Le Temps du Roi ~ Une Légende
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 Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ]

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Louis XIV
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MessageSujet: Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ]   Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ] Icon_minitimeMer 11 Avr - 22:04

Voilà maintenant plus de deux heures que Louis était rentré de sa ballade avec celle qui detient son coeur dans un coffre dont elle seule possède la clef. Cette dernière n'était pas comme toutes les autres, bien au contraire, elle vous permettait d'accéder à un monde où l'amour regne en maitre, un monde où il suffit de s'aimer pour avoir le droit de s'unir, de s'offrir l'un à l'autre jusqu'à ce que nos corps n'en peuvent plus... Un monde tellement éloigné de celui où Marie et Louis c'était rencontrés par une après midi ensoleillée...

Le jeune monarque avait placé tous ses espoirs dans cette journée. Tout avait si bien commençé. Après s'être retrouvés dans la cathédrale de Notre-Dame qui fut, l'espace d'un instant, l'asile de leurs baisers, les deux amants avaient poussés ensemble les portes du paradis. En effet, sortir de ce lieux de culte voulait dire accepter de s'exposer aux yeux des gens, de la population de Paris. Le temps d'une journée, ils allaient avoir l'occasion de n'être plus Melle Macini, nièce du premier ministre de sa majesté et Louis XIV, Roi de France, mais seulement Louis et Marie, les amants secrets du peuple.

Puis, Isabelle arriva avec sa joie de vivre mais aussi son impatience et ses sautes d'humeurs. En fait, il serait nettement plus simple de dire que la brunette n'arriva pas qu'avec une seule partie de son caractère. Oh non !! Ce dernier était bien entier, les deux amants ne mirent d'ailleurs pas longtemps à le découvrir. En effet, très peu de temps après avoir était présentée à Louis par la belle Marie, Isabelle peta les plombs, ou plutôt, perdit totalement le contrôle d'elle même. Ainsi, elle se mit à parler à Marie sur un ton qui ne plu guère au monarque. Sans sans tort, elle accusa son amie de lui avoir mentie sur le rôle mais aussi sur le rang social de ce dernier, et tout cela à cause d'une stupide erreur... Cette mésaventure aura tout de même eu le mérite d'apprendre quelque chose d'essentiel au jeune Roi : il est tout aussi impossible de s'improviser de la noblesse que du peuple. Cela alla cependant beaucoup plus loin que la simple dispute, en effet, sans le savoir, la brunette devina qui était réellement l'homme se tenant en face d'elle. Mais avant que ce dernier n'ait pu faire quoi que ce soit pour tenter de ratraper la situation, Isabelle avait filée, laissant Marie seule avec son coeur brisé...

Plus il y pensait et plus Louis se sentait coupable de tout cela, après tout c'est lui qui avait eu cette idée de balade au milieu du peuple. A présent, il en venait même à se dire que s'il n'avait pas eu cette stupide envie d'être comme tout le monde, Marie n'aurait pas perdue cette amie qui semblait tant compter à ses yeux.
Ainsi, lorsqu'il fut de retour dans ses appartements, qu'il eu troqué son déguisement contre une tenue plus digne de son rang, il appela l'un de ses valets et lui demanda, lui ordonna quelque chose


- Je vous serais grés d'allé chercher une jeune servante répondant au prénom d'Isabelle.

S'inclinant bien bas devant le Roi, le valet répondit non sans laisser transparaitre dans sa voix l'étonnement que lui procurait l'étrangeté de la situation. Le Roi serait-il amoureux d'une servante ? Pourtant, il avait ouïe dire que son coeur était pour Melle Mancini...
Qu'importe, il se devait de servir son maitre sans trop se poser de questions, cela pourrait bien lui nuire...


- Où sa majesté désire t-elle que je conduise la demoiselle en question ?

- Ici même

- Qu'il en soit ainsi.

C'est alors que le domestique se leva pour mieux se retirer et ainsi assouvir les désirs de son jeune Roi.
Ce dernier ne tenais d'ailleurs plus en place, faisant les cents pas dans ses appartements, milles et une questions lui venait en tête. Isabelle allait-elle le reconnaitre maintenant qu'il était redevenu celui qu'il devait être ? Allait-elle comprendre leurs comportement ? Allait-elle accepter le fait qu'ils n'avaient pas fait cela pour se moquer d'elle ou des gens du peuple mais juste pour avoir la possibilité ne serais ce qu'une fois, de vivre leur amour secret au grand jour ? Parviendrait-elle à pardonner à Marie ce mensonge dont elle n'était que la malheureuse victime ? Allait-elle laisser éclater sa colère une nouvelle fois devant le Louis qu'elle connait ou serait-elle impassible devant Louis XIV le Roi de France ?
Tandis qu'il c'était arrêté devant son immense fenêtre à l'encadrement aussi blanc que la plus pûre des neiges, quelqu'un frappa à sa porte avant d'entrer.


- Melle Isabelle est ici Sire

- Faites la entrer et laissez nous. J'ai quelques questions urgentes à régler avec elle.

- Bien Sire

Le valet ressortit donc quelques instant pour revenir avec la jeune fille en question. Comme on était en droit de s'y attendre, cette dernière entra tête baissé et sans rien dire. Après tout, peut être qu'il était tout de même impressionant d'entrer dans les appartements du Roi, même en l'ayant vu sous un autre jour...
Isabelle ne devait cependant pas avoir reconnu le souverain


- Sire....

Dit-il avant de refermer les portes. Par cette action, il les laissa là, le Roi et Isabelle sa servante, à la merci l'un de l'autre. Comment cela allait-il se passer ? D'un coup d'un seul, toutes les questions que Louis avait pu se poser quelques instant plus tôt lui revinrent en mémoire, ne faisant que lui torturer un peu plus l'esprit.
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MessageSujet: Re: Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ]   Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ] Icon_minitimeJeu 12 Avr - 14:33

Il faut dire qu'Isabelle Tremblay était aujourd'hui... en fureur. Après avoir brièvement parlé à sa soeur qui, vous le devinez, avait tout de suite compris qu'elle allait mal, la brunette avait dû rentrer à Versailles en coup de vent, comme elle se l'était promise, pour reprendre le travail qu'elle n'aurait pas dû quitter.
Vraiment, ce n'était pas comme ça qu'elle avait imaginé sa dernière visite, ses adieux, à sa chère ville de Paris. Encore moins ses retrouvailles avec Marie ! Voilà ce que cela donne lorsqu'on fait confiance à quelqu'un qui demeure à la Cour ; ces gens-là sont tous des menteurs, ils ne valent rien. Enfin, tous... sauf François, n'est-ce pas ?
À l'heure actuelle, la jeune domestique lavait avec acharnement le parquet d'une salle qui était déjà trop propre. En réalité, elle l'avait déjà entièrement repassée au moins deux fois, et elle continuait, comme si elle avait quelque chose contre ce sol brillant. Heureusement qu'elle était seule et pouvait ainsi frotter autant qu'elle voulait, laissant sa pensée divaguer librement.
Je peux vous dire qu'elle était vraiment très en colère. La fureur contre Marie venait du fait non seulement qu'elle lui ait menti, mais qu'en plus, elle se soit sans doute moquée et jouée d'elle, la prenant pour une sotte. Louis devait s'être bien amusé, et devait trouver Marie très intelligente et charmante après une telle plaisanterie, n'est-ce pas ? En pensant cela, les frottements devenaient encore plus vigoureux. Les gens du peuple sont tellement sots qu'ils sont aussi amusants que des joujoux sans sentiments. On peut se moquer d'eux très facilement, ils ne s'aperçoivent jamais de rien !
Des larmes de colère et d'une vengeance impossible lui brouillaient la vue. Comment faire payer à Marie cette petite moquerie très offensante ? Elle ne pouvait pas, car, bien que blessée dans son orgueil et dans son coeur, Marie avait été une amie. Elle ne l'était plus, certes, mais Isabelle éprouvait toujours de l'affection pour la Marie qu'elle avait connue l'autre jour, avec laquelle elle s'était bien amusée, en lui montrant Paris sous un jour totalement différent. C'était cela qui faisait Isabelle saigner encore plus dans son for intérieur ; comment Marie avait-elle pu changer à ce point ? Deux explications semblaient logiques. Intégrée à la Cour, la blondinette avait dû être transformée en commère stupidement intriguante. Et peut-être l'amour pour "Louis", qui devait être un de ces nobles hautains et assoiffés de pouvoir, avait achevé de la perdre.

Aveuglée par la rage, la fille du peuple se retint de hurler de frustration. Heureusement qu'elle le fit, car sur le moment, un valet l'interpela, entrant dans la Salle brusquement.
Ce bonhomme, il lui semblait qu'elle le connaissait de quelque part. Aussi, elle ne s'étonna pas lorsqu'il l'interpela librement et familièrement.


"Isabelle, le Roi en personne te cherche... qu'as-tu fait, cette fois-ci, pour que le Roi lui-même t'en veuille ? Il avait l'air bien préoccupé."

Aucun doute, elle le connaissait. C'était même un de ses amis. Mais des amis, elle en avait beaucoup, parmi les domestiques et valets du Palais. Aussi, le qualifierait-on plutôt de connaissance sympathique. Connaissant l'insolence de la jeune servante, il était clair que, malgré ce ton amusé, il se doutait bien que la jeune fille avait fait une grosse sottise.
La demoiselle fut fort étonnée, et en même temps apeurée, tellement qu'elle en laissa le chiffon qu'elle frottait contre le sol pour regarder le valet, interloquée. Comment ? Son insolence avait-elle été grave au point que le Roi lui-même doive en être informé ? Si cela était le cas, elle craignait le pire. La jeune fille n'avait jamais entraperçu le cousin de son amant, et à vrai dire, s'en moquait bien ; mais elle pensait bien que si Sa Majesté le Roi Louis XIV la cherchait, surtout après une scène pareille, cela ne pouvait que signifier des ennuis. Non, pire que des ennuis... une catastrophe, et pour elle qui sait, la fin de sa vie. Le Roi était-il barbare à ce point ? Elle le découvrirait bientôt... bien qu'elle eût préféré ne jamais connaître la réponse.


