-mêmes, et vos baisers sont vos promesses. Mais si vous me le juriez, notre avenir serait tout tracé déjà, parce qu’il vous faudrait être fidèle à votre serment. Moi, je veux que l’avenir décide de lui-même, et j’ai confiance que vous saurez m’aimer toute votre vie, autant que moi je vous... je... vous..."

Hum, problème. Pouvait-on humainement rougir plus que ça ? Non, je ne crois pas.
Presque. Elle l’avait presque dit. Pourquoi était-elle bloquée, à présent ? C’était idiot, se disait-elle. Oui, idiot. Pourquoi était-elle si stupide ? Peut-être que les larmes auraient été versées de nouveau si elle avait été du genre à abandonner facilement. Mais elle ne l’était pas. C’était une battante, alors...


"... autant que je vous aime." avoua-t-elle très, très, très doucement. Quasiment de façon inaudible.

Dieu, cela avait été difficile. Elle s’en blâmait. Cela lui apparaissait comme une faiblesse, en vrai. Mais dire cela si explicitement lui faisait trop peur. Mais peur de quoi, Isabelle ?! Cela devient frustrant ! Il n’y a rien à craindre...
Ce n’était peut-être même pas la même peur que celle dont je vous parlais tout à l’heure. C’était une peur de timidité. Et puis, lui, c’était un homme, et cela l’intimidait quand même de dire ce genre de chose à un homme. Les mots qu’elle avait entendus, lointains, lui trottaient dans la tête. « Il ne faut jamais laisser un homme savoir que vous l’aimez... jamais... »
Aussi se prit-elle, soudain, à désirer qu’il n’ait rien entendu, tout en désirant de toutes ses forces qu’il l’ait ouï. Peut-être entendre un commentaire de sa part, je ne sais pas. Voir si cela le rendait heureux, vous savez, qu’elle l’ait dit, même tout bas. Elle était nerveuse. Qu’allait-il en penser, par toutes les étoiles du ciel de la nuit ? Lui en voudrait-il (raison qu’elle savait absurde et qui pourtant la tourmentait) ? En rirait-il ? Se moquerait-il ? Ou au contraire, serait-il heureux ? L’embrasserait-il à nouveau ? Lui sussurerait-il des mots d’amour ? Je vous assure que l’une des trois dernières options, et encore mieux si c’était les trois en même temps, serait la bienvenue. Pire. Elle en divaguait déjà. Tout en restant nerveuse, évidemment.

Accélérons donc dans le temps. L’adolescente... ou plutôt devrais-je dire la gamine, par les circonstances. La gamine, donc, se mordit les lèvres de façon coupable lorsqu’il adopta une mine désolée. Ah, c’est pas vrai ! N’aurait-elle pas pu se garder de tout commentaire ? Dieu, le voir avec une petite mine désolée lui fendait le coeur, allez savoir pourquoi. Hey. Elle savait que ce n’était pas si important, hein. À part, bien sûr, si on omet le fait que...


"Vous m’avez manqué." murmura-t-elle en détournant le regard.

Évidemment, vous cacher que ce même regard parcourait à nouveau avidement François dans une contemplation de son dieu vivant en train de couper du jambon, cela serait vous mentir. Waw. Cette brunette est accro.

L’ambiance devint plus sérieuse lorsque, assis en face d’elle, François commença le récit de sa vie. La pauvrette écoutait attentivement, ne se privant aucunement cependant de savourer le jambon salé qui torturait sa faim en même temps. Voyez-vous, lorsqu’on peut manger, on mange avec plaisir. Même si on a peur d’exploser après le repas comme c’était le cas pour Isabelle, mais on mange quand même, quoi.
Elle ne quittait pas son prince du regard. Aucune expression ne lui échappait. Son propre visage sérieux, la demoiselle lisait en lui tout ce qu’il lui fallait pour découvrir ses peines et sa tendresse.
Ainsi donc... lui aussi avait perdu sa mère. Elle soupira discrètement. Ce n’était pas drôle. Pas simple. Pas juste. Du tout. Et elle pouvait comprendre mieux que quiconque ce que c’était que de perdre une mère lorsqu’elle vous est chère. Vous savez bien que plusieurs nobles préfèrent leur nourrice ou gouvernante à leur mère, et pourraient aller jusqu’à se réjouir de perdre cette dernière. Pour la préférence, la jeune servante ne pouvait les en blâmer. Elle comprenait. Mais pour le dernier point, cela lui semblait exagéré. N’aime-t-on pas sa mère au moins juste un peu, parce qu’elle vous a porté neuf mois ? Même si elle ne vous a pas chéri ?
Non, Isabelle. Les choses ne sont pas comme ça.
Et pourtant... les valeurs que vous enseignent une mère, lorsqu’elle vous aime, sont un trésor qu’il faut conserver. Et l’amour et la tendresse qu’elle vous donne sont des sentiments tout aussi précieux et inestimables... et plus, même. Isabelle se jurait que lorsqu’elle serait mère, elle aimerait ses enfants et les élèverait du mieux qu’elle pouvait.
Enfin... si un jour elle était mère, évidemment. De toute façon, rien ne pressait, puisqu’il faudrait commencer par trouver un père, et...
Isabelle, ne pense SURTOUT pas à ça maintenant.
Et la jeune fille baissa le regard, le visage en feu, un instant. Par chance, cela ne dura pas longtemps, et rapidement elle se retrouva à écouter son jeune amant, tout aussi absorbée qu’avant. La seule question qui lui traversa l’esprit à ce moment, ce fut : pourquoi ne levait-il pas le regard ?
Elle eut envie de dire quelque chose, et ouvrit la bouche pour ce fait. Elle prit une inspiration pour parler. Mais aucun mot ne sortit de sa bouche.
Et alors, alors que l’histoire de François de Vendôme fut interrompue, les paroles lui revinrent.


"Idiote ? Non. Il ne faut pas dire cela, François. Cette pensée n’a jamais ni été, ni semblé idiote. Et ceux qui le penseraient ne seraient que des sots. Si vous y croyez, je vous crois, moi."

Pour appuyer ses paroles, elle leva ses beaux yeux bruns vers le ciel, et, avec un réel sourire reconnaissant, s’adressa au plafond.

"Merci. Merci de... m’avoir jugée digne de votre fils. J’en prendrai soin autant que je le pourrai..."


À la fin de ce remerciement à l’ange qui avait permis leur rencontre (et je peux vous dire qu’il y avait pour la brunette vraiment de quoi être reconnaissante), elle plongea ses yeux dans ceux de François.


"Si, comme vous le dites, elle est responsable de notre rencontre, alors je crois n’avoir jamais été autant reconnaissante envers quelqu’un. Mais, ne soyez plus triste... cela me déchirerait le coeur, et votre mère n’aimerait pas vous savoir malheureux, j’en suis certaine."

C’était une bien piètre consolation, pensait-elle, mais s’il y avait bien deux choses qui l’horripileraient, ce serait premièrement que François pense qu’elle ne le croyait pas, et deuxièmement de voir cette lueur de tristesse à nouveau dans ses yeux. Peut-être était-elle bonne confidente. Peut-être n’était-elle pas si bonne consoleuse. Mais le voir heureux serait un des plus beaux cadeaux.


Dernière édition par le Dim 6 Mai - 16:05, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeDim 6 Mai - 14:51

Oui, les histoires d’enfants étaient très importantes pour le jeune Duc car c’est ce qui forgeait le caractère, ce qui faisait que l’on devienne ce que l’on est. Ceux qui avaient eut une enfance difficile pouvaient devenir méchants, reproduisant ce qu’ils avaient vécus ; ou au contraire, ils pouvaient s’avérer être doux comme des agneaux, ne désirant en aucun cas reproduire ce qui leur avait fait tellement mal. François savait qu’il avait eut une enfance très heureuse. La mort de sa mère lui avait bien sûr la vie difficile mais il était partit de l’avant, s’était reprit en main et avait décidé de choisir la philosophie de sa mère : il y avait toujours plus malheureux et c’est en vivant des choses difficiles qu’on apprend à se connaître, qu’on apprend à se trouver et à savoir ce que l’on est vraiment. Lui n’avait pas vraiment eut d’expériences humaines, mais sa maman avait su parfaitement et étonnamment lui montrer tous les bons côtés de la vie. Elle n’avait pas remplacé son frère et sa sœur mais elle lui avait donné des valeurs que eux n’avaient probablement pas connues. François n’avait d’ailleurs jamais comprit comment sa chère et tendre maman avait pu laisser partir ses enfants. Comment elle, qui était une femme si bonne, avait laissé son mari s’éloigner ? Il avait toujours eut un doute sur cette question mais ce n’était pas le moment de penser à cela…

Un brin de nostalgie, de regrets peut-être avaient été lisibles un instant dans les yeux de la demoiselle. Qui avait-il donc ? Il attendait, à son tour, avec beaucoup d’impatience qu’elle révèle un peu son histoire, qu’elle dévoile des bouts de sa vie qui l’aiderait alors à comprendre la jeune femme qu’elle était devenue. Et quelle jeune femme me direz-vous ! Elle avait réussit, sans même sans apercevoir, à dompter le cœur d’un duc solitaire, avec certes, des valeurs profondes et indéniablement nobles, mais également très séducteur et mystérieux. Et ce n’est pas les courtisanes de Versailles qui diraient le contraire…


« Je suis sûr que votre histoire me passionnera. La mienne n’a rien d’extraordinaire et je n’ai pas fait de rencontres véritables. »

La jeune femme était absente encore une fois. Distante dans les pensées, elle pensait sûrement à sa vie qui valait la peine d’être contée. Beaufort brûlait d’envie de partager ce qui la tourmentait ainsi, comme elle l’avait fait tantôt. Ils étaient encore remplit de mystères l’un envers l’autre, et peut-être que ces parties floues d’eux-mêmes amplifiaient le fait qu’ils aient envie d’aller plus loin, de rester plus longtemps en contact, de s’aimer vraiment et simplement.

Isabelle pouffa légèrement lorsque le grand brun affirma que l’amour ne le rendait pas forcément courageux. Enfin, ce n’était pas qu’il ne soit pas courageux, c’est plutôt qu’il en avait quand même un peu peur. Malgré sa stature, comment combattre un sentiment qui vous échappe ? Comment faire face à quelque chose d’immatériel, quelque chose qui n’arrive dont ne sait où et qui rend tout simplement dépendant à une allure folle ? L’amour ne peut-il pas amener à la déraison ? Ne peut-il pas aussi conduire à la mort ? François n’avait jamais connu ce sentiment auparavant, et pourtant, il ressentait le besoin de craindre cela. Enfin, je ne sais pas si craindre et le mot car après tout, si sa mère avait choisit de faire croiser le chemin des deux jeunes gens, c’est bien parce qu’elle désirait le meilleur pour son fils non ? Bref, le jeune Duc divaguer un peu et puis arriva à la conclusion qu’il n’avait pas peur. Non, il ne craignait pas l’amour à proprement parler, il se trouvait juste plongé dans un monde parallèle et ce, dans les plus brefs délais…

Peut-être que le preux soldat qu’était François de Vendôme aurait relevé le défi de mourir dans les bras d’Isabelle, simplement défaillant devant l’amour mutuel qu’ils se portaient. Après tout, mourir heureux n’était-elle pas la meilleure des morts ? Mourir dans d’atroces souffrances devait être terribles ! Alors si son heure était venue, oui, il aurait accepté de partir dans les bras de sa bien-aimée, étouffé par de brûlants baisers.

Mais la brunette réagit brutalement aux promesses de Beaufort. En effet, il venait de jurer et cela ne plaisait apparemment pas à la demoiselle. Mais ses arguments étaient bien pensés et vraiment convainquant. Effectivement, s’il jurait, alors on pourrait penser qu’il respecterait sa parole à jamais mais ce officiellement ! Car officieusement, il pourrait arriver au bout de ses sentiments et ne plus rien éprouver pour celle qui aurait fait, pour la première fois, rebattre son cœur. Mais, que dis-je ? Il était persuadé que cela n’arriverait jamais ! Sa mère n’avait-elle pas vécu un profond amour jusqu’à sa mort ? Si ! Alors il en serait de même pour lui. Il n’y avait rien d’autre à ajouter.


« Oui, vous avez de nouveau raison. Mais je sais que nos chemins ne se sépareront plus, et j’espère qu’alors mon regard vous transmettra toute ma sincérité, tout ce qui réside en moi et dont je ne peux me défaire à présent. »

Il avait changé en quelques jours. Elle l’avait changé. Non pas qu’il eut été détestable avant, non ! Mais elle lui avait permis de s’ouvrir, de découvrir une facette de lui qu’il n’aurait pas soupçonné. Jamais il n’aurait imaginé avoir un jour à avouer son amour. Jamais même il n’aurait imaginé la force de ce sentiment. Jamais encore il n’aurait pensé savoir aligner ces mots amplis de douceur, de sincérité, de gentillesse et de confiance à une femme.

Celle qui avait prit possession de lui et lui faisait actuellement face changea littéralement de couleur. Il faillit demander si quelque chose n’allait pas mais ses prochains et quasi-inaudibles mots étaient probablement la cause du feu qui s’était emparé de ses joues. Avait-il bien comprit ? Avait-elle réellement avoué son amour ? La brunette avait-elle simplement écouté son cœur et trouvé alors la force de le révéler ? Un large sourire s’accrocha sur les lèvres de Beaufort et ce dernier ne pu s’empêcher de rapprocher son visage de sa belle. Ainsi, les yeux dans les yeux, il l’embrassa avec une douceur et une passion indescriptibles. C’était comme pour la remercier, la gratifier de l’amour qu’elle lui avait accordé. Après donc ce langoureux et fougueux baiser, il caressa son visage.


