Petite soirée à l'opéra [Monsieur]

Jeanne profitait de sa présence à Versailles pour découvrir tout ce qu'elle n'avait pas la possibilité d'apprécier dans sa modeste vie à Paris. Elle admirait les somptueux jardins du château, les magnifiques peintures des divers salons et les plus beau ouvrages de la bibliothèque sachant pertinemment qu'elle n'aurait peut-être pas l'occasion de le refaire de si tôt... D'ailleurs, c'était par hazard que la demoiselle était entrée dans ce dernier lieu et qu'elle avait eut la chance de rencontrer le Roi en personne. Elle, une pauvre petite fille du peuple qui avait épousée un noble sans fortume se retrouvait à cotoyer les personnes les plus influentes du royaume: d'abord Monsieur, le frère du souvenain, puis sa majesté elle-même. Bien peu la croirait à Paris si elle racontait cela. Il faut avouer que c'était en effet dés plus surprenant. Mais, en vérité, la place des personnes qu'elle rencontrait n'avait guère d'importance aux yeux de la jeune femme.

Enfin, tout cela n'enlevait pas à Jeanne son souhait de découvrir l'opéra. En effet, depuis qu'elle était toute petite, elle admirait ces grands chanteurs et chanteuses aux voix exeptionnelles à ce que l'on disait... Elle était promis qu'elle assisterait un jour à une réprésentation dés que l'occasion se présenterait. Et cela se produisit ce soir même. En effet, en raison du prochain départ du Roi pour la guerre, les diverstisements se faisaient de plus en plus nombreux à Versailles. Jeanne avait eut la chance de pouvoir obtenir une place pour assister au spectacle qui avait lieu dans la soirée.

C'est avec joie que la jeune femme s'était préparée pour l'occasion. Etant donnée qu'elle n'était pas très fortunée, Jeanne ne portait pas de bijoux et était vêtue d'une robe dés plus simple. Cependant son accoutrement ne révélait pas pour autant les difficultés financières dont souffrait la famille de son époux. Son apparance reflettait plus de modestie que de misère, ce qui s'accordait parfaitement avec sa nature plutôt discréte et timide.

La demoiselle était tellement impatiente d'assister à la représentation qu'elle était arrivée en avance. Il n'y avait encore que peu de monde dans la salle, seulement quelques domestiques qui étaient venus réserver la place de leurs maîtres. La jeune femme s'apprétait à se rendre à son siége lorsqu'elle entendit des pas dans son dos. Surprise, elle se retourna pour savoir qui pouvait bien arriver si tôt...

hj: Désolée, il doit y avoir des fautes de frappe un peu partout...Il n'y a pas de correcteur sur les ordi du lycée...J'édite dés que je peux

Alors que Jeanne entendit juste les pas résonner derrière, elle sentie un main s'abatre sur son épaule. Dans un sursaut, elle se retourna. La jeune femme se retrouva en face d'un jeune homme qu'elle ne connaissait pas. En effet, elle n'avait pas la moindre idée de la personne à qui elle popuvait bien avoir à faire. Légèrement déstabilisée par cette étrange situation, la demoiselle ne savait pas vraiment comment elle devrait se comporter. Ce devait sans doute être une personne influente pour se permettre de l'aborder d'une telle manière... Elle se contenta donc d'afficher un aimable sourire en attendant que l'inconnu se présente. Ce qu'il ne fit pas d'ailleurs...

L'homme prit alors la parole, mais se montra tellement froid et distant qu'elle ne sut que lui répondre sur l'instant tant elle en était surprise... Il se disait envoyé par quelqu'un qui l'invitait à le rejoindre dans sa loge...Mais qui cela pouvait-il bien être? La jeune femme n'eut guère le temps de réfléchir plus longtemps à la question. En effet, l'inconnu s'en allait déjà, sans se soucier qu'elle ne le suive ou pas... Cet homme était désidément dés plus désagréable envers elle alors que la jeune femme n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle avait pu faire pour s'attirer ainsi les foudres du noble. Jeanne s'empressa de le rattrapper alors qu'elle ignorait encore où elle se rendait...