"Il t'appelle dans ses propres appartements..."


"Ciel, Hugo ! Je vais mourir !"

Ce furent les seuls mots qu'elle réussit à émettre sur le moment. Vous dire maintenant qu'elle avait peur serait un blasphème... elle était tétanisée, oui ! Le Roi l'appelait dans ses appartements privés ? Cela ne voulait DÉCIDEMMENT pas dire quelque chose de bon pour elle !
Je ne sais pas si elle avait autant tremblé dans sa vie, mais le fait fut que, pour se relever, elle avait dû compter sur l'aide d'Hugo, car elle se voyait sans équilibre. Il la fit sortir de cette salle trop propre avec un regard assez inquiet, mine de rien, car elle ne disait mot et regardait droit devant elle, dans un autre monde, comme un condamné qui, sachant qu'il se dirige vers la mort certaine, ne sait pas quoi faire, paniqué parce qu'il ne s'est pas résigné à mourir pour un crime qu'il n'a pas commis.
Le problème, c'est qu'elle l'avait bien commis, ce crime.

Elle n'opposa aucune resistance pendant qu'Hugo la menait vers le monarque. Non ; faire attendre le Roi, c'était encore pire, de la pure folie, du suicide carrément. Aussi, elle cherchait pendant le trajet désespérément une solution, alors qu'Hugo la regardait sans poser de question. Il avait bien compris que ce n'était pas le moment.

Voulez-vous savoir ce qu'il se passait dans sa petite tête de brune ? Eh bien, elle ne pensait qu'à une seule et unique personne sur le moment : François.
D'accord. Serait-il assez fou pour la défendre contre son cousin, le Roi lui-même ? Ou assez amoureux, peut-être ? Elle détestait penser à lui comme une échappatoire, mais c'était sa seule sortie. Oui, c'est cela ! Elle demanderait en dernière faveur de voir le Cousin de Sa Majesté, le Duc de Beaufort. Elle avait une chance d'échapper à être brûlée vive. François semblait assez proche de son cousin, non ? Il pourrait l'en dissuader ! Et au c-c-cas éch-ch-chéant... Eh b-b-bien, au m-m-moins l'aurait-elle re-re-revu avant sa m-m-mort.

Peut-être croirez-vous qu'elle en faisait un peu trop ? Pas si sûr, mes chers. Comment savoir ce qui vous attend, à la Cour de Versailles, lorsqu'on n'est qu'une simple domestique ? Là-bas, c'est au jour le jour !


"Isabelle... es-tu sûre que tout va bien ?"


La voix de Hugo venait de loin. Si elle allait bien ? Mais bien sûr que non, cela ne se voyait-il pas ? Elle allait MOURIR !


"Bien ? Certainement pas. Mais je ne baisserai pas la tête face à mon destin."

Eh, oui. L'orgueil restait tel quel ; la jeune fille ne s'enfuierait jamais, mais n'irait pas sans lutter pour sa vie. Aussi, elle releva la tête, determinée à affronter celui dont tout le monde craignait les foudres.
Ce n'est pas pour cela que la brunette ne se trouva pas impressionée lorsqu'elle arriva à la porte des appartements royaux. Ciel ! Qu'allait-elle faire maintenant ? À L'AIDE !
Hugo la regardait attentivement. Il lisait sur son expression sa panique, et n'en était nullement amusé à présent. Qu'avait-elle fait de si horrible pour être dans pareil état ? Dieu, faites que ce ne soit pas important !


"Du calme, Isabelle. Respire. Ne t'évanouis pas. Je vais t'annoncer."

"Ah, je t'en supplie Hugo, ne me laisse pas seule !"


"Ne t'affolle pas ainsi, Sa Majesté est une bonne personne... Et tu ne peux pas faire attendre le Roi, Isabelle."


Peut-être, mais le Roi ne pouvait-il pas au moins attendre qu'elle soit CALMÉE ?
Laissée seule à présent, la jeune fille se mourait de sueurs froides. Où était passé tout son courage ? AU DIABLE ! Elle allait mourir. Ce n'était ni le moment d'être orgueilleuse, ni d'être courageuse, mais de filer en douce, et...
Avant qu'elle ait pu trahir son propre orgueil, Hugo, par chance (ou malchance ?) était revenu.


"Apparemment, Sa Majesté aurait des "questions urgentes" à régler avec toi..."


De pire en pire. Hugo la regardait maintenant très suspicieusement. Sans un mot, pourtant, il la fit entrer chez le Roi, dans cette chambre tant crainte, qui contenait l'Homme tant craint. Son regard pourtant criait "MAIS QU'AS-TU FAIT NOM DE DIEU ?"
Et là. Isabelle eut envie de devenir toute petite. Mieux, de se tuer, lorsqu'elle vit qu'Hugo s'était retiré. La tête baissée, elle s'avança vers le souverain. Elle n'osait pas lever les yeux, de crainte d'y retrouver un noir dessain à son égard. Pourtant, elle savait bien qu'elle n'aurait pas dû. Baisser la tête, tout comme avoir l'air d'avoir récemment pleuré, était un signe de faiblesse et soumission. D'accord, c'était le Roi, mais pour ça y a les révérences qui existent.
L'athmosphère lui semblait sévère. Oui, une atmosphère sévère, ça EXISTE.


"Sire..." prononça seulement Isabelle d'une voix enrouée et empreinte d'un peu de crainte.
Et une révérence se fit. Ce n'était certainement pas le moment de faire fi des convenances.
Elle pensa poser la question "Qu'attend Sa Majesté de moi ?" mais elle n'avait pas la force de la poser. Elle se focalisait seulement, mentalement, sur sa mort, sur elle brûlée sur un bûcher, sur François qu'elle ne reverrait peut-être pas, sur sa soeur Jeanne et son petit frère Jacques. Oh mon Dieu. Jacques ! Allait-il grandir dans le souvenir de la mémoire d'une soeur ingrate qui le quitta pour Versailles et y mourut, recevant le châtiment qu'elle méritait ? Non, il ne pouvait pas garder une rancune de la sorte. Jeanne l'en empêcherait. Mais, pour commencer, était-ce si mal que cela, son crime ? Méritait-elle vraiment la mort ? Pitié !

Tout se mélangeait dans l'esprit de la jeune femme, et lorsqu'elle leva les yeux pour rencontrer ceux du monarque, ce fut pire.
C'était...


"Vous !"

Les yeux d'Isabelle s'arrondirent. Louis ! Le Louis de Marie ! Louis XIV, le Roi, et Marie Mancini ! C'étaient bien de cette Marie dont parlaient les rumeurs de la Cour ! Mais... mais... elle n'était pas sérieuse lorsqu'elle l'avait identifié au Roi ! Elle ne le pensait pas, c'était juste... une sorte de... plaisanterie !
Attendez. Si, déjà, elle craignait d'être battue, enterrée ou même brûlée vive rien qu'à l'idée que Marie ait rapporté ses paroles au Roi pour la châtier, alors... que devait-elle craindre si LE ROI LUI-MÊME avait présencié la scène ? Pire ! Elle l'avait accusé de se jouer d'elle, et avait en plus invoqué vainement son nom en ton de moquerie !
Devait-elle alors s'attendre à en plus être torturée ? Qui sait ne respecteraient-ils pas sa dernière volonté, qui était celle de voir François une dernière fois, le seul qui pourrait la sortir de là ?
Simple. Isabelle, morte de peur, recula de quelques pas, prête à recevoir un haut-le-coeur. Elle regarda une seconde ou deux Louis XIV comme qui se dit "C'est impossible ! Faites que ce soit un cauchemar !" et enfin, se prononça. Brièvement, mais elle se prononça tout de même.


"Je crois que je vais..."

Trop tard. Elle roula des yeux, et, on aurait presque pu le prendre pour un coup de théâtre, s'effondra sur le sol, évanouie, devant le Monarque de la plus grande cour d'Europe, Sa Majesté le Roi Louis Dieudonné de France.
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MessageSujet: Re: Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ]   Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ] Icon_minitimeJeu 12 Avr - 15:44

Quelle ne fut pas la surprise du jeune souverain lorsque Isabelle entra, le regard plongé dans les entrailles de la Terre. Cette Isabelle était bien différente de celle qu'il avait rencontrée voilà de ca quelques heures devant la cathédrale de Notre-Dame. Cette jeune femme la n'avait peur de rien, son caractère était aussi determiné que le brun de ses cheveux, regarder quelqu'un dans les yeux ne lui faisait pas peur et même si la personne en question avait un rang plus élevé qu'elle. Louis la ressenti comme quelqu'un de determiné dans ses convictions et ses idées, mais finalement, peut être avait-il eu tort...

Cependant, la brunette avait l'air préocupé lorsqu'elle entra. Quoi de plus normal me direz vous, après tout elle était convoquée dans les appartements du Roi de France. Certes, mais cette préocupation allait bien au delà, du moins je le crois. Elle devait s'en aucun doute être en train de s'imaginer torturée en guise de punition pour l'insolence qu'elle avait osée avoir contre Marie, alors que tout ce que voulais Louis c'était parler avec elle, et en aucun la torturer ou la tuer ! Mon Dieu qu'elle horreur ! Le Roi n'est pas un assasin !