« Je vous aime aussi. Et personne ne pourra retirer cela de moi. »

Il l’avait dit aussi doucement qu’elle. Il avait la force de lui dire ce qu’il pensait, mais cela restait très nouveau pour lui. Comment pouvait-elle imaginer qu’il se moque ? Jamais il ne se moquerait d’elle ! Encore moins lorsqu’elle lui avouait son amour ! Cela était impossible…

Enfin, après leur brève séparation, l’un avait manqué à l’autre et vice-versa (illes, je copie sur toi ! : )). Elle avait détourné les yeux mais François ne pouvait s’empêcher de la regarder. Pourquoi, en seulement quelques minutes, un vide s’était créé en lui ? Comment cela était-il possible ? Il vivait très bien avant leur rencontre non ? Ce qui l’inquiétait surtout, c’est que la séparation n’avait rien à voir avec celle qui arriverait trop vite et qui serait, pour ainsi dire, très longue… Lui aussi devenait dépendant du moindre des gestes de sa belle et, sur l’instant, il ne voyait pas comment il réussirait à s’en passer pendant plusieurs semaines…

Enfin, le jeune Duc commença son histoire. Il ne levait pas souvent le regard, c’est vrai, car il avait l’impression, en racontant de se libérer de toutes les sensations bizarres qui s’étaient emparées de lui lorsqu’il avait apprit la mort de sa mère. C’est d’ailleurs assez curieux la manière dont le corps, dont l’esprit réagissent lorsque vous apprenez que l’âme de la personne que vous aimez le plus vient de s’envoler. D’abord, vous pleurez, vous laissez échapper votre peine. Pour François, cela c’était fait quelques minutes seulement après que Marthe lui ait avoué le décès. Elle avait quitté sa chambre et alors, le jeune enfant qu’il était alors s’était effondré sur son lit, pleurant toutes les larmes de son corps. Ensuite, la colère s’empare de vous. Pourquoi ? Pourquoi la mort a-t-elle choisit un être cher ? N’y a-t-il pas, sur Terre, des personnes qui méritent plus la mort que votre mère ? A ce moment là, le petit brun avait expié sa colère en déchirant quelques dessins que son maître lui avait demandé de faire… Sa mère ne les aimait pas vraiment de toute façon… Puis, enfin, la seule tristesse et la résignation s’imprègnent en vous. Car, quoi qu’il arrive, on ne peut changer le passé et on ne peut faire face à la faucheuse. Il faut apprendre à vivre avec ce manque et se résoudre à faire sans. Beaufort s’était alors promis de ne plus jamais pleurer, de ne plus jamais montrer sa peine, sa souffrance aux autres. Il s’était promis aussi de faire, chaque jour de sa vie, ce que lui indiquait seul son cœur. Sa mère lui avait enseigné à être bon avec tout le monde, avec les plus faibles surtout. Il décida, alors, en ce jour de février, de devenir fort, ne serait-ce que pour les gens plus malheureux que lui, même si sa tristesse était des plus grandes…


Isabelle le croyait alors vraiment. Cette pensée vint lui réchauffer le cœur. Elle remercia alors sa chère maman et ce geste déclencha en le jeune brun une vague d’amour encore inexpérimentée. Lui aussi remercierait sa mère car il comprenait maintenant vraiment pourquoi. Pourquoi s’était la brunette qui était l’élue de son cœur, pourquoi ils étaient fait l’un pour l’autre. Il lui prit alors les mains, l’empêchant de continuer à manger mais ne pensant plus à cela. Leurs regards… ce lien était incassable et dans cette position, il la remercia.

« Merci mon amour. Merci vraiment pour tout ce que vous donnez, pour ce que, sans le savoir, vous me permettez de découvrir et de comprendre. »

Elle lui demanda de ne plus être triste. Pour lui faire plaisir alors, il décida d’oublier ce qui le rendait pareil. Et puis, il ne pouvait être malheureux à ses côtés. Le simple fait de la sentir près de lui réussissait à le rendre souriant alors.

« Vous avez raison. De plus, à vos côtés, je ne peux qu’être heureux et enjoué… » dit-il en souriant. « Vous êtes ma raison de vivre… »

Si, Isabelle était bonne consoleuse. Son simple sourire, son simple regard arrivait à faire sourire le jeune Beaufort. Elle devenait petit à petit sa confidente, son amie, son amante… Ce dernier point était le plus merveilleux. Quoi de plus beau que l’amour. Quoi de plus beau qu’un mélange de cultures, d’idées, de façons de voir ? Tantôt, Isabelle avait pensé au rôle de mère. François ne pensait pas encore aux enfants mais oui, lui demander sa main ne lui faisait pas peur. Il était clair que ce serait elle sa femme, ou du moins, le seul amour de sa vie. Si elle ne devenait pas son épouse, alors Beaufort finirait ses jours seuls dans cet immense château, sans avoir connu le bonheur de voir grandir ses propres enfants, d’avoir partagé des rires, des sourires, mais des moments tristes aussi.
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeDim 6 Mai - 21:49

Il ne jurait pas. En quelque sorte, cela eut le dont de soulager la brunette. Cela la tuerait à petit feu si elle venait à apprendre un jour que la seule chose qui le retenait encore à elle, c’était un fichu serment. Vivre serait idiot si les baisers n’étaient plus qu’une obligation, si les mots doux n’étaient pas sincères et si, pire, il se retrouvait à éprouver de l’indifférence pour elle lorsqu’ils auraient dû s’échanger de longs regards lourds de passion. Personne n’avait le droit. Personne n’avait le droit d’essayer d’enlever un tel sentiment. Imaginez quelle horreur serait que de l’imposer ! Isabelle frissonna. Quitte à être heureuse, elle ne voudrait jamais le malheur de François.

« Nos chemins ne se sépareront plus... » La brunette en fut un peu sceptique. Je vous l’ai déjà dit, elle le croyait. Je veux dire, lorsqu’il disait que serment ou pas, il l’aimerait à jamais. Comment ne pas y croire, d’ailleurs ? Ce n’était même pas sa faute. Même si cet aveu avait été faux et si cela avait sauté aux yeux, elle y aurait puisé ses croyances. Les yeux fermés, même. Comment voulez-vous qu’elle se force à ne pas y croire ? Ce serait la même chose qu’essayer de se poignarder pour vérifier si on est vraiment vivant. Cela faisait mal et vous tuait de douleur. À quoi bon ? L’avenir en dirait plus. Elle, pour l’instant, n’avait pas le droit de douter.
Non. Si elle en fut un peu sceptique, c’est parce qu’il semblait bien qu’ils n’allaient plus se revoir pendant un bon moment. Pendant un néfaste moment, plutôt. C’était ironique, non ? Au sens figuré, leurs chemins ne se sépareraient plus. Pas au sens propre. Ce n’était pas joyeux.


« Je sais. » admit-elle en un soupir. « Mais nous devrons bientôt nous... » Et ce fut tout, puisque ce fut à ce moment-là qu’il l’embrassa.

Autant vous dire que la brunette était aux anges. Il s’en serait fallut de peu pour qu’elle n’arrive plus à aligner deux mots correctement. Peut-être n’aurait-elle pas réussi à se tenir en équilibre si elle avait été debout, et serait tombée à la renverse, avec le seul espoir que François la rattrappe et ne se moque pas trop de cette scène ridicule. Hey. Cela était désespérant. Non, elle était désespérante à elle toute seule. Et s’en fichait royalement. Qu’en avait-elle à faire si ses baisers la rendaient stupidement hagarde et hagardement stupide ? Du moment qu’il l’embrassait, ça n’avait absolument pas d’importance. Surtout si c’était après avoir fait un aveu difficile qui l’avait tendue. Là, la détension fut immédiate. Elle ne pensait même plus avoir été nerveuse deux secondes plus tôt, alors. Dieu, elle n’échangerait ces baisers pour rien au monde. Ha. Il y avait bien là de quoi faire soupirer une jeune fille... et en particulier CETTE jeune fille, hein, puisqu’il n’arrêtait pas de promettre qu’elle serait la seule jeune fille au monde qui aurait le privilège de soupirer en regrettant ses lèvres. Hum, cela lui plaisait assez. La flattait, même. Vous pensez bien que des réfléxions aussi positives... et joyeuses et... flatteuses et etc. Ne firent à la brunette que rajouter davantage de fougue au baiser...

Après tout cela, ses mots furent le touché final. Et elle craqua, fondit, tout ce que vous voudrez. Elle n’arrivait à rien dire. De toute façon, on se fiche bien des mots dans une situation pareille. Tout simplement, elle le regarda dans les yeux avec douceur et même une certaine sensualité amoureuse. Et ce regard se reporta sur les lèvres de son amant, qu’elle caressa du bout des doigts, avant d’y redéposer les siennes. Y résister était beaucoup plus difficile que ce qu’elle pouvait croire. Un baiser plus bref, mais savouré d’une autre manière, car il n’était pas si profond. Un papillon de nuit qui se posait tranquillement dessus. Juste histoire de céder vite fait à la tentation. Tuer le manque de ses lèvres qui reprenait le dessus à chaque fois. Tranquiliser son coeur qui battait trop vite. C’est tout.

De toute façon, ce fut lui qui cessa le baiser. Pas elle. Lui, ses paroles, il les avait dites douces. Et elle, c’était de la détermination.


« Personne ne le pourra, parce qu’ils n’en ont pas le droit. Je ne le permettrai pas. Je vous appartiens et ils ne pourront rien y faire. »


Et elle ne rougit pas face à ces mots. Parce qu’ils étaient vrais.
Parce que personne ne pouvait détruire ça. Et si un jour ce lien était rompu (rappelons que ceci semble tout de même surréel), ce serait parce qu’ils l’auraient décidé, eux. Aucune influence de personne. Jamais. Elle se blottit à nouveau contre lui. Ils n’étaient qu’eux deux, et qu’eux-mêmes. Personne n’aurait le droit de se mettre entre leurs affaires. C’était leur monde à eux, point. Interdit à tous ceux qui voudraient braver ces limites. Il n’était qu’à elle. Elle n’était qu’à lui. Rien qu’à lui. C’était lui qu’elle voulait, pour l’aimer et la protéger. En retour, elle voulait juste l’aimer autant qu’elle pourrait, lui apporter son soutien et prendre soin de lui. Ce n’était même plus une envie. C’était un besoin. L’émotion transparaissait dans son regard, et inondait son coeur. C’était étrange. Pourquoi était-il le seul à lui faire ressentir cela ? Parce qu’il était aussi le seul avec qui elle désirait rester, toujours, toujours, dans cette cuisine, ou n’importe où encore, mais avec lui. Légèrement, elle posa ses lèvres dans le cou de François. Un seul baiser, pour le faire frissoner. Et elle releva la tête, tremblante. Ils n’avaient besoin de rien d’autre. De personne d’autre. Pas tant qu’elle serait dans ses bras.

On comprend donc, évidemment, pourquoi était-elle mécontente de le voir ainsi partir.

Plus tard alors, elle fut totalement surprise de voir Beaufort s’emparer de ses mains lorsqu’elle eut fini de remercier l’ange de leur rencontre. Sa tête se pencha légèrement sur le côté, en signe d’incompréhension peut-être. François serait-il, en quelque sorte, ému ? Et pourquoi la remerciait-il ? Qu’avait-elle encore fait de si beau pour que ce garçon soit reconnaissant ? Dire ce qu’elle pensait, peut-être. Parce que vous savez bien qu’Isabelle n’est pas du genre à cacher ce qu’elle pensait à ceux qu’elle aimait... enfin, ça dépend quand même de ce qu’elle pensait. Il ne fallait pas non plus qu’elle avoue une pensée blessante.
Elle se prit à sourire timidement à son amant, bien qu’elle s’interroge toujours. C’était doux à entendre, comme vous le savez, ces appelations. « Mon amour ». Dans sa propre bouche, cela semblait beaucoup plus fade, songea-t-elle, que lorsqu’il le disait. Dans celle du duc, cela devenait exceptionnel. À peine si le coeur de notre brunette ne rata pas quatre ou cinq battements. Ou au contraire, peut-être qu’il accélérait. Elle en arrivait à se demander s’il n’allait pas exploser. Cela épuise, vous savez, d’être amoureuse. Et pourquoi souriait-il, lui, hum ? Il voulait quoi ? La tuer ? Ça risquait bien d’arriver, en tout cas. Ce n’est pas juste. Pourquoi était-il si beau ? Si souriant ? Si mystérieux ? Si aimable ? Si hypnotisant ? Si... si... si lui ?
Elle cligna bêtement des yeux, se rendant compte qu’elle venait en plus de soupirer audiblement. Il la regardait. Elle se sentait terriblement idiote. Très bien. La brunette entreprit donc de balbutier ce qui lui venait à l’esprit, parce qu’elle avait fini par n’écouter qu’à moitié. Diantre ! elle se demandait parfois à quoi lui servaient ses oreilles. Et son cerveau, tiens.


« Ah... eh bien... hum... Et... que... qu’est-ce... je... que vous fais-je découvrir et comprendre de si... ? Je veux dire... »

Ah, grandiose, Isabelle. Voilà qu’elle s’embrouillait. N’y avait-il pas moment plus propice pour t’embrouiller ? Vous comprenez, maintenant, non, lorsque je vous dit qu’elle est désespérante ?
Hum, mais elle se rattrappa grandement et majestueusement en entendant les derniers mots sussurés de Beaufort. Déjà sourit-elle à ces mots, tout en rougissant considérablement. Que répondre à cela ? Quelque chose lui disait que...


« Et vous êtes la mienne... »
sussura-t-elle à son tour. « Mais cela, vous le savez, n’est-ce pas ? »

Ce disant, la brunette entreprit d’entrelacer ses doigts avec ceux du jeune homme, et avec l’autre main, de caresser celle de Beaufort. Le contact des mains était une bonne chose, aussi. Elle adorait ça. Des frissons lui parcouraient le bras. Avait-il seulement conscience de ce qu’il faisait avec elle ? Avec son esprit ? Elle ne réfléchissait plus à ce genre de geste. C’était un instinct, peut-être. Un geste automatique pour se rassurer qu’il était là, tout en le câlinant, dans un affectif « tu m’aimes, n’est-ce pas ? ». Le regard qu’elle lui lançait ? Tendre. Pourquoi se trouvait-elle si mièvre, tout d’un coup ? Ce n’était pas normal. Et encore une fois, elle n’en avait rien à faire.
Et puis, si comme il disait, il ne pouvait qu’être joyeux en sa présence... eh bien, rien d’autre n’avait d’importance. Elle en sourit de plus belle. Non, elle en rit. De joie, évidemment. Elle serra un peu plus la main de François dans la sienne. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle réfléchissait... au futur. Oh, non, elle ne faisait pas de plans. Pas encore. Ce serait trop rapide, et puis... ces plans, elle voudrait les faire avec François lui-même. Non. Je veux dire par là qu’elle imaginait déjà le genre de moment qu’ils pourraient passer ensemble, tous les deux, rien que tous les deux, lorsqu’ils auraient le droit de faire ce genre de chose que les amants font. Vous savez bien, comme se promener dans un jardin, main dans la main, tranquillement, s’embrassant de temps à autres. Hum, ce n’était pas exactement ce qui s’était passé tout à l’heure, en fait. Presque, mais non. Elle s’imaginait bien, aussi, enlacée par son amour lorsqu’elle ne s’y attendait pas, se sussurer des mots doux à voix basse rien que pour le plaisir de savoir que personne n’entend vos secrets, regarder ensemble un coucher de soleil... c’était ce genre de chose, non ? Ce genre de chose qu’ils pourraient partager. Non, en réalité, elle ne réalisait pas. Elle essayait d’imaginer, mais savait que de toute manière, ce serait bien mieux lorsqu’elle le vivrait.

La main qui caressait fut retirée pour recommencer à manger le jambon. Ils ne devaient pas trop tarder, non plus. Entre deux bouchées fort polies, la brunette se tourmenta l’esprit à se demander si elle le questionnait sur ce qu’elle imaginait, je veux dire, sur leur futur et tout, ou si elle le laissait continuer son histoire. Bah... l’histoire semblait une bonne option. Voyez-vous, elle mourait encore d’envie de l’écouter, et leur futur, eh bien... ils verraient en temps voulu, n’est-ce pas ?