Jeanne regarder les loges défiler devant elle, suivant toujours le chevalier de lorraine sans pour autant savoir qui il était. Elle n'osa pas dire un mot durant le trajet tant elle avait le sentiment que sa présence incomodait le jeune homme...Finalement, il s'arrêta devant la loge princière... Légèrement essoufflée par le rythme de marche soutenu que lui avait imposé son guide improvisé elle tâcha de reprendre ses esprits. Elle se doutait bien que la personne qui l'avait invité n'était pas de la famille de son mari...le décor était bien trop luxueux pour de simples nobles. Cependant, elle n'imaginait pas du tout que cela puisse être le frère du roi qui ait mandé sa présence...

L'homme disparut dérière un rideau épais rouge, la laissant seule. La demoiselle se sentait treriblement mal à l'aise dans ce lieu qu'elle ne connaissait pas. Elle mourrait d'envie de s'enfuir et de retourner dans son petit hôtel à Paris. Elle se sentie presque soulagée quand il revint malgré la froideur qu'il gardait.Son mal aise disparu complétement lorsqu'elle apperçu Philippe. Enfin quelqu'un qu'elle connaissait!

_Monseigneur, répondit-elle avec un franc sourire. C'est une joie que de vous rencontrer de nouveau.

Tout en disant cela, elle se plongea en une petite révérence comme il en était l'usage, puis elle reprit:

_Comment vous portez-vous depuis notre dernière rencontre?

Il faut dire que les soufrances du jeune homme l'avaient alors grandement touchée lorsqu'elle l'avait croisé dans les jardins du château. Jeanne était une jeune femme sensible qui montrait bien souvent de la compassion face aux douleurs des autres...parfois même un peu trop...
Elle s'assie sur la chaise qu'on lui proposait et poursuivit.

_Je ne sais comment vous remercier de l'honneur que vous me faite Monsieur...commença-t-elle d'une voix timide. C'est très aimable de votre part de m'inviter dans votre loge...

La nouvelle de la bonne santé de Philippe rassura la jeune femme. En effet, bien que Jeanne ne connaisse pas le Duc depuis longtemps, elle le considérait déjà comme un ami. De plus, elle imaginait que le prince d'un aussi grand royaume que la France devait avoir d'autres soucis plus important que sa santé. Bien qu'elle savait qu'on ne lui accordait pas de grandes responsabilités dans les cadres des décisions politiques, elle se doutait que les intrigues concernant le frère du Roi devaient être nombreuses...

_Je suis ravie de l'apprendre, lui répondit-elle sans perdre son sourire. Je me porte bien pour ma part, comme vous pouvez le constater. C'est très aimable à vous de vous en soucier.

La demoiselle remarqua bien que son air un peu perdu amusait autour d'elle, à commencer par Philippe lui-même. Elle n'en prit pas ombrage pour autant. Bien qu'elle ait l'impression que la situation dans laquelle elle se trouvait lui échappait totalement, elle prenait les choses avec relativement d'humour. La jeune femme tâcha tout de même de prendre un peu plus d'assurance, pour faire taire les commérages à propos de son attitude qui ne manqueraient sûrement pas...cependant cela se révélait des plus difficile pour la jeune femme...En effet, il ne suffisait d'un rien pour déstabiliser la demoiselle.

Jeanne se rendit compte alors de la chance qu'elle avait de se retrouvée sous la protection de Philippe…Elle le remercia donc de sa bienveillance envers elle.

_Je vous suis infiniment reconnaissante de tous les égards dont vous m'entourez, Monsieur.

Puis, Philippe lui présenta l'homme qui l'avait conduite jusqu'à la loge du Prince quelques temps plus tôt.

_Enchantée Monsieur, ne trouva-t-elle qu'à dire au Chevalier de Lorraine alors que celui si lui faisait un baise main.

