Le Temps du Roi ~ Une Légende
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 Après la Fronde, avec Isabelle

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François de Vendôme
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MessageSujet: Après la Fronde, avec Isabelle   Après la Fronde, avec Isabelle Icon_minitimeDim 18 Mar - 23:11

François apperçut enfin l'ombre de son château. Cela devait maintenat faire plus de 30 minutes qu'il parcourait la forêt, Isabelle dans ses bras. Ils n'avaient échangés beaucoup de paroles, probablement encore sous le coup du massacre. Le jeune Duc avait peur de blesser la demoiselle avec quelque mot que ce soit et il redoutait cela par-dessus tout. A présent, il voulait la protéger de tout. Il aurait voulu qu'elle ne soit plus jamais seule, de peur qu'elle plonge dans un terrible malheur ou que quelque chose lui arrive. Ce comportement était peut-être excessif mais il n'y faisait pas attention. Elle s'était emparé de son coeur sans même le savoir...

Ils arrivèrent devant l'immense porte de la demeure. Personne n'était dans le château à cette heure ci. De toute façon, François vivait seul dans ce château qu'il essayait d'entretenir du mieux qu'il pouvait. Bien sûr, quelques servantes venaient pour faire l'entretien des pièces, du jardin, et la cuisine.


"Et bien nous voilà en lieu sûr..."

Il ouvrit la porte d'un coup de coude et la referma à l'aide de son pied. Il apporta la jeune femme au salon principal et l'installa dans le fauteuil. Il regarda d'abord sa blessure. Cela risquait de s'infecter! Il devrait appeler un médecin, impossible de soigner correctement cela seul. En attendant, il devrait lui faire un garot, comme il l'avait déjà fait dans la journée. Le feu crépitait dans la cheminée et il décida alors de rapprocher le fauteuil du foyer.

"Peut-être aurez-vous moins froid ainsi. Désirez-vous quelque chose à manger ou à boire?"

Bien sûr, François n'était pas capable de préparer un vrai repas seul, mais il avait de quoi manger et essaierait donc de nourrir sa demoiselle. En attendant, il fallait qu'il s'occupe rapidement du garot.

"Ne bougez pas, je reviens tout de suite."

Il rejoint rapidement la chambre la plus proche qui se trouvait à l'étage. Il y récupéra un drap qu'il déchira et redescendit l'escalier à toute allure. Il serra alors la jambe de la jeune femme du mieux qu'il le pouvait.

"Je ne vous blesse pas au moins?"

Le jeune Duc essayait de prendre soin d'Isabelle du mieux qu'il le pouvait.
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MessageSujet: Re: Après la Fronde, avec Isabelle   Après la Fronde, avec Isabelle Icon_minitimeLun 19 Mar - 20:40

C'est avec un mélange de soulagement et de crainte qu'Isabelle vit approcher l'ombre massive d'un Château. Un Château... après le Louvre, il est compréhensible qu'elle n'aimait pas trop les Châteaux.

Comment se pouvait-il que quelqu'un habite là-dedans ? Ce grand, énorme, et somptueux sans doute, Château, comme il l'était aux yeux de la demoiselle. Alors que la plupart de ceux qu'elle connaissait habitaient dans des cabanes qu'on appelait maison, ou bien dans la rue... c'était tellement étrange de constater à chaque fois cette différence ! Pourquoi tout le monde ne pouvait-il pas vivre dans un endroit idéal ? Ni trop pauvre, comme ces cabanes, ni excessivement grand, comme ce Château. Vivre dans une cabane était difficile... et vivre dans un Château, sans pour autre compagnie que les tableaux ou oeuvres d'arts diverses qui pourraient trôner dans les couloirs, les donjons qu'on sait en bas ou toute cette énormité et cet écho inutiles.

[ Vivre dans un donjon, vivre dans un donjon, c'est difficile... pour une fille de onze ans... qui a la pneumonie ! ]


"Oh ! C'est donc là votre demeure ?" questionna-t-elle stupidement, et elle ne manqua pas de s'en apercevoir tout de suite après. Une réponse à cette question si sotte n'était même pas nécessaire, et elle s'en sentit un peu embarassée.

C'était bien ce qu'elle pensait ; il y avait du luxe, quoi que non aussi exagéré qu'au Louvre. Des rideaux luxueux, des fauteuils luxueux, un sol luxueux, une cheminée luxueuse, une fenêtre luxueuse, de la lumière luxueuse... Des choses qu'elle n'aurait jamais pu se payer, quoi. Cela la mit légèrement mal à l'aise.