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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeLun 7 Mai - 21:52

C’était un peu comme si le baiser avait voulu l’empêcher d’ajouter la fin. Tout deux redoutaient ce moment qui approchait. Plus ils se découvraient, plus ils prenaient de plaisir, et plus les secondes les rapprochaient de la fin. Enfin, fin n’était pas le mot. C’est juste qu’ils se laisseraient pour un temps indéfini et probablement trop long. Comment réussiraient-ils à se passer mutuellement l’un de l’autre ? C’était une question à laquelle personne ne pourrait répondre. Nous pouvons juste imaginer qu’ils feraient avec, attendant juste les retrouvailles chaque jour davantage.

Leurs baisers n’avaient d’égal. Le simple fait d’être au contact de ces si douces lèvres faisait frissonner le jeune duc, le transportait ailleurs. Il avait l’impression de quitter cette terre maudite. Enfin, maudite n’était plus le mot, car à présent, le simple fait de partir et de la laisser seule ici l’empêchait d’imaginer la mort. Il se refuserait de disparaître, car alors, Isabelle n’aurait plus personne sur qui compter. Mais, qu’imaginait-il ? Elle avait certainement beaucoup d’amis ! Contrairement à lui… C’est peut-être cela qui l’inquiétait aussi. Si elle venait à quitter ce monde, alors lui se retrouverait de nouveau seul et ça, il n’y survivrait probablement pas. Perdre sa mère avait été une chose terrible. Son amante serait le coup fatal. Jamais il ne s’en remettrait. Mais, de quoi parlait-il ? Il n’était pas question de mort ! Mais bien de vie ! Ils vivaient des instants, des moments heureux ensemble. François n’avait pas le droit de les gâcher en pensant au futur et à des choses improbables et délibérément affreuses ! Car il serait bel et bien là pour la protéger, de tout temps et contre tout.

La jolie brunette déposa alors doucement ses longs et fins doigts sur les lèvres de Beaufort. Quelle sensation délicate et intense ; quel plaisir que de ressentir pareille chose au fond du ventre, mais surtout au fond du cœur. Le papillon qui se posait, comme il est si bien décrit, entrait alors dans le corps du jeune homme et s’emparait de chaque membre, de chaque sensation. Des envols lui parcouraient l’échine et même si les frissons peuvent être désagréables parfois, ici, il n’en était rien.

Le regard d’Isabelle était d’une douceur exquise. Les quelques mots pensés si forts l’avaient apparemment rendu heureuse, ce qui rassura une nouvelle fois le brun et qui le fit sourire légèrement, mais tellement explicitement. Il l’aimait, rien n’était plus sûr, même pour quelqu’un d’extérieur. Il avait envie de lui avouer encore et encore cet amour, mais avait peur de se rendre un peu répétitif et de la lasser surtout. Enfin, est-on lassé d’entendre la personne qu’on aime répéter encore et toujours plus fort ce qu’elle éprouve pour vous ? Je ne crois pas. Mais François gardait quand même une petite part de mystère. N’est-ce pas cela qui avait en partie attiré la jeune femme ? Car si on pouvait caractériser Beaufort en quelques mots, mystérieux n’en ferait-il pas partie ?

Elle était déterminée. Et le jeune Duc l’était autant. Mais, elle ne lui appartenait pas. Enfin, il ne voulait pas prendre pouvoir sur elle comme on prend pouvoir sur un esclave ! Elle devait décider de ce qui lui paraissait le mieux et il ne devait pas choisir à sa place ! Beaucoup de nobles pensaient, au contraire, que le mariage permettait une certaine soumission de la femme ; lui était nullement de cet avis.


« Ils n’en n’ont pas le droit, et même s’ils l’avaient, je ne leur permettrait pas non plus d’entrer dans notre vie. C’est notre histoire, nos cœurs, nos sentiments. Personne n’a de pouvoir sur cela. En revanche, vous ne m’appartenez pas Isabelle. Vous gardez votre liberté. Et, si je puis dire, je vous appartiens également. Mon cœur vous appartient et je crois bien que sans vous, il cesserait de battre… »

Ce rapide baiser, tendrement offert par la brunette eut effectivement l’effet souhaité. Il replongea son regard dans le sien. Il se rapprocha à nouveau de son visage et, comme ils l’avaient fait plus tôt, il colla son front au sien. Ainsi, il sentait son souffle. Ce seul souffle qui lui donnait l’envie de poursuivre, de continuer à espérer une vie meilleure à ses côtés. De toute manière, rien ne pourrait à présent lui retirer cet espoir. Il n’y avait plus qu’eux qui comptaient à ses yeux. Quand on y pense, c’est fou comme une rencontre peut changer beaucoup de choses !

Isabelle pencha la tête quand il la gratifia de son attention, si l’on peut dire ainsi. Elle semblait comme hypnotisée. François se demanda alors s’il était la cause de cela. Non, comment cela était-il possible ? Enfin, il s’étonnait de cela mais ne faisait-il pas pareil ? Cela lui arrivait de se surprendre en pleine admiration, avec un sourire incontrôlable et dépendant de la moindre expression de son visage. D’ailleurs, les soupirs de la demoiselle, ces yeux rêveurs, son sourire absent et ses « pertes de paroles », il trouvait cela adorable : jugez par vous-même en essayant de deviner le sourire qu’il adopta quasi-instantanément avant de lui répondre sans réfléchir, se laissant simplement guider par son cœur, par ses sentiments et donc seulement par ce qu’il avait ressentit quand elle lui avait dit ces mots et s’était adressée en personne à sa défunte mère.


« Isabelle, vous m’avez fait découvrir l’amour. Vous m’avez permit de comprendre ce qu’être amoureux veut dire. A présent, j’ai conscience que c’est incontrôlable, que la dépendance est quasiment immédiate. J’ai découvert des choses en moi que je n’avais jamais imaginé et pour tout cela je vous suis reconnaissant. »

Il lui sourit tendrement et déposa un doux baiser sur l’une de ses mains. Elle rougit de nouveau et Beaufort était de nouveau en admiration. Non, Isabelle n’était pas désespérante : ils étaient tous les deux désespérants ! Comment ne pas trouver cela désespérant d’ailleurs… Je crois qu’en effet, l’amour ne se comprend que quand il nous tombe dessus, car autrement, quoi de plus abstrait, de plus niais même ! Mais, que fais-je ? Dénigrerais-je nos deux tourtereaux ? Non, impossible, jamais je n’en serais capable. Comme vous, d’ailleurs, j’en suis certaine.

« Oui, je le sais. Enfin, je l’espère ! Car autrement, cela voudrait dire que mes sentiments ne sont pas réciproques. »

Passons plus rapidement les expressions du jeune Duc qui s’avéraient être répétitives mais si exquises à deviner, je vous l’accorde… Ils continuèrent donc à manger et lui reprit la parole pour continuer le court et, selon lui, banal court de sa vie. Enfin, pas si banal que ça, il le savait. Car devenir soldat à 12 ans, ça n’avait rien de très banal, surtout si l’on considère faire partie de la classe noble. En effet, les jeunes hommes riches faisaient tout pour éviter la guerre. Autrement, il se trouvait toujours des places abritées…

« Après cette mort, je suis partit combattre aux côtés de mon père. J’ai omis de vous dire que j’ai un frère, Louis, et une sœur, Elizabeth. A vrai dire, je ne les connais pas très bien. Mon père est partit lorsque je n’étais pas encore en âge de comprendre et les a amenés avec lui… Aujourd’hui, mon frère est marié avec une nièce du cardinal Mazarin et ma sœur à un noble du pays. »

L’idée de faire un peu partie de la famille de Mazarin le blessa… Il se sentit d’ailleurs mal à l’aise par rapport à Isabelle, par rapport à ce qui s’était passé la veille. N’allait-elle pas s’imaginer que le traître pouvait bien être lui ? Non ! Il ne fallait pas ! Il était sincère depuis le début, vraiment sincère. Jamais il n’aurait pu trahir la jeune femme et son peuple. Il ne dit alors rien, espérant que la brunette n’éveillerait pas de soupçons. Son regard clair traduisait ses excuses, ses regrets aussi concernant ce mariage… Enfin, ce n’est pas parce Mazarin était un odieux personnage que ses nièces étaient pareilles. Il continua donc son histoire.

« Je suis donc revenu de la guerre et me suis retrouvé seul dans cette demeure. Enfin, seul avec mon maître et Marthe bien sûr. Mon père s’est fait plus présent mais il était bien trop occupé à trouver un mari acceptable à Elizabeth. Du temps où ma mère était encore présente, j’ai aussi passé quelques journées au Louvre, avec mes cousins… »

Euh… François avait-il précisé à sa bien-aimée qu’il était prince de sang ? Pas sûr… Enfin voilà, il avait résumé sa vie en quelques mots et ne savait pas trop quoi ajouter. Mais si la brunette lui posait des questions sur tout et n’importe quoi, Beaufort se ferait un plaisir d’y répondre. Il avait certes était bref, mais n’avait jamais eu l’occasion, auparavant de se raconter ; et n’en avait donc pas vraiment l’habitude.

« Puis-je vous éclairer sur quelques points sombres ? Autrement, je me ferais un plaisir de vous écouter conter votre histoire. »

Il lui sourit et termina alors sa part de jambon. Marthe frappa et entra. Elle posa le plat qu’elle tenait sur la table, un sourire jusqu’aux oreilles et s’en alla aussitôt, sans un mot, sans une question. Son expression traduisait très bien sa « non-envie » de déranger les deux amants et son sourire était des plus suspects. Elle referma donc la porte et s’éloigna. Le jeune Duc sourit à Isabelle.

« Elle est incorrigible… »
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeMer 9 Mai - 22:06

[ HJ : Tu parles. L'incorrigible c'est moi, oui. Et encore un double post. *soupir* ]


En réalité, elle fut surprise. Oui, surprise qu’il réfute son appartenance au duc de Beaufort. Cela... ne lui faisait pas... plaisir ? Seul un mot la tira de sa confusion. « Liberté ».
Ainsi donc... croyait-il qu’elle venait de lui demander à être son esclave ? Non. Jamais. Sa liberté était quelque chose qu’elle ne vendrait ni ne donnerait à personne. Même pas à François. Il n’y avait rien qui égalait la liberté... peut-être même que l’amour qu’elle lui portait ne venait pas à ses pieds. Ce n’est pas une question de sacrifice, évidemment. Je veux dire par là que, si elle devait sacrifier sa liberté pour celle de François, je ne crois pas qu’elle hésiterait. Mais la lui confier, ne serait-ce que pour avoir la certitude d’être aimée de lui... Non. Un homme qui ne respectait pas sa liberté ne la méritait pas, quand bien même elle serait prête à mourir pour lui. S’il en avait voulu à sa liberté... elle serait partie sur-le-champ. Pour ne plus jamais revenir, quoi qu’il en coûte.
Vous pensez donc, elle fut plutôt satisfaite en l’entendant ainsi prôner sa propre liberté, même si ce n’était pas de cette façon-là qu’elle désirait lui appartenir.
Si elle voulait être à lui, ce n’était pas en tant que propriété. C’était en tant que femme. Je ne parle pas de mariage, pas encore. Je parle de sa personne et de son âme. Hey. C’était exactement ça. Que ses pensées et sentiments lui appartiennent. Le reste, elle s’en moquait. Ou même lui appartenir rien que pour avoir le privilège d’être à lui. Ce n’était pas interdit, tout de même ? Qu’on ose lui dire que si !
Elle adopta une petite moue triste, comme un enfant contrarié lorsqu’il désire vraiment quelque chose. Toujours légèrement tremblante, la jeune fille siffla dans le cou de son amant d’une voix étouffée.


"Est-ce si mal que cela de vouloir vous appartenir ?"

De toute manière, même si c’était mal, le duc lui-même n’aurait rien pu y faire. Trop tard. Il l’avait déjà enchaînée.
Mais ça ne pouvait pas être mal... si ? N’avait-elle pas le droit de se dire à lui ? Mais elle voulait... vraiment... pouvoir dire qu’elle était sienne. Cela sonnerait si bien... S’il daignait faire d’elle sa... sa... sa n’importe quoi, ce qu’il voudrait, du moment qu’elle soit « sa ». Juste pour avoir un lien avec lui. Être quelque chose pour lui. Si elle n’était en rien au duc, alors qu’était-elle ? Une moins que rien, rien de plus ni de moins qu’une moins que rien.
Voyez-vous, si elle se savait « sa », le monde semblerait bien plus beau à ses yeux. Savoir qu’on appartient à quelqu’un. Dans le sens figuré, évidemment. Si elle était « sa »... alors lui aurait le droit de la prendre dans ses bras, de l’embrasser, de la caresser, et tout ce qu’il voudrait, sans même attendre sa permission. Pas que ce ne soit pas ce qu’ils aient fait cette dernière heure, mais songez. Si elle ne s’était pas considérée sienne, il n’aurait jamais eu le droit de faire tout cela. Parce qu’elle n’aurait pas été à lui. Il n’aurait eu donc aucun droit de la sorte sur elle.
La belle remonta ses lèvres vers l’oreille de son amant. Et elle y sussura légèrement, à la manière du vent.


"J’ai envie d’être vôtre... je vous en supplie, dites-moi que j’ai le droit de vous appartenir. Ou me feriez-vous l’offense de refuser ? Ne suis-je pas digne d’être à vous en tant qu’amour ? Et si vous logez dans mon coeur, c’est qu’il doit vous appartenir... ne croyez-vous pas ?"

Elle souriait à ses propres mots. Que trouverait Beaufort à répondre à cela ? C’était presque du chantage. Comme si quelqu’un se déclarait propriété sans l’accord du propriétaire. Mais cela n’avait rien à voir avec l’esclavage... c’était une marque d’amour. Une marque profondément ancrée dans le coeur, où l’on lisait quelque chose comme « je suis à Untel, et le serai pour toujours ». Personne ne pouvait vendre, acheter ou donner cela. Et rien que de savoir qu’on appartient à cette personne, on se sent bien, on ronronne de plaisir ; et peut-être se caresse-t-on les propres mains, les cheveux ou la peau, se disant que c’est agréable de toucher quelque chose qu’Il a déjà touchée, et qui Lui appartient...
Est-ce vraiment nécessaire, une description de ce qu’elle ressentait face à de pareilles paroles ? Un beau sourire prenait place sur ses lèvres. Flattée n’est même pas le mot. Touchée, peut-être. De un, il disait lui appartenir. De deux, elle faisait battre son coeur, à lui. Que répondre à cela ? Rien. On n’a pas toujours des mots pour décrire ce que l’on ressent, et parler peut s’avérer inutile, vous le savez bien. Elle le savait bien. Ils le savaient bien tous les deux.
La brunette ferma les yeux pour mieux aprécier le contact. De leurs fronts, je veux dire. Il faut dire qu’il n’était pas pour lui déplaire, puisqu’il consistait en une grande proximité des visages... tellement proches, que cela en devenait dément. Leurs respirations s’entremêlaient. Les nez se frôlaient. La main de la jeune fille atteignit docilement la joue de Beaufort, en une caresse silencieuse. Pas de mots, vous dis-je. Les gestes suffiront. Les caresses peuvent signifier plus qu’elles n’y paraissent. Un froid dans le ventre. Un coeur ému. Une âme appaisée. Et l’ambiance semblait si tranquille, un moment durant... Juste l’espace d’un moment. Il n’y avait que le silence, parce que rien d’autre ne contait. On pourrait presque entendre Isabelle ronronner. Doucement. De tendresse et de bien-être... Qui oserait dire que le confort était moindre dans les bras de François ? Certainement pas elle. Non... et personne d’autre, d’ailleurs, ne pourrait oser juger le confort des bras de son amant. Du moins pas comme elle pouvait le juger, parce que sinon, je vous affirme et prédis une crise de jalousie sans pareil. A-t-on le droit de garder jalousement quelqu’un pour soi lorsqu’il vous appartient depuis si peu de temps ?