En vérité, elle ne était pas vraiment enchantée...Sonregard dur que celui-ci lui lança avait quelque chose de...glaçant...
A ce moment, il prit la parole...Et ce qu'il dit déconcerta totalement...
Elle empiétait sur ses plates-bandes? Elle cherchait à courtiser Philippe??? Mais qu'allait-il donc imaginer?
Sans qu'elle en sache vraiment pour quelles raisons, la jeune femme se mit à rougir. Elle ne savait plus où ce mettre tant ces paroles l'avait mise mal à l'aise…

Jamais la demoiselle n'avait eut une telle idée en tête! Il est vrai que Jeanne appréciait Philippe et le considérait déjà comme un ami. Elle aimait sa bonne humeur, trouvait son côté original plutôt amusant et sa conversation fort plaisante...mais de la à imaginer qu'elle le courtisait...
Et puis, elle était une femme mariée tout de même! Et bien que beaucoup à Versailles se fichaient des liens sacrés du mariage, ce n'était pas le cas de Jeanne! Elle n'avait certes pas choisi d'épouser le Baron de Bouvier mais il en était ainsi! Jamais elle n'essayerait de séduire un autre homme.
Elle répondit au Chevalier de Lorraine, sur un ton mi-déconcerté, mi-scandalisé:

_Mais...Je...Enfin...Je suis une femme mariée!bégaya-t-elle.

Jeanne était complètement déstabilisée... Ce n'était pas les paroles du Chevalier qui la bouleversaient ainsi mais plutôt le fait que l'on puisse imaginer capable de cela! En tout cas, c'était une bien piètre défense qu'elle faisait là...
Cependant, on pouvait aisément lire dans son regard une telle franchise que cela pouvait en être quelque peu perturbant…

Jeanne en resta sans voix…Bien sûr qu'elle savait que certain à Versailles n'avait aucune moralité, comme partout ailleurs… Mais elle imaginait simplement que cela n'était pas le cas de tout le monde. L'homme, par sa nature a des vices…mais aussi des vertus. Le principe était de garder un équilibre dans tout ça…
Enfin, c'est ainsi que la demoiselle voyait naïvement le monde…

Mais comment ne pas remarquer l'insulte à peine masquée du Chevalier de Lorraine?
La jeune femme ne savait pas comment réagir… Elle ne voulait en aucun cas s'attirer d'ennuis. Mais lui laissait-on vraiment le choix? On la haïssait pour les amitié qu'elle s'attirait! Que pouvait-elle bien y faire?
Elle détourna son regard, reportant son attention sur le spectacle. La demoiselle ne prit pas la peine de répondre au Chevalier, sachant pertinemment qu'une quelconque tentative pour se défendre ne ferait qu'envenimer la situation. D'ailleurs, la mine résignée qu'elle arborait désormais en disait assez long…
Après tout, le jeune homme n'avait qu'à croire ce qu'il voulait. Que pouvait-elle y changer?

Soudain, Jeanne sentit une main attraper la sienne, l'arrachant à ses pensées. Constatant qu'il s'agissait de Philippe, elle chercha un prétexte pour la retirer. Le discours du Chevalier n'était pas resté sans conséquences dans l'esprit de Jeanne… Elle fit mine de devoir ajuster une mèche de cheveux -qui était parfaitement en place- pour l'ôter sans que Philippe n'en prenne ombrage.

_Non, rassurez-vous, je vais bien, s'empressa-t-elle de le détromper. C'est juste que…

Jeanne ne savait pas très bien comment elle allait pouvoir formuler ce qu'elle voulait dire…Elle ne voulait pas attirer d'ennuis au Chevalier de Lorraine bien que celui-ci les ait amplement mérités. Elle lança un coup d'œil discret pour voir si on pouvait les écouter. Constatant qu'elle était presque seule avec Philippe, elle reprit un peu de courage et continua la phrase qu'elle avait laissée en suspend.