Poser ses yeux sur le visage du souverain ne fut pas chose aisé pour la brunette, le processus fut long et silencieux. En effet, ni elle ni lui ne prononcèrent mot, elle était bien trop appeurée pour dire quoi que ce soit, et lui avait bien trop peur qu'elle le reconnaisse au seul son de sa voix, il voulait pouvoir la regarder dans les yeux, d'égal à égal.
C'est alors que le moment fatidique arriva, mais il ne se passa pas du tout comme Louis l'avait imaginé. Lui avait plutôt pensé que la jeune demoiselle lui aurait un peu criée dessus ou qu'elle serait partie en claquant la porte. Bien que cela ne se fasse pas, comment prévoir les réactions d'une femme aussi imprévisible qu'Isabelle ? C'est quasiment impossible. Au lieu de cela, la brunette se contenta d'émettre un léger " vous "... Prie entre un étonnement immense et une envie de pleurer, elle était un peu comme une femme qui sait qu'elle va mourrir, qui découvre son boureau pour au final se rendre compte qu'elle connait cette personne.

A partir de ce moment, une foule de chose passa dans les yeux de la jeune femme, la peur de mourir, d'être torturé peut être. Des pensées pour un être cher, un être peut être trop cher à son coeur. Mais surtout de la crainte, qu'allait-il adevenir d'elle si elle avait osé de moquer de la souveraineté devant le Roi lui même ?!!!! Bon, bien sur elle ne savait pas qu'il était le Roi à ce moment là, mais cela n'excuse rien...
Il est presque impossible de dire que Louis ne fut pas blessé de cette réaction, cela serait mentir à une chose prés... Il ne fut pas blessé pour lui même, mais plutôt pour celle qu'il aime. Lui était habitué à recevoir des insultes en tout genre, certaines l'aimait, d'autres non, c'est dans la nature de l'homme, à quoi bon vouloir changer cela. Mais Marie.... Elle paraît encore si innocente, si naîve parfois. Que voir quelqu'un lui parler ainsi fendit le coeur du monarque. Cela l'atteignis en plein coeur...

Il s'appretait à parler à la jeune femme sachant très bien que, vu son attitude depuis le début de l'entrevue, elle n'oserait peut être pas engager la conversation avec lui. Cependant lui n'eut pas non plus le temps de le faire, en effet, Isabelle eu à peine le temps de murmurer quelque chose avant de rouler des yeux pour mieux s'effondrer à terre, insconciente.
N'étant pas médecin et n'ayant jamais été confronté à ce genre de situation, Louis ne su que faire. Puis, il fit ce qu'il lui semblait bon de faire. Il marcha jusqu'a la jeune femme, passe un bras sous ses genoux, un autre dans son dos et la souleva. D'un pas normal, pour n'alerter personne, il marcha jusqu'a une chaise, doucement il y déposa la jeune femme toujours inconsciente. Voyant qu'elle ne se reveillait pas, il prit la serviette qui, habituellement, lui servait à essuyer ses mains lorsqu'il les lavaient. Il trempa cette dernière dans une sorte de bassine en porcelaine emplie d'eau, la roula en forme de saucisson et, en prenant garde à ne pas en mettre partout, il la deposa sur le front de la brunette.

Peut être cela aurait-il l'effet escompté...
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MessageSujet: Re: Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ]   Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ] Icon_minitimeVen 13 Avr - 15:39

Pour tout vous dire, Mademoiselle Tremblay mit un certain temps avant d'ouvrir les yeux à nouveau. Je dois dire que le choc avait été de taille. Sa Majesté Louis XIV n'est pas n'importe qui, avouons-le ; qui aimerait donc se trouver en défaveur ? Surtout lorsqu'on n'a aucun statut, aucune naissance ? La chose risque d'être pire ; on ne peut pas se protéger, et on devient encore plus inférieur qu'on ne l'est. Alors si vous, après toutes les découvretes éprouvantes qu'avait faites la jeune fille, n'auriez pas cillé, je vous tire mon chapeau. On a beau cacher les choses sous mille apparences, Isabelle se ferait toujours avoir par sa sensibilité...
Disons aussi que se reveiller et voir le Roi penché sur vous, ça n'est pas ce qu'il y a de mieux au monde. Pour Isabelle, alors, c'était EFFRAYANT. Pendant un instant, elle observa sans rien dire le Monarque, tout en considérant la possibilité de se mettre à genoux et supplier. Mais, non merci, se ridiculiser encore plus n'avait rien de tentant.
La pauvrette était un peu étourdie par son récent évanouissement. Aussi, on aurait cru qu'elle louchait un peu, qu'elle voyait flou, qu'elle avait mal à la tête, ou je ne sais quoi encore par son expression. Elle eut du mal à focaliser le Roi, et lorsqu'elle le fit, ses yeux s'ouvrirent bêtement tous ronds.

Bon. Que fais-tu, Isabelle ? T'expliques-tu ? Ou... ?


"Ah, Sire ! Ne m'envoyez pas à la mort, je vous en supplie. Ou alors, laissez-moi voir votre cousin le Duc de Beaufort avant, il me faut lui parler avant la sentence."

La demoiselle réfléchit un peu mieux à la question, et pensa que des excuses seraient peut-être plus intéressantes à réciter pour se sauver. Enfin, des excuses... plutôt des justifications, car son orgueil se devait de rester bien au sec.

"J-Je ne savais pas que Sa Majesté et Marie Mancini étaient amants. Je n'avais jamais vu Sa Majesté auparavant. J-je ne me serais pas permise de me moquer de Sa Majesté si je l'avais su, jamais, jamais !"


Mais Isabelle, pourquoi rappelles-tu ta faute au souverain ? Il t'en voudra encore plus ! Peut-être ne l'avait-il pas pris comme cela ? Peut-être l'avait-il bien pris ?
Hum, bien tenté. C'est beau de rêver, n'est-ce pas ?
La brunette disait toutes ses répliques d'une traite, très rapidement, comme ayant peur d'oublier ce qu'elle pouvait justifier. Elle cherchait désespérément toutes les excuses qui lui venaient en mémoire.
Et, ah ! pendant qu'elle y pensait... CIEL ! Que faisait-elle assise devant le Roi de France ? Pire, alors que lui-même était debout ?
Maladroitement, la pauvrette se leva de la chaise, et fit une révérence exagérée au Roi, ne sachant comment réagir face au Monarque. Sincèrement, toute cette situation la mettait mal à l'aise, et elle DÉTESTAIT être mal à l'aise.
En se relevant de cette révérance, elle réfléchissait encore à toute vitesse. Ah, pourvu qu'elle trouve une justification assez solide pour qu'on lui pardonne !


"Sire, j'aime beaucoup Marie. C'est une amie chère à mon coeur, et me sentir ainsi trahie de sa part me mit dans une colère que je ne saurais vous décrire ; vous l'avez vu de vos propres yeux. Qu'auriez-vous fait à ma place, si Marie vous avait trahi ?"


D'accord, cela n'était point prudent d'essayer de mettre le Roi de France à la place d'une simple petite domestique sans importance. Mais cette simple domestique disait cela en toute franchise, en regardant le monarque d'un air attristé. Croyait-il que cela lui avait plu, de crier sur son amie ? de perdre cette amie chère ? Bien sûr que cela lui avait été déplaisant. Mais la pauvrette ne pouvait admettre une telle chose. Pour elle, Marie n'avait voulu que se moquer d'elle, en poussant un noble à imiter le peuple. Mais, pousser le Roi à faire cela... c'était une chose si... blessante ! Raison de plus pour en vouloir à Marie.

"Certes, elle ne m'a pas trahie au sens propre du terme ; mais voyez, ce jeu ne m'a guère plu. Il m'est clair qu'il n'avait pour fin que de me ridiculiser, et je n'ai jamais pu tolérer qu'on plaisante sur ce que je suis. Je suis une fille du peuple, et je suis pauvre, Sire. Sa Majesté, qui a grandi dans des palais si luxueux et confortables, peut-être ne comprend-elle pas, mais..."


La jeune fille poussa un grand soupir, tout en respirant pour se donner le courage de continuer. Peut-être ennuyait-elle le Monarque ? Dans ce cas-là, ça ne serait pas bon DU TOUT. Mais elle ne voyait pas d'autre moyen pour lui expliquer sa réaction que de parler franchement de ce qu'elle avait ressenti sur tout cela.


"... il est bien moins facile d'assumer son statut lorsqu'on est dans des milieux moins aisés et qu'on a un orgueil à préserver. Je suis fière de ce que je suis, mais n’ai aucune place seulement à défendre. Aussi, je n'ai jamais permis que l'on me berne ou se moque de moi sur le plan de ma naissance... Ni même que l’on se moque des gens du peuple ; ce sont des braves gens, eux aussi, ils ne méritent pas d’être ridiculisés ! Et, lorsqu'on le fait, je ne retiens plus mon caractère, Sire. Vous m'en voyez navrée, mais je vous supplie de ne pas tenir compte de ce que je vous ai dit..."


Il était vrai qu'elle avait un peu raconté sa vie, et que le Roi n'en avait sûrement que faire ; mais quoi ! le raisonner par les sentiments pouvait peut-être marcher. Après tout, ce qu'elle disait justifiait tous ses actes, et elle n'avait plus rien à dire sur cela. Comme résignée, la jeune fille n'osa qu'un dernier regard à Sa Majesté.