Dernière édition par le Sam 23 Juin - 0:25, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeMer 9 Mai - 22:07

Incontrôlable... bien sûr que l’amour est incontrôlable. Les deux jeunes gens avaient d’ailleurs bien pu le prouver, non ? Et malheureusement... ou serait-ce heureusement ? Tout cela leur échappait un peu.
Parce que, imaginez quelques secondes. Croyez-vous vraiment que, s’ils avaient pu en décider, ces deux en seraient là à l’heure qu’il est ? Non. Je ne crois pas. Ils n’auraient certainement pas choisi de s’aimer, s’ils en avaient eu le pouvoir. Peut-être ne seraient-ils que de bons amis après l’épisode de la Fronde, voilà tout. Car qui voudrait s’éprendre d’un noble lorsqu’on devrait plutôt, et à contrecoeur, le servir ? À l’heure qu’il est, Isabelle serait déjà arrivée à Versailles, et aurait peut-être mis fin à ses jours, qui sait. N’avais-je pas dit que sa raison de vivre était celui qui se tenait à présent devant elle ? Mais si elle avait pu, sa raison de vivre aurait été un tout autre homme, sans doute. Mais ce n’était pas contrôlable, et c’était sur Lui que la charge était tombée... et, comme Il le pensait, on pouvait admettre que Madame Sa mère n’était pas étrangère à ce hasard. Vous savez bien, la charge dont Isabelle parlait tout à l’heure... celle qui faisait que, où qu’ils soient, dans quelle réalité ou quelle vie que ce soit, c’était Lui et personne d’autre. Lui. Toute sa destinée.

Intérieurement, la demoiselle se dit qu’elle n’avait rien fait découvrir au duc. Du tout. Je veux dire, comment pouvait-elle lui faire découvrir quoi que ce soit de nouveau ? Elle n’avait rien de si étonnant. Ce n’était pas elle qui avait éveillé cet amour... si ? Ce n’est pas comme si elle avait tout fait pour. Elle avait même cherché à éviter la chose, au début. Elle baissa le regard. Peut-être que... qu’il se trompait sur son compte ?
Hey. Mais attendez un peu. Elle n’avait rien fait pour, certes. Mais qui suscitait cet amour chez son prince ? Qui faisait naître cette passion ? Qui le faisait se perdre dans ses sentiments ? Elle devait bien y être pour quelque chose... puisqu’elle était concernée par ces sentiments. Sans elle, il ne les aurait pas ressentis de sitôt. De plus, n’avait-il pas affirmé qu’il ne s’attendait pas à... à ça ? Ce qui veut dire qu’il... n’avait jamais aimé auparavant, si elle avait bien compris. Faux ?
Vrai.
Alors, oui. Cette découverte était peut-être bien dûe à elle, ne serait-ce qu’un peu, même si c’était involontaire. Son regard se redressa, son sourire reprit le dessus. Elle se demandait... elle se demandait quand avait-il pris conscience de ses sentiments. Il ne l’avait pas aimée dès le premier regard, je suppose. Peut-être l’avait-il d’abord trouvée fade, laide, sans intérêt ? Voilà des questions très intéressantes à poser. Mais elle ne savait même pas si elle aurait un jour le courage de les poser.
Quoiqu’il en soit...


"Eh bien," émit-elle timidement, "c’est pour moi un honneur de vous avoir été si utile."

Un honneur, exaaactement. Je veux dire, avoir pu être utile, avoir servi à quelque chose pour le duc, ça c’était un honneur, non ? Ça voulait dire qu’elle n’était pas rien, ni moins que rien, si elle avait cet honneur. C’est déjà quelque chose, n’est-ce pas ? Être quelqu’un pour lui...
Et puis, qu’avait-il à mettre en doute ses sentiments ? Hum ? Cela par contre n’était en rien un honneur. Je dirais même plus, c’était une grave, grave, grave offense. Comment pouvait-il ne serait-ce que SUPPOSER que ses sentiments n’étaient pas réciproques ? Hein ? Hein ? Non mais, ça va pas la tête. Bien sûr qu’ils étaient réciproques ! Elle n’avait pas l’air réciproque, là ? Hm ? Hm ? Mais si, elle était la fille la plus réciproque de la Terre ! Et que personne ne la contredise, ou ça ira très très mal. Merci bien.


"François..." fit-elle sur un ton à demi-exaspéré. Presque... dangereux. "Je l’ai dit deux fois. Faut-il donc que je trisse ? Eh bien ! Je serai originale. Sachez donc que si vous ne m’aimez pas, vos sentiments ne sont pas réciproques."

Voilà. Et elle avait mis en doute ceux de François. Douce vengeance. Surtout lorsqu’il s’agit des sentiments de l’être aimé. Je veux dire, affirmer plus ou moins implicitement qu’on aimait quelqu’un tout en se vengeant, ce n’était pas donné à tout le monde. J’avoue qu’elle eut un petit sourire légèrement suffisant, se félicitant d’avoir su faire aussi bien. Ha. On n’offense pas impunément Mademoiselle Tremblay. Même lorsqu’elle vous appartient. Hmph. Et on ne met jamais en doute sa parole. Il n’y avait pas plus honnête qu’elle sur Terre. Enfin, du moins avec ceux qu’elle aimait.
Laissez tomber. Elle était juste totalement pathétique.

J’avoue qu’elle fut bien plus attentive lorsque Beaufort continua son récit. Je veux dire, la brunette ne voulait pas en perdre une miette. Imaginez seulement qu’elle perde l’élément capital pour comprendre et résoudre le mystère ? Non, non. Pour sa curiosité et sa santé mentale, mieux valait écouter le plus attentivement possible.
Ainsi apprit-elle que son amant possédait également frère et soeur. Génial, de la belle-famille. Hem, hem.
Cela la fit réfléchir. Comment aurait-elle réagi si son petit frère et sa grande soeur lui avaient été ravis ? Pas très bien, je crois. Elle les aimait, ces deux-là, bien plus qu’ils ne pouvaient le croire. Versailles était pour elle un déchirement aussi parce qu’elle ne pourrait plus les voir tous les jours. Lorsqu’elle pensait aux jeux avec le petit Jacques, qui devenait grand... et Jeanne, avec qui elle adorait parler et rire. Ils étaient tellement partie d’elle que c’était déjà impensable d’avoir grandi sans eux. Elle ne réalisait pas. Elle ne réalisait pas du tout, en vérité, qu’elle devrait les quitter. N’y pense plus, Isabelle... Tout comme tu ne veux pas penser à quitter François.


"Ah... vous avez donc été élevé en tant que fils unique par votre mère, c’est bien cela ?" questionna-t-elle en bonne spectatrice.

« ... marié avec une des nièces du Cardinal Mazarin. »
La demoiselle se crispa quelque peu à ces mots. Elle fit une grimace plus ou moins bien cachée. Comment admettre que celui qu’elle aimait le plus au monde avait un lien de parenté avec celui qui avait détruit sa vie ? Avec le meurtrier de Baptiste ? Était-ce ce que l’on appelle l’ironie du sort ? La seule conclusion qu’on pouvait en tirer, c’est qu’on était pas toujours fier des parents, aussi lointains fussent-ils, qu’on avait... et qu’on ne leur ressemblait pas forcément. Et, me direz-vous, elle ne ferait que renforcer cette conclusion si elle avait su qu’une de ses meilleures amies, à savoir Marie Mancini, était nièce dudit meurtrier et destructeur de vies.
De toute façon, elle ne fit pas question de le commenter, et elle feignit d’ignorer le regard d’excuse de François, comme s’il n’avait rien dit de spécial. Elle n’allait pas en prendre compte. Après tout, il n’avait rien à voir avec Mazarin. Au contraire... les deux étaient ennemis...

Elle s’attarda surtout sur le « avec mes cousins ». Évidemment, elle savait bien de qui il parlait. En vérité, elle savait parfaitement qui il était depuis le moment fatidique où il lui avait dit son nom. Un Flashback ?


Citation :
Isabelle fouilla dans sa mémoire. Duc de Beaufort... oui, elle en avait déjà entendu parler. Lors d'une conversation entre certaines dames de la Cour. Que disaient-elles déjà ?

"Allons donc... paraît-il que le Duc de Beaufort, cousin de Sa Majesté, s'en revient à la Cour... et qu'il en revient fort bien bâti !"

Cousin du Roi...
C'était peut-être pire qu'un noble.

"Vos cousins ?" demanda-t-elle très posément. "Parlez-vous donc de Sa Majesté et de Monsieur son frère ?"

C’était un peu comme si son statut de prince du sang n’avait aucune importance. Bien sûr que si, cela avait de l’importance... que fichait-elle avec un prince du sang ? Ça, elle ne se posait même pas la question. Et si on la lui posait, elle répondrait que ce n’était ni son tître, ni son sang qu’elle aimait. C’était lui. En tant que personne, et non en tant que cousin du Roi. Y avait-il beaucoup de femmes à la Cour qui pouvaient affirmer sans mentir une pareille chose ? J’en doute fort.

Des questions. Il voulait savoir si elle avait des questions... Bien sûr qu’elle en avait. Tout plein. Et pourtant ne savait quoi demander. Comme si elle voulait savoir, mais savait déjà tout, sans savoir qu’elle savait déjà tout. Compliqué ? Évidemment.
Attendez. Il n’avait pas parlé de son enfance... Ou du moins pas beaucoup.


"Votre enfance... fut-elle heureuse ? Je veux dire, avant... avant vos douze ans."

D’autres questions, elle n’en avait pas vraiment. Peut-être valait-il mieux les poser à leur temps... lorsqu’elles seraient nécessaires.
Eh bien, il semblait bien que c’était son tour. La demoiselle ne dit d’abord rien, réfléchissant à ce qu’elle pourrait bien dire... Et finissant le jambon de son assiette. Mais, qui irrompit dans la cuisine à cet instant-là ?
Exactement. Marthe.
Perplexe, la brunette qui ne s’attendait pas du tout à cette entrée (comme par hasard, elle avait totalement oublié Marthe), observa la bonne servante aller et venir sans un mot, un énorme sourire étirant ses lèvres. Euh... ok.
Sans vraiment comprendre, donc... parce que, eh oh. Je veux bien que Marthe soit venue leur apporter le plat, mais entrer et partir si vite en silence était... singulier. Un peu comme si Marthe voulait faire passer le message du « Je ne suis pas là, ne vous dérangez pas, faites comme si j’étais invisible. ». Consternant.


"Huh... si vous le dites..." fit-elle, pas très sûre de ce que cela signifiait.

Elle profita du silence qui s’était installé entre eux pour se servir. Et commencer à manger, tout comme François. C’était bon. C’était même très bon. Le poulet et les pommes de terres étaient exquis. Ce n’est pas comme si elle en mangeait d’aussi bons tous les jours... et comme vous le savez bien, sa faim ne s’était pas éteinte. Au contraaaaire. Être amoureuse, ça creuse.
Bref.


"Tenez-vous toujours autant à écouter mon histoire ? Je n’en dirai pas long, vous savez." avoua-t-elle, hésitante.

Mais très bien. Puisqu’il fallait en parler, de toute manière... tout en s’interrompant de temps en temps pour de petites bouchées ou gorgées, la jeune fille commença son récit. Qui n’en était pas vraiment un.


"Hm..." commença-t-elle donc, mal assurée. "Mon enfance ne fut pas mauvaise... Mon père était de la milice, ma mère ne travaillait pas vraiment. Je n’ai jamais bien compris comment mon père fut enrôlé étant marié et ayant des enfants. En réalité, tout cela me demeure assez mystérieux, car je ne comprends pas vraiment ce genre de chose. Je n’ai jamais été soldat, moi. Mais l’on payait bien mon père pour ses services, et nous avions donc des moyens. Suffisants pour vivre un peu mieux que nos voisins. Ce n’était pas non plus du luxe, vous imaginez bien, mais..." Une pause. Un soupir. Et c’est reparti. "J’ai une soeur aînée, Jeanne, qui s’est mariée très jeune. Et un petit frère, Jacques, qui n’est encore qu’un enfant. Nous avons grandi ensemble, élevés par notre mère. J’étais la plus intenable des trois," se remémora-t-elle avec un sourire. "Je ne dis pas que notre enfance fut rose, mais elle fut remplie d’insouciance et de jeux enfantins. Jusqu’au jour où... Où... J’avais... j’avais neuf ans lorsqu’un messager vint annoncer à la porte de chez moi... à ma mère... sans prévenir... sans délicatesse... il... annonça que mon père était mort sur le champ de bataille. Elle l’aimait. De tout son coeur. Et elle faillit défaillir... je..."

Pendant son récit, elle s’était laissée aller, tout comme le duc l’avait fait. Voyez-vous, elle n’avait pas non plus tellement l’occasion de raconter sa vie à n’importe qui. C’était quelque chose d’assez secret. D’intime. En un mot, Beaufort était une personne assez privilégiée. Mais, malgré son émotion, elle craignait d’en faire un peu trop. Les yeux peut-être un peu trop brillants, et ce dû au souvenir de sa pauvre mère, la jeune fille tint à se tourner vers son amant, et s’excuser d’une voix émue.

"Peut-être... en dis-je un peu trop ? Je vous prie de m’excuser..."
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François de Vendôme
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeSam 12 Mai - 19:29

Non ! Bien sûr que non ce n’était pas mal ! Lui-même avait d’ailleurs avoué qu’il lui appartenait. Isabelle détenait son cœur et je crois que le cœur est une arme ‘insoupçonnablement’ puissante. Quelques mots agissent sur le cœur qui, lui-même, agit sur une voire plusieurs vie à la fois. François était quelqu’un de libre, totalement indépendant, libre de ses faits et gestes. Avec cette rencontre, il n’avait aucun compte à rendre à personne, ne pouvait blesser personne de cher car à vrai dire, il n’aimait pas vraiment quelqu’un ; si ce n’est Marthe mais il n’avait jamais l’occasion de lui dire quoi que ce soit de méchant. A présent, bien que maintenant cette liberté, il savait qu’il agirait en fonction de la jeune femme. Même inconsciemment, il agirait de manière à ce qu’elle ne soit nullement blessée, jamais.