_…Que cette amitié que vous me témoignée attire apparemment quelques…, -Jeanne prit deus secondes pour trouver le mot juste pour qualifier le comportement du Chevalier de Lorraine-…quelques jalousies…

Face a la mine abattue qu'affichait Philippe, la demoiselle ne su comment réagir...Elle non plus d'ailleurs n'avait pas vraiment le moral... Elle avait l'impression que tout ce qui se passat ce soir lui échappait compétement. Cependant, elle savait que Philippe était à ses côtés, et cela la rassurait.

_Il est vrai que les amitiés jouent beaucoup à Versailles...En tout cas, je ne me fait guère de souci pour l'avenir de votre ami. Il a l'air de très bien connaître les ficelles de la cour...

Lorsque Philippe reprit la parole, elle ne put retenir de hausser les sourciles de surprise.
Fuir? Bien sûr que non! D'ailleurs, cette idée n'était même pas venue à Jeanne! Ce n'est pas un simple Marquis qui allait intimider la demoiselle! Encore moins si le frère du roi la protègait. Il en faudrait bien plus pour faire remoncer la jeune femme. Certes, elle avait été quelque peu déstabilisée par les manaces si directes du Chevaler mais maitenant qu'elle savait ce à quoi elle devait s'attendre de sa part, elle se montrerait bien plus méfiante. Et puis, Jeanne pouvait se montrer particulièrement têtue et obstinée. Sans qu'il ne s'en rende compte, en la mencant le Marquis de Lorraine n'avait fait que renforcer la détermination de la jeune femme.
C'est avec un sourire amusé qu'elle lui répondit:

_Il en faudrait bien plus pour me faire fuir Monsieur.

Mais tout de même... Philippe venait de lui dire de la façon la plus claire qu'on pourrait bien essayer de l'empoisonner... Et tout ça parce que le Prince l'avait invitée à assisteer à un spectacle à ses côtés...Cela avait quelque chose d'irréel...d'exagéré... La jeune femme n'aurait jamais imaginer que des hommes pouvaient se montrer cruels et avides au point d'agir de la sorte. Cependant, elle percevait parfaitement dans le ton que prenait Philippe qu'il ne disait rien de plus que la vérité...

_Vous pensez sérieusement qu'il pourrait essayer de...

La jeune femme n'eut pas l'occasion de terminer sa phrase. Le Chevalier de Lorraine revenait déjà, lui apportant un verre. Tenant compte des conseils de Philippe, elle s'abstint de le boire. Finalement, le Prince congédia le Chevalier de Lorraine. Cela n'était pas sans déplaire à la demoiselle...Cette sensation de se savoir perpétuellement menacée n'était pas des plus agréable. Avec le départ du Marquis, l'atmosphére sembla beaucoup plus légère à Jeanne.
Puis Philippe lui prit de nouveau la main. Cette fois, elle ne tanta pas de la retirer et lui répondit avec un charmant sourire:

_Et je vous en suis reconnaisante.

Jeanne haussa de nouveau les sourcils, surprise... Elle en apprenait décidément tous les jours à la cour... Elle n'était pas le moins du monde effrayée à l'idée qu'on puisse essayé d'attenter à ses jours, mais était étrangement...intriguée...Elle prit la situation avec un relatif sang-froid, jugeant que s'en inquiéter ne changerait pas les choses. En fait, elle était presque indiférente à la situation...se disant qu'elle n'aurait en aucun cas agit différemment si elle avait su qu'elle s'attirerait si aisément la haine de certains courtisans...

Jeanne rougie légèrement sous le compliment de Philippe. Puis le spectacle débuta. A l'instant où les artistes commençèrent à chanter, la demoiselle se demanda si elle ne rêvait pas...Tout était si magnifique...les décors, la musique, la salle elle même...Tout cela créait une ambiance féérique...Jamais la petitte fille qui vivait dans les rues de Paris n'aurait imaginer pouvoir assiser un jour à une telle représentation. D'ailleurs, elle n'aurait jamais imaginer pouvoir aller à Versailles...En tout cas, la demoiselle garda le silence pendant le spectacle...Elle ne voulait pas en rater une miette, tant elle trouvait l'opréra merveilleux...En tout cas, elle avait des étoiles plein les yeux lorsque s'acheva le premier acte.