Un regard vers François et elle n'avait plus à s'inquiéter. Seuls les souvenirs récents d'une demie heure plus tôt et plus lui pesaient à présent, du reste elle ne s'en préoccupait plus tant. Enfin... pour combien de temps ?


"En lieu sûr ? Je n'en doute pas."

Cette phrase était un peu ambigüe, en vérité. D'un côté, elle l'avait prononcé tristement, avec un sourire désolé. D'un autre, c'était en regardant Beaufort qu'elle disait cela. Alors ? Que voulait-elle dire par là ? Que chacun se fie à son interprétation, ou qu'il reste dans le doute à jamais...

La phrase prochaine du duc la refrogna quelque peu, allez savoir pourquoi. Une grimace lorsqu'il l'approcha du feu, et la réponse fut marmonnée sans même qu'elle ait conscience de parler.


"Il se peut que j'aie moins froid, mais j'étais mieux chauffée dans vos bras..."

Avait-elle faim ? Oui et non. Non et Oui. Paradoxale, sans doute, mais elle ne savait pas. D'un côté, midi était déjà passé (que le temps passe vite !), et elle se sentait quelque peu affamée, surtout par sa perte de sang qui lui réclamait des forces. Mais cet affaiblissement ne cachait pas son dégoût pour Mazarin et la vision d'horreur de tout à l'heure, ce qui lui retirait toute faim. Elle avait faim, mais ne voulait pas manger... quel dilemme !

"Monsieur mon duc," protesta-t-elle faiblement à l'attention de François, "Ma faim serait à présent celle de nourrir tous les malheureux, tous mes amis, qui viennent de mourir par ma faute, parce qu'ils réclamaient du pain..."

Pourquoi devait-elle remettre ça sur le tapis ? Cela ne lui suffisait-il pas assez d'avoir vu tout cela de ses propres yeux, d'avoir pleuré toutes les larmes de son corps ? Il fallait encore qu'elle se fasse souffrir inutilement ? Cette fille est maso !

Mais ce n'était pas si inutile, après tout. Pour elle, c'était rappeler leurs âmes, leur faire un hommage que de se souvenir de leur mort et pourquoi ils luttaient. Pourtant, en parler la meurtrissait. Il aurait été mieux de ne pas dire mot. Aussi, elle baissa les yeux et se tut.

Lorsqu'il la pria d'attendre, et qu'il monta à l'étage, elle se rendit compte d'une chose. Le duc était bien bon de la prendre chez lui pour la soigner, la nourrir et la réchauffer ; mais l'après midi était là, et Isabelle s'en voudrait de lui prendre son temps toute l'après-dînée, justement. De plus, voilà qu'elle commençait à sombrer dans une somnolence qui ne tarderait sûrement pas à devenir sommeil, dû à sa faiblesse actuelle pour la perte de sang. Elle ne voulait surtout pas l'encombrer ! Mais comment faire pour rentrer alors qu'elle n'en avait pas la force ? Pas question que François la ramène, il avait déjà fait assez comme cela pour elle. Pas question non plus qu'elle reste ; il avait sûrement bien mieux à faire que d'héberger une pauvrette blessée telle qu'elle. Se pourrait-il qu'il la chasse ? Elle ne pensait pas, mais quelle autre sortie y aurait-il que de rester dehors dans le froid à attendre le lendemain si elle voulait partir mais ne pouvait pas ?

Il ne pouvait tout de même pas la chasser... Si ?

Ces indécisions l'incommodaient et étaient peut-être ce qui l'empêchait de s'endormir tout de suite, outre la peur des cauchemars. Parce qu'elle en ferait, elle le savait... avec Baptiste qui reviendrait la hanter, sans aucun doute. Et elle mériterait qu'il la blâme.

François revenait, et s'essayait à présent à lui attacher la jambe dans une sorte de drap. Elle ne savait pas si cela était efficace, et même si elle avait confiance en son duc, cela faisait extrêmement mal ; le serrement lui fit l'effet d'un coup dans la blessure, elle grimaça et mordit les lèvres pour ne pas hurler.


"Oh ! Doucement, je vous en prie..."

Mais cela lui ferait du bien, elle en était sûre. alors, en souriant aimablement en guise de remerciement, elle compléta.