Bien sûr qu’elle était sienne, tout comme lui était sien. Il ne voulait pas la vexer en disant cela, surtout que c’était très paradoxal étant donné que lui-même s’avouait être entièrement à elle. Mais il voyait cela différemment, même s’il n’en était rien. Il ne connaissait pas vraiment l’aliénation, la dépendance envers quelqu’un. Mais maintenant, cela risquait de changer. Enfin, l’aliénation non, car jamais ce ne serait une contrainte d’être sous « l’emprise » de sa bien aimée. Non non. Mais dépendance, oui ! Et il venait d’avoir l’occasion, en cette journée d’en faire les frais…

Isabelle souriait en disant ses mots, et même sans la voir, il savait l’expression qu’elle avait adopté. Quel plaisir que de la savoir heureuse ! Le jeune duc rayonnait également de bonheur. Ils étaient ensemble et rien ne pouvait les déranger à cet endroit. Seule Marthe était au courant et la confiance que François portait en elle n’avait d’égal, sinon celle qu’il avait un peu plus tôt accordée à sa demoiselle.


« Je tiens à ne jamais vous offenser. Vous êtes plus digne que n’importe qui. Je le crois, et si vous me le confiez, alors je l’accepte avec une joie infinie et c’est un honneur pour moi d’en prendre soin. »

Le silence s’installa mais il n’était en rien désagréable, au contraire. Ils étaient bel et bien seuls, livrés à la moindre saute d’humeur de leur cœur respectifs et cela était ‘indescriptiblement’ exquis. Il la regardait, elle ferma les yeux, et le simple fait de la sentir près de lui accélérait ses battements cardiaques. Finirait-il pas explosé ? Non, cela était impossible ! Trop de choses encore inattendues et inconnues les attendaient et François refuserait de partir sans les avoir partagé avec Isabelle. Cette dernière vint oser sa douce main sur le visage de Beaufort, et à ce contact, le jeune homme sourit en fermant les yeux. Après un bref instant, il les rouvrit et ne pus s’empêcher d’embrasser une nouvelle fois son amante. Cela était tellement bon ! Il se laissa complètement aller, ses sens avaient prit le dessus et il ne contrôlait presque plus rien… Il fallait profiter de ces instants. Rien d’autre ne comptait. Seule elle, rien n’avait plus d’importance.

Pourquoi ne se seraient-ils pas choisit ? Après tout, on peut bien choisir un peu non ? Enfin, je ne sais pas trop… D’ailleurs je doute que quelqu’un sache vraiment exactement de quoi il en retourne. S’ils étaient de simples amis, cela pourrait être bien aussi mais non. Ils étaient plus que ça et rien à présent ne pourrait faire changer son propre avis, ses propres sentiments. Et puis, selon un certain dicton, l’amitié et l’amour sans ailes. Mais, revenons sur la question du choix. François n’avait jamais eu l’intention de trouver la femme de sa vie à la Cour. D’ailleurs, je crois ne pas me tromper en affirmant qu’il n’avait jamais cherché à tomber amoureux. Non, cela faisait bien trop mal, ou du moins, c’est cette vision qu’il avait longtemps gardé de l’amour. En effet, bien que très jeune lorsque son père avait quitté le château avec Louis et Elizabeth, Beaufort avait comprit que sa mère souffrait. Jamais elle n’avait fait de faux pas dans leur relation, il le savait très bien. Il cherchait alors toujours à comprendre la raison de ce départ précipité. Sa mère lui avait pourtant donné deux fils et une fille ! N’avait-il pas de quoi être fier ? Elle avait toujours était exemplaire, ne s’attachant pas aux préjugés, regardant toujours plus loin que les apparences, … C’est cette image que gardait François de sa maman et rien ne pourrait lui faire changer d’avis. Elle lui avait apprit beaucoup de choses qui n’avait pas de prix. Enfin, ne comprenez pas de travers : le jeune Duc aimait aussi beaucoup son père ! C’est juste qu’il connaissait les soirées de larmes rencontrées par sa défunte mère et qu’il n’avait jamais comprit, si ce n’est le fait de savoir ses enfants loin d’elle.

Bref, le passé de Beaufort sera probablement abordé plus tard, car Isabelle avait apparemment encore pas mal de questions en tête. Lui était prêt à tout écouter, à répondre à tout, même à celles qui s’avéraient être un peu ‘déplacées’ peut-être. Si, la jeune femme avait fit énormément, même si elle ne voulait pas y croire. Elle avait changé le Duc, lui avait permis de s’ouvrir, de se dévoiler et ainsi de se décharger peut-être d’un lourd poids qu’est le souvenir. Son magnifique sourire était revenu et, comme d’habitude, entraîna la même expression chez François. Je n’émettrais pas les réponses aux questions d’Isabelle, bien que cela me coûte, mais vous vous doutez probablement du résultat… Il lui caressa la joue tendrement et déposa un baiser sur le revers de sa main.


« Et quel honneur pour moi que vous soyez à l’origine de tout cela. Je n’aurais jamais espéré tant. »

Oups… François avait commis l’erreur de parler trop vite ou plutôt, de faire jouer les mots en sa ‘défaveur’. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle les prenne comme cela et il fut navré de voir qu’il l’avait offensé. Il commençait alors déjà à penser à ce qu’il pourrait dire pour sa défense, ou tout simplement pour s’excuser. Il n’était pas vraiment défendable, c’était tout. Il parlait trop vite ou ne mesurait pas vraiment l’impact de quelques mots. En fait, il n’avait jamais eut à se soucier auparavant de ce qu’il disait ; mais maintenant, c’était différent. Son exaspération se lisait également dans ses yeux. Il était allé trop loin… Enfin, ses propres mots ne remettait-il pas en question les sentiments du jeune Duc ? Si ! Mais il savait que c’était de la vengeance et le faible sourire d’Isabelle l’aida à comprendre cela comme tel. Il retint pourtant l’amusement qui le toucha car cela pourrait être très mal interprété et il n’y tenait vraiment pas. Sa voix était emplie d’excuse, de reproches propres.

« Je vous prie d’accepter mes excuses. Je ne pensais pas vous blesser et je regrette vraiment d’avoir parlé ainsi. Vous m’avez effectivement avoué vos sentiments et je ne les mets pas une seconde en doute. »

Effectivement, quelle bonne spectatrice ! Je crois qu’il aurait encore passé beaucoup de temps à raconter les détails qu’Isabelle voulait savoir. Comme je l’ai dit précédemment, il était prêt à répondre à n’importe quelle question. Car s’il pouvait éclairer sa bien-aimée sur un quelconque instant de sa vie, il le ferait avec plaisir.

« Oui, c’est bien cela. Un maître était également présent pour les leçons. J’ai apprit à écrire et à lire avec lui, mais aussi avec la grande aide de ma mère. Je crois que je préférais m’amuser plutôt que de passer des heures enfermé dans un bureau. Quoi de plus ennuyeux que des cours dictés sur un ton monotone, quasiment sans vie ! Ma mère était beaucoup plus pédagogue et ses manières beaucoup plus ludiques. »

Il était un peu nostalgique de ce temps là. Enfin, il avait apprit, depuis plus de 5 ans, à positiver, ou plutôt à essayer de voir les choses du mieux possible. Mais avant la rencontre avec Isabelle, cela arrivait peu souvent. Il n’arrivait en effet pas à se dire que la vie regorgeait de choses extraordinaires.

Isabelle avait bien deviné. Mais peut-être savait-elle déjà ? Cela était bien possible. Car même si elle ignorait son existence, Beaufort savait très bien que les courtisanes cherchaient à attirer ses faveurs. Etre cousin du Roi n’était pas de tout repos… François était l’un des meilleurs parti de la Cou et sachez que lorsque vous êtes en cette position, vous êtes connu de tous, désiré par les femmes et détesté par les hommes ! La vraie loi de la jungle ! Enfin, il fallait faire avec et le jeune Duc avait trouvé la solution en montrant ouvertement son ‘non-désir’ de trouver une femme actuellement. Il n’était pas méchant pour cela, mais il savait le faire passer avec douceur, le plus souvent.

« En effet, je parle d’eux. Les avez-vous déjà rencontré au Louvre ? Cela fait maintenant longtemps que je n’ai pas eu l’occasion de les rencontrer… »

Il appréciait ses cousins, de par leur enfance. Car ils avaient été les seuls enfants que François eut connus. Ainsi, il fallait à présent qu’il conte un peu plus son enfance. Il lui sourit alors : oui, il avait eut une enfance heureuse et le savait très bien. Certes il n’avait pas connu d’amitié particulière, mais il avait quand même grandit dans une ambiance assez conviviale et sûrement plus amusante et détendue que celle que Louis et Elizabeth avaient eux-mêmes connue, sans oublier Philippe et Louis, ses cousins élevé comme de futurs rois. Car même si les nobles ont un nombre important de convenances à apprendre, il est possible que ce ne soit que la moitié de ce qu’un roi apprend ! En fait, Beaufort était très content d’être simplement prince de sang. Il n’enviait pas du tout son cousin devenu monarque depuis peu car quelle lourde tâche ! D’ailleurs, nous l’avons déjà comprit, le jeune homme n’attachait aucune importance au rang des gens.

« Oui ! Très heureuse ! J’ai grandit comme tous les enfants, assez normalement si je puis dire. Ma mère était très présente et trouvait toujours un nouveau jeu, de nouveaux endroits à me faire découvrir, de nouveaux défis, toujours plus drôles les uns que les autres. Je n’ai jamais manqué de rien, et pour cela j’estime avoir une chance folle. Aussi, bien qu’appartenant au statut de… noble, je sais que j’ai eu beaucoup de chance d’avoir tant de liberté, de pouvoir avoir une vision beaucoup plus ouverte sur le monde. »

Isabelle avait un peu hésité avant d’exprimer le jour de la mort de sa mère. Mais en fait, de s’être confié, d’avoir montré sa peine avait été une sorte de soulagement, une sorte de soin. Comme si elle avait soigné ses blessures, sans même sans rendre compte. Donc parler de sa mère et de ce jour était devenu, en quelques secondes, beaucoup plus facile. Oubliée la sensation de mal-être qui tiraille le ventre quand on pense à ce jour. Enfin, pas oubliée mais atténuée, et c’est déjà assez bien.

François sourit donc simplement à la jolie brunette qui paraissait un peu perplexe. Oui, Marthe était comme ça. Une bonne vieille dame qui connaît son petit monde mieux que quiconque et qui, en quelques minutes, peut vous faire basculer une situation, une conversation. Il avait plusieurs anecdotes à son sujet, mais avait également plusieurs fois surpris des conversations entre elle et sa mère. Le plus souvent, elle consolait cette dernière avec une tendresse et un soin déconcertants.

Après être servi, il commença également à manger. Comme toujours, Marthe le surprenait par son don pour la cuisine. Et le pire dans tout cela, c’est qu’elle était douée pour bien d’autre chose ! Le jardin était l’une de ses passions, la couture également. Une véritable fée du logis, et surtout, d’une douceur divine.

Isabelle hésitait, cela se voyait, mais en un simple regard, le jeune Duc lui transmis tout son soutien, tout son courage, toute son attention également. Car oui, il était curieux. Il voulait connaître sa vie, et c’était bien la première fois que cela lui arrivait car, en général, il n’était pas vraiment attaché aux histoires de chacun. En même temps, la Cour regorgeait de conteurs tous plus menteurs les uns que les autres. Ils racontaient tous des histoires certes impressionnantes, mais fausses, François le savait. Ils parlaient souvent de guerre, alors que la majorité d’entre eux n’y avait jamais goûté. Et quand on sait l’horreur des batailles, on n’en parle pas avec tant d’ardeur. Enfin, il tendit l’oreille, pendu à ses lèvres, enregistrant le moindre de ses mots.

Beaufort sourit en même temps que la jeune femme lorsqu’elle avoua sa turbulence enfantine. Elle aussi avait un frère et une sœur, même si la différence était qu’ils avaient grandis ensemble. Il n’en était aucunement jaloux, bien au contraire. Si Isabelle avait connu ce bonheur, alors il en était heureux. Mais très vite, son histoire révéla une sensibilité, une horreur aussi qu’il pouvait comprendre. Elle était au bord des larmes et en voyant cela, François eut le seul réflexe de prendre sa main, de la serrer, de la porter à ses lèvres pour y déposer un doux baiser.


« Ne vous excusez pas. Vous n’avez rien à vous reprocher. Si vous préférer ne pas aller plus loin dans votre récit, je comprendrais parfaitement, ne vous en faites pas. »

Oui, il la comprenait. Sûrement mieux que quiconque d’ailleurs. Il avait connu la guerre et le fait d’y perdre son père. Surtout que Beaufort était persuadé que sans lui, son père serait encore en vit en ce jour. A cette pensée, il regarda ailleurs, le regard un peu assombrit, mais après une simple respiration, invisible au sein des autres, il regarda Isabelle comme si de rien n’était. Il devait la soutenir à ce moment là. C’était bien plus grave pour elle que pour lui. Lui, s’était de sa faute, alors qu’elle n’y était pour rien et que perdre son père à 9 ans devait être totalement déstabilisant.
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeLun 14 Mai - 23:45

Très bien, au moins s’étaient-ils mis d’accord. Juste un signe de tête, pour confirmer ce qu’il venait de dire. Toutes aussi suaves que les précédentes, les paroles de la brunette flottèrent dans l’air, proches de l’oreille de François, une douce injure au silence.

« Ce qui veut dire que nous nous appartenons mutuellement... Et, vous savez... cela me convient parfaitement. »

Ah, oui. Et comment que cela lui convenait ! Cela faisait plus que lui convenir. Cela la rendait... heureuse. La faisait rayonner. L’enchantait. Et sa caresse fut l’occasion de le dire. Cela valait plus que des mots. Cela valait tout un discours, et pourtant, durait moins et était largement plus doux, plus... apprécié. Elle n’eut pas à ouvrir les yeux pour savoir qu’il souriait. Elle n’avait pas besoin de voir. Ce genre de chose se sent. Par contre, elle n’avait pas prévu qu’il l’embrasse. À nouveau. La brunette ouvrit les yeux, surprise. Mais un sourire contre les lèvres de son amant suffit à les refermer, et à mieux se concentrer sur le baiser. Enfin, je dois dire que se concentrer sur quelque chose qui vous retire toute conscience... cela révèle du paradoxe. Voire de l’exploit. Mais elle se comprenait. Juste qu’il y avait... une sorte de laisser aller, là-dedans, et se concentrer sur le baiser revenait à ne penser plus à rien. Sauf, évidemment, à la personne que vous embrassez. Et, en parlant de celui-ci, il n’y allait pas de main morte, hein ; comme si... comme si le contrôle échappait à tous deux dans ces moments-ci. Normal, lorsque la concentration nous échappe également... non ? Oh, mais Isabelle le rendait bien. Il voulait jouer à ce petit jeu... elle aussi savait se montrer fougueuse. Il faut dire aussi que, tant bien que mal, elle essayait de mettre en pratique ce qu’elle avait appris sur les baisers avec lui, aujourd’hui seulement. Hum-hum. Par exemple, elle laissa courir sa main sur le visage du jeune homme, puis l’entremêla dans les cheveux de celui-ci, le coeur battant fort. Très fort. Et, lorsque tout cela prit fin, elle en rit, les joues rouges, les lèvres aussi. Cela l’amusait autant que lui plaisait. Et elle ne s’en lassait pas, à vrai dire...