Bien qu'elle se montre parfois méfiante par nature, Jeanne faisait suffisemment confiance à Philippe pour accepter la coupe qu'on lui offrait. S'il voulait se débaraser d'elle, il avait bien d'autres moyens pour le faire...Et puis d'abord, il ne l'aurait pas invité.
Pendant l'entracte, on leur apporta poliment des rafréchissement. Le fait que plus personne dans la loge ne lui montre ainsi son aminosité rassura Jeanne... La réaction du Chevalier de Lorraine était peut-être un cas isolé. En tout cas, Jeanne ne voulait pas y penser...Ce n'était pas cet inconnu qui allait lui gâcher sa soirée.
La demoiselle n'appréciait pas tellement le vin mais accepta tout de même celle qu'on lui proposa.

_Alors Monsieur? demanda Jeanne tout en buvant une gorgée. Le spectacle vous plait-il?

La réponse de Philippe fit sourire la demoiselle. Elle n'imaginait pas que l'on puisse lire si facilement ce qu'elle pensait sur son visage...Elle laissa échapper un petit rire cristalin avant de répondre.

_En effet, j'apprécie beaucoup ce spectacle, confirma-t-elle amusée. Je constate que mon regard me trahit...

Jeanne reposa sa coupe sur le plateau qu'on leur apporta. Placée où elle l'était, la jeune femme avait une vue admirable sur la scéne et pouvait également observer les spectateurs situé un peu plus bas dans la salle. Alors qu'elle lança un regard vers ce qui se passait sur la scéne, un détail attira son attention ailleurs...Un spectateur s'était levé en gesticulant étrangement, provocant une dispute avec son voisin... Une femme vint calmer les deux homme avant que l'incident ne tourne mal. Finalement, les tensions s'appaisèrent et tous redevint normal. Lorsque Jeanne repporta son attention sur ce qui se passait dasn la loge princière, elle remarqua que l'on avait posé une rose sur ses genoux. Ce geste lui tira un sourire. Elle comprit la raison pour laquelle l'homme avait agit ainsi et y trouva quelque chose de touchant...
La jeune femme chercha un instant du regard qui avait bien put la déposer afin de l'en remercier. Mais constatant qu'on avait sans doute fait exprés de la faire lorsqu'elle ne faisait pas attention à ce qui se passait autour d'elle, y renonca bien vite. Elle prit délicatement la fleur et la fit tourner entre ses doigts tout en écoutant Philippe.
La jeune femme constatait à son grand désespoir qu'il avait entièrement raison... D'ailleurs les actes parlaient d'eux mêmes. La vie à la cour était décidément bien différente de celle de Paris...

_En tout cas, cette attention est touchante, répondit-elle avec un sourire.

Une nouvelle fois, le compliment de Philippe fit rougir la jeune femme. Elle n'était pas du tout mal à l'aise, au contraire, elle en était même touchée de la remarque. Cependant, c'était un réflexe chez la demoiselle.

_Merci, répondit-elle simplement.

Contrairement, à Philippe, Jeanne n'exposait pas tellement ses sentiments...Les compliment n'était pas sont fort, et avait le plus grand mal du monde à trouver quelque chose répondre lorsqu'on mui en faisait...

_Mais...Ne parlons pas de moi..., continua-t-elle toujours souriante. Racontez-moi plutôt ce à quoi un prince occupe ses journées.

La jeune femme avait en effet envie de connaître Philippe..non en tant que le frère du roi comme tous les gens de la cour mais bien en tant que personne. Elle se doutait que derrière cette face qu'il montrait en public, il devait y avoir un homme aux nombreuses qualités qu'elle voyait déjà comme un ami.