"Je sais bien que je vous fais perdre du temps à vous raconter ainsi la vie d'une domestique. Peut-être que je vous ennuie ? Mais je n'ai pas d'autre justification à mon comportement. Marie n'a pas confiance en moi et s'est moquée de moi, cela m'a blessée, et je me suis enflammée ; il n'y a rien d'autre à dire. Aussi, pour mon châtiment... je vous prie d'être indulgent... les coups de fouets sont déjà bien assez pour moi..."

La dernière phrase avait été dite dans un murmure, seulement, car elle ne voulait se risquer à donner des idées à son souverain. Tremblante, elle s'agenouilla devant le Monarque et ferma les yeux, baissant la tête, pensant à beaucoup de choses, notamment à ceux qu'elle chérissait ; la peur et l'anxiété lui battaient fortement dans le coeur. Elle n'attendait plus que le verdict.
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MessageSujet: Re: Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ]   Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ] Icon_minitimeVen 13 Avr - 23:07

Pourquoi le temps c'était-il mit à devenir si lent tout d'un coup ? Pourquoi la brunette m'était-elle autant de temps à ouvrir les yeux alors que le Roi lui même avait appliqué une compresse sur son front pour l'aider à retrouver ses esprits ? Louis concevait très bien que ce trouver devant le Souverain règnant en personne devait être impressionant, mais l'était ce au point de nous hanter même lorsque notre conscience n'est plus ? L'espace d'un instant, il se mit à la place de la jeune femme sur la chaise, ayant ce que l'on appel le don d'empathie, cela ne lui demanda pas un effort trop conscequent. C'est alors qu'il se rendit qu'il était peut être beaucoup plus impréssionant que ce qu'il pensait jusqu'a présent.
C'est alors que le moment qu'il attendait avec tant d'anxiété arriva, ainsi, lorsqu'il la vit ouvrir les yeux, une grande partie de cette nervosité qu'il avait accumulé depuis le moment où il l'avait vu s'éffondrer sur le parquet de ses appartements, venait de disparaitre,pour un peu vous auriez pu entendre le léger "pouff " qu'elle fit en s'évanouissant dans l'air. Les yeux bruns de la brunette se fixèrent sur son visage quelques instant, ne sachant trop comment réagir, Louis préfera ne rien faire, ni parler, ni sourir, juste rester là à tenir la compresse et rien d'autre.

Il faut dire ce qui est, Isabelle avait un vrai dont pour suprendre les gens. Ses réactions étaient toutes plus imprévisibles les unes que les autres. Louis aurait donc du s'attendre à ce qu'elle change brutalement de comportement, et pourant ce ne fut pas le cas. Aussi, lorsque la brunette commença à parler, notre souverain eut un léger mouvement de recul. C'est donc le coeur encore tout chamboulé, et oui il en fallait peu pour faire peur à Louis, qu'il écouta ce qu'elle était en train de lui dire... L'envoyer à la mort ? Pourquoi ferait-il une chose pareil ? Il était complètement absur.... Attendez une minute, que venais faire son cousin le Duc de Beaufort dans la conversation ? Bien qu'il aima beaucoup François, ce dernier n'avait pas sa place ici.

Ce tournant vers la brunette et la considéra avec intérogation avant de lui demander


- Que vient faire le Duc dans cette conversation ? Pourquoi voulez vous lui parler ?

Je ne saurais vous dire si elle entendit les questions de Louis car à peine eu t-elle fini de parler de ses dernière requête qu'elle embraya sur des excuses, un peu maladroites il faut l'avouer, mais qui étaient, comment dire....plausibles. En effet, la demoiselle avoua ne pas savoir que Marie et lui étaient amants, comment lui en vouloir alors que tout ce que cherchaient les deux amoureux c'était d'être le plus discret possible, pouvait-il prendre cela comme une preuve que tout ce qu'il faisait marchait ? Peut être bien... Mais ce qui le surprit beaucoup, fut le fait qu'elle ne connaissa pas son visage, qu'elle n'ai jamais vu à quoi ressemblais le souverain de ses lieux... Cela était étrange mais plausible... Quand au fait qu'elle ne se serait jamais moquée de lui si elle avait su qui il était, ça il n'avait aucun doute, les gens n'étaient plus eux même lorsqu'ils étaient avec lui, alors il ne douta pas une seconde des paroles de la brunette.

Il était tout de même impressionant de voir tout ce qu'elle avait pu s'imaginer, le prenant pour un homme qu'il n'était et ne serait jamais. Elle pensait qu'elle allait mourir de cet affront fait au plus grand monarque d'Europe et pourtant, si elle s'avait que Louis avait beaucoup plus mal pour Marie que pour lui. Peut importe ce que lui avait pensé de cette histoire, le plus important c'était que Marie retrouve son amie perdu alors qu'elle n'avait rien fait.
C'est alors que la brunette se leva et executa une réverance tout aussi maladroite que ses excuses. Mais une fois de plus, il était impossible de lui en vouloir, elle était si effrayé d'être là où elle se trouvait.

Puis, elle aborda le sujet pour lequel elle était ici, Marie. Visiblement elle comptait beaucoup au coeur de la brunette et c'est en partie pour cela qu'elle n'avait pas appréciez cette trahison comme elle disait. Elle pensait que le seul but de cette dernière était de se moquer d'elle et des gens du peuple auxquels elle faisait partie. Un point sur lequel elle n'avait pas tort, était que Louis ne savait absolument rien de la misère, mais avait-il choisi de naitre dans un château au milieu de vêtement d'or et de soie ? Et Isabelle avait-elle choisie de naitre pauvre ? Je ne pense pas.
Cependant il admira le courage de la brunette, débiter autant de phrases d'excuse devant un Roi ne devait pas être évident. Alors, il attendit patiement que la jeune femme eut finie. Puis il la vie s'agenouiller devant lui, bien que ce soit une position "normale" pour un serviteur, le jeune Roi ne supporta pas de la voir dans une telle posture, en effet il la connaissait bien plus vaillante que cela.

Alors, il s'avança vers elle, et, avec douceur prit l'une des mains de la jeune femme pour la convier à se relever et à lui faire face.


- Je ne puis supporter de vous voir dans une telle posture Isabelle, je vous connait beaucoup plus fière que cela.

Puis, tandis que la jeune femme reprenait place sur ses deux jambes avec un peu de maladresse, surement du à l'émotion, Louis entreprit de répondre à tout ce qu'elle venait de dire, et ce n'était pas une mince affaire, vous avez pu vous en rendre compte par vous même

- Voyez vous Isabelle, je n'ai jamais eu l'intention de vous envoyer à la mort ou même de vous torturer. Peut m'importe ce que vous avez pu dire sur moi quand vous ne saviez pas qui j'étais. En revanche, il est une chose qui me fend le coeur, il s'agit de votre attitude envers Melle Mancini.

Il entreprit alors de marcher dans au travers de la pièce, peut être que cela l'aiderais à dire ce qu'il devait dire à la brunette

- Ce que je tenais à vous dire, c'est que Melle Mancini n'a jamais eu l'intention de vous ridiculiser vous ou quiconque d'ailleur. Cette idée venait de moi Mademoiselle, et la raison pour laquelle nous avons agit ainsi est simple.

Inspirant un grand coup il continua

- Comme vous l'avez dit vous même, Marie et moi sommes amants. Vous comprendrez que nous ne pouvons vivre cela au grand jours dans le château sans risquer les foudres de Mme ma mère et du Cardinal, alors, j'ai pensé que, si l'espace d'une journée nous pouvions nous mêler à la population de Paris et bien nous aurions l'occasion de pouvoir vivre cela au grand jour...

Il revint alors vers la brunette qui n'avait pas bougé depuis le début de son monolgue. Louis se voulait beaucoup moins sérieux qu'a début, parler de cela avec quelqu'un l'avait soulagé, surtout, il était sur d'une chose. Si cette femme était une amie de Marie c'est qu'elle était digne de confiance, il pouvait donc lui parler sans craindre qu'elle ebruite tout cela

- Ne croyiez pas que je chercher à vous émouvoir de notre situation, je ne fais que vous expliquer la situation tel qu'elle est... Sachez aussi une chose, Marie n'est pas au courant de cette entrevue, je fais cela de ma propre initiative... Quand aux coup de fouets, comme je vous l'ai dit précedement, je n'ai jamais eu l'intention de vous punir. Après tout, je n'étais plus Roi lorsque vous avez dit cela...

Il la regarda alors un leger sourir malicieux, il n'avait vraiment aucune envie de punir la demoiselle. C'est pour cela qu'il avait voulu réparer cela de lui même, sans recevoir d'aide de personne. A présent, tout ce qu'il voulait dire était dit, il ne restais plus qu'a attendre la réponse de la brunette qui ne se ferait sans doute pas attendre.
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MessageSujet: Re: Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ]   Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ] Icon_minitimeSam 14 Avr - 17:47

Le Roi avait reculé devant la brunette ; mauvais signe. Avait-il vraiment peur d’elle ? En temps normal, elle s’en serait sans doute mentalement moquée ; mais ce n’était pas, non, ce n’était SURTOUT pas le moment. On ne se moque pas de son bourreau. Bien que, logiquement, ce n’était pas lui qui allait l’abattre, mais c’était lui qui allait l’envoyer à la mort.
Cependant, le souverain ne semblait pas s’intéresser le moins du monde à ces idées de peine de mort, du moins pas pour l’instant. Non, il semblait s’intéresser plutôt au duc de Beaufort.
Étonnée, car elle ne s’attendait pas à cela, Isabelle s’arrêta d’un coup de parler. Je veux dire, elle s’attendait à ce que Louis l’entretienne sur la peine de mort, et pas sur sa dernière faveur, voire même que celle-ci soit refusée, rejetée, et même moquée. Mais qu’il veuille connaître le comment du pourquoi n’avait pas été prévu.