"Non, vous ne me blessez pas... trop. Je vous suis reconnaissante de prendre soin de moi..."


Voici, mais avant de s'assoupir, elle devait absolument parler de sa préoccupation au beau jeune homme.

"François, il me faut vous demander... comment puis-je faire pour rentrer chez moi ? Je ne suis pas en état de marcher, mais je ne veux aucunement vous encombrer. Je... Que ferez-vous de moi ?"


La dernière question était posée de façon hésitante, évitant le regard du jeune brun. Après tout, il était vrai ; que ferait-il d'elle ? Rien de mal, elle le savait. Mais il fallait bien qu'elle aboutisse quelque part, et ce serait assez compliqué, sans doute.


Dernière édition par le Lun 19 Mar - 22:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Après la Fronde, avec Isabelle   Après la Fronde, avec Isabelle Icon_minitimeLun 19 Mar - 22:44

A la question d'Isabelle, le jeune Duc sourit simplement. Effectivement, il vivait là. Il s'en voulait d'ailleurs d'avoir une telle demeure alors que la demoiselle devait probablement survivre dans une petite maison... Il ne savait même pas si un peu de confort pouvait la rendre plus à l'aise là-bas. Mais elle devait être sans doute aussi pauvre que le reste du peuple... François n'aimait pas penser cela, il ne voulait pas la voir affamée, morte froid. Il espérait alors qu'elle trouverait ici tout ce qu'elle ne pouvait obtenir autrement. De toute façon, sa porte lui serait toujours ouverte; il n'y avait aucun doute.

Beaufort abait bien sûr les moyens de protéger la demoiselle et personne ne viendrait l'embêter ici. Même Mazarin, il en était persuadé, n'everrait pas ses maudits gardes lui faire la peau. Après tout, c'était le cousin de sang du Roi! Et on ne tue pas un membre de la famille royale comme cela! Le Cardinal était donc impuissant face à François, mais une fois de plus, le jeune homme se sentit coupable: Mazarin avait massacré une centaine de personnes et lui, meneur de la Fronde, était à peine égratigné. Tiens, à ce propos, le Duc se rendit compte qu'un léger éclat était arrivé à son bras. Pourquoi ne l'avait-il pas sentit plus tôt? Ca n'était pas très grave mais il devait avoir perdu un peu de sang tout de même. Enfin, la blessure d'Isabelle était bien plus importante. Il irait bientôt chercher un pigeon pour que le Docteur vienne au plus vite.

François entendit alors la petite phrase de la demoiselle et ne put retenir un sourire. Il s'approcha d'elle et s'agenouilla, son visage se rapprochant légèrement du sien. Il plongea son regard dans celui de la jeune femme. Il réussissait alors à s'échapper, à oublier quelques instants l'évènement auquel ils venaient d'assister. Le jeune Duc avait retiré ses gants et il vint toucher doucement la joue d'Isabelle.


"Mes bras vous seront toujours ouverts Isabelle."

Il ne bougeait plus. Il ne voulait plus la quitter... Ses paroles troublèrent alors ces pensées... Isabelle se sentait à présent coupable. Mais elle ne l'était pas! Elle aussi défendait ses droits tantôt! Bien sûr, François aurait pu agir autrement et cette pensée le rendit alors encore plus touché. Il aurait pu éviter cela s'il avait mit son bien au service de ces malheureux! Pourquoi n'avait-il pas acheté du pain? Du bois? Des toits? Pourquoi n'y avait-il pas pensé auparavant? Maintenant, il comprenait qu'il était davantage coupable. Que sans cette stupide idée de Fronde, personne n'aurait disparu aujourd'hui... Il détourna les yeux, humectés par ce qu'il venait de réaliser. Mais il se reprit très vite, voulant éviter qu'Isabelle ne le voit comme ça.

Il lui avait donc fait mal. Il en été affreusement désolé...


"Oh, pardonnez-moi! Mais ne vous en faites pas. Bientôt, un médecin sera là et il aura certainement plus de pouvoir que moi pour vous guérir..."

Isabelle parla alors de rentrer. Mais il n'en était pas question! Enfin, François ne voulait pas qu'elle se fatigue et une bonne nuit de repos serait sans doute nécessaire après ce qu'ils venaient de vivre... Au pire, il la ramènerait chez elle; mais elle ne devait pas marcher.