« Voyons, François... la gourmandise est un péché, vous le savez, n’est-ce pas ? Un bien doux péché, certes, mais... »


Évidemment, il n’y avait rien de sérieux là-dedans. Elle-même adorait cela. Je veux dire, ce n’est pas comme si elle avait eu l’occasion de « commettre » ce « péché » avant, et d’ailleurs, le « commettre » lui serait impossible pendant quelque temps encore. Aucun regret alors, et au contraire, en « commettant » ceci. Et elle le marqua bien en recommençant furtivement lorsqu’il ouvrit la bouche, rien que pour l’empêcher d’en faire quelque commentaire, le regard empli de malice.
Heureusement, tout de même, que ce « péché » n’offensait pas Dieu. Isabelle pensait même qu’au contraire, il L’honorait en fêtant l’Amour. Et l’Amour, c’était bien Dieu qui l’avait créé... Tout comme Il avait tout créé sur Terre. Imaginez un peu qu’elle doive craindre pour son salut en commettant cet acte effroyablement délicieux... Je crois qu’après avoir goûté au fruit défendu, elle aurait eu beaucoup, beaucoup, beaucoup de mal à s’en séparer, le regardant sans doute avec avidité lorsqu’il passait... trop près... près ou... même de loin. Mais ce n’était qu’un jeu innocent. Pas si innocent que cela, certes. Mais terriblement... tentant. Ce serait trop dur d’y résister après en être devenue dépendante.

Pourquoi ne se seraient-ils pas choisis ? Tout simplement... Parce que. C’est trop compliqué. Ils n’avaient pas vraiment le droit, dans un sens, de s’aimer. Et Isabelle en était consciente. Le « péché » en lui-même n’offensait pas, mais... n’était-ce pas Dieu qui avait décidé de l’ordre des choses ? Le peuple et les nobles ne devaient pas se mêler... normalement. Dans un sens, Isabelle se sentait légèrement fautive. De toute façon, dans l’histoire, ç’aurait toujours été elle la fautive ; c’était elle qui n’avait pas de dot à offrir, elle qui aurait dû mieux se méfier, elle qui... elle qui n’avait pas su s’empêcher de tomber irrémédiablement amoureuse. Et pourtant, vous savez bien, elle ne le regrettait pas. Ou alors juste un peu. Pourquoi n’aurait-elle pas le droit d’être heureuse ? Elle n’avait rien fait de mal. C’était une bonne chrétienne. Et elle voulait plus que tout le bien de beaucoup de personnes. Et même si, je vous l’accorde, il aurait été beaucoup plus simple d’être heureuse avec un garçon de son peuple, ce n’était pas comme si elle avait désiré avec acharnement livrer son coeur à un noble. Souvenez-vous, elle avait bel et bien tenté de le repousser... Ce n’est pas comme si elle n’avait pas essayé d’éviter. Si, elle avait essayé. Et, si elle n’y était pas parvenue... c’est qu’il y avait une raison. C’est qu’elle avait le droit de l’aimer. Même si c’était interdit. Cela faisait-il du sens ? Non... mais à quoi bon se questionner ? Elle l’aimait, point. Et pourquoi n’arrêtez-vous pas un peu de contester cet amour ? Cela ne fait-il déjà pas assez mal de douter soi-même de la... légalité de ce qu’on ressent ?

Passons donc à l’offense qu’on lui fit, dont elle n’était pas réellement satisfaite, hein. D’accord, elle-même avait besoin de l’entendre plusieurs fois. D’accord, elle-même avait douté et questionné. D’accord, d’accord... mais... mais maintenant qu’elle avait réussi à le dire, peut-être aurait-il pu demander plus doucement une confirmation plutôt que de mettre en doute ce qu’elle avait dit. Comme je l’ai fait remarquer, Isabelle est quelqu’un de très honnête. Jamais elle ne plaisanterait sur une chose pareille... Déjà avait-elle du mal à le dire à voix haute lorsque c’était vrai ; imaginez donc lorsque c’était faux... Ce n’était pas vraiment le fait de mentir qui l’aurait dérangée. Ç’aurait été le fait de savoir que quoiqu’elle fasse, quoiqu’elle dise, cela finirait par se découvrir, et blesser cette personne. Vous pensez donc, peut-être n’aurait-elle eu aucun scrupule à mentir à Mazarin (elle espérait bien quand même ne pas être obligée d’en arriver là >< ) ou à un noble qu’elle détesterait. Mais pas à François. Non, pas à lui. Pas à lui qu’elle aimait plus que tout.

La pauvrette secoua la tête, comme essayant de se débarrasser de ce qu’elle avait entendu, et répondit en ton de conciliation, ton de qui ne lui en voulait nullement... bien que... si ça avait été quelqu’un d’autre, elle lui en aurait voulu. Mais comment résister à son sourire ? À lui ? Exploit insurmontable, désolée.


« Et moi, je ne mets pas en doute les votres. J’accepte vos excuses, parce que... parce que nous n’avons pas vraiment le temps de nous fâcher. »

Aïe, point sensible. Les yeux bruns se détournèrent vivement, honteux de leur allusion au futur, qu’ils savaient ne pouvoir éviter. Pourquoi revenait-elle toujours là-dessus ? Pouvez-vous me le dire ? Aimait-elle se faire souffrir ? Ce n’était pas déjà assez ? Croyez-moi, c’en était même déjà trop. Pourquoi fallait-il qu’elle se blâme ? Qu’elle se blesse ? Qu’elle... qu’elle l’aime ? Et si ça n’avait pas été ce dernier point, je ne sais trop vous dire si elle aurait supporté. De souffrir encore, je veux dire...

Heureusement, l’attention fut tournée sur le mode d’éducation du jeune duc de Beaufort. Évidemment, elle écouta attentivement. Je vous l’ai dit, elle ne voulait rien en perdre. Mais...
Il y eurent deux choses qui la dérangèrent. En premier, François critiquait les cours de son maître. C’était son droit de ne pas apprécier, mais... mais... mais elle... je veux dire...


« Au moins aviez-vous les moyens de vous payer des cours... » commenta-t-elle tristement.

Ce n’est pas comme si elle avait eu cette chance. Elle savait à peine lire, et ignorait écrire. Tout ce qu’on avait pu lui apprendre n’avait pas vraiment eu rapport avec des choses qu’on apprend aux gens instruits. Elle n’avait pas d’instruction. C’était en rageant qu’elle se considérait sotte. Vrai... parce que cela fournissait un argument à l’ennemi. Aux nobles. Eux pouvaient donc se dire supérieurs à elle, puisqu’ils savaient, puisqu’ils connaissaient. Le Savoir et la Connaissance. Peut-être n’en faisaient-ils pas aussi bon usage qu’elle aurait pu en faire, mais le fait était là : ils les détenaient. Pas elle. Comment faire autrement que se soumettre non seulement aux plus puissants, mais en plus aux plus intelligents ? Vu comme cela... elle n’avait aucun droit de se rebeller. Ni d’être insolente.
Et la deuxième chose, moins importante peut-être, c’est que François employa un mot qu’elle ne connaissait pas. Un mot de grands scientifiques, sans doute, mais il l’était bien trop pour elle. « Pédagogue » ? Qu’est-ce que... qu’est-ce que cela signifiait donc ? Elle émit une grimace, seule trace de son incompréhension, mais n’en dit point mot. Il ne manquait plus qu’elle passe
réellement pour une sotte.

Elle, avoir le privilège d’avoir rencontré Sa Majesté le Roy Louis XIV en personne ? Isabelle fut déstabilisée par la question. François la plaçait-il plus haut que son rang ? Elle n’était que domestique, voyons, et ne travaillait qu’aux cuisines. Elle ne connaissait que très peu de servants, d’ailleurs, qui avaient eu l’occasion de rencontrer le Roy. L’entrapercevoir, peut-être, mais... je veux dire, aucun ne lui avait vraiment parlé. François semblait suggérer qu’elle ait pu le faire. Non, elle n’aurait pas pu. Le jeune Roy n’était pas quelqu’un d’accessible pour quelqu’un comme elle, on va dire. Et pour Monsieur son frère, ce n’était pas si différent.


« Moi... rencontrer Sa Majesté ? Ou même Monsieur son frère ? Non, non, non, François. Je n’aurais pas été à ma place. Tous murmurent et chuchottent sur vos cousins, mais je n’ai idée de comme ils paraissent. Je ne les ai jamais seulement entraperçus. »


Et maintenant parlait-on à sa demande de l’enfance heureuse de son beau duc. Et elle répondait volontiers à son sourire. Au moins n’avait-il pas souffert toute sa vie... c’était déjà ça. Et je crois ne pas me tromper lorsque j’affirme que cette jeune fille comptait faire de tout pour que le reste de ses jours soit aussi heureux que ces temps-là. Du moins, le temps qu’elle resterait à ses côtés. C’est-à-dire, si cela ne dépendait que d’elle, longtemps, trèèèès longtemps. Parce que, oh. Personne ne l’arracherait de là, d’accord ? Pas sans qu’elle y consente. Après tout, il lui appartenait, et elle lui appartenait, alors. Et puis, même si jamais... si jamais il l’enlevait de force... eh bien... elle voudrait veiller à ce que jamais plus cette lueur triste ne se philtre dans son regard. Est-ce qu’elle avait le droit de ressentir des lames lui transpercer le coeur lorsqu’elle y repensait ? En avait-elle vraiment le droit ? Oui, parce que... parce qu’elle lui appartenait... pas vrai ?

Ce que comprenait Isabelle, c’était que Madame sa mère était très importante pour celui qu’elle aimait. Même si elle n’était plus sur Terre, la brunette voyait que c’était la seule à pouvoir l’égayer, le faire se remémorer de bon souvenirs, le faire sourire. La seule, peut-être, à lui provoquer de fortes émotions, comme la joie ou la tristesse. Rien que pour ce pouvoir, déjà, elle la respectait. Rêveusement, elle se demandait si elle pouvait avoir le même pouvoir... La tristesse était à éviter, c’est vrai ; mais au moins le pouvoir de l’égayer serait un considérable don. Elle aussi, aimait à le voir sourire. Ce sourire qui la faisait littéralement fondre... comment ne pas chercher à le revoir ?

Après donc le court passage assez étonnant de Marthe et s’être servie, la jeune fille entreprit de raconter qui elle était. Ce fut bel et bien le soutien qu’elle reçut de Beaufort qui la poussa à raconter ce qu’elle avait toujours caché au fond d’elle. Ce que personne ne savait. Personne d’autre... à part Jeanne. Jacques lui-même n’était pas assez grand pour comprendre. Mais jusqu’à quand ?
D’accord, elle était émue. Et c’était bien de cela qu’elle s’excusait auprès de François. Mais cela ne le dérangeait apparemment nullement ; ce n’était pas pour autant qu’elle ne continuerait pas à se raconter. Elle lui avait promis, plus ou moins implicitement, soit, de le lui révéler. Et elle s’en tiendrait.
Elle secoua ses longs cheveux noirs, comme elle faisait souvent lorsqu’elle ne voulait pas écouter quelque chose, et continua son récit, bien que dans ses yeux puissent se lire de la reconnaissance pour le duc. Une inspiration, et une autre. Et elle repartit.


« Très bien. Je me souviendrai toujours des funérailles auxquelles il eut droit. Ce fut le plus sombre jour de ma vie, je le crois bien. J’hésite entre ce jour-là et... »

Elle allait dire « la journée d’hier ». Mais hier ne fut pas vraiment une sombre journée en son tout, à vrai dire. Elle n’oubliait pas le matin, où elle avait été si heureuse que le jour de la révolte soit là, enfin. Elle n’oubliait pas non plus le premier baiser qu’elle avait osé à Beaufort... Décidemment, la journée avait été mémorable.

« Après quoi, je crois que nous eûmes beaucoup de chance... d’une certaine manière. Pensez-vous, ma mère reçevait une pension... bien maigre pension, en vérité, » commenta-t-elle lugubrement. « Et elle ne nous permettait qu’à peine de subsister, car il ne faut pas oublier que les impôts avaient commencé à augmenter. Cette pension, personne ne saurait jamais dire d’où elle put bien venir. Encore un mystère dans ma vie. » Soupir. « Ce fut à cette époque que... que je commençais à me sentir de la rancune contre le Cardinal de Mazarin. C’était sa faute, et ne le niez pas, la mort de mon père. Le seul souvenir que je garde de lui, c’est une balade à cheval, au bord d’un lac. Je ne sais pas où se situe-t-il. Je ne sais pas d’où venait ce cheval. Mais c’est tout ce dont je me souviens. » Inspiration. « Et... ma mère tomba gravement malade peu après mes treize ans. Elle n’eut plus que quelques mois de vie avant d’expirer. Vous rendez-vous compte, François ? Mon père, lui, était jeune, il n’avait que trente ans à sa mort. Ma mère n’en avait pas quarante... Elle aurait pu vivre plus. Mais elle n’était pas heureuse, François. Parce que mon père n’était plus là. »

Pour ce dire, la brunette planta ses yeux dans le regard de son amant. Comprenait-il ce que cela signifiait ? En avait-il seulement idée ?

« Faute de Mazarin. Toujours faute de lui. Ce furent ses impôts qui tuèrent ma mère. Elle est morte de maladie. De pauvreté. De faim. Nous, ses enfants, fûmes tous habiter chez Jeanne et son mari, Charles. La maison des Tremblay fut vendue. Charles a d’assez bons revenus pour nourrir une troisième bouche, mais je suis celle de trop. Pour me nourrir, il me faut travailler. Et je travaille au Louvre. C’est ainsi que tout se déclencha. Je me sens une marionnette entre les mains du Cardinal. Et je ne suis rien de plus... ni de moins... »

À nouveau, la brunette préféra détourner le regard, songeusement. Oui, après tout, elle n’était pas vraiment autre chose que cela. Toute sa vie avait été façonnée par Mazarin, n’est-ce pas ? Tout ce qu’il lui était arrivé... tout était sa faute. Tout. Elle se sentait prisonnière, et elle enrageait de se sentir impuissante. Amère, voilà ce qu'elle était. Amère de n'avoir rien pu changer dans sa destinée qu'il avait grossièrement façonnée à son profit.
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeVen 18 Mai - 22:13

François, désireux de répondre à la demoiselle qu’il était prêt à commettre pas mal de péchés dans ce genre si c’était pour toucher encore à cette douce sensation, ne se laissa pourtant pas déstabiliser par ce baiser. Il eut à peine le temps d’ouvrir la bouche que déjà, ils affrontaient une nouvelle fois, et ensemble, le jugement de Dieu. Lui aussi pensait qu’il y avait bien pire comme péché que d’embrasser la personne aimée. De toute manière, il n’avait pas en mémoire le fait d’une condamnation quelconque, dans la mythologie par exemple, pour aimer et être simplement aimé. Zeus avait lui-même eut plusieurs femmes, beaucoup d’enfants, et cela n‘avait rien de condamnable.