Jeanne s'en voulu d'avoir poser cette question à Philippe…Elle ne s'attendait pas du tout à ce qu'il réagisse de cette façon! Son regard filant en disait long. Comprenant qu'elle avait touché un point sensible sans le savoir, elle se promit d'éviter le sujet. La jeune femme en voulait en aucun cas lui rappeler de mauvais souvenirs. Philippe détourna habilement la conversation. Elle lui sourit et fit mine de ne rien avoir remarquer. S'il ne souhaitait pas s'étendre sur sa vie, c'est qu'il devait avoir ses raisons, jugea-t-elle.
Elle chercha ce qu'elle pouvait répondre à la question de Philippe…Ce n'était pas facile…Tout était si compliqué…Son regard se perdit dans le vide alors que de lointains souvenirs qu'elle croyait oubliés depuis longtemps lui revenaient en mémoire.

_C'est une bien longue histoire… commença-t-elle d'une voix que l'on entendait à peine. D'ailleurs, je suis loin d'en connaître moi-même tous les détails…

La demoiselle s'arrêta un instant…Par où commencer son récit?
Ses plus lointains souvenirs remontaient à son enfance…Elle ne savait presque rien de la vie de ses parents avant sa naissance…C'était un sujet que l'on avait toujours évité à la maison…
Mais, si elle devait tout résumé, c'était sans conteste le jour de son mariage que sa vie avait basculée.

_En fait, je crois que tout a commencé bien avant ma naissance mais personne n'en a jamais vraiment parlé… Nous étions une famille humble de Paris et ils travaillaient dur pour que nous puissions vivre décemment. Je n'ai jamais réussi à savoir de quelle façon ils ont réussis à me fiancer à l'héritier d'une famille noble, bien qu'elle soit ruinée…En tout cas, on m' a présenté mon époux le jour de mon mariage…C'était plutôt effrayant d'apprendre que j'allais passer ma vie aux côtés d'un inconnu…Mais on ne m'a pas vraiment laissé le choix…Mon père était mort sur le champs de bataille une année auparavant…C'est d'ailleurs en parti pour cela que j'étais si inquiète lors de notre dernière rencontre quand vous m'avez appris que la France allait entrer en guerre contre l'Espagne. Cette perte fut si terrible… Enfin, comme la pension qui était reversée à notre mère était plutôt faible, ce mariage était la seule solution pour que notre famille ne meurt pas de faim…Et puis, peu après, notre mère nous a quitté à son tour… J'ai du alors n'occuper de l'éducation de mon frère qui vit à Paris avec moi. Isabelle à refusé de venir vivre chez mon mari…elle tenait à se débrouiller toute seule, étant donné qu'elle savait que nous n'avions pas vraiment les moyens de l'entretenir. Elle s'est trouvé un emplois au château…et vous connaissez déjà la suite puisque c'est vous, Monsieur, qui lui avez obtenu la charge qu'elle occupe aujourd'hui et que je vous ait déjà raconté les raisons de ma présence à Versailles.

Jeanne avait dit tout d'une traite, prenant à peine le temps de s'arrêter pou respirer…Elle avait toujours les yeux perdus dans le vide…comme absorbée par ce passé si étrange qu'était le siens…