"Désirez-vous vraiment rentrer ce soir? Enfin, si c'est le cas, je me ferais un plaisir de vous rammener. D'autant plus que vous êtes faible et que je ne me pardonnerais jamais de vous laisser partir seule."

Le jeune homme désirait aussi probablement garder encore Isabelle près de lui. Mais il ne pouvait décider à sa place et il comprendrait qu'elle ai peur de lui.
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MessageSujet: Re: Après la Fronde, avec Isabelle   Après la Fronde, avec Isabelle Icon_minitimeMar 20 Mar - 20:40

C'était vraiment troublant, ce qu'il avait dit là, et la manière dont cela avait été dit. D'abord, la gêne de voir qu'il avait entendu ses marmonnements ; ensuite, la chaleur qui vint au visage de la belle en recevant et ces douces paroles, et ce regard dans les yeux. Sa grimace présente se transforma quelques secondes en mine perplexe et rougissante.

"Ah... vraiment ? Merci."

Je sais, mais elle ne savait pas quoi dire d'autre sur le moment, gênée et avec un mini-sourire en même temps, la voix un peu enrouée. C'était... hum... aucun autre mot ne me vient à l'esprit que celui-ci pour décrire : adorable, adorable de la part du duc de lui proférer ces paroles, et même littéralement charmant. Oui, voici les deux mots qui traduisaient à peu près ce qu'Isabelle en pensait.

Après son cri, le duc lui parlait de médecin. Ces incapables de la cour qui ne pouvaient rien soigner ? Elle-même savait mieux se soigner qu'aucun de ces bonhommes n'aurait pu le faire. Avec une grimace, elle constata qu'elle avait beaucoup plus de chances de perdre sa jambe que de la voir soigner si l'un d'entre eux venait. S'imaginait-elle sans jambe ? Certainement pas ! Comment voulez-vous vous nourrir sans jambe ?


"Oh, non, je vous en prie... pas de médecin ! Il vous faudrait en connaître un qui soit très réputé pour que j'accepte de me faire soigner par l'un d'eux. Encore, je n'accepterais pas que vous vous dépensiez autant pour moi. Non, vraiment, je ne veux pas me faire traiter par l'un de ces imposteurs..."

Tout cela était dit d'une voix faiblissante. On dirait qu'elle protestait mais qu'elle cèderait de toute manière... La brune se recroquevilla un peu plus sur le fauteuil, cachant sa jambe au duc, comme voulant empêcher quiconque de la toucher. C'était sa jambe, elle préférait la garder à l'exposer, merci bien.

"J'irai bien mieux sans la venue de l'un d'eux... vos soins sont déjà suffisants. De plus, vous êtes vous-même blessé..."


Elle venait de le remarquer, en vérité, en s'emparant du bras du jeune homme. Un éclat ! Mais quelle folie avait donc été celle de la ramener dans ses bras jusqu'ici ? Il aurait dû la laisser. Il était blessé ! Ah, vraiment, quelle folie...

"Je suis sans doute cause de l'aggravement de votre blessure..." murmura-t-elle en serrant doucement la main du brun et la rapprochant de son visage. "Je m'en veux, François..."

Elle caressa doucement le bras autour de la blessure, et intérieurement, se questionnait sur ce qu'elle pourrait bien faire pour son duc. Elle savait aisément s'occuper de pareille blessure ; sa mère le lui avait appris. Mais encore, son état de somnolence et de faiblesse s'empirait, et elle se maudissait de ne rien pouvoir faire sur l'heure. Parce qu'elle commençait carrément à voir flou ; comment être utile dans une telle perte de conscience ? Sa tête était un peu lourde ; elle reposa la main de François sur ses propres genoux, refusant cependant de la lâcher.

Voilà, il répondait à sa question, le point de tout cela. Voulait-elle vraiment rentrer ? Elle n'en savait rien, elle trouvait juste cela mieux pour le duc. Il ne devait pas la voir comme un poids mort que l'on se plairait à jeter pour s'alléger ! Elle aurait été tellement désolée de l'encombrer, de l'occuper, de le déranger... aussi, oui, elle préférait partir. Mais...

"Non, non, François, vous ne me ramènerez pas. Ne commettez pas deux fois la même folie ; vous êtes blessé, et vous en avez déjà... tellement... fait pour moi... je ne saurais vous... imposer..."