"..."

La jeune domestique ouvrit la bouche pour ne rien dire, et la referma ensuite. Elle réfléchissait sans réfléchir ; que dire au cousin de son amant sur ce commerce qu’elle avait avec François ? Vous savez quoi ? Elle aurait mieux fait de se taire.
Encore une fois, levant son doigt pour appuyer ce qu’elle dirait cette fois-ci, elle parvint à ouvrir la bouche, mais n’émit aucun son, et la referma à nouveau, car rester bouche ouverte semblait stupide. Pourquoi ? Parce qu’elle se dit que c’était un piège. Ou un test, c’est selon. Mais elle ne s’y ferait pas avoir.
Allons, elle était là parce que Marie lui avait menti. Elle n’allait pas mentir à son tour elle aussi, dire qu’il n’était qu’un ami, car mentir à son tour rendrait sa réaction absurde. C’est-à-dire que le Roi ne connaissait aucunement la nature de ce commerce, ni n’en connaissait l’existence ; mais s’il découvrait plus tard ce qu’il en était, alors... elle était vraiment bonne pour le bûcher. Je veux dire, lorsque Marie lui mentait, elle faisait scandale ; mais lorsqu’elle mentait, on ne devait pas la punir ? D’une certaine manière, Isabelle comprenait un peu mieux pourquoi lui avait-on menti. Mais ce n’était pas comme si elle allait mentir à un ami ou un proche ; c’était même pire, c’était le cousin de celui qui était son secret ! Alors qu’elle, elle n’était aucunement proche de Sa Majesté, mais l’était de Marie. Sous ce point de vue, c’était elle qui avait la raison. Pourtant, elle préféra ne pas se risquer, et pour cela, dire la vérité, ou une partie, pourrait bien la sauver.


"Disons... que... je connais bien votre cousin. Lui faire mes adieux aurait été ma dernière faveur..."

La jeune fille rougit, comme prise en faute, et baissa les yeux. La dernière phrase avait été dite bien doucement ; mais rien qu’à la manière et au ton, tout comme à son attitude face à ces mots, on découvrait sans peine tout ce qui n’avait pas été dit explicitement. Sans dire mot qui puisse la compromettre, elle avait pourtant tout dévoilé face au Roi de France.

Elle remarqua tout de même que Sa Majesté l’avait laissée parler, débiter toutes les excuses qu’elle avait trouvé, avant de répondre. C’était charmant de sa part, car je vous avoue que si on l’avait coupée au milieu de tout cela, elle aurait bafouillé et n’aurait plus su que dire, perdant de son assurance devant Sa Majesté le Roi de France ; et elle n’aurait eu courage de tout reprendre. Peut-être aurait-elle été tout de suite envoyée à la Bastille, si elle n’avait su se justifier correctement ? Qu’importe ; cela ne s’était pas encore produit et, après avoir dit tout cela, je peux vous assurer qu’elle était bien soulagée, à attendre tranquillement le verdict. Après tout, elle avait dit tout ce qu’elle pouvait dire et n’avait plus qu’à espérer que le Roi ne soit pas ce barbare qu’elle croyait.

Apparemment, il ne l’était pas, ou du moins pas autant. Au lieu d’être regardée de façon méprisante comme l’aurait fait n’importe quel noble de haute renommée, Isabelle s’étonna de se faire prier de se relever. Eh, en plus, elle pourrait raconter à toutes ces idiotes de la Cour qu’elle avait touché le Roi de France Rolling Eyes À cette pensée, Isabelle ne put s’empêcher un petit sourire dérisoire, mais il disparut bien vite, car elle dut se concentrer plutôt sur ses jambes qui, on ne saura jamais pourquoi, semblaient détester s’agenouiller pour ensuite se relever. Hum.

Bref, maladroitement, et on ne va pas cacher que la surprise y était elle aussi pour quelque chose, elle entreprit de se tenir à nouveau debout. Là, elle écouta avec ébahissement le Monarque de la plus grande Cour d’Europe lui expliquer que...
Attendez. Depuis quand le Roi de France lui devait-il des explications ? Hey... cela devait être réellement un grand luxe.
Elle apprit qu’elle n’allait pas mourir, et je dois dire que ce moment-là fut une libération pour la pauvrette. Ah, elle allait pouvoir vivre ! Elle ne mourrait pas jeune ! Pour un peu ne sautillerait-elle pas de bonheur, mais, voyons, cela ne se faisait pas devant le Roi. Aussi, elle se contenta d’un énorme sourire soulagé. Adressé à... au plafond.
Ben quoi ? On a bien le droit de remercier Dieu, non ? Ce n’était pas interdit, que je sache.
Il y eut une chose cependant qui la refroidit. « En revanche, il est une chose qui me fend le coeur, il s'agit de votre attitude envers Mademoiselle Mancini. » Il n’y avait aucune raison pour qu’on se mêle de ses affaires... sa dispute avec Marie ne la concernait qu’elle et son amie ; et même le Roi n’avait le droit de s’en mêler.


"Ne vous en déplaise, Majesté, s’il s’agit de me forcer à renouer mon amitié, je pense que c’est à Marie et moi de régler ces affaires." répliqua froidement la jeune femme.

Mais cette fois, ce fut elle qui se demanda si Louis l’avait entendue, car il s’excusait pour Marie. J’avoue que la brunette en fut confuse ; le Roi qui s’excuse devant une servante, c’est encore plus singulier qu’une servante qui insulte un Roi... quoique, quoique...
Bien sûr qu’elle comprenait mieux les raisons qui avaient poussé le couple à tout cela. Après tout, songea-t-elle, rêveuse un instant, elle en aurait fait de même pour François. Mais, et cette réfléxion la fit brutalement revenir sur Terre, il y avait une chose que les excuses pour une escapade parmi le peuple ne pouvaient pas expliquer.


"Certes, Sire, vous ne vous moquiez point de moi. Mais il est une chose, je vous l’ai dit, qui m’a aussi blessée. Marie n’a pas confiance en moi. Oh, je sais bien qu’il n’est aucun moyen plus brutal que celui d’annoncer jovialement : ‘Voici mon amant, c’est le Roi de France.’ Je comprends que Marie eût répugné de me dire cela. Mais il est des moyens plus doux, et mentir n’est certainement pas l’un d’eux..."

Isabelle croisa les bras, les serrant contre elle, comme si elle avait peur qu’ils s’envolent tout d’un coup, exprimant son mécontentement envers son amie. En effet, c’était aussi pour cette raison qu’elle en voulait à Marie. Se cacher parmi le peuple ? D’accord. Mais le lui cacher à elle, qui était censée être une grande amie pour la courtisane ! N’avait-elle pas réfléchi au fait qu’Isabelle aurait pu leur faciliter la tâche ? Je veux dire, personne d’autre, pensait-elle, n’aurait su mieux qu’elle les aider à dissimuler leur commerce. En plus, bien qu’impressionnée sans doute, cela l’aurait grandement amusée, même si elle était assez pressée... car, je suis désolée, mais Isabelle sait aussi se donner des priorités. Les amis avant tout, Marie. Croyait-elle vraiment que la brunette se serait fait un plaisir d’ébruiter la nouvelle dans tous les coins de Paris ? Voyons ! Elle n’était pas une dame de la Cour, elle était d’ailleurs mille fois plus discrète que l’une d’entre elle ! Et aussi, ce qui mettait cette fille du peuple vraiment en colère, c’est que Marie ait pu croire qu’il serait facile de la berner sur ce qu’elle était elle-même. Même si ce n’était pas pour moquerie, c’était tout de même abusé de penser qu’elle ne saurait pas différencier quelqu’un du peuple, de son peuple, avec un noble... le Roi, qui plus est ! C’était la même chose que de la prendre pour une sotte !


"Mais encore une fois, Sire, comprenez que cela est une chose que je ne pourrai résoudre qu’avec Marie."

Encore, la jeune femme choisit de rester silencieuse un moment. On aurait cru que Louis lui confiait un secret. Songeuse, elle se demanda un moment pourquoi tenait-il tant à lui confier cela. Mais Isabelle, en tant que bonne confidente, curieuse mais discrète, comprenait aussi beaucoup de choses, et n’avait rien d’une sotte ; aussi, après quelques secondes seulement de réflexion, les raisons lui apparurent simples.
Il lui semblait que le Roi était vraiment épris de sa belle, et qu’il ne supportait la voir souffrir. À cette constatation, la brunette ne put s’empêcher de sourire de manière attendrie, mais légèrement attristée aussi. Bien sûr, ce couple serait difficilement accepté par les autres. S’il n’en tenait qu’à elle, elle ferait tout pour qu’ils puissent rester ensemble et heureux le plus de temps possible ; mais voyez, Marie n’était plus son amie... cela est fâcheux. De toute manière, songea Isabelle, cela ne saurait tarder à être réparé... même si elle ne pouvait s’empêcher de lui en vouloir.
Deuxième constatation, elle s’aperçut que le Roi ne devait avoir beaucoup à qui confier ces joies et peines, ce commerce que tous regardaient de travers. Peut-être cela le soulageait-il d’en parler ? Alors, la brunette lança un regard approbateur à Louis, promesse qu’elle ne dirait rien à personne, jamais, et qu’elle le remerciait de lui avoir confié cela sans craindre qu’elle ne l’ébruite.
Quand aux coups de fouet, je vous jure qu’elle s’étonna encore. En réalité, elle ne s’était même pas rendue compte qu’elle l’avait mentionné à voix haute. Un peu mal à l’aise à cause de cette mention, donc, la jeune fille, maladroitement et quelque peu gênée, prononça des remerciements.