Alors qu'elle racontait tout cela, Jeanne ne pouvait ôter de son esprit un détail… Elle revoyait parfaitement la petite casette que lui avait léger sa mère avant de quitter ce monde… Elle était restée des heures à la contempler, seule dans sa chambre, s'interrogeant sur son contenu. Qu'avait bien pu lui laisser sa mère? Cette femme avait eut le don de s'entourer de secret dans sa vie, même pour ses enfants. Bien des fois, elle avait tendu sa main sur le petit loquet qui fermer la boite, effleurait le bois de ses doigts, mais elle ne pouvait se résoudre à l'ouvrir. Elle retirait sa main, comme sous le coup d'une brûlure…Quelque chose la retenait…l'empêchant de terminer son geste. Elle avait sous le nez les réponses à toutes les interrogations qu'elle se posait sur sa vie et même bien d'autres sûrement mais, étrangement, elle ne parvenait pas à s'en emparer…
Jeanne avait la possibilité de découvrir enfin la clé de toutes ses énigmes… Mais au fond, en avait-elle vraiment envie. Le doute ne cessait de la harceler lorsqu'elle se retrouvait face à cette casette.
En vérité, bien que la jeune femme n'ait jamais réussi à l'accepter, c'est la peur qui la retenait. Oui, Jeanne avait peur. Peur de voir sa vie basculer…Peur de tous ses secrets …Peur de ce qu'elle allait découvrir…Et tout était préférable que d'être confrontée à ses peurs…et même de devoir vivre dans l'ignorance…
La jeune femme resta muette ce qui lui sembla une éternité, repensant à tout cela…Peut-être qu'un jour elle trouverait la force d'ouvrir enfin ce coffret et d'affronter enfin la vérité…
Cependant, la demoiselle garda ce détail pour elle, se gardant bien d'en faire la moindre allusion…Le choix lui appartenait et elle ne souhaitait pas vraiment en parler.

Brusquement, la demoiselle sortit de sa léthargie et planta son regard dans celui de Philippe qui l'écoutait accoudé à son siége.

_Je me demande bien pourquoi je vous raconte tout ça…M'écouter parler ainsi de moi ne doit pas vous paraître des plus intéressant…

HJ: Je suis vraiment désolée pour le retard!!!
J'ai passé les 3 derniers jours skotchée au lit avec la grippe (ce qui, au passage est très logique au printemps)

Jeanne n'avait pas la moindre envie de passer pour une pauvre petite malheureuse en racontant son histoire…Ce n'était pas du tout son intention! Elle avait simplement répondu à la question de Philippe, rien de plus. Et elle l'avait fait honnêtement parce qu'elle estimait qu'elle pouvait lui faire confiance. Le fait que l'on eut pu avoir pitié d'elle l'horripilait. C'est que la demoiselle avait tout de même sa fierté… Et cela avait beaucoup plus d'importance à ses yeux que toutes les richesses. La jeune femme préférait mille fois se retrouver à travailler plutôt que de raconter sa petite histoire avec l'espoir d'attendrir quelques cœurs à Versailles. Jeanne ne voulait pas qu'on la plaigne, loin de là! Et le fait que Philippe ne le fasse pas lui plut.

Philippe semblait se reprocher sa réaction quelque peu vive lorsque Jeanne lui avait demandé innocemment ce à quoi il occupait ses journées à Versailles. Elle ne lui en voulait pas du tout du fait qu'il ne lui ait pas répondu…D'ailleurs, elle comprenait tout à fait que l'on puisse vouloir garder un petit jardin secret…surtout lorsqu'on vit à la cour…C'est pour cela qu'elle ne voyait pas pourquoi il disait se sentir mal à l'aise.

_Oh mais je comprends tout à fait que vous n'ayez pas envie de me répondre Monsieur, répondit Jeanne avec un sourire. Mais si vous voulez me parler de quoi que se soit, je vous écoute.

Jeanne voulait lui faire comprendre à Philippe qu'il aurait toujours une oreille attentive auprès d'elle. Et puis, après tout ce qu'il avait fait pour elle et pour sa sœur, c'était bien normal. La jeune femme se doutait que la vie du second fils de France ne devait pas être rose tous les jours…et se confier pouvait parfois être dangereux…Cependant, si Jeanne pouvait l'aider, ce serait avec plaisir qu'elle le ferait.

Jeanne n'eut pas l'occasion d'en dire d'avantage. Le spectacle reprenait de plus bel. Les artistes furent encore plus éblouissants que dans le premier acte, si cela était possible. En tout cas, c'était une vrai réussite. La demoiselle se joignit de bon cœur aux applaudissements de la foule. Puis Philippe aida courtoisement Jeanne à se lever.

"Me ferez-vous l'honneur de continuer un peu cette délicieuse soirée en ma compagnie?"

_Avec plaisir Monsieur!Répondit-elle avec enthousiasme.