Trop tard : elle n'avait même pas eu le temps de répondre à la première question qu'il avait posée, à savoir "Désirez-vous vraiment rentrer ?", que déjà, un, deux baillements ne purent être retenus. Voilà qu'elle se roulait en boule, presque, comme un chat. Doucement, elle ferma les yeux. Elle s'était assoupie sur le fauteuil de la salle du château de Beaufort, et semblait être partie pour un long sommeil, ne se réveillant peut-être que le lendemain alors qu'on était encore l'après-midi.
Peu après, pendant son sommeil encore léger, elle soupira, et serra plus fort la main de Beaufort. Ce serrement lui causa, allez savoir pourquoi, un sourire... éphémère. Bientôt, il disparaissait. Et bientôt, dans ses cauchemars incessants, elle s'agiterait dans son sommeil, telle que fuyant ses propres démons...
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MessageSujet: Re: Après la Fronde, avec Isabelle   Après la Fronde, avec Isabelle Icon_minitimeMer 21 Mar - 0:23

Les joues de la demoiselle adoptèrent une teinte rosée lorqu'il lui avoua qu'il se ferait un plaisir de la serrer à nouveau dans ses bras. Enfin, il ne l'avait pas dit comme tel mais c'est ce qu'il pensait. Elle le remercia une nouvelle fois mais cela n'en valait pas la peine. Plus les secondes, les minutes, les heures passaient, plus François s'attachait à cette jeune femme. Sûrement par manque d'expérience ou peut-être par peur d'appeurer Isabelle le jeune Duc ne faisait pas totalement part de ses pensées. Il aurait aimé lui dire à quel point elle prenait de l'importance à ses yeux mais n'osait pas...

Mais le regard d'Isabelle changea dès qu'il parla d'un médecin. Elle avait l'air de ne pas vouloir en entendre parler! Pourtant, François était incapable de lui prodiguer quelque soin que ce soit! Commet allait-il faire pour éviter que sa blessure empire?


"Mais comment arriverai-je à vous soigner? Je n'ai pas grandes notions de médecine, si ce n'est les soins rudimentaires que l'on prodigue aux soldats! Mais je n'oserai jamais vous faire subir ce mal..."

Quand ils le pouvaient, les soldats se procuraient des sangsues; mais ce n'était rien de très agréable. Autrement, ils brûlaient la plaie de manière à éliminer les microbes et à accélérer la cicatrisation... Mais jamais François n'orait la force de faire souffrir sa demoiselle, même pour la soigner; ou du moins, il ne s'en sentait pas capable. Elle avait donc remarqué sa propore blessure. Rien que le fait que la douce main de la jeune femme se pose à côté, Beaufort oubliait la douleur qui le lançait de temps à autre. Il ne se donnait aucun mal pour la pauvrette. Il faisait simplement son devoir, suivait son instinct, comme à son habitude.

"Vous n'avez pas à vous en vouloir! Vous n'y êtes pour rien! Je ne m'étais même pas rendu compte de cette plaie... Et vous ne pouvez en rien être la cause de ce mal! Vous me procurez tout le contraire."

Ses derniers mots furent prononcé doucement. Il était fier d'avoir ramené Isabelle jusqu'ici, lui empêchant ainsi de souffrir davantage en s'appuyant sur sa jambe, ou même à se fatiguer de quelque manière que ce fut.

Il n'eut pas le temps de prononcer un mot que la jeune femme s'endormit devant lui. Il la dévorait des yeux, ne trouvant qu'un sourire en réponse au sien. Il se plut alors à maginer qu'elle rêvait de belles choses. De toute manière, François ne retirerait pas sa main, il resterait à ses côtés, voulant être sûr que rien ne l'effraie. Il faisait encore jour à l'extérieur mais Beaufort se sentait tellement bien ici, près du feu, près de sa belle. C'était bien la première fois qu'il se sentait bien dans cette pièce. Jamais un tel rayon n'était entré dans ce lugubre endroit qu'il détestait tous les jours davantage.

Isabelle devenait son soleil... Elle représentait une nouvelle attention, un nouveau but. Plus les nuages trottaient dans le ciel, plus François s'éprenait d'elle. Il resta alors là, à la regarder durant plusieurs heures. Dans les moments où son visage traduisait quelque inquiétude que ce soit, le jeune Duc lui caressait doucement le visage et finit par poser sa main dans ses cheveux. Il la regardait simplement; apprenait chaque trait de son visage, adoptait chaque sentiment qui pouvait transparaître grâce à ses expressions.
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