"Sa Majesté est trop bonne pour moi..."

Mais bien sûr... avoue tout de suite que jamais tu n’as été morte d’envie de les recevoir, ces coups de fouets. Mais que tu as bien cru que tu en recevrais... Cependant, à la petite phrase et expression malicieuse du Roi, Isabelle hocha la tête, et répondit tout aussi amusée. Qui eut cru que le Roi de France et une de ses servantes puissent partager un secret ?


Dernière édition par le Dim 15 Avr - 23:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ]   Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ] Icon_minitimeDim 15 Avr - 22:11

Quelle pouvait bien être la raison de cette demande ? Pourquoi Isabelle voulait-elle voir le Duc de Beaufort, cousin du Roi et Prince de sang avant de recevoir une sentence qui ne tomberait d'ailleur jamais. Louis fronça d'abord les sourcils, mais pas contre elle, non bien au contraire, c'était le signe qu'il cherchait à comprendre. Puis c'est alors, qu'au détour d'une pensée, tout s'éclaira ! Ainsi, Isabelle et le Duc avaient quelques commerces dont-il n'avait eu vent... Lorsqu'il se rendit compte de cela, le visage du monarque se fit plus tendre, peut être même un peu... comment dire... paternel, doux, protecteur mais surtout compréhensif.
C'est donc avec un regard quelque peur paternel qu'il observa la jeune femme qui tentais tant bien que mal de se sortir du pétrin dans lequel la question du Souverain l'avait mise. Ainsi, plusieurs fois de suite la brunette ouvrit la bouche pour tenter de se justifier, mais chaque tentative échoua. Parmis tout ces essais infructueux, un seul fut agrémenté d'une touche de piment : la jeune brunette leva son doigt comme pour justifier un peu plus ce qu'elle ne parvint à dire.

Quand enfin la réponse arriva, le jeune homme se rendit compte que cette dernière avait été murement réflechis. Elle devait sans aucun doute avoir réfléchis aux conséquences de chacun de ses mots. Et effet il y avait de quoi... Non pas qu'elle reproche à Louis et Marie leur relation, bien au contraire ! Je suis persuadée qu'au plus profond de son coeur, la brunette était heureuse que son amie ait trouvé l'amour et qui plus est en la personne du Roi de France ! Ce dernier pouvait lui apporter des choses, des biens, des croyances qu'aucun autre homme n'aurait été en mesure de lui fournir. Mais maintenant Louis savait qu'elle était en mesure de comprendre ce qu'il ressentait, elle aussi été confronté à ce problème de classe sociales... Il était même plus présant que pour Marie et Louis, Isabelle était une servante et François un noble qui plus est Prince de sang... Cela suffisait à résumer la situation.


- Hum... Je comprend mieux. Ce doit être un grand ami à vous je présume...

Louis savait très bien que cette simple phrase suffirait pour tout faire comprendre à la brunette, lui signifer qu'il avait comprit là où elle voulait en venir, mais aussi qu'il ne dévoilerait pas son "secret" tout comme elle en ferait de même pour le sien. Comme il doit être étrange de voir un Monarque se confier ainsi à une simple servante qui lui doit sa survie. Tandis qu'il continuait à expliquer à Isabelle ce qui les avaient poussés à agir de la sorte Louis constata que la demoiselle avait encore bien du mal à tenir sur ses deux jambes. Il ne voulait cependant pas qu'elle s'assoit devant lui, cela aurait été un signe de soumission, d'allégeance et, étant donné les conditions de leur rencontre, Louis ne voulait pas cela. Elle lui avait parlé comme s'il n'était pas Roi alors il voulait qu'elle se tienne droite devant lui, tel une femme de la Cour.

- Je ne cherche point à vous forçer la main Melle, juste à vous expliquer les raisons nous ayant menés à faire cela.

Décidement, Isabelle était une jeune femme pleine de ressources. En effet, répondre à un Roi avec une telle froideur et une telle détermination dans la voix demende beaucoup de courage, beaucoup plus que vous n'êtez à même de le penser d'ailleurs. C'est alors que des explications Louis bifurqua sur les excuses...
Oui vous avez bien lu, le plus grand monarque présenté ses excuses, de manière détournée certés mais il présentait ses excuses tout le même à une simple servante du château dont il ignorait jusqu'a l'existence voilà quelques heures ...

Se tournant vers la jeune femme, il lui répondit presque tu tac au tac sans pour autant perdre son calme légendaire


- Melle, permettez moi de vous contredire, mais je sais combien Marie a confiance en vous. Nous ne nous connaissions pas, elle ne pouvait donc deccement pas vous dire qui j'étais, je suis pourtant convaincue qu'elle vous l'aurez dit plus tard, lorsque vous auriez étées seules. De plus, vous semblez oublier une chose, comment auriez vous réagis à une telle annonce ?

La brunette croisa alors les bras à la manière d'une enfant dont il faut reconnaitre qu'elle avait parfois quelques manières. Cela la rendait attendrissante aux yeux du souverain. Pourtant, Louis était convaincue que ce n'était pas dans le but de jouer l'enfant qu'elle avait agit ainsi, non, elle devait surement repenser au mensonge de son amie... Se braquer était également un comportement d'enfant. Mais comment lui en vouloir d'agir comme une enfant lorsque l'on sort juste de cette enfance que l'on vient à tant regretter ?
Une fois de plus la brunette fit remarquer qu'elle ne pourrait résoudre cette histoire qu'avec la personne concernée... Bien qu'étant d'accord avec cela, Louis ne pouvait s'empêcher de penser qu'il pourrait surement en faire plus pour aider les deux amies à redevenir amies justement...


- Je ne suis point trop bon avec vous Isabelle, je suis juste.

Isabelle était une confidente des plus agréable, très discrête elle écoutait sans jamais poser de questions. Devinant le sens des mots rien qu'en les écoutant ou en voyant les réactions des personnes les prononçant. Qu'il pouvait être agréable de ce converser avec une femme comme elle surtout lorsque l'on a personne à qui confier un secret que l'on aurait pourtant envie de crier sur les toits..
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MessageSujet: Re: Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ]   Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ] Icon_minitimeMar 17 Avr - 18:35

Évidemment, elle comprit instantanéement qu’il avait compris. Elle savait qu’il savait, et il savait qu’elle savait qu’il savait. Compliqué ? Pas du tout. On pourrait résumer par le fait qu’elle savait son secret, et qu’il avait découvert le sien. Ils étaient quittes. Ou presque, vu que ce n’était pas exactement la même situation, la même différence et difficulté, ni les mêmes liens ; François et Louis étaient cousins, et ça changeait pas mal de choses par rapport à Marie et elle qui étaient plutôt amies. Mais enfin, la situation était similaire, et le secret tout aussi interdit à prononcer devant quiconque d’autre ; alors, on ne pouvait pas dire qu’ils n’étaient pas quittes.
Et, évidemment, le terme de « Grand ami » n’était pas exact. Proche, mais pas exact. Sauf qu’elle ne voudrait en aucun cas prononcer le mot « amant ». Il y avait le fait que Louis avait très bien compris, et elle n’avait surtout pas envie de le dire explicitement ; mais aussi, n’oublions pas que, Roi ou pas, des espions rôdent à la Cour, tout le temps... ici, chacun espionne son voisin, et on disait le Roi le premier à le faire. Ainsi, en prononçant ce mot qu’elle jugeait interdit sur le moment, elle aurait pu se compromettre toute seule, et voir son secret affiché partout dans la Cour, au coin de chaque couloir. Non, non ; il valait mieux ne pas le dire ! Aussi adopta-t-elle une ruse, une tactique qui lui permettrait de cacher la vérité sans mentir, bien qu’elle ne sache pas vraiment si cela servirait à grand chose.


"Il possède... mon amitié." souffla-t-elle avec un soupir résigné. Comme quelqu’un qui s’avoue être vaincu.

Rappelons que le mot pouvait avoir un sens beaucoup plus fort, à l’époque, que de nos jours, et Isabelle ne savait que trop cela. Ainsi suggérait-elle tout autre chose qu’une simple amitié, une forte camaraderie. Ce n’était pas, par exemple, le genre d’amitié qu’elle ressentait pour Marie, ou Pierre et Lucie.
Il y eut une chose qui la fit tout de même se questionner... le Roi parlait assez librement, quand on y pensait. Alors... peut-être n’y avait-il ici aucun espion ? Car, elle n’y avait pas elle-même pensé, mais parler de Marie et du Roi devant quelqu’un d’autre, aussi librement, pourrait entraîner des complications. Elle s’en voulait de ne pas avoir pensé aux espions en ce qui concernait ce couple ; qu’aurait-elle fait si quelqu’un avait entendu tout ce qu’elle avait dit ? Mais, justement, vu la réaction du Roi, il semblait qu’ici on était libre de parler. Soulagée, elle cessa de se reprocher quelque chose qui n’avait heureusement pas eu lieu.

Si les excuses qu’avaient débitées le Monarque avaient impressioné en quelque sorte la pauvrette, elle fut moins convaincue lorsqu’il la contredit. Non, elle ne croyait plus, après cette épisode, que Marie Mancini puisse avoir confiance en elle, et je dois dire que cela la chagrinait assez. Cette fois-ci, elle en fut un peu énervée. Sa Majesté essayait de justifier, encore et toujours, mais là elle n’était pas d’accord. Mais bien sûr ! Il disait tout cela comme si Marie n’avait fait que cacher la vérité, et ne lui avait pas menti. Ce n’était pas du tout la même chose ! Renfrognée devant le Roi, chose qui ne devait pas arriver très souvent vu les révérences et courbettes qu’il devait tout le temps recevoir, la jeune domestique afficha une mine sceptique, les bras toujours croisés. Elle savait très bien quoi répondre à tout cela...