Le fait de se choisir était peut-être compliqué mais bon, ils étaient délibérément tombés sous le charme l’un de l’autre et rien dans cela n’avait eut l’air difficile. Enfin, difficile d’admettre ses sentiments, sa dépendance peut-être, mais surtout comprendre ce qui leur arrivait ; là était le plus difficile. Autrement, plonger son regard dans le sien, profiter de son sourire et goûter à ses lèvres n’avait rien de franchement désagréable… Bien au contraire, comme vous vous en doutez ! Les baisers étaient certes passionnés, mais tellement vrais ! Il n’y avait rien là-dedans de faux, rien de superficiel. L’amour s’exprimait de la manière la plus facile qui soit et de la plus délicieuse sans doute.

D’accord, leur histoire serait probablement compliquée, de part leurs différentes origines. Mais quand on veut, on peut. Et François désirait plus que tout être avec la jolie brunette. Cela devenait son principal but : être à ses côtés et prendre soin d’elle. Elle n’avait pas de dot : et alors ? Qu’est-ce que cela pouvait bien lui faire ? Il avait bien assez de biens pour vivre et nourrir une bouche de plus. Il ne s’était pas non plus empêché de tomber amoureux et de toute façon, il n’avait même pas essayé : à vrai dire, le jeune Duc n’avait pas tout de suite comprit le fait que tomber amoureux n’a rien de très facile par la suite. D’ailleurs, il n’y pensait même pas. Beaufort était peut-être même intérieurement fier d’avoir confié son cœur à une fille du peuple. Autrement, il aurait suivit le mouvement, aurait épousé une courtisane, peu sûr de sa bonne volonté et de son ‘non-intéressement’. Enfin, il ne serait jamais tombé amoureux d’une hypocrite ; il était certain de cela. Leur amour était tout ce qu’il y a de plus légal. Les lois interdisaient-elles les commerces entre gens de rangs différents ? Je ne crois pas. Peu de monde le faisait simplement parce que le regard des autres était pour eux plus important que le reste. Mais le jeune homme n’était pas de ceux là.

Vraiment, François n’avait pas fait exprès de mettre les sentiments de sa belle en doute. Il avait parlé sans réfléchir et sans penser que cela la blesserait. Pourquoi fallait-il donc qu’il soit si maladroit ? Il savait très bien qu’elle était sincère, leurs seuls regards suffisaient à prouver cette sincérité. Il comprenait qu’il l’avait réellement touchée, blessée même, et s’en voulait terriblement. Il serrait ses poings comme s’il voulait se punir pour avoir parlé ainsi. Non, il n’avait plus le droit à la moindre erreur. Jamais il ne supporterait d’être de nouveau à l’origine d’une telle colère ou d’une telle souffrance chez sa demoiselle.

Enfin, elle accepta ses excuses, même si Beaufort comprenait que cela devait être un peu difficile. Elle évoqua le fait qu’ils seraient bientôt loin de l’autre. Elle évita alors le regard clair du jeune homme, bien que celui-ci ne pouvait la blâmer d’une pareille allusion. Ils étaient tout les deux conscients de ce qui les attendait et François avait déjà pensé plusieurs fois pensé, non en le voulant, à leur séparation qui approchait au fur et à mesure qu’ils se découvraient, qu’ils apprenaient encore à se connaître. D’un de ses doux gestes caractéristiques à présent, il caressa son visage et le tourna lentement vers lui, rien que pour pouvoir s’immerger encore une fois dans le regard ébène de sa bien-aimée.


« Essayons juste de profiter des moments qui s’offrent encore à nous. Je ferais également tout mon possible pour ne pas vous blesser ; excusez-moi encore. »

Tiens, François avait de nouveau parlé sans réfléchir ! En effet, il se plaignait d’avoir un maître assez ennuyeux, mais il s’adressait à une jeune femme du peuple qui n’avait même pas eut droit de s’instruire ! Sa remarque peinée suffit à lui faire comprendre qu’une fois de plus, il ne faisait pas attention à ses mots. Il était vraiment pathétique… A son tour, il détourna le regard, confus de se plaindre alors qu’elle-même n’avait pas connut le fait d’apprendre.

« Oui, je reconnais ma chance. Je regrette mes plaintes d’ailleurs car je sais que je suis un privilégié. »

Beaufort avait une notion de grande différence entre les gens instruits et les gens intelligents. En effet, il considérait Isabelle comme une jeune femme très intelligente, et, en revanche, les courtisanes n’étaient rien de plus que des femmes instruites mais le plus souvent sottes. Lui-même ne savait pas s’il était intelligent. Il avait eut des cours, certes, mais était-il réellement capable de montrer son intelligence dans la vie de tous les jours ? Or il savait que la jolie brunette était, elle, très cultivée concernant les choses essentielles de la vie. Ou du moins, c’était sa vision des choses. Mais, une soudaine pensée obstrua son esprit.

« Aimeriez-vous apprendre à écrire, connaître des bases de mathématiques ou de biologie ? »

Car même s’il n’était pas forcément très bon élève étant jeune, il savait parfaitement les choses essentielles pour débuter. Et puis, s’il pouvait aider Isabelle à être plus heureuse ainsi, alors il se ferait un plaisir de rouvrir ses manuels ; surtout qu’ils passeraient du temps ensemble, et c’était là le plus important. Mais… n’allait-il pas la vexer en disant cela ? Car c’était un peu comme se montrer supérieur et il n’en était rien ! Il remarqua aussi la légère grimace lorsqu’il avait tantôt parlé de pédagogie.

« Je veux dire que s’il vous plaît d’apprendre ces choses, je me ferais un plaisir de vous y initier. Mais attention, je ne me considère pas du tout supérieur à vous : je vous trouve bien plus intelligente que moi d’ailleurs. »

Il hésita à expliquer le mot ‘pédagogue’ mais préféra éviter, ne voulant pas passer pour ce qu’il n’était pas, c’est-à-dire pour un noble imbu de lui-même et désirant montrer sa science au monde entier. Cela se voyait d’ailleurs très bien dans son regard. Il ne la trouvait nullement sotte de ne pas savoir la signification de ce mot, et si elle osait lui demander, il répondrait avec un large sourire traduisant son plaisir. S’il pouvait se rendre utile.

Ce n’est pas qu’il plaçait plus haut que son rang, mais juste qu’il pensait que, ayant travaillé à la Cour, elle aurait peut-être pu le voir. Il pensait même que Philippe était un peu plus approchable que son frère, mais ce n’était apparemment pas le cas. Enfin, le jeune Duc savait parfaitement, pour l’avoir déjà vu faire, que Louis saluait n’importe quelle dame qui passait non loin de lui. Roi de France, certes, mais pas Roi des abrutis se plaisait-il à dire ; enfin, dire est un bien grand mot : seule Marthe connaissait cette expression, et Olympe aussi, certainement.


« Ah très bien. Peut-être aurait vous l’occasion de les croiser à Versailles… »

Dure réalité que d’avouer encore qu’elle serait bientôt loin de lui et, qui plus est, à la Cour de Versailles, entourée de sauvages nobles et courtisanes espiègles. Il se promit de tout faire pour ne pas la laisser longtemps seule à leur merci. Il n’avait pas le droit de la jeter dans la gueule du loup sans se soucier de ce qui lui arriverait. De toute manière, même s’il en avait le droit, cela lui serait impossible. Ils s’appartenaient oui ; il était bien à elle comme elle était à lui. On pourrait même qualifier cela comme une sorte de pacte secret et ‘imbrisable’ entre eux. Quelle fierté que de partager un tel secret avec Isabelle ! Leurs sentiments réciproques étaient également les mêmes : Beaufort ne désirait plus voir la détresse de la veille dans les yeux de sa bien-aimée. Jamais il ne voulait la voir pleurer pour quelque chose qu’il aurait pu éviter.

Non, à présent la défunte mère de François n’était pas la seule à détenir son cœur et la moindre de ses expressions : la jolie brunette venait de s’emparer de son âme et cela, rien ne pourrait le lui enlever. Elle voulait le voir sourire ? Le jeune homme sourit simplement, s’en vraiment s’en rendre compte, mais simplement parce que réalisant qu’il aimait la demoiselle autant que sa maman. Comment cela était-il d’ailleurs possible ? Jamais il n’avait pensé pouvoir retrouvé l’amour maternel ou un semblant de pareil ! Mais si… Isabelle lui avait ouvert son cœur, il y était entré insouciant et s’était délicieusement retrouvé enfermé à l’intérieur. Elle-même ne pourrait jamais plus sortir de sa vie, ou du moins de ses pensées, de son cœur.

Beaufort écoutait donc attentivement le récit de sa belle, mangeant aussi quelques bouchées de son repas. Il perçut la reconnaissance dans le regard ébène et s’en tint à un simple revers de douceur, d’amour. Les funérailles avaient apparemment beaucoup marqué la demoiselle et, n’ayant pas compris dans quel sens au départ, le brun fut rapidement éclairé lorsqu’elle avoua que c’était horrible. Ce jour et… ? Elle n’avait pas terminé mais il préféra ne pas poser de questions car reparler d’un jour terrible n’a jamais fait le plus grand bien au conteur… Il préférait donc éviter d’apercevoir davantage de tristesse dans ses yeux.

Ils se ressemblaient, cela était indéniable. Dans leur vie, de sombres et mystérieux passages résistaient. Peut-être d’ailleurs n’en connaîtraient-ils jamais l’issue ? Enfin, ils étaient justement tout les deux et leur force, leur soutien n’auraient d’égal. Il ne nierait aucunement le fait que Mazarin soit coupable. S’il n’avait pas déclanché les guerres sanglantes du passé, Isabelle n’aurait pas connu la tristesse que lui-même avait connu, elle aurait continué à grandir heureuse, près de sa mère.

Elle parla d’un lac et alors, comme une image lui traversa l’esprit à la vitesse de l’éclair. Une illusion qu’il n’avait jamais perçu auparavant. C’était une belle journée, à la saison des foins, et sa mère lui avait organisé une sorte de chasse aux trésors à quelques lieus de la demeure familiale. Ils étaient alors tout deux face à un lac aux reflets d’argent et pourtant d’un bleu assez extraordinaire, en train de goûter aux merveilles que sa maman avait amoureusement préparé, notamment une succulente tarte aux prunes. Puis, au loin, sa douce mère lui fit remarquer la présence d’un cheval. Il était difficile de discerner exactement les êtres qui se promenaient mais François avait gardé les yeux rivés là-bas, certainement guidé par la curiosité. Il s’était donc très brièvement évadé de la pièce mais il revint, plus attentif que jamais.

La jolie brunette avait demandé s’il comprenait. Euh… Il pensait. La mère de sa bien-aimée était morte de chagrin, s’était éteinte d’un amour fort mais dont la vie fut raccourcie par le destin ; ou par Mazarin, cela dépendait de notre vision de voir. Il acquiesça donc, espérant réellement avoir comprit ce qu’Isabelle sous-entendait.

Elle avait dû travailler à cause de ce Cardinal de malheur… Le jeune Duc enrageait intérieurement, se promettant de lui faire la peau dès qu’il en aurait l’occasion, et surtout si un jour il en avait l’occasion… Non, elle n’était pas une marionnette. Ou si elle l’était, alors Beaufort veillerait à ce que cela termine promptement.

La jeune femme détourna le regard une nouvelle fois. Elle était bien plus que ce qu’elle pensait, François le savait. Il avait entre temps terminé son assiette et se leva alors pour venir s’asseoir sur le banc, se rapprochant ainsi de la brunette. A cheval, il lui prit doucement les mains et déposa un baiser attentionné sur chacune d’elle.


« Ma douce, vous êtes bien plus qu’une marionnette. Vous êtes douée de parole, d’intelligence, de réflexion. Mazarin a jusque ici influencé votre vie mais je peux vous promettre qu’à présent, rien de ce que fera ou dira Mazarin m’empêchera de vous rendre heureuse. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour ne plus qu’il fasse irruption dans votre vie dans le seul but de la gâcher, dans le seul but de vous affaiblir encore et toujours. Je vous aime Isabelle, et il n’aura jamais aucun contrôle sur cela. »

Il l’embrassa doucement et amoureusement à la fin de ces quelques mots. Ses mains avaient prit possession de son visage toujours dans la tendresse. Le cardinal mourrait déçu de ne pas avoir porté atteinte à un amour non conventionnellement correct.
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeDim 20 Mai - 14:27

Les lois... à proprement parler, non, aucune loi n’interdisait un commerce de la sorte. Ne voyait-on pas partout de jeunes filles bourgeoises se marier à des jeunes hommes nobles ? Oui. Mais, comparé à eux deux, il y avait un hic. Voyez-vous, j’ai bien dit fille bourgeoise et homme noble, pas le contraire. Pourquoi ? Parce que c’était une question d’intérêts, d’argent et de titres. Dans cette affaire, la jeune fille apportait l’argent par la dot ; comprenez-vous maintenant le hic ? Une dot. Si elle avait eu une dot, Isabelle n’aurait pas tant hésité à s’amouracher de François. Hum, sans parler de mariage, évidemment. On est à des lustres de se l’imaginer, hein.

La demoiselle se trouvait réellement impatiente face à l’évènement. Je veux dire, vous savez bien, qu’il l’ait offensée et tout cela. C’était idiot de seulement s’imaginer qu’elle pourrait, dans une hypothétique situation, supposer hypothétiquement imaginer une pensée qui oserait douter du soupçon des sentiments qu’elle avait. Non mais. Non mais. Il voulait quoi ? Qu’elle hurle dans ses oreilles « JE T’AIME » ? Ce ne serait pas très agréable, croyez-moi. Ce n’est pas comme ça qu’on avoue à quelqu’un qu’on l’aime. D’ailleurs, il lui serait impossible de savourer dire cela si elle le criait de toutes ses forces ayant pour but de massacrer les tympans de vous-savez-qui. Et elle se trouvait déjà en difficulté de le dire à voix basse. Inutile d’en commenter plus.
Mais j’avoue qu’elle prit peur lorsqu’elle le vit serrer les poings. Serrer trèèès fort les poings. Ouch. Si, si. Eh. Eh. Elle faillit hurler quelque chose comme « ARRÊTEZ ! Vous allez saigner ! » mais trouva plus cohérent de s’emparer à toute vitesse d’une de ses mains sur la table et d’y fourrer la sienne, hochant la tête de droite à gauche, comme si elle l’interdisait de faire cela. Jésus ! Cette main était toute rouge. Isabelle y déposa un baiser sur la paume, espèce de symbole du départ de la douleur, dirait-on. Cela lui faisait peur, que François se fasse violence à lui-même. Surtout si c’était sa faute à elle. Après tout, cela n’avait pas été une offense si grave que cela. Il n’avait pas besoin non plus de se meurtrir les mains... Miiiiiiiséricorde. Qu’il ne fasse plus cela, ou elle serait capable de criser.