"Permettez-moi, Sire, à mon tour de vous contredire. Si cela avait été à la Cour, j’aurais compris ; je sais bien qu’ici les murs ont des oreilles, et ces oreilles sont parfois d’une indiscrétion inouïe. Mais nous étions dans la rue, dans ma ville, dans mon Paris, et là, même parmi une foule, l’on est bien plus libre de discuter qu’ici. De plus, j’aurais peut-être pu admettre que Marie ne me révèle pas votre identité... de là à mentir ! Savez-vous, si vous étiez passé pour un noble, je ne me serais pas sentie autant trahie. Mais je vous l’ai dit, je suis du peuple et n’aime pas que l’on me berne sur ce que je suis. Cela fait plus mal que Sa Majesté ne pourrait le croire ; c’est me prendre pour une sotte que de penser que je ne saurais pas distinguer une personne à l’allure noble d’une personne de la ville."

Le Roi essaya lui-même de la placer dans la situation où Marie ne lui aurait pas menti. Comment aurait-elle réagit ? Certes, peut-être n’aurait-elle pas cru Marie, ou plutôt ne l’aurait-elle pas crue dans un premier temps. Mais elle aurait fini par comprendre et accepter, bien que choquée, et elle était sûre qu’elle n’aurait pas fait le même scandale. Elle avait confiance en Marie. En même temps, il est vrai que, si Louis avait été vraiment du peuple et Marie voulait le faire passer pour le Roi par amusement, Isabelle ne lui aurait jamais pardonné. Ç’aurait été pire que ce qu’elle avait déjà fait ! Sauf qu’il y a une chose que le Roi ne pouvait peut-être pas comprendre dans tout cela... c’est qu’Isabelle est très douée lorsqu’il s’agit de lire dans l’âme de quelqu’un. Il était dur de lui mentir si elle pouvait vous regarder droit dans les yeux, et avait reconnu très vite la marque d’une noblesse différente sur le visage du souverain. Alors, elle aurait su de toute manière si Marie lui mentait ou pas. Et je peux vous dire que, si celle-ci lui avait dit la vérité, Isabelle en aurait été très touchée, de partager ainsi un secret de cette importance. Mais elle ne l’avait pas fait. Non, elle n’avait pas confiance en a brunette...

"Majesté," commença suavement la demoiselle, "Il se peut qu’au commencement, je me serais trouvée douteuse et même moqueuse. Par ailleurs, je ne peux définir réellement comment aurais-je réagi, mais s’il y a bien une chose que je puis affirmer... c’est que j’aurais fini par vous croire, car je me trompe rarement lorsqu’il s’agit de vérité. J’ai, ou j’avais, par ailleurs confiance en Marie. Et, bien qu’impressionée ou choquée, j’aurais été heureuse pour elle, et aurais tout fait pour que vous passiez un agréable moment, car rendre mon amie heureuse m’eût comblée... j’étais certes pressée, mais j’ai bien des priorités. Les amis viennent avant tout."

Valeur qu’on lui avait bien inculquée, mais qu’aussi elle avait acquise en partie seule. Dans les rues, l’entraide est quelque chose de fantastique, et le seul moyen de survivre. Elle ferait tout pour un ami. Elle pourrait voire même, qui sait, laisser toute sa vie de côté, faire une croix dessus, pour quelqu’un qu’elle aimait sincèrement. Enfin, elle n’avait jamais été dans cette situation, et ne pourrait pas savoir, mais... Dieu ! Elle avait plein de regrets, par exemple, pour la mort de son cher Baptiste, et aurait en effet tout donné pour qu’il revienne à la vie... peut-être... serait-elle prête à... sacrifier son amour. Bien que cela l’eût peut-être poussée par la suite à des mesures extrêmes et désespérées... c’était son ami...

Alors, voyez-vous, Isabelle n’était peut-être qu’encore une enfant. Mais elle était forte, et prête à souffrir pour tout ce qui viendrait. Son courage était quelque chose de remarquable, personne ne pouvait le nier. Et cette enfant, si puérile parfois, et d’autres fois si mature, ne pouvait supporter qu’on lui mente lorsqu’elle était prête à tout pour la personne qui parlait derrière son dos. C’eût été une trop grande douleur de voir quelqu’un à qui on se consacrait vous trahir et vous pointer du doigt, voir que cette personne n’en valait pas la peine... peut-être que Marie n’avait pas été si loin ; mais le mensonge était déjà une bien horrible chose. Cela n’avait pas été pour se sauver la vie, ou sauver la vie de quelqu’un d’autre, qu’importe... alors pourquoi lui mentir ? Pourquoi, si un mensonge chagrinait la brunette plus que tout ? Il y avait des raisons... mais elles ne semblaient finalement pas suffisantes...

Mais ces pensées tristes furent bien vite laissées de côté. Amusée par la complicité que le Roi et elle avaient sur le moment, elle l’entendit se justifier par la justice, et non par la bonté. Toujours souriante, elle répliqua seulement au Monarque :

"Certes, Sire, et je n’en doute point. Sa Majesté est juste envers moi. Mais il n’empêche que beaucoup ne verraient pas la Justice de cette façon-là..."

Et les coups de fouet qu’elle s’était déjà prise auparavant, parfois pour insolence, parfois pour des broutilles, en étaient une belle preuve.
En tout cas, il y avait bien une chose qu’elle avait retenue, et ce avec François lui-même ; le Roi était bien une bonne personne, et était juste au-delà de bien des gens. Surtout par dessus le Cardinal de Mazarin.
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MessageSujet: Re: Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ]   Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ] Icon_minitimeMar 29 Mai - 21:53

Comme vous le savez, ce mot d'amitié avait un sens beaucoup plus fort que de nos jours. Au XVII ème, ce terme avait une signification plutôt amoureuse, je m'explique, dire à quelqu'un " vous avez mon amitié " voulait dire d'une manière bien détourné " vous avez mon amour ". Ainsi, étant donné la situation du commerce de la brunette, il était aisé de comprendre qu'elle ne veuille en aucun cas dire que François et elle étaient amants. De plus, la Cour avait ses discrets et le Roi n'était pas, contrairement à ce que l'on pourrait penser, le moins espionner, au contraire. Etre Monarque ne dispensé pas des contraintes de la, ou plutôt, de sa Cour. Et puis, comment aurait-il pu lui en vouloir de ne pas avoir l'envie de révèler au grand jour son amour pour le Duc de Vendôme quand lui avait menti sur son identité ? Ce ne serait pas juste et, pour l'instant, Louis avait l'impression d'être quelqu'un de juste.
Tournant le regard qu'il avait précedemment fixé sur la fenêtre, sur elle, il lui souria. Son visage était emplie de malice et d'amour en pensant à cette relation qui, l'air de rien était assez similaire à celle qu'il entretenait avec Marie. Cette femme qui, en un rien de temps, avait reussi à pénétrer en lui, à le recouvrir tel une seconde peau qu'il ne pouvait plus quitter et qui lui était devenue vitale.

- Votre amitié est, j'en suis certain, un bien précieux aux yeux du duc mon cousin.

Il est vrai que la mine qu'afficha la brunette à cet instant n'était pas familiaire au jeune monarque. Mais, contrairement à ce que l'on pourrait penser, cela ne le gène pas, bien au contraire, il apprécia ce geste, ce naturel qui tant de fois était caché devant lui. Mais bon, comment le reprocher quand lui même ne peut paraitre comme Louis et non pas comme le Roi de France et de Navarre, exclusivement devant cette courtisane qui, n'ayant pas même fait sa cour avait conquis son coeur ?
Comme il se l'était promis, le monarque écouta Isabelle débitter ses paroles sans l'intérompre... Et, il fut bien forçé d'admettre que ses arguments tennaient plutôt bien la route. Cette excursion avait été l'occasion rêvé pour Louis de comprendre un peu mieux se peuple qu'on avait tenu éloigné de lui pendant si longtemps. Ce peuple l'ayant profondément choqué lorsqu'il était enfant, ce peuple qu'il pensait connaitre mais qui, en fin de compte lui était aussi étrangé que l'Amérique. C'est alors qu'il fit une chose que jamais sa mère n'aurait accepté de la part d'un Roi, il baissa les yeux devant la " servante " qu'était Isabelle, pire que cela, il s'asseya quand elle restait debout... Peut être la brunette comprendrait-elle ainsi qu'il passait de dominant à dominé et pourtant ce n'était pas le cas, par ce geste symbolique auquel elle ne s'attendait certainement pas, Louis ne désiré que ce mettre à la porté de la jeune femme, ce rendre plus accéssible si je puis dire.
Ce n'est qu'aprés cela qu'il lui répondit, les yeux rivés sur le sol et la voix quelque peu mélancolique.


- Je suis forçé d'admettre que vos arguments ne sont pas des moindres Isabelle.

Relevant doucement le visage vers elle, il continua tout en la fixant dans les yeux, non pas pour la défier, mais plutôt pour essayer de lui montrer qu'il n'était là en aucun cas pour lui faire du mal. Tout ce qu'il souhaitais c'était que les deux jeunes femmes retrouvent leurs amitiés d'avant, si cela était possible bien entendu... Les yeux perdus dans ceux de la brunette, Louis se mit à penser, à se mettre à la place d'Isabelle. Comment aurait-il réagit si on avait introduit une jeune femme à la Cour et qu'on lui aavait présenté comme étant de la plus haute noblesse Française alors qu'en réalité, elle faisait partie de la catégorie de gens vivant dans la plus misérable des pauvretés qu'il avait eu l'occasion d'observer à Paris ? Pour être franche, il aurait réagit comme la brunette et peut être même pire, il était forçé de l'avouer
Cependant, la démarche qu'il avait aujourd'hui, ou du moins, ce soir était tout à fait compréhensible ! Il se sentait coupable de la rupture du roseau qui unissait les deux jeunes femmes. D'ordinaire, le roseau de plis, se tord au grés du vent mais sans jamais se rompre et pourtant, aujourd'hui, se roseau naissant et donc encore extrément fragile avait rompu sous un vent beaucoup trop fort pour lui. Il culpabilisait, voilà un drôle de sentiment pour un Roi...

- Cependant essayé de me comprendre, je ne pouvais me résoudre à ne rien faire pour essayer de réparer cela. Je sais que c'est quelque chose que je ne devrais vous dire, mais.... Vouyez vous, je me sens extrément coupable de ce qui est arrivé aujourd'hui.

Se relavant il se mit à parcourir la pièce dans toute sa largeur. Il triturait ses doigts, signe d'une nervositéb qu'il n'avait pas l'habitude de ressentir et qu'il n'avait donc pas encore pu apprivoiser.

- Je ne puis oter de mes pensées que, si je n'avais pas été là, tout cela ne serait jamais arrivé. Vous auriez encore votre amie et moi ma conscience à peut près tranquille...

A peu prés était bien le mot, en effet, comme toute les consciences de Monarque, celle de Louis n'était jamais réellement tranquille. S'arrêtant tout à coup de marcher dans cette pièce aux luxes inimaginable, il revint vers le centre. Une idée lui vint alors à l'esprit, pourquoi ne pas faire de cette jeune femme l'une de ses domestique attitrées ? Peut être que cela plairais à la demoiselle ! Euh... en fin de compte je pense qu'il vaut mieux laisser de côté cette idée pour le moment, Isabelle pourrait croire que le Monarque ne souhaite que l'acheté afin qu'elle redonne son amitié et sa confiance à sa bien aimée. Ne voulant pas cela, Louis s'abstint de proposer cela à la jeune femme, à la place, il se tourna vers elle et lui répondit

- Qu'importe que l'on ne voit pas la justice de cette façon là, tout ce qui importe c'est que je la voit ainsi. Je me chargerais de la faire entendre ainsi au reste de la Cour.

Bon bien sur c'était un projet quelque peu utopique que de vouloir inculquer à la Cour une justice qui soit réellement juste. Enfin, depuis quelque temps la vie de Louis était emplie d'utopie, alors une de plus ou une de mois ne changera pas grand chose.[/i]
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MessageSujet: Re: Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ]   Ratrape ses fautes [ PV avec Isabelle ] Icon_minitimeMer 20 Juin - 22:45

[ HJ : Sérieux, ma réponse est un peu nulle >< Mais en même temps, je me suis pressée pour la faire et je savais pas quoi dire, donc... désolée. ]


Un bien précieux ? Ahah... Là était la question. Son « amitié » était-elle vraiment précieuse pour le duc ? Cette question posée mentalement fit douter et grimacer Mademoiselle Tremblay. Combien de temps faisait-ce déjà qu’ils ne s’étaient pas vus ? Plus d’un mois, en tout cas. Et ce qui inquiéta en cet instant Isabelle, bien qu’elle ne le montra pas, fut ce que pourrait être en train de faire François sur le moment. Pensait-il à elle ? S’intéressait-il à une autre femme ?
Pitiéééé. Ces questions ne sont que torture !
Ainsi, avec un sourire crispé et mal assuré, la demoiselle répondit au monarque :


« Je n’en suis pas sûre, Sire... du moins, je l’espère. »

Aaaah, pourquoi ne s’était-elle pas tue sur ce sujet ? Vraiment, il ne manquait plus qu’elle se mette à s’inquiéter comme une malade au sujet de François ! La jeune fille n’arrivait plus à se tenir immobile, tellement cela la perturba. Que faisait-il sur le moment ? Y avait-il vraiment lieu de s’inquiéter ? Et pourquoi n’arrêtait-elle pas de se poser tant de questions ?
Ok, Isabelle. Inspire, expire. Inspire, expire. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, pas vrai ?
PAS VRAI ?
Elle hésita un moment à demander à Sa Majesté si elle avait vu récemment son cousin, mais elle s’en empêcha. Ce n’était pas le moment.
De plus, elle se souvint d’une petite conversation avec son amant qui la fit sourire et se calmer un peu. Elle se souvenait de s’être demandée si François et son cousin se ressemblaient quelque peu... eh bien, non, ils ne se ressemblaient pas. Quoique... un air de famille, peut-être ? Dans les expressions, qui sait... peut-être pourrait-elle comparer lorsqu’elle reverrait Beaufort... qui sait.

La brunette eut cependant une raison de porter ses esprits autrepart puisqu’elle venait de voir une chose qu’elle n’aurait jamais cru voir de sa vie. Le Roi. Venait. De. Baisser les yeux. Devant elle. Alors çà... Si Isabelle Tremblay avait pu prévoir qu’un jour elle verrait un Roi baisser les yeux devant elle, eh bien elle aurait tout de suite abandonné toute carrière dans l’art divinatoire, je peux vous le dire. Elle resta quelques secondes à le regarder, ébahie, comme s’il n’était pas humain. Hum... en quelque sorte, il ne l’était pas vraiment. Ou du moins c’était ce que pensaient les autres. Il était élu de Dieu, non ? Il se devait d’être au-dessus de tous... et pas en tant qu’humain, en tant que Roi. La brunette comprenait à présent à quel point les gens se trompaient. Le Roi était un homme comme les autres, qui pouvait aimer, rêver peut-être, regretter, soupirer, qui avait ses joies, ses peines et ses faiblesses... seulement... seulement il était Roi, voilà.

Malgré tout, Isabelle fut quelque peu choquée du ton de voix mélancolique du Roi. Avait-il autant de soucis que cela, lui qui était Roi ? Lui qui avait tout ce qu’il désirait, lui qui était au-dessus de tous, qui avait tout le pouvoir, pour soupirer ainsi comme si le poids du monde était sur lui ? Apparemment, oui. Lorsqu’on pensait qu’il n’avait pas même le droit d’aimer... Mais elle ne savait pas ce qu’il fallait plus déplorer. Le destin des moins que rien, ou le destin d’un Roi. C’est contradictoire, non ?
Après ces quelques pensées très philosophiques, la jeune servante laissa quelques secondes de côté sa colère pour s’armer de peut-être quelque peu de compassion. Attendez, compassion ? Mais elle vivait la même chose, non ? Elle non plus n’avait pas le droit d’aimer... du moins, pas vraiment, et pas celui qu’elle aimait. Et elle avait bien moins de droits que le Roi. Mais... et puis pourquoi pensait-elle à cela maintenant ? Ce n’était pas la question. On parlait de la dispute avec Marie, aurais-tu oublié Isabelle ?

Perdue dans ses pensées un instant, elle venait de remarquer que le Roi la regardait dans les yeux. Elle en rougit, parce que, EH OH ! Le Roi de France la regardait dans les yeux ! C’est intimidant, vous savez ! J’aimerais bien vous voir à sa place, avec le Roi Soleil qui vous regarde de son regard perçant ! De quoi vouloir mourir sur-le-champ tellement vous êtes intimidé !
Mais Isabelle tint à montrer qu’elle n’était pas intimidée et soutint le regard. Pas avec défi, plutôt avec une once de doute. Dans le regard du Roi (waouh, Isabelle ! Dis-toi bien que tu as eu dans ta vie l’occasion de sonder l’âme du Roi-Soleil ! Hum, désolée, fixette.), elle voyait qu’il se sentait... coupable ? Ça existe, ça, un Roi qui se sent coupable ? Bon. Si vous le dîtes. Après tout, c’est un être humain, comme nous le disions tantôt, n’est-ce pas ?

D’ailleurs le monarque confirma-t-il devant Isabelle sa culpabilité. Décidément, elle était une domestique à qui on accordait là bien des privilèges que des nobles auraient tué pour avoir. Parler librement avec le Roi de France, et tout et tout. Ça voulait dire qu’elle n’était pas n’importe qui, non ?
Laissez tomber.

Elle n’aurait pas dû, mais la culpabilité du Roi (bon tître de film, ça) l’adoucit quelque peu. C’est avec une voix hésitante qu’elle parvint à exprimer ses pensées.


« Ce qui est fait est fait, Majesté. Mais n’ayez crainte, vous pouvez sans doute croire que cette histoire prendra bientôt fin... Je ne saurai vous dire toutefois si tout sera comme avant lorsque cela arrivera. »
prévit-elle doucement.

Encore très en colère, penser à Marie faisait mal. Alors, évidemment, elle ne pouvait dire si elle pardonnerait Marie ou pas. Et si elles redeviendraient amies comme avant, non plus. Ce n’était pas facile. En même temps, si Marie n’avait pas confiance en la brunette, celle-ci ne pouvait rien faire de plus.

Intéressant, le point de vue du Roi sur la justice...


« Bien, Sire, » et ce fut tout ce qu’Isabelle trouva à répondre.

Évidemment, la demoiselle comprenait le côté utopique de la chose ; que tous partagent le point de vue sur la justice du Roi, ça, ce ne serait pas demain la veille. Et elle pouvait en confirmer quelque chose. Beaucoup prenaient un malin plaisir à malmener la justice comme bon leur semblait ; comment voulez-vous alors que le monde devienne juste d’un clin d’oeil ? Et puis, il n’était pas sûr que le Roi lui-même serait toujours juste... après tout... ce n’était qu’un humain, et les humains sont toujours un peu injustes.
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