Le poids lourd de ses propres paroles fut chassé par le doux geste de Monsieur de Beaufort. Tout simplement, elle eut envie de se giffler, parce qu’elle n’arrêtait pas de dire des choses inutiles. Elle savait bien que rien ne servait de se lamenter sur vous-savez-quoi qui se produirait bientôt (déjà !), elle savait aussi parfaitement qu’elle n’aurait pas dû en faire tout un plat sur le fait de mettre en doute ses sentiments et etc. Je veux dire, en même temps, c’est vrai qu’elle était trop timide là-dessus, et qu’on pouvait bien douter lorsqu’elle ne le disait pas assez, et... Mademoiselle Tremblay douterait-elle d’elle-même ? Possible. Déterminée, mais toujours si indécise et douteuse, cela ne m’étonnerait pas. Et... culpabilité.


"Mais... mais... vous ne... vous ne m’avez pas blessée..." s’embrouilla-t-elle. "Je... désirais juste... vous rappeler que... vous ne m’avez pas blessée, non, jamais. Vous ne pourriez pas ! Pas comme cela. Je suis capricieuse, mais je ne le suis pas au point de manquer de discernement. Vous m’avez juste... légèrement fâchée ? Ce n’est rien, cela passe si vite..."

Que disais-je, que disais-je ! Cela la destabilisait un peu... la mettait mal à l’aise, je dois dire, que François se blâme ainsi. Je veux dire, c’était son droit de ne pas apprécier les cours de son maître. Cette remarque de la brunette n’avait été placée là que... comme une remarque, justement ! Pas comme un reproche. Je ne crois pas qu’elle se le serait permise. Elle ne savait pas comment était-ce que d’apprendre, elle n’aurait pu lui reprocher quoi que ce soit. Peut-être que le processus était vraiment horrible, horriblement fastidieux, et qu’on travaille trop pour n’apprendre pas grand chose, qu’en savait-elle... peut-être que c’était lui qui avait raison dans l’histoire. Peut-être avait-elle déjà rêvé d’instruction, mais elle n’avait vraiment idée de comment c’était.

"Cessez donc de vous blâmer..." commenta-t-elle, maladroite. "Je ne suis pas céans pour vous reprocher quoi que ce soit. Ne censurez pas vos pensées pour mes beaux yeux ; vous avez droit d’en avoir une opinion, et ne vous sentez pas coupable de ma sottise. Ce n’est pas... votre faute."

Et de qui était-ce la faute... elle se garderait bien de le dire.

La brunette s’étonna fort de la question soudaine de Beaufort. Avez-vous déjà ouï parler d’un garçon noble qui demanderait cela à une fille du peuple ? Hum, non non, je ne crois pas. Elle le regarda sans comprendre pendant trois plombes, jusqu’à ce qu’il daigne reprendre la parole. Mais où voulait-il en venir ?
Où ? Cela devint bientôt clair. Où... à l’instruction, bien sûr ! Elle ouvrit de grands yeux ronds, se demandant si elle avait bien entendu.
Je récapitule.
François de Bourbon-Vendôme, duc de Beaufort, cousin du Roi, prince de sang, et tout le tralala des procédures, venait de lui demander sa main.
Eh, je rigole.
Non, non. Il venait de se proposer à l’instruire. Et, de surcroît, ce même Monsieur noblissime et instruit et intelligent venait de la qualifier de plus intelligente que ledit Monsieur noblissime. Débouche-toi les oreilles, Isabelle, tu entends des trucs pas nets.
Si elle voulait apprendre ? C’était une question idiote. BIEN SÛR qu’elle voudrait apprendre. Une espèce d’excitation l’envahissait pratiquement lorsqu’elle s’imaginait, elle, instruite. Même si ce n’était qu’avec les bases et les rudiments, elle s’en fichait. Pouvoir dire qu’elle savait quelque chose, ça, c’était... je ne sais pas... une utopie ! En même temps... était-elle vraiment à la hauteur pour apprendre quelque chose ? Ne serait-ce pas trop difficile ou ennuyeux, comme le prétendait François ? Hum... ennuyeux, à ses côtés, du moins... certainement pas...


"Moi ? Intelligente ? Moi ?" répéta-t-elle, étonnée pour le moins. "Vraiment... mais... le feriez-vous vraiment pour moi ?" ajouta-t-elle, hésitante. "En aucun cas je ne voudrais occuper votre temps si vous avez quelque affaire. Autrement... si cela ne vous cause aucun dérangement, je... oh, François ! J’en serais tellement heureuse !" avoua-t-elle finalement, ne se contenant presque plus de joie.

Au risque de vous décevoir, mon cher François, je crois bien que Mademoiselle Tremblay est bien trop orgueilleuse pour vous demander la signification de ce mot qui lui sonna si étrangement dans les oreilles. Pégadogue ? Dépadogue ? Laissez tomber. De toute façon, ce mot ne lui servirait probablement pas dans la vie, à moins que... à moins que ce soit un mot réellement très important dans l’instruction et que tous les instruits sur Terre se DEVAIENT de savoir sa signification pour être intelligents ? affraid

Versailles... moui. Peut-être bien qu’elle l’y croiserait. À vrai dire, le Roi, elle n’en avait vraiment que faire de savoir comment était-il. À la limite ne chercherait-elle à l’apercevoir que pour vérifier s’il avait une quelconque ressemblance avec François. Hm. Si seulement elle avait su que, le jour où elle rencontrerait le Roi pour la première fois, elle aurait l’esprit bien ailleurs...
Oh, pensait-elle, à Versailles, elle pourrait tout de même se défendre. Elle savait avoir subi pas mal de choses, comme pourrait le constater François tout à l’heure, et... n’oubliez pas la journée d’hier. La Canonnade. Comment l’oublier, celle-là, d’ailleurs ? Je crois que c’eut été la seule chose qui pourrait l’affaiblir dans les murs de Versailles... penser à... la Canonnade... outre l’absence d’un certain jeune homme qui se trouvait être celui qu’elle aimait et qui se trouvait, je crois bien que vous l’aurez deviné (félicitations), juste devant elle.

Versailles... lieu où elle ne serait et ne se sentirait jamais en sécurité. Pas loin de ses bras.
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MessageSujet: Re: Lendemain du fatidique jour... :P   Lendemain du fatidique jour... :P - Page 2 Icon_minitimeDim 20 Mai - 14:27

"François ?" émit-elle d’une petite voix qui n’ose pas. "Vous me manquerez."

Elle rougit à ses mots, comme il lui arrivait si souvent de faire devant lui. Lui. Lui. Lui. Et encore, encore, encore lui.
Mais ce n’était pas grave, hein, qu’elle rougisse ? Non-non. Ce n’était pas grave. Hum, juste qu’elle se sentait encore plus gênée de rougir, et cela la faisait encore rougir. Cercle vicieux. C’est horrible. Pas comme si elle y pouvait quelque chose. Elle essayait, hein. Mais rien n’y fait. À croire que tout était de la faute au duc. Si, si ! Il n’avait qu’à pas être si beau, si aimable, si serviable, si galant, si parfait, et j’en passe et des meilleures. Et qu’on n’ose pas traiter ce point de vue d’erroné, hein. Bien sûr qu’il était parfait. Du moins l’était-il pour elle. Parce que, sinon, eh oh, mais s’il n’avait pas l’air si parfait et divin et utopique et dieu vivant et rêve paradisiaque et tout ce que vous voudrez, mademoiselle ne rougirait pas autant et ne serait d’ailleurs même pas amoureuse. Ben oui. Les amoureuses idéalisent leurs cibles, non ? Laissez tomber. Vous comprendrez un jour.

Oh-oh. N’était-ce pas un sourire, là ? Oui, juste au-dessous du nez, vous voyez, là ? Et sous les yeux, les paumettes qui s’élèvent léééégèrement. Ça, les enfants, ça s’appelle un sourire. Oh. Et quel sourire ! Vous savez bien, c’est le sourire qui fait craquer notre Isabelle INTERnationale. La voici qui rougit encore plus. Si elle s’était trouvée en train de parler, je crois qu’elle commencerait à balbutier sur le coup. Il devrait y avoir un paragraphe de loi tout entier destiné à Monsieur de Beaufort, du moins dans son petit monde à elle. « Article 3 – Tout sourire affiché sans être annoncé au préalable est illégal. Sourire sans prévenir peut être condamné de (voir paragraphe e234) et (b676). » Les paragraphes e234 et b676 traitant d’une punition cruelle et tortureuse et très très méchante. Des choses du genre « condamné à mourir étouffé par des baisers enflammés. » Ce serait par-fait. En attendant, aucune loi de la sorte n’ayant été décidée par Sa Majesté le Roi de France et de Navarre, tout ce qu’elle put faire, ce fut de sourire timidement en retour, se demandant comment faisait-il pour être si... je vous passe les mots, on en aurait pour trois quarts d’heure et cela dégraderait l’image d’Isabelle dans vos pauvres et mesquins petits esprits. Inutile d’insister, je ne dirai RIEN.

Passons à l’ambiance beaucoup plus sombre du récit de l’histoire d’Isabelle Tremblay, auquel elle adopta évidemment plus de sérieux.
Je dois dire qu’Isabelle était loin de s’imaginer le flash de mémoire que venait d’avoir son amant. François penserait-il avoir aperçu la petite fille ce jour-là ? Ce jour de ses souvenirs ? De toute manière, ladite petite fille, qui avait maintenant bien grandi, se souvenait si peu de ce jour, des sensations, des rires, des bruits de sabots du cheval, et même de quand et où tout se produisit, que... qu’elle aurait été incapable de savoir. Cela faisait si longtemps... si longtemps... un passé heureux, effacé lentement pour laisser place à un autre passé. Un passé d’horreur. Un passé de peur. Un passé de tristesse. Un passé de chagrin. Un passé de malheur... un passé... tout simplement... de ceux qui ne vous donnent aucune envie de vous rappeler. Peut-être que c’est pour cela qu’elle ne se rappelait pas.

Étant pensive, elle ne s’aperçut de la présence de son duc à ses côtés que lorsqu’il s’y assit vraiment, à cheval, tourné vers elle. Ces égards servaient-ils à la consoler ? En tout cas, cela fonctionnait. Très bien, même. C’était... aimable. Non. Gentil... totalement... Un regard triste, le sien, transperça sans doute le regard clair de Beaufort. François... son François... depuis si peu de temps qu’il était sien... et c’était déjà comme s’il savait. Comme s’il savait qui elle était et ce dont elle avait besoin. Besoin pour être heureuse... Cette séance de récitation de leurs vies respectives n’avait pas été inutile. Non. Aucunement. Voyez... elle avait tellement l’impression de... de pouvoir le comprendre comme il se devait... ce qu’elle savait de lui n’était plus une coquille vide ; elle en savait le contenu aussi. Du moins en savait-elle une partie. Et c’était mieux, mille fois mieux que de ne rien avoir su. De plus... cela leur avait fait du bien. Oui. Ils partageaient un secret. C’était un lien fort, et ça réchauffait le coeur. Un secret... ils étaient intimes... plus intimes qu’il y a quelques minutes. Il y a quelques minutes, la vie de François de Vendôme n’avait pas défilé devant ses yeux. Maintenant...

Elle retint presque un petit rire ironique lorsqu’on lui affirma ne pas être une marionnette. Bien sûr qu’elle était marionnette. Elle n’était rien d’autre. Était-elle vraiment utile à cette vie ? Peut-être aurait-elle mieux fait de ne pas naître, et le spectacle de marionnettes n’aurait pas eu lieu d’être... mais c’était égoïste que de penser cela, parce que... parce qu’elle n’était pas la seule marionnette. Des milliers étaient en scène, et Mazarin les maniait à sa guise, sans se soucier de qui elles étaient, parfois sans même avoir conscience qu’il les utilisait. Ce devait être son cas. Le Cardinal ignorait jusqu’à son existence, et pourtant... c’était bien sa vie à elle qu’il avait rendue un enfer. Enfer de souffrance... c’en était trop. Elle pressentait qu’il n’en avait pas fini avec elle, en plus.


"Comment pouvez-vous savoir ? Ce ne sont pas vos cordes à vous qu’il a tirées durant toute votre vie... sans même savoir qu’il la ruinait, cette vie qui pour lui était si insignifiante. Ce n’est pas votre destinée qu’il a façonnée n’importe comment, à son profit, sans savoir seulement qu’il la traçait. Il y a peut-être plus malheureux que moi, mais je ne le souhaite à personne, car souffrir ce que j’ai déjà souffert à mon âge n’est pas glorieux."

Sérieusement, la jeune fille se sentait touchée des mots de François. Elle le regardait, comme un enfant perdu qui demande juste à être rassuré. Parfois, on a besoin de rien d’autre que de l’amour, et tout va pour le mieux. Elle croyait, comment ne pas y croire ? aux paroles proférées ici, dans cette cuisine, d’une voix douce et grave. Elles étaient toutes, chaque syllabe, chaque lettre, empreintes de vérité. Et, lorsqu’il avoua de nouveau ces mots, ces mots-là, en toutes lettres... Elle crut bien qu’elle allait pleurer. Sans doute l’aurait-elle fait, si elle ne s’était pas déjà vidée de ses larmes tout à l’heure. Peste ! Elle aurait mieux fait de les garder pour maintenant...
Et cette fois, elle ferma les yeux, devinant ce qu’il allait faire, peut-être avant même qu’il l’ait décidé. Ou plutôt, non, elle n’avait rien deviné ; elle attendit simplement qu’il le fasse, parce qu’après de tels mots, elle en avait besoin... Elle en dépendait, c’est vrai, mais là, c’était d’amour qu’elle nécéssitait. D’une preuve d’amour, n’importe laquelle. Celle-là allait à merveille.
Il lui sembla se passer des heures, mais vous savez bien qu’il n’est question toujours que de secondes, du moment où il avait déposé ses lèvres au moment où il les retira. Parce qu’elle n’avait même pas la force de cesser à elle toute seule le baiser. Je crois qu’elle se trouvait un peu sensible. Un peu comme la veille, lorsqu’elle l’avait embrassé en cause de désespoir, mais la situation était déjà légèrement différente. Quoique... Et comme la veille, mais pour d’autres raisons, elle refusa d’ouvrir les yeux et sussura, peu certaine, une requête.


"François... Promettez-moi qu’il ne nous séparera pas..."

À l’aveuglette, elle caressait le visage de son amant. Être sûre qu’il était là, même lorsqu’elle serait dans le noir... Pouvoir le toucher, pourtant sans rien voir.
Trop. Elle avait trop perdu à cause de cet affreux personnage, Mazarin. Perdre François... non. Jamais. Elle périrait et dépérirait, et Mazarin aurait bien ce qu’il voulait : sa mort. Ce n’était même pas ce qu’il voulait, en réalité... seulement... cela l’arrangeait...
C’est dans ces pensées non très joyeuses, vous en conviendrez, qu’Isabelle se jeta dans les bras du jeune homme... et le serra le plus fort possible. Symboliquement, c’était une demande. Qu’il ne la laisse jamais... qu’il ne parte jamais... jamais